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Armando Llamas (Traducteur)
EAN : 9782869433670
71 pages
Actes Sud (27/05/1993)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Vienne, début de siècle. Le jeune Hitler, artiste sans talent, pas encore nazi mais déjà antisémite, est accueilli à bras ouverts dans un asile pour sans-abri tenu par un vieux juif crédule et généreux, Shlomo Herzl. Lequel respectera à la lettre le précepte : tu aimeras ton prochain comme toi-même? Une histoire invraisemblable qui s'appuie pourtant sur des faits avérés. De ce face à face inouï du bourreau et de sa future victime, George Tabori, auteur juif né en 19... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Juif hongrois, George Tabori a connu la montée au pouvoir d'Hitler en Allemagne. Il fuira en Angleterre avec sa mère et ses frères et soeurs, tandis que son père sera tué dans un camp de concentration. Avec Mein Kampf, il exorcise dans une farce ce qu'il a vécu.

La pièce commence donc avec l'arrivée d'Hitler dans la pension de Schlomo Herzl, un vieux juif vendeur de bibles et de Kama-Sutra, qui recueille tous les sans-abris de la ville. Hitler est persuadé de réussir haut la main le concours d'entrée de l'Académie des Beaux-Arts, espoir qui sera vite déçu. Malgré l'impolitesse et l'aigreur qui se manifeste de plus en plus chez le nouveau venu, Herzl le prend sous son aile et tente de le remettre sur pied : nouvelle coupe de moustache, conseils pour entrer en politique, et même manigances pour le sauver de la Mort qui vient le chercher. Son poulain dépassera de loin tous ses espoirs.

L'humour est, on s'en doute, très noir : humour sur les juifs, clins d'oeil assez corrosif sur les événements de la seconde guerre mondiale. La pièce est une vraie farce dans la plus pure tradition du genre, qui frôle souvent le grotesque (d'ailleurs, le professeur qui nous avait emmené voir cette pièce a eu quelques ennuis, puisqu'une partie des comédiens finissent nus sur scène).

Une pièce qui nous rappelle aussi qu'on peut décidément rire de tout.
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Un livre à lire absolument !

Dans cette pièce délirante on y suit les aventures du jeune Hitler tout fraichement débarquer à Vienne pour y présenter ses oeuvres à l'académie des beaux arts. le jeune Hitler se voit obligé de partager un logement avec Shlomo Hertzl et Lobkowitz, ces derniers vont tenter de lui enseigner l'amour du monde et non la haine. Nous sommes typiquement dans une farce théâtrale tout ce qu'il y a de plus réussie. Bien que la traduction soit des fois un peu foireuse surtout pour certain termes bien précis venant de l'allemand le texte n'en reste pas moins lumineux ! Une vraie perle d'humour noir et d'humour juif finement combinés. Il y a plusieurs niveau de lecture de ce livre quand on sait lire entre les lignes il y a des allusions à Arthur Shnitzler, à Schuber et bien entendu à Wagner. La vrai réussite de ce livre est que tout en rigolant il nous amène à une vraie réflexion sur toutes les formes d'extrémisme tout en restant drôle. Il y a un rythme incroyable et les personnages haut en couleur nous touchent, nous émeuvent et parfois nous scandalisent et nous montrent avec quelle facilité la haine peut s'emparer du monde et le faire basculer dans le pire.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
HITLER. Tu as pleuré. Je t'ai regardé pleuré, c'est répugnant de voir pleurer un adulte, et je n'ai pu m'empêcher d'admettre que j'éprouvais une admiration furtive devant tes larmes. Tu es de toute évidence un pleureur de talent, où as-tu acquis cette capacité.
HERZL (hausse les épaules). La pratique fait le maître.
HITLER. Alors de suppose que tu as dû pleurer depuis très, très longtemps.
HERZL. Cinq mille ans, à quelques semaines près.
HITLER. Depuis si longtemps ?
HERZL. Depuis la deuxième destruction du temple.
HITLER. Je n'avais même pas entendu parler de la première.
HERZL. On ne doit pas lire les mêmes journaux. Mais quoi qu'il en soit, je me suis assis sur les rives de Babylone, ou peut-être était-ce le Danube, et j'ai pleuré.
HITLER. Je crains de n'être pas très bon pour ça.
HERZL. Oh, on ne peut pas tout avoir.
HITLER. Aux funérailles de ma mère, par exemple, j'ai poussé et poussé, et pas de larmes, rien qu'un pet foireux.
HERZL. Pour les larmes, pousser n'est pas bon. Nulle muse ne vient avec un baiser, si elle est poussée.
HITLER. Dis-moi, tu n'as pas une technique particulière que tu pourrais m'apprendre ?
HERZL. Tu as tout à fait choisi la ville idéale pour ça. L’École de Pleureurs viennoise n'a pas de rivale au monde. Techniquement, ils pleurent plus humidement que les juifs. Ce n'est pas étonnant, ils trimbalent avec eux leur mur des Lamentations de poche.
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HERZL. Tu es un acteur exécrable. (Il lui enlève ses bottes). Tu devrais faire de la politique.
HITLER. Tu crois vraiment ?
HERZL. Oui, je crois ça, vraiment. Tu as tout ce qu'il faut pour ; même les petits détails. Bien sûr tu devrais épousseter un peu ta syntaxe. Révise saint Marc en ce qui concerne la syntaxe. "Il vint en Galilée et sa renommée se répandit et il prêcha dans les synagogues", Marc améliora la syntaxe en y ajoutant LEURS synagogues, et ce fut ainsi qu'il inventa le ghetto. Aussi simple que ça. Oublie Schlomo, un juif, et souviens-toi seulement d'EUX, les juifs, et tu seras un roi marchant sur un tapis de squelettes, et ils te suivront dans la neige et dans le désert jusqu'aux temples ardents.
HITLER. Merci.
HERZL. De rien.
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LOBKOWITZ. Le chagrin ne suffit pas, mon petit. Au cœur de chaque plaisanterie se cache un petit holocauste. Comme par exemple : Le premier larron gémit, suspendu sur la croix. Le deuxième larron lui demande : "Ça fait mal ?" Et le premier lui dit : "Seulement quand je ris."
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LOBKOWITZ. Viens recevoir la bonne nouvelle, j'ai réduit les dix commandements à trois ; mais l'adultère est toujours dans la liste avec mes deux autres vieux tubes :
1. UN SEUL DIEU SUFFIT ET C'EST MOI-MÊME
2. SI TU NE PEUX PAS HONORER TES PARENTS, AU MOINS PASSE-LEUR UN COUP DE FIL UNE FOIS PAR SEMAINE.
3. AVANT DE CONVOITER LA FEMME D'AUTRUI, VÉRIFIE QU'AUTRUI SOIT PLUS PETIT QUE TOI.
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HERZL. Si tu es contre moi, vers qui me tournerais-je ? Mes ennemis m'assaillent de partout. Pas plus tard qu'hier soir, un serveur de Café Central m'a dit : les chiens et les juifs ne sont pas admis.
LOBKOWITZ. Ils n'admettent pas les chiens ? C'est un scandale !
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