Juif hongrois,
George Tabori a connu la montée au pouvoir d'Hitler en Allemagne. Il fuira en Angleterre avec sa mère et ses frères et soeurs, tandis que son père sera tué dans un camp de concentration. Avec Mein Kampf, il exorcise dans une farce ce qu'il a vécu.
La pièce commence donc avec l'arrivée d'Hitler dans la pension de Schlomo Herzl, un vieux juif vendeur de bibles et de Kama-Sutra, qui recueille tous les sans-abris de la ville. Hitler est persuadé de réussir haut la main le concours d'entrée de l'Académie des
Beaux-Arts, espoir qui sera vite déçu. Malgré l'impolitesse et l'aigreur qui se manifeste de plus en plus chez le nouveau venu, Herzl le prend sous son aile et tente de le remettre sur pied : nouvelle coupe de moustache, conseils pour entrer en politique, et même manigances pour le sauver de la Mort qui vient le chercher. Son poulain dépassera de loin tous ses espoirs.
L'humour est, on s'en doute, très noir : humour sur les juifs, clins d'oeil assez corrosif sur les événements de la seconde guerre mondiale. La pièce est une vraie farce dans la plus pure tradition du genre, qui frôle souvent le grotesque (d'ailleurs, le professeur qui nous avait emmené voir cette pièce a eu quelques ennuis, puisqu'une partie des comédiens finissent nus sur scène).
Une pièce qui nous rappelle aussi qu'on peut décidément rire de tout.