Après un début un peu provocateur, j'aime beaucoup la tournure que prend la série depuis quelques temps avec cette vraie réflexion sur le sens de la voie du sabre et l'introduction progressive de l'Histoire avec une grand H dans les aventures de nos deux frères.
Dans ce tome, peut-être le plus calme depuis les débuts de la saga, les deux héros et leurs amis posent enfin leur valise dans une petite ville de campagne : Aïzu. Ils semblent y trouver ce qui leur faisait défaut autrefois et qu'ils cherchaient tant : un foyer, un maître, des valeurs et un but.
J'ai beaucoup aimé la transition qui se produit chez eux. Sho vit une vraie révolution intérieure en se frottant à Kanbee Sagawa. Il trouve enfin quelqu'un à admirer et quelqu'un de qui apprendre. Celui-ci le comprend et le prend sous son aile avec son frère. C'est cependant ce premier que l'on va essentiellement suivre ici. On assiste à la façon maladroite mais sincère avec laquelle il va se lier avec un frère et une soeur, eux aussi sous la protection de Kanbee. Il en résulte un personnage mais tout feu tout flamme, plus posé et plus touchant.
C'est l'ère du changement, pour lui et pour son frère. Tout en restant très ancré dans leur époque. On les voit se poser et se créer une nouvelle vie avec leurs amis, anciens et nouveaux. C'est apaisant. On entre enfin dans la philosophie de la voie du sabre et on retrouve certaines ambiances de Vagabond quand Miyamoto développait son art au contact des autres. J'ai beaucoup aimé.
Cela ouvre ainsi l'histoire et offre des développements moins tout feu tout flamme que précédemment. Ainsi, une romance nait entre Sho et sa nouvelle compagne sourde, et Gen fait un pas de géant pour lui et pour l'époque avec Mozu. C'est touchant, ces petites doses de romances. Cependant, le drame n'est jamais bien loin et cette accalmie n'était pas faite pour durer. L'Histoire va les rattraper avec la Révolution qui va amener à la fin du shogunat qui est en train de se mettre en place et qui va les embarquer bien malgré eux dans ses méandres, que je ne suis pas sûre de pouvoir entièrement comprendre personnellement.
Reste que cette lecture de Sidooh fut vraiment très belle. J'ai enfin pu profiter pleinement du trait très classique, très asiatique que propose
Tsutomu Takahashi, donnant l'impression qu'il dessine encore au pinceau, aussi bien sur les paysages que les personnages. Je suis fan de ses décors dignes des plus belles estampes et des cheveux des héros, notamment ceux de Mozu, qui ont leur vie propre. C'est splendide. Alors quand l'histoire rejoint son talent et propose des chapitres apaisant où la voie du sabre est enfin mise en valeur, je suis conquise !
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