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Claude Frioux (Éditeur scientifique)Édouard Parayre (Autre)
EAN : 9782070106288
1056 pages
Gallimard (27/01/1971)
4.42/5   18 notes
Résumé :
Oeuvres d'Anton Pavlovitch Tchekhov
Tome III. Récits 1892-1903
Traduction d' Édouard Parayre
Révision de Lily Denis. Notes de Claude Frioux.
NRF Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade
Ce sont les récits des dix dernières années. Parmi eux, des œuvres très développées, telles que La Salle n° 6, Trois années, etc., que gouverne toujours l'irrésistible simplicité tchékhovienne. Même lorsque se sent l'influence du théâtre - La Maison à... >Voir plus
Que lire après Oeuvres, tome 3 : Récits (1892-1903)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai lu avec un plaisir immense ces nouvelles d'Anton Tchekhov, dont beaucoup m'étaient inconnues.
Les centaines de pages défilent sous nos yeux sans que l'on n'y prête attention, tant le style est fluide, l'écriture brillante de simplicité et de naturel.
Tchekhov nous dépeint de multiples scènes de vie, de personnages réalistes, ni sympathiques ni déplaisants, juste "lambdas" de la Russie du XIXème siècle, et la magie opère dans chaque récit. Je suis définitivement charmée par cet auteur, d'une intelligence littéraire comme humaine si élevée, de son regard empreint d'empathie, sans enjoliver ni critiquer : un photographe de l'écrit, qui peint sur le vif ce dont il est témoin, son environnement social.
Plongez-vous dans ces nouvelles, j'espère que vous en tirerez autant de plaisir que j'ai pu en ressentir !
Quant à moi, je vais replonger dans la version théâtre de l'oeuvre de Mr Tchekhov...
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Tchekhov était médecin et, pour ma part, je lis ses "récits" (plus simplement: des nouvelles et ce n'est pas honteux) comme autant de vignettes cliniques, d'analyses de cas (il a commencé à écrire quand il était étudiant en médecine pour subvenir aux besoins de sa nombreuse fratrie). Ses textes sont chacun une galerie de portraits qui se succèdent et le grand talent de Tchekhov est certainement de raconter de façon savoureuse et de parvenir à saisir la vie de ses personnages dans ce qu'elle a de plus palpitant : les petits détails qui les rendent uniques. Après la lecture, on se surprend parfois à repenser à eux comme si on les avait personnellement rencontrés, comme si on les connaissait; quelque chose d'eux continue à vivre, léger, en nous; il nous semble qu'on vient de les croiser.

Tchekhov diagnostique la société russe de son époque, grevée d'injustice sociale (servage, pauvreté, famine, déportation, ivrognerie, etc., mais aussi son machisme et son antisémitisme); une société de type médiéval, moribonde, qui se disloque sous le souffle des Lumières françaises et dans laquelle chacun de ses personnages apparaît comme un symptôme du passé qui meurt ou du présent qui tâtonne.

Il ne s'agit pas d'une littérature de la grande tragédie mais des petites tragédies intimes et narrée avec finesse, humour, ironie (jamais méchante), sans cynisme et avec une certaine tendresse pour l'humain en général, Tchekhov ne donnant pas dans la satyre mais, en médecin qu'il est aussi, "accompagnant" ses personnages dans leurs frasques et leur douleur avec lucidité et sans en rajouter au drame des vies, qu'il laisse parler elles-mêmes. Il ne met pas en scène l'effroyable, comme un Dostoïevski, je dirais plutôt que, sans pourtant être naïf, son regard en sauve l'être humain en n'y cherchant pas son essence.

J'ai lu ses premières nouvelles il y a longtemps et dans mon souvenir celles-là étaient plus concises, mieux proportionnées. Celles-ci donnent parfois l'impression de durer, comme si on lisait les observations d'un clinicien qui ne lâche pas son travail. Certains textes peuvent alors apparaître touffus.

Dans l'appareil critique de ce troisième volume de la Pléiade, on apprend que, de tout ce qu'il a écrit, Tchekhov a dit préfèrer un texte (très court: 3 pages) qui, insiste-t-il, montre assez qu'il n'est pas pessimiste: L'Étudiant. Si le statut de ce texte éclaire l'ensemble de l'oeuvre de Tchekhov, il faut en conclure que c'est sa foi religieuse qui la nourrit et la colore.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Près de la solide et vieille porte aux montants de pierre blanche ornées de lions qui séparait la cour des champs, se tenaient deux jeunes filles. La plus âgée des deux, mince, le teint pâle, très belle, avec toute une crinière de cheveux châtains et une petite bouche têtue, avait une expression sévère et faisait à peine attention à moi ; l'autre encore très jeune-dix-sept ou dix-huit ans tout au plus-, également mince et pâle, ayant une grande bouche et de grands yeux, me regarda avec étonnement alors que je passais près d'elle, dit quelque chose en anglais et se troubla, et j'eus l'impression de connaître depuis longtemps ces deux jolis minois. Je revins chez moi avec le sentiment d'avoir fait un beau rêve.
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Avant tout je compris qu'Ariane ne m'aimait pas plus qu'avant. Mais elle voulait aimer pour de bon, elle redoutait la solitude et surtout j'étais jeune, en bonne santé, robuste, et elle était sensuelle, comme tous les êtres froids en général, et nous faisions semblant tous deux d'êtres liés par un amour passionné.
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Le clafoutis de Tchekhov

Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

Nikita
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