Lire
Gérald Tenenbaum, c'est entrer dans un univers feutré sur la pointe des pieds. Un univers qui se démarque, tant par l'histoire que par l'utilisation des mots. Ce sont eux qui portent le récit, le rythment, le « poétisent », lui donnant une force unique. Ils nous imprègnent d'une douce mélancolie, une atmosphère bleutée, indigo. de toutes ces nuances de bleu qui comme un ciel d'orage mouvant, célèbrent l'absence, la présence, le manque, les gestes qu'on aurait dû ou pu faire, qu'on a oubliés ou mal faits, qui ont donné une direction différente à la vie et dont on se dit « et si ? » …
Le Geste, c'est le récit d'un homme qui revient en arrière, qui s'est perdu et qui se cherche, qui retrouve ceux qu'il a côtoyés jadis, et qu'il a quittés sans les oublier. On suit sa route entre passé et présent, rencontres, souvenirs évoqués etc … La souffrance, l'amour, l'amitié nimbent le texte d'une aura délicate. Peut-on tout partager avec ses amis, jusqu'où peuvent aller les confidences ? Qu'est-ce qu'aimer ? Comment donner du sens à ses sentiments ? Comment garder le fil du temps ?
L'auteur nous rappelle que les lieux sont porteurs du passé qui les habite, qu'ils transmettent et donnent un peu d'eux à ceux qui font leur connaissance. Il souligne l'importance du dialogue, de l'écoute, du minutage (avant c'est trop tôt, après…on le sait, c'est trop tard…), du respect de ses racines, de l'autre, de tous …
Après la dernière page, je suis bouleversée, remuée par ce court livre qui contient tant de choses exprimées ou senties entre les lignes….
Cette lecture est une chanson murmurée, une invitation à se laisser bercer par une écriture lyrique et sensible, un style exquis où chaque phrase est un élément d'une immense ode qui se construit sous nos yeux.
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