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EAN : 9782228910118
478 pages
Payot et Rivages (02/10/2013)
3.83/5   9 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur

La guerre de 14 est aussi l'affaire des femmes. Elles se mobilisent, s'affichent, suscitent des peurs. Comme l'écrit Michelle Perrot dans sa préface, les hommes, bloqués au front, "redoutent d'être trompés, usurpés, renversés par ces femmes qui, dans leur dos, pénètrent le secret de leurs affaires et de leurs métiers. Ils ont peur d'être dominés, possédés par celles qui les soignent comme des enfants". Ce livre, l'un des prem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Voici un livre fort bien documenté et qui se lit comme un roman tant il fourmille de personnages différents, le personnage principal restant La femme, bien entendu.
On croit tout savoir sur cette guerre mais Françoise Thébaud nous ouvre les yeux sur la condition féminine à cette époque et nous révèle des aspects que les livres d 'histoire ont passé sous silence ou presque.
Au-delà de la veuve éplorée érigée sur les monuments aux morts, un poilu entre les bras, l'historienne nous brosse le portrait de ces femmes engagées et volontaires qui ont voulu changer leur destin.
Les femmes ont dû remplacer les hommes partis au front, elles labouraient les champs, travaillaient dans les usines, distribuaient le courrier et conduisaient les trams. Hélas ! L'armistice les a renvoyées dans leur rôle de mères, d'épouses passives et obéissantes. L'homme était de retour. On célèbre la mère, elle a dorénavant son jour de fête, tandis qu'on critique la femme émancipée.
Certaines ont subi l'opprobre, les veuves des soldats fusillés, déshonorées et privées de pension. Certaine, comme Blanche Maupas, se sont révoltées contre cette injustice. Leur combat est aussi le signe d'un changement et d'une prise de conscience de ces femmes qui n'acceptent plus que les hommes statuent sur leur destin.
Certaines veulent suivre des études, apprendre un vrai métier. Elles devront se battre pour accéder aux écoles réservées aux garçons.
La mode aussi se mêle de changement. Plus question d'être engoncé dans ses vêtements, la femme nouvelle veut plus de liberté dans ses mouvements et elle coupe ses longs cheveux.
La guerre finie, on les a renvoyées à leurs foyers, il fallait remettre de l'ordre dans les familles, dans la société. Mais le changement était en marche et une nouvelle femme, plus émancipée, prenait place dans ce début de XXe siècle.
Tout est bien argumenté, illustré d'exemples, c'est un vrai panorama de la vie sociale, familiale durant cette guerre moderne qui devait être la dernière.
C'est l'histoire de nos grand-mères, arrières grand-mères et c'est passionnant
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Très agréable et instructive lecture, et pas seulement pour celles et ceux qui ont un penchant féministe. Saviez-vous qu'au début du XXième siècle, la tuberculose tuait en moyenne un Français toutes les cinq minutes et demie ? Qu'après les luttes anticléricales du début du siècle, la guerre redora le blason de l'Eglise et raviva la ferveur religieuse des Français mais que le zèle patriotique était tel que bien peu de catholiques apprécièrent la neutralité papale ou ses offres de paix ? Que sur les 8 millions de mobilisés, la moitié seulement restèrent au moins trois mois combattants au front (au détriment des autres, qui durent y rester d'autant plus longtemps ; cf. Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918) ? Qu'après quatre ans et demi de guerre, la démobilisation s'échelonna encore sur plus de deux ans ? Etc, etc …

Pour en revenir aux femmes : « La guerre fait sentir aux épouses toute l'infériorité à laquelle le mariage les a condamnées et détruit à leurs dépens l'«équilibre» prévu par le Code civil dans les articles 213 et 214 : le mari doit protection et entretien, la femme l'obéissance. Devant la longue absence des hommes, il fallut choisir entre la vieille revendication d'égalité civile ou des mesures de circonstances qui préservaient l'ordre existant. » Et c'est bien évidemment la seconde option qui fut choisie ! L'égalité n'était pas encore au gout du jour, et ce dès la naissance. Ainsi, apprend-on que les travailleuses de l'usine Meudon recevaient une prime de 100 francs à l'accouchement d'une fille… et une de 200 francs à la naissance d'un garçon ! Les femmes - en particulier celles que leur rang sauvait avant-guerre d'un labeur monnayable - avaient gagné le droit de sortir travailler hors de leur foyer le temps de la guerre, mais une fois celle-ci terminée, elles furent instamment priées de reprendre les activités de leur sexe et de retourner à leurs casseroles ou leurs broderies. La bataille n‘était pas terminée pour tout le monde…
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Livre très instructif. Il nous éclaire également sur la condition féminine de nos jours.
L'auteure nous fait partager ses connaissances. C'est un livre de partage qui porte à réflexion.
A ne pas lire pour s'évader, car il demande de la concentration pour retenir un maximum d'informations.
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Une excellente ressource si on s'intéresse au sujet. projecteur sur les femmes, mère, épouses, filles, paysannes, munitionnettes, marraines, amantes, veuves, infirmières, féministes, militantes, révoltées, mobilisées, épuisées... de la première à la dernière heure.

Et pas de droit de vote avant 1945, quelle marque de mépris pour celles qui ont maintenu le pays à flot pendant quatre ans...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Celles qui reçoivent les intoxiqués par gaz : lorsqu'ils n'ont pas été déshabillés dans les ambulances du front, le personnel qui touche leurs vêtements est souvent gravement atteint.
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Les habitants s’habituent à la guerre, plus préoccupés de l’alimentation et du prix des denrées que des avions allemands qui apparaissent entre 7 et 8 et 14 et 15 heures ; la « promenade hygiénique » est nocturne mais certains aiment sortir le jour pour regarder et commenter les batailles d’avions dans le ciel. Il a aussi des résidentes clandestines, « les prisonnières volontaires de Verdun », « épouses cloîtrées, voilées, amoureuses, retournées à la vie orientale ; si on les nomme tout bas, on ne les trahit guère ; on en cite une qui depuis sept mois n’a pas franchi le seuil de sa geôle, ni vu un visage humain, hormis celui qu’elle aime ; on dit qu’elle écrit, au loin, qu’elle est la plus heureuse des femmes… »
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La guerre opère une radicale séparation des sexes. Après l'espoir d'une campagne courte et joyeuse, c'est l'enlisement dans les tranchées, univers masculin.
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La mère chargée d'enfants qui gagne 5 francs au tramway mène une vie difficile et fatigante, et son poilu entend bien reprendre sa place. Mais pour la majorité des femmes, l'expérience de l'intérim est concluante : elles prennent conscience de leurs capacités, goùutent l'indépendance financière, deviennent plus autonomes et même revendicatrices. (page234.)
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La loi devrait être logique et ignorer mon existence lorsqu’il s’agit de sanctions autant qu’elle l’ignore lorsqu’il s’agit de droits. (Hélène Brion)
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