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EAN : 9782367490601
164 pages
Cohen et cohen (28/02/2019)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Un vol de tableaux au domicile de Catherine et Audrey Lambert tourne mal.
Catherine, l’aînée est agressée et transportée à l’hôpital. Elle refuse cependant d’alerter
la police et d’évoquer le sujet avec sa sœur. Celle-ci, intriguée, va découvrir un curieux
numéro d’inventaire au dos d’une œuvre de Seurat appartenant à la famille,
que les voleurs ont curieusement laissé derrière eux.
Le lien trouble entre Jean Darrieux, ami de la fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Lorsqu'elle rentre chez elle, Audrey Lambert est stupéfaite et suffoquée. Sa soeur Catherine est recroquevillée dans sa pièce, tenant dans ses bras un tableau de Seurat et leur femme de ménage, Ottavia, est dans le coma. Un vol sans aucun doute qui s'est mal terminé.

Catherine refuse d'alerter la police car leur père, collectionneur et marchand d'art n'avait jamais assuré les tableaux et objets de valeurs qu'il possédait, n'ayant aucune preuve d'achat. Certifications et autres papiers nécessaires pour les déclarations lui manquant. Il existe bien une alarme, mais Catherine, psychologue, la débranche lorsqu'elle reçoit ses patients.

Les deux soeurs sont totalement différentes, aussi bien physiquement que psychiquement. Et parfois cela crée des heurts. Audrey se demande bien pourquoi Catherine tient autant à ce tableau de Seurat alors que d'autres, peut-être plus prestigieux, manquent à l'appel. Audrey, qui tient un stand sur les Puces de Saint-Ouen, réparant et embellissant des objets décoratifs, n'a pas la force de caractère de sa soeur, pourtant lorsqu'elle aperçoit Jean Darrieux en compagnie de Catherine, elle peste. Elle n'aime pas celui qui fut l'associé de son père.

Un père et une mère qui se montraient indifférents à son égard et elle se demande toujours si elle les aimait ou non. Mais aujourd'hui ils sont décédés et les deux soeurs, toutes deux divorcées, vivent seules dans le grand hôtel particulier qui leur a été légué, au milieu de tableaux et d'objets d'art constituant une véritable richesse.

En examinant bien le revers du Seurat, du tableau signé Seurat je précise, Audrey est intriguée par une inscription comportant lettre et chiffres. Elle se renseigne auprès d'un spécialiste, un galeriste qui lui fournit sans problème l'explication de cette sorte de rébus. Ce qui l'amène à approfondir son enquête dans les milieux de l'art, à la célèbre salle Drouot, mais également en Suisse ou à Montcalm dans le Gard.

Et cela ne sera pas sans incident car elle est persuadée être suivie. Mais qui peut ainsi en vouloir à cet héritage paternel acquis d'une façon fallacieuse ? Et pourquoi ? Une quête qui interfère entre relations familiales et l'origine de ces biens obtenus durant la Seconde Guerre mondiale.



Une plongée dans l'histoire proche qui joue sur deux tableaux. L'origine des oeuvres d'art, leur acquisition mais également la lente dégradation relationnelle entre deux soeurs que tout oppose.

Cette histoire dans l'Histoire, qui intéressera les amateurs d'art pictural mais pas que, n'est pas souvent traitée dans les romans policiers. Pour mémoire citons Maudits soient les artistes de Maurice Gouiran qui abordait ce sujet, mais Anne-Laure Thiebelmont va plus loin dans cette introspection.

Ce n'est pas déflorer l'intrigue que de dire que la spoliation des détenteurs juifs de tableaux de maîtres est l'un des ressorts de cette intrigue, mais c'est bien tout ce qui tourne autour qui donne son sens à cette narration fluide.

Mais pour l'auteur, spécialiste en la matière, c'était un peu se comporter en fildefériste qui se produirait en sabots. En effet l'histoire se déroule dans les années 2010 ou 2012. Un des protagonistes déclare être en partie responsable de ce qui est arrivé soixante-dix ans auparavant. En 1940 donc ou 1942. Or il est délicat de remonter si loin et de retrouver des témoins de cette époque ayant activement participé à quelques-uns des événements. Et d'autres détails de dates me turlupinent, mais je vous laisse le soin de chercher ce qui pour moi est une erreur, mais qui en fin de compte ne l'est pas. Peut-être.

L'auteur aurait pu m'éclairer sur ces écarts mais elle est décédée en 2015. Hélas !

Quoiqu'il en soit, malgré mes toutes petites réserves, il reste que ce roman qui prend sa source dans des faits réels avec des personnages évoqués ayant réellement existés, est une admirable introduction à un épisode plus ou moins méconnu de la Seconde Guerre Mondiale, ce que l'on pourrait qualifier de détail parmi les atrocités commises, lesquelles ont plus retenu l'attention des historiens en général.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Anne-Laure Thiéblemont (1963-2015) était une journaliste spécialisée dans l'art et notamment dans le trafic d'art, elle a écrit deux autres romans chez Liana Levi.

Sur fond de spoliation des biens juifs, l'autrice écrit un roman à la fois passionnant et un tout petit peu frustrant. Frustrant parce que j'ai eu l'impression d'un roman inachevé, un peu comme un plan très très détaillé de ce qui aurait fait un livre plus dense, plus épais. Pas mal d'ellipses qui parfois surprennent et déroutent, à nous lecteurs de faire le travail de tout raccorder, mais surtout des passages -et notamment les portraits des deux soeurs- qui auraient sans doute mérité plus de profondeur, d'explications, de densité. Disons que l'intrigue et le contexte sont plus importants que les personnages qui ne sont que des faire-valoir. Néanmoins, pour tempérer et même carrément réchauffer mon propos, ce contexte de la spoliation des biens juifs est passionnant, AL Thiéblemont le racontant avec des détails par le biais des soeurs Lambert et de la collection familiale. Et elle ne s'arrête pas à cet aspect mais le prolonge avec la difficulté des familles à récupérer leurs biens souvent peu ou pas ou mal inventoriés. Et la loi, l'état et les musées français n'ont pas toujours joué le jeu des retours des oeuvres à leurs propriétaires. Si l'autrice s'attarde sur les biens artistiques puisque c'était son domaine, au détour d'une phrase, elle l'étend : "On parle volontiers de la spoliation des collections artistiques de valeur, telle celle des Rotschild que vous avez sous les yeux. [...] Mais les juifs de France pendant l'Occupation étaient de condition très modeste, d'où la nécessité de regarder aussi ce pillage comme un acte symbolique, d'une radicalité sans précédent." (p.163)

J'aime la collection des romans noir autour de l'art de chez Cohen&Cohen. Quand en plus, ils se basent sur une sordide réalité qu'ils illustrent, le plaisir est doublé.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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