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Histoire romaine tome 1 sur 14

Dominique Briquel (Éditeur scientifique)Gérard Walter (Traducteur)
EAN : 9782070419487
432 pages
Gallimard (22/11/2007)
3.99/5   46 notes
Résumé :
La louve allaitant au bord du Tibre les deux jumeaux dont l'un va fonder la ville de Rome, les Sabines se jetant au mi-lieu de la bataille où s'affrontent leurs pères et leurs maris, le fondateur de la République Brutus appelant ses compatriotes à la révolte en brandissant le poignard dont Lucrèce, violée par le fils du tyran Tarquin le Superbe, vient de se percer le sein, toutes ces scènes hautes en couleurs, c'est Tite-Live qui nous les a rendues familières. Mais ... >Voir plus
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Etoiles notabénistes : ******

Ad Urbe Condita Libri
Traduction, Présentation, notes et chronologies : Annette Flobert pour l'Edition Garnie-Flammarion

ISBN : Inconnu mais 9782080708403 pour le Premier tome de l'Edition Garnier-Flammarion

Outre quelques traités de philosophie qui ne nous sont pas parvenus, Tite-Live est surtout connu pour une oeuvre historique qu'il voulut dès l'abord monumentale puisqu'elle devait compter 150 livres, sur lesquels la vie ne lui laissa le temps de rédiger que 142. Sur ce chiffre impressionnant, le Hasard et, là encore, le Temps, ne nous en ont conservé que trente-cinq, généralement répartis en trilogie comme c'est le cas chez Garnier-Flammarion. "Mais pourquoi autant de livres ?" vous demanderez-vous sûrement. Eh bien ! parce que, né à Padoue en 64 (ou 59) avant Jésus-Christ, Tite-Live n'ambitionnait rien moins que d'y raconter l'histoire de Rome et de son Empire depuis la fondation de la Ville, d'où le titre original de l'ouvrage : "Ad Urbe Condita Libri." Mais il tenait à le faire en historien proche des faits et non pas en homme de son temps, plus proche des légendes qui entouraient déjà la fondation de Rome. A voir ce qu'il nous reste de cette oeuvre magistrale, on constate qu'il y a magnifiquement réussi.

Bien qu'il fût, par nature, partisan avéré du retour à la République, Tite-Live était aussi un ami proche d'Octave-Auguste et cela lui valut le poste de précepteur du futur empereur Claude, dont les travaux d'historien étaient appelés, eux aussi, à connaître une certaine célébrité. C'est dire également que Tite-Live, même s'il n'était pas né dans le sérail, en avait une vision des plus justes - et des plus aiguës. L'intégralité de son "Histoire Romaine" est d'ailleurs placée sous ce signe et, à tant de siècles de distance, c'est, disons-le, bien agréable, pour nous qui sommes non seulement des lecteurs modernes mais aussi des lecteurs qui assistent, fous de colère et d'indignation pour la plupart, et ébahis pour les ignares (voire complètement indifférents pour les abrutis de jeux télévisés dégénérés et empubés de tout et n'importe quoi) à une volonté gouvernementale de falsification de l'Histoire non seulement à l'échelle de notre pays mais, ce qui est pire, à l'échelle mondiale.

Cette rubrique de "L'Histoire en Héritage", vous vous en doutez, constitue, à notre modeste échelle, une sorte de réplique à cette volonté de formatage et de travestissement de l'Histoire. Malheureusement en effet, beaucoup de ceux qui viennent nous lire n'ont pas eu la chance de bénéficier de l'instruction que nous ont dispensée des instituteurs et des professeurs aujourd'hui disparus et auxquels ce forum-bibliothèque est d'ailleurs dédié depuis sa naissance, le 6 mai 2005. Nous espérons, avec cette rubrique, démontrer à ceux qui n'ont pu partager la chance qui fut la nôtre (et quel que soit leur âge) que notre héritage culturel est principalement gréco-romain (et indo-européen), avec toutes les conséquences, politiques et religieuses, que cela implique, et leur prouver que cette Histoire, qui leur apparaît certainement bien lointaine dans le Temps et qu'ils s'imaginent volontiers ennuyeuse, ne l'est en rien et qu'elle vit encore et pour toujours.

Avec Tite-Live, dans une traduction qui retranscrit à merveille la volonté de cet auteur d'aller à l'essentiel et de rapporter, soulignons-le encore, les faits (dans la mesure où lui-même en était sûr à l'époque) et non les superstitions et les légendes, si belles qu'elles puissent être, c'est bien ce résultat que nous comptons atteindre, même si seuls quelques uns d'entre vous se donneront le temps et la volonté de nous suivre. Et, pour ne décourager personne, nous avons décidé, un peu arbitrairement peut-être mais tant pis, de tenter de vous faire aborder l'oeuvre-maîtresse de Tite-Live - comme d'ailleurs les autres ouvrages que nous seront appelés à présenter ici - non pas en confectionnant une fiche globale sur un volume de la trilogie mais en nous attardant sur chacun des Livres que le précepteur de Claude nous a légués par delà les années.

Le Livre Premier de cette "Histoire Romaine", qui débute avec les ancêtres de Rome pour s'achever sur l'effondrement de la Monarchie et l'établissement de la République, couvre déjà une belle période. Ceci se passait en 509 avant Jésus-Christ et se serait sans doute produit tôt ou tard car certains, dont Lucius Junius Tarquin, neveu du monarque alors au pouvoir, Sextus Tarquin, dit Tarquin le Superbe, qui gouvernait en tyran mais ne fut pas pour autant un mauvais chef de guerre, loin de là, attendaient leur heure. Lucius Tarquin avait, il faut l'admettre, de bonnes raisons pour souhaiter l'abaissement et l'assassinat de son oncle. Celui-ci l'avait honteusement dépouillé de ses droits au trône, spolié de ses biens et ne le tolérait dans l'entourage royal que pour mieux l'humilier. le jeune homme avait même dû renoncer au nom de ses ancêtres étrusques et accepter celui de Brutus. C'était pourtant un caractère très fin mais aussi très fort, et qui savait faire profil bas tout en échafaudant des plans qui avaient de bonnes raisons de réussir pourvu que l'occasion se présentât ...

Et cette occasion s'offrit en effet lorsque Tarquin le Superbe, ébloui par la beauté de Lucrèce, l'épouse de l'un de ses neveux, Tarquin Collatin - avec lequel Lucius Junius Brutus s'entendait d'ailleurs fort bien - se fit recevoir chez lui en son absence et, la nuit venue, s'arrangea pour violer la jeune femme en la menaçant d'un odieux chantage. La pauvre Lucrèce, lorsqu'elle reprit ses esprits, envoya illico des messagers à son père et à son mari, leur recommandant d'amener chacun avec eux un ami sûr (dans le cas de Tarquin Collatin, ce fut Brutus), et de revenir au plus vite l'assister. Elle leur raconta tout puis, en dépit de tous leurs efforts car, compte tenu des circonstances, ils ne la considéraient point comme coupable de quoi que ce fût, elle se donna la mort sous leurs yeux. Lucius Junius Tarquin, bien qu'ému par le triste destin de sa cousine, n'en vit pas moins là l'occasion qu'il espérait depuis si longtemps. Il fit porter le corps de la malheureuse sur le forum où le peuple accourut. Et là, montrant la lame ensanglantée dont Lucrèce s'était percé le coeur, il appela à la révolte contre le tyran. Par la suite, de conserve avec Tarquin Collatin, il devint l'un des premiers consuls de la République romaine.

Mais il faut lire Tite-Live pour ressentir le frisson, le malaise et l'excitation que vous communiquent le passage où, par un chantage odieux, Tarquin le Superbe contraint la malheureuse Lucrèce à lui obéir, puis les tristes aveux de la jeune femme et sa fière déclaration sur son honneur perdu, la scène, si rapide, dans laquelle elle met fin à ses jours et enfin la tirade grandiose par laquelle Brutus - un Brutus dont, jusque là, ceux qui l'approchaient n'avaient jamais soupçonné la révolte qui lui permettait de survivre à la honte - prend les dieux à témoin du crime ignoble accompli par le Superbe, et pour vous retrouver ainsi en tête-à-tête avec L Histoire. Nous ne sommes plus en 509 avant Jésus-Christ : tout cela se passe maintenant, sous nos yeux.

Et nous voulons connaître ce qui va suivre, tout comme, désormais, nous connaissons le passé de Rome. Ce passé que Tite-Live nous a fait découvrir, avec la même passion : Enée, rescapé de la Guerre de Troie (et accessoirement fils d'Aphrodite) avec son vieux père Anchise, personnages en principe de légende mais que l'historien nous rend cependant bien réels, en quête tous deux d'un bout de terre où s'installer. Sur cette terre, Enée fondera Lavinium avant que son fils aîné, Ascagne, ne trace à son tour les plans d'Albe-la-Longue et ne rassemble autour de lui une population qui deviendra celle des Albains. Puis, après une longue suite de monarques, surviendra la spoliation de Numitor par Amulius, frère indigne qui, de surcroît, dans son arrogance à prévenir le Destin, ira jusqu'à éradiquer toute la descendance masculine de Numitor. Quant à sa nièce, Rhéa Silvia, il la contraindra à se faire vestale, la condamnant ainsi à la virginité. Ce qui n'empêchera pas la jeune femme car, déjà, l'homme propose mais les dieux disposent, de donner naissance à deux jumeaux, Romulus et Remus, dont elle affirmera toujours que leur père n'était autre que Mars, seigneur de la Guerre. Bien qu'exposés en pleine forêt, là où rôdent les animaux féroces mais aussi les innocents bergers, les jumeaux seront recueillis. Par une louve ou par Faustulus le berger, qu'importe puisque, de l'un comme de l'autre, par le combat mortel qui les opposera, en dignes neveux de leur oncle Amulius, si assoiffé lui-même de pouvoir qu'il en perdit la tête, naîtront à la fois Rome - et un pan gigantesque de notre Histoire et de notre Culture, à nous, Européens et en particulier à tous ceux qui, parmi nous, parlent une langue dite "romane" - et tel est bien notre cas, à nous autres, Français !

Vous avez honte de ne plus vous rappeler - ou de ne pas savoir, tout simplement - qui étaient les horaces et les Curiaces chantés par Corneille ? Après avoir terminé ce premier Livre de l'"Histoire Romaine", cette ignorance ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Idem pour l'enlèvement des Sabines qui, contrairement à ce que l'on croit trop souvent, ne mit pas un terme définitif à l'affrontement entre Sabins et Romains. Idem encore pour cette première lignée de rois d'origine étrusque dont Tarquin le Superbe fut le dernier représentant - pour un temps.

Et tout cela, répétons-le jusqu'à ce que vous en lassiez, dans un style simple, net, précis, qui appelle un chat un chat - un style d'historien moderne et respectueux du sujet qu'il traite, c'est-à-dire qui se force à une impartialité maximale même si, bien sûr, il ne peut s'empêcher, çà et là, de montrer son admiration pour les uns et son mépris pour les autres.

Tite-Live, un auteur illisible ? Vous fréquentez trop les technocrates du Mammouth, croyez-moi. D'ailleurs, faites-les taire, ces idiots, ces ignares, ces snobs pontifiants qui eussent encensé un Néron si cela leur eût rapporté quelque chose. Et adressez-vous directement à Tite-Live, un historien, un vrai., c'est-à-dire que ne préoccupe que la transcription de la Vérité historique, si complexe et même si paradoxale qu'elle puisse être. A le lire, vous réaliserez que, malgré les siècles écoulés, il n'est pas mort et que c'est bien sa voix, ferme et posée, que vous entendez dans le bruissement discret des pages ... Mais nous nous retirons sur la pointe des pieds et vous laissons à votre lecture. Que Minerve, déesse de la Sagesse, vous la rende profitable ! ... ;o)
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En première année de faculté, de nouvelles matières, totalement novatrices, surprenantes mais fortement intéressantes ont fait leur apparition. J'ai notamment eu droit à une initiation à la civilisation et à la culture romaine, matière dans laquelle nous ont été présentés la fondation de Rome, toutes les conquêtes romaines du premier roi, Romulus, au dernier, Tarquin le Superbe. Les Origines de Rome raconte avec précision et facilité les étapes qui conduisent de la monarchie à la démocratie. de plus, cette édition est bilingue, découpée d'une part en latin, d'autre part en français moderne.

Les chapitres, très courts - ils n'excèdent pas cinq pages chacun -, font de ce livre un ouvrage facilement accessible à tous. L'écriture est adaptée aux lecteurs, dans une visée didactique, pour enseigner à un plus large public les formidables événements qui ont conduits à la formation de Rome.

Sept rois se succèdent, chacun plus différents les uns que les autres. Tantôt combattant pour la paix, comme Numa Pompilius, le second roi de Rome, ou choisissant la bataille, tel que Tullus Hostilius, le troisième roi. Quoi qu'il en soit, chacun a apporté sa touche personnelle à l'édifice, aussi infime soit-elle.

J'ai adoré découvrir cette histoire. Il est rare, voire quasiment exceptionnel, que je lise des romans historiques. Mais là, j'ai pris plaisir à lire cet ouvrage, qui se présente comme une histoire fictive, que l'on savoure savamment.

Mêlant culture latine et histoires historiques guerrières, Tite-Live retrace avec parcimonie les étapes de la création romaine. Un très bon ouvrage, qui a le luxe d'être à double voix : écrit en latin sur la page de gauche, et en français moderne à droite. Bravo pour cette édition !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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C'est le premier livre de l'Histoire Romaine de Tite-Live, qui raconte les débuts de Rome, avec l'arrivée du légendaire Enée en Italie ainsi que la péridode de la royauté romaine, de l'illustre Romulus au détestable Tarquin le Superbe.

Cette édition bilingue est intéressante et la traduction française est très agréable à lire.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... LVIII - Le viol de Lucrèce.

Quelques jours plus tard, Sextus Tarquin se rendit à Collatia, accompagné d'une seule personne, sans rien dire à Tarquin Collatin. Bien accueilli, car personne ne soupçonnait ses intentions, on le conduisit à sa chambre après le dîner. Quand il se fut assuré qu'il ne risquait rien et que tout le monde reposait, tout brûlant de passion, il vint, l'épée nue, trouver Lucrèce qui dormait et, pressant son sein de la main gauche, lui dit : "Pas un mot, Lucrèce. C'est moi, Sextus Tarquin ; je suis armé. Si tu pousses un cri, tu es morte." Réveillée en sursaut, la jeune femme se vit privée de tout secours et en danger de mort ; pendant ce temps Tarquin lui déclarait son amour, la suppliait, mêlait les menaces aux prières, mettait tout en œuvre pour faire céder la pauvre femme. Lucrèce demeurait inexorable ; voyant que la crainte de la Mort ne suffisait pas à la faire céder, il y joignit la crainte du déshonneur : à côté de son cadavre, il placerait un esclave nu, la gorge tranchée, pour qu'on dise qu'elle avait péri, coupable d'adultère avec un individu méprisable. Par ce chantage sa passion, victorieuse en apparence, vainquit la pudeur inébranlable de Lucrèce et Tarquin partit, tout fier d'avoir forcé la résistance d'une femme. Lucrèce, affligée par un si grand malheur, fit prévenir à la fois son père à Rome et son mari à Ardée ; elle leur demandait de venir, chacun avec un ami sûr, elle avait besoin d'eux de toute urgence ; il était arrivé un horrible malheur.

Spurius Lucretius, accompagné de Publius Valerius, fils de Volesius et Tarquin Collatin, accompagné de Lucius Junius Brutus, arrivèrent ensemble : Tarquin avait en effet rencontré le messager de sa femme juste au moment où il revenait à Rome. Ils trouvèrent Lucrèce assise dans sa chambre, accablée de chagrin. Elle se mit à pleurer en voyant arriver les siens. Son mari lui demanda si elle était souffrante : "Oui," répondit-elle ; "comment en effet une femme qui a perdu son honneur pourrait-elle bien se porter ? Un homme, Collatin, a souillé ta couche ; on m'a fait violence, mais mon cœur est resté pur, ma mort en fournira la preuve. Prenez ma main et jurez de punir mon déshonneur. Sextus Tarquin m'a fait violence ; il est venu la nuit dernière avec une arme, non comme un hôte mais comme un ennemi et il est reparti après avoir pris un plaisir dont je meurs et dont il mourra lui aussi si vous êtes des hommes." Ils promirent tous, l'un après l'autre. Ils cherchèrent à apaiser son tourment, affirmant que le coupable n'était pas la victime mais l'auteur de l'attentat ; c'était l'intention et non l'acte qui constituait la faute. "Fixez vous-mêmes le prix qu'il doit payer ; pour moi, bien qu'innocente, je ne m'estime pas quitte de la Mort. Jamais une femme ne s'autorisera de l'exemple de Lucrèce pour survivre à son déshonneur." Elle plongea dans son cœur un couteau qu'elle tenait caché sous son vêtement et tomba sous le coup, mourante. Son mari et son père poussèrent un grand cri.

LIX - Abolition de la Monarchie.

Les laissant à leur douleur, Brutus retira le couteau de la plaie et déclara en le brandissant, couvert de sang : "Prenant les dieux à témoin, je jure par ce sang, si pur avant l'outrage du prince, de lutter contre Lucius Tarquin le Superbe, contre sa criminelle épouse et contre toute sa descendance par le fer, par le feu et par tous les moyens en mon pouvoir ; je jure d'abolir à tout jamais la monarchie à Rome." Il tendit le couteau à Collatin, puis à Lucretius et à Valerius, stupéfaits de cette transformation subite : d'où cette assurance nouvelle lui venait-elle ? Répétant la formule, ils prêtèrent serment. La douleur fit place à la colère et ils suivirent les instructions de Brutus qui les appelait à abattre aussitôt la Monarchie.

Ils emmenèrent le corps de Lucrèce et l'exposèrent au forum ; comme on pouvait s'y attendre, la population de Collatia attirée par ce drame ignoble et sans précédent, se rassembla. Tout le monde protestait contre le crime et la brutalité du prince. Ils étaient frappés par l'affliction du père, mais plus encore par l'attitude de Brutus qui blâmait leurs larmes et leurs gémissements et les encourageait à prendre les armes contre ceux qui avaient osé se comporter comme des ennemis : c'était l'attitude qui convenait à des hommes, à des Romains. ... [...]
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Ferai-je oeuvre utile en racontant l'histoire du peuple romain depuis les origines de Rome? Je ne le sais pas trop, et si je le savais, je n'oserais pas le dire, car le sujet me semble vieux et rebattu : on voit sans cesse de nouveaux auteurs qui sont convaincus soit d'apporter une documentation plus sûre que leurs prédécesseurs, soit de surpasser par l'élégance de leur style la rudesse des Anciens. Quoi qu'il en soit, je m'estimerai heureux d'avoir, moi aussi, dans la mesure de mes moyens, contribué à rappeler les hauts faits du plus grand peuple du monde et, si mon nom devait rester obscur au milieu de toute cette foule d'historiens, je trouverais une consolation dans le renom et la grandeur de ceux qui l'éclipseront.
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[...] ... Après avoir rendu au roi son autorité sur Albe, Romulus et Remus voulurent fonder une ville à l'endroit où ils avaient été abandonnés et où ils avaient passé leur enfance. En fait, les Albains et les Latins étaient trop nombreux ; des bergers étaient venus aussi se joindre à ese joindre à eux : toute cette affluence laissait prévoir qu'un jour Albe et Lavinium seraient peu de choses en comparaison de la ville que l'on allait fonder. Le mal héréditaire de la famille, la passion du pouvoir, fit obstacle à ces projets et une circonstance bien anodine provoqua une affreuse rivalité. Comme ils étaient jumeaux et qu'on ne pouvait les départager en fonction de l'âge, les jeunes gens voulurent que les dieux protecteurs des lieux désignent par le vol des oiseaux celui qui donnerait son nom à la ville nouvelle et qui règnerait sur la ville une fois qu'elle serait fondée ; pour observer les oiseaux, Romulus se plaça sur le Palatin, Remus sur l'Aventin.

Fondation de Rome - Règne de Romulus (753 / 717 )

VIII - Fondation de la Ville (753) - Origine du culte d'Hercule

D'après la tradition, Remus fut le premier à constater un signe : six vautours ; la nouvelle se répandait déjà quand le double d'oiseaux se montra à Romulus et chacun fut salué par ses partisans du titre de roi. Ils revendiquaient le pouvoir en faisant valoir les uns la priorité dans le temps, les autres le nombre des oiseaux. Ils en vinrent à se disputer, la colère monta et le sang coula. Dans la bagarre, Remus tomba, mortellement blessé. Il existe une autre version des faits, plus répandue : par dérision, Remus aurait franchi les limites que son frère venait de tracer. Romulus l'aurait tué sous le coup de la colère en ajoutant cet avertissement : "Qu'il en soit de même à l'avenir pour tout homme qui franchira mon enceinte !" C'est ainsi que Romulus régna seul ; la ville une fois fondée prit le nom de son fondateur.

Romulus fortifia d'abord le Palatin où il avait passé son enfance. Il offrit un sacrifice aux dieux selon le rite d'Albe et à Hercule selon le rite grec ; respectant la règle établie par Evandre. ... [...]
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Les victimes du rapt, elles n'ont plus n'avaient ni une perspective plus agréable ni moins d'indignation. Mais Romulus en personne allait de l'une à l'autre et leur expliquait "que c'était la faute de leurs pères, dont l'orgueil avait refusé toute union avec leurs voisins ; quant à elles, elles allaient devenir leurs épouses, partager tous leurs biens, leur patrie et, ce que les hommes ont de plus cher au monde, l'affection de leurs enfants.
Mais elles devaient apaiser leur colère et, puisque le hasard livrait leurs corps à un époux, lui donner leur cœur. Souvent le ressentiment de l'injure fait place ensuite à l'affection."
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"Ainsi périsse quiconque franchia mes remparts". Romulus reste donc seul maître du pouvoir et la ville qui venait d'être fondée prit le nom de son fondateur.
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