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EAN : 9782130570400
128 pages
Presses Universitaires de France (15/10/2008)
3/5   1 notes
Résumé :

Une réponse engagée, parfois virulente mais sincère, au 'Manifeste pour une littérature-monde en français'publié en mars 2007 dans le cadre de la manifestation des Ecrivains voyageurs de Saint-Malo. L'auteur dénonce une certaine naïveté dans ce Manifeste, une vision sur la fin des idéologies qui serait propice à la littérature, une volonté de retour simpliste au monde réel, et il en entre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est une contestation au "Manifeste pour une littérature-monde" publié le 16 mars 2007 dans le journal le Monde et signé par quarante-quatre écrivains de langue française.

L'auteur comprend ce manifeste comme la promotion de romans francophones écrits hors de la métropole, la littérature-voyage aux dépens de l'invention formelle, l'ouverture et l'espace contre le renfermement et le parisianisme, la nation (je simplifie). Il note : que le moment critique d'apparition de la littérature-monde est considéré comme étant l'année 2007 et l'attribution des prix littéraires à des auteurs non métropolitains, ce qui signifient que l'autorité reste, pour les signataires du manifeste, la métropole ; que le voyage n'est pas antinomique de la quête de soi ; que les signataires semblent vouloir calquer la littérature française, littérature de strates et de hiérarchies, sur la littérature anglophone, hétéroclite et horizontale et qu'il faudrait en conséquence bouleverser toute la structure de la politique, de l'économie et de la culture française pour aller vers la promotion de la littérature-voyage - devenir britannique ; que la faveur du voyage ne doit pas signifier l'abandon de la rechercher formelle ou alors c'est la fin de toute littérature.

Donc il conclut que les auteurs du manifeste restent eux-même enfermés dans les frontières qu'ils prétendent dépasser et que leur appétit d'exotisme n'est qu'un appel à une littérature vivante, comme il existe chez tous les amateurs de littérature. L'aporie est qu'ils tombent dans l'apologie d'une littérature figée, soumise à des jugements esthétiques qui portent la beauté des formes et le souffle épique, conception passéiste, celle des Anciens, tout en prétendant avoir rénové la littérature en ayant repéré quelques nouveautés qui, dans une époque mondialisée, peut bien surgir n'importe où. Leur conception qui veut enterrer la littérature-à-papa, défend ostensiblement le roman postcolonial sans le dire, ce qui n'est pas la même chose que de se placer du côté des Modernes.

Puis, ayant saisi l'intention des signataires, il propose de refaire le manifeste. le lieu du Voyage, c'est les DOM-TOM ou l'île au trésor aussi bien que le Farghestan du Rivage des Syrtes : toute littérature est voyage, le mot "roman" est synonyme de l'adverbe "ailleurs". Alors de Toledo invente un pays, le Flurkistan, qui mélange le ridicule d'une syllabe laide, "Flur", et la noblesse d'un suffixe, "istan", comme pour rappeler que Don Quichotte a besoin d'un Sancho Pança pour faire naître le roman. Mais le Flurkistan est un faux pays, une copie, un monde dégradé et raté, que l'on invente pour se faire croire que l'on a besoin d'un ailleurs, vraiment ailleurs et artificiel, pour faire de la littérature. C'est bidon, le roman a tout autant besoin du réel - et cela se complique lorsque, comme aujourd'hui, le réel et l'illusion se mélangent : le Flurkistan paraît être un monde authentique, comme le Farghestan. Des illusions et du réel, du formel et des aventures, du ridicule et du noble, c'est tout cela qui doit former la littérature et lui permet de rester vivante. Césaire n'a pas besoin d'entrer au Panthéon et on n'a pas besoin de Panthéon du tout. La littérature contemporaine ou mondialisée, doit-être une reprise, une réécriture présentifiée de romans anciens - et l'auteur doit se faire, pour reprendre Césaire, écrivain-juif.

Sinon, on perd le désir au bénéfice de la foi, celle d'un au-delà idéal, idyllique et paradisiaque, celui auquel on aspire et pour lequel on prie la divinité, celui auquel on se soumet et que l'on adore par principe, comme un dieu.

Cet argumentaire me contente parce qu'il me semblait aussi que cette promotion d'une littérature-monde était pleine d'affectation sans que les idées me soient venues en aussi grand nombre et aussi précises qu'elles sont ici exposées. Mais pourtant, il reste une once d'incertitude. Bien sûr du point de vue de l'écrivain, le Panthéon est inutile. Mais la collectivité peut-elle s'en passer si facilement ? Que serait la culture sinon la consolidation d'une forme dont la collectivité reconnaît qu'elle a marqué son époque ? Peut-il exister une mémoire collective sans Panthéon ? Après, quant à savoir si la collectivité a besoin de mémoire, c'est sans doute une question qui échappe au champ littéraire - quoique (la réalité n'est-elle pas issue des récits du passé que l'on apprend comme formant une "culture"...)
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
rien n'existe que le langage : le langage qui croit inventer tandis qu'il se souvient et le langage qui prétend se souvenir tandis qu'il invente.
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Lors de l'entretien qui suivra, il évoquera les vingt ans d'existence de la collection, et sera rejoint par des auteurs présents dans la salle, Antonio Altarriba, Steven Appleby, Ugo Bienvenu, Joëlle Jolivet, Gérard Lo Monaco, Chantal Montellier, Posy Simmonds, Camille de Toledo, Marcelino Truong… par exemple !
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