Il existe des journaux intimes qui sont incontestablement des oeuvres littéraires : soit que, comme celui d'Amiel, ils aient été l'unique moyen d'expression d'un écrivain-né, soit que, comme celui de Gide ou, en Russie, les feuilles tombées d'un Rozanov, ils relèvent, jusque dans leur spontanéité, d'un constant souci de l'écriture. Le journal de Tolstoï n'est pas de ceux-là. Non que son auteur n'ait jamais songé à un public : dans sa jeunesse il lui arrive de l'envisager comme un "travail littéraire", et de faire en sorte qu'"il puisse être pour d'autres une lecture agréable" , après 1890, il le laisse lire aux membres de sa famille, aux disciples comme Tchertkov aux admirateurs, comme Gorki : il en envisage expressément la publication posthume, et permet à Tchertkov d'en faire paraître des extraits sans attendre sa mort. pourtant - et c'est là le point important- il ne l'a jamais conçu comme une oeuvre. ..
Le russe - ou simplement l'homme en général- aime montrer, à la minute du danger, qu'il ressent , ou bien il ressent réellement, plus de peur de perdre les choses qui lui ont été confiées, ou les siennes propres, que la vie.
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« Inutilité de la violence » de Léon Tolstoï, c'est à lire en poche chez Payot.