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Philippe Pascot (Autre)Caroline Chaumet-Delattre (Autre)Jean-charles Gerard (Autre)
EAN : 9782315009435
236 pages
Max Milo (06/02/2020)
4.33/5   3 notes
Résumé :
C'est l'histoire héroïque d'un éducateur auprès des sans abris, qui dénonce la mainmise des barons politiques sur les associations pour détourner de l'argent et corrompre les élus.
Dans ce récit haletant, l'auteur raconte son combat, les menaces de mort, les gardes à vue qu'il a subi pour le faire taire. Il en sort aujourd'hui en héros en faisant tomber le maire de la ville.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Philippe Toulouse, est éducateur spécialisé au sein d'une grosse association de Dunkerque, qui a pignon sur rue, avec 300 salariés qui accompagnent des adultes et enfants en difficulté sociale.
C'est un livre bien écrit et qui se lit facilement où l'on apprend comment s'est développé sur une période de dix ans, et humanisé le travail auprès des personnes de la rue, il faut lire le livre pour bien comprendre.
Dans la seconde partie, il raconte son combat face aux politiques en place à l'époque qui ont choisi de le « casser » pour accéder en toute impunité aux comptes et subventions de l'association et organiser une comptabilité parallèle afin d'extorquer et détourner les fonds pour l'enrichissement personnel de toute une pyramide de personnes politiquement haut-placées.
Ce récit me rappelle la même situation qui avait fait grand bruit dans ma région concernant un président d'association d'enfants handicapés qui s'était fait construire une belle villa aux frais des comptes de l'association !
Autrement dit, tout citoyen lambda a les moyens à sa disposition pour se défendre contre les « vautours » qui profitent de la misère de leurs congénères pour s'enrichir de biens collectifs et s'arroger des pouvoirs publiques.

A son arrivée, Philippe Toulouse va développer le service d'intervention sociale par un travail dans la rue, la maraude, travail de resocialisation qui tisse des liens de confiance avec les exclus, le but étant de créer au fil des rencontres du lien relationnel social afin d'extirper les exclus de la rue pour qu'ils n'y meurent pas et pour, et avec le temps, les rendre visibles aux yeux de l'administration en leur créant une boite aux lettres à l'association, un droit de vote, un droit au logement, et redonner une dignité à ces personnes qui se fondent dans le quotidien de la rue, en leur permettant d'exprimer un désir, en recréant une envie, un élan de resocialisation et sortir des schémas mentaux conditionnés par des années à la rue , « la rue qui casse les corps mais aussi les esprits »
Son récit qui s'étale de 2001 à 2014 au moment des élections municipales nous montre comment se sont enchainées ses prises de décisions et de positions.
Tout d'abord, il en appelle au maire de la ville de Dunkerque pour que soit abordé le thème de la précarité dans la ville, de l'urgence sociale, de la détresse imminente. Il interpelle également les dirigeants de son association où on lui fait vite comprendre qu'il doit rester à sa place d'éducateur et laisser faire « les costumes-cravates » dans les plus hautes sphères. Par la suite, voyant que rien ne bouge, il va se donner les moyens de s'adresser aux financeurs, à la presse locale et au monde politique local.
Son expérience du travail de terrain l'amène à repenser les structures d'accueil d'urgence et innover en matière d'habitat durable adapté ; Il veut développer un projet de maison-relais qui accepteraient les personnes telles qu'elles sont, parfois alcoolisées, souvent avec leur animal de compagnie, en s'adaptant à leur façon de vivre, pour sortir les sans-abris de la rue et sauver des vies.
Pour financer et propulser son projet, en 2002 il va aller le présenter à Dany Boon, figure emblématique locale, qui lui assure un soutien indéfectible. Ce qui va lui permettre de s'exprimer sur les plateaux-télé, donner des interviews à la presse et la radio, médiatiser sa cause et devenir un personnage public.
Ses prises de position médiatiques et médiatisées qui ont au plan national trouvé des réponses positives alors quelles vont rester lettre morte au plan local.
Il prend conscience que l'ouverture de la structure « grand froid » en période hivernale, passe par une décision politique et il adhère au parti socialiste pour y faire entendre la réalité d'un travailleur social.
Le plus gros financeur de l'association est le conseil départemental et s'il veut propulser son projet de maison-relais, il va devoir bousculer au plus haut le pouvoir politique.
Tout au long de son témoignage, il montre comment il a su s'appuyer sur des instances existantes et se créer un réseau relationnel pour accéder à la médiatisation de sa cause et se défendre des attaques des dirigeants de son association.

Philippe Toulouse qui se nomme « lanceur d'alerte » en montre l'exemple, et il ne faut pas perdre de vue que l'union fait la force et qu'il faut exclure toute violence des moyens que l'on se donne pour réussir.
J'aurais aimé cependant savoir comment s'est concrétisé son projet de maison-relais, comment il a été budgété et par qui, et sous quelle forme il a été réalisé.
Je remercie Masse critique de Babélio qui m'a permis de connaitre tout le cheminement d'un travail auprès des sans-abris à travers la personnalité de Philippe Toulouse.
Je voudrais citer dans la même idée "le collectif les morts de la rue" qui oeuvre pour qu'une personne morte dans la rue ne meurt pas anonymement et soit enterrée dignement.
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Quand j'ai reçu Les Invisibles, révélations sur le business de la détresse, gagné lors de l'opération Masse critique "non fiction", j'ai feuilleté quelques pages. Très vite, je me suis rendu compte de l'arnaque : j'espérais une enquête sur le business de la détresse en général et c'est un récit sur l'histoire personnelle d'un éducateur qui dénonce le système corrompu de Dunkerque pendant les années 2000. Ça m'a très vite énervée d'autant que Philippe Toulouse a la fâcheuse tendance à se jeter des fleurs en plus d'écrire comme un pied. J'ai abandonné. Mais a deal is a deal et, quand on participe à Masse critique, il faut s'astreindre à lire et à critiquer. En traînant les pieds, je m'y suis mise. Ce que raconte Philippe Toulouse est avéré, ahurissant et révoltant. Ça concerne Dunkerque mais je suis sûre que toutes les grandes mairies sont concernées par ce type d'agissements. Ça fait réfléchir sur la démocratie mais laisse peu d'espoir au changement. Finalement, cette lecture m'a été profitable.
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Ce livre se lit comme un roman à suspense et pourtant tout est vrai.

La tension est palpable en permanence dans ce récit d'un homme courageux et tenace face à de nombreux adversaires puissants de la politique française soit-disant socialiste. Ces hommes corrompus n'hésitent pas entre coups bas permanents et malversations, même des membres de la police et un procureur ne se gênent pas pour tremper leur nez dans la sauce et allons-y gaiement, là où il y a de la gêne, y a pas de plaisir et tout y passe pour détruire Philippe Toussaint qui, rappelons-le, ne faisait qu'exercer son humble boulot d'aider les pauvres de la rue, raison d'être de l'association qui l'employait, on croit délirer ... quoique il me semble que l'histoire s'est répétée en Belgique avec le Samu social, en tous les cas, c'était dans le même genre et toujours avec le PS, comme quoi, certains savent entretenir une bonne image de marque surtout quand en plus, on fait partie d'une loge maçonnique.

Toutes mes félicitations à ce valeureux combattant des temps modernes. Vous avez réussi ce que d'autres auraient dû faire depuis bien longtemps.

Toute ma compassion à la famille de Fabrice qui n'avait pas les armes pour lutter contre de tels démons.

Honte à tous ces hommes politiques véreux et à ceux qui devraient faire régner l'ordre et la justice. Vous donnez à la France, l'image d'une véritable république bananière!

Vous n'avez décidément pas compris que nous sommes au 21ème siècle et plus au 14ème, la vassalité est passée de mode!

Un grand merci à Babelio et aux éditions Max Milo de m'avoir offert ce livre lors de la masse critique même si j'ai dû attendre longtemps pour qu'il arrive dans ma boîte aux lettres.
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Superbe livre que je conseil fortement un superbe récit qui vous prends aux tripes tellement l'histoire et prenante d'émotions et de courage une écriture efficace qui vous accroche jusqu'au bout une histoire extraordinaire qui est un message de citoyenneté face au système
Politique et sa corruption son pouvoir A quand le film ce livre est d'intérêt eret Public
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Cet ouvrage se lit comme un roman, un roman de la vie, celle des laissés pour compte, celle de tous ces "invisibles", hommes et femmes cabossés à l’extrême par l'existence. Philippe Toulouse dénonce avec force et se bat avec pugnacité contre l'exploitation de ceux qui n'ont plus rien, souvent par ceux-là mêmes qui sont en charge de les défendre... Je suis fier et heureux de connaître cet homme du terrain qu'il n'a jamais quitté, et qui depuis des lustres, relève la tête avec honneur pour un peu plus de justice dans un monde qu'il voudrait de partage pour tous et non de profit pour quelques uns. @Philippe Pascot.
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Cela ne m'empêche pas de retrouver Marie-Christine qui vit dans la rue depuis plus de cinq ans. A cinquante ans elle en parait facilement vingt de plus. Comme une personne âgée, elle est voutée, a du mal à marcher...Voilà plusieurs années que nous nous rencontrons et le rapport de confiance qui s'est installé entre nous permet d'entrevoir quelques projets de resocialisation. Celui que je travaille particulièrement concerne l'image de soi, de sa féminité.
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Chaque jour je maraude à pied dans la ville. La voiture de service m'ayant été retirée, mon périmètre d'intervention est limité et je rencontre forcément moins d'invisibles à la rue.
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On ne naît pas lanceur d’alerte on le devient
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