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4,1

sur 1291 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait un moment que je vois Shibumi en librairie, avec à chaque fois des commentaires élogieux sur le titre. J'étais partagée entre mon envie de lire ce roman qu'on disait excellent et mon peu d'intérêt pour les histoires d'espionnage... Quand j'ai vu que la médiathèque près de chez moi en avait fait l'acquisition, j'ai sauté sur l'occasion de le découvrir enfin.

Au début, j'ai eu du mal avec cette lecture. Une histoire d'espionnage et de magouilles dans le contexte socio-politique de la fin des années 1970 - début des années 1980 (le roman a été écrit en 1979), je trouvais cela extrêmement daté et de peu d'intérêt. Et puis, au bout d'une soixantaine de pages, le déclic s'est produit : Nicholaï Hel a fait son apparition ! A partir de ce moment là j'ai dévoré Shibumi d'une traite et avec beaucoup de plaisir, jusqu'à la dernière ligne.

Plus qu'un roman d'espionnage, Shibumi est le récit d'une vie, celle de Nicholaï Hel, des années 1930 à la fin des années 1970, de Shanghai au Pays basque, en passant par le Japon ; une vie mouvementée, portée par des valeurs en perte de vitesse dans un monde en plein bouleversement... J'ai adoré les personnages, riches et extrêmement vivants, en particulier Nicholaï Hel, héros à mon avis inoubliable. La Mother Compagny, organisation internationale regroupant compagnies pétrolières et producteurs d'énergie et dictant sa loi aux gouvernements, représente le mal à combattre : omnisciente et omniprésente, tentaculaire et maléfique, on l'imagine très bien oeuvrer à l'époque actuelle.
Le style de l'auteur est efficace et agréable à lire, il mêle récit et critique de la société avec une bonne dose de sarcasmes, d'ironie mordante et de piques savoureuses. A l'aise dans les scènes d'action (nombreuses) comme dans les descriptions et les passages plus calmes, Trevanian jongle avec les différentes intrigues et les flashbacks sans jamais perdre le fil du roman, ni le lecteur ! Tout est équilibré, précis, intelligent... En lisant Shibumi, on ne peut s'empêcher de penser au monde tel qu'il est aujourd'hui... pas si différent de ce qui était annoncé dans le roman, finalement.

Pour résumer, Shibumi est une excellente lecture que je n'oublierais pas de sitôt, riche et passionnante. Je vous la recommande chaudement !
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Tardets, La Pierre-Saint Martin, Larrau, ça vous dit quelque chose ? C'est le cadre où se déroule Shibumi, l'histoire du tueur à gage le plus redoutable du 20ème siècle, Nicolaï Alexandrovitch Hel. Rien que pour ça le livre vaut le détour.
Elevé au Japon par une mère Russe et un général Japonais, excellent joueur de go, spéléologue émérite et amant incomparable, à la recherche du shibumi (sorte d'excellence personnelle basée sur l'austérité, la retenue et la beauté), il tue à main nue, ou avec une paille ou une carte à jouer. Retiré dans son château du Pays Basque, il s'adonne à la spéléologie et à la création de son jardin japonais, lorsque il est obligé de reprendre ses activités et de combattre la très machiavélique Mother Compagny, qui dans l'ombre manipule la CIA et ménage l'OPEP.
Bon, moi les intrigues d'espionnage j'ai du mal à suivre, mais c'est pas très grave ici. L'intérêt c'est le téléscopage agent façon Jason Bourne/Basques de Soule, la charge acerbe et massive (quelquefois un peu trop) de Trevanian contre le matérialisme des Américains (mais les Européens en prennent pour leur grade aussi), qui donne au livre un côté pas très « politiquement correct » plutôt drôle, et l'histoire de ce personnage hors du commun, Nikko Hel, dont le livre relate la formation.
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Qu'ajouter à 161 critiques ? Oui Shibumi est un OVNI littéraire. Par certains côtés une parodie de romans d'espionnage, avec son lot de clichés, notamment pour les personnages feminins... Mais le melange de culture d'extrême Orient et du Pays Basque, avec en prime des petits cours d'histoire (comptoirs occidentaux puis occupation japonaise pour Shangai, spécificité de la langue basque); un éclairage poussé sur la spéléologie (il faut tenir une bonne quarantaine de pages) ; une structure narrative et romanesque inspirée du jeu de go... Ce mélange est unique est détonnant ... "du coup" ce roman se dévore, si on se laisse porter par la curiosité et une belle traduction, en laissant son esprit critique au vestiaire. On en ressort un peu étourdie d'avoir pu passer jusqu'à 5 heures un bel après-midi d'été... Incapable de poser le livre... A classer comme une expérience de lecture de "divertissement" en partie nimbée par le mystère autour de la vie et du personnage de l'auteur.
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Début tonitruant et tarantinesque avec la narration d'un carnage dans un aéroport. Puis un peu longuet, la mise en place de l'intrigue. Pour faire très court, il va s'agir d'une chasse à l'homme d'une sorte d'organisation secrète américaine (La Mother Company) pour neutraliser Nicholaï Hel, héro ultra-classique, froid et endurci, gros grain de sable dans leur petit business lucratif. Troublantes, les facultés de Fatboy, un superordinateur, déjà à l'époque (années 70-80) : big brother était déjà dans la place. S'en suit une expédition dans une grotte, grand moment d'aventure et d'amitié entre Nicholaï et son ami le Cagot, basque haut en couleurs. Tellement détaillé qu'on pourrait sortir ce long passage du roman et en faire un récit d'explorateur à part entière. La personnalité de le Cagot, ses expressions, son ancrage local, un délice tout en volupté : gras, sucré, dégoulinant, mais tellement bon. A travers ses personnages secondaires, Trevanian fait pétiller la langue française. La critique de l'Amérique (et de l'occident en général), caricaturale, mais percutante comme une blague de Geluck. L'encensement de la culture japonaise, un peu agaçant, ostentatoire, tout comme l'omniscience de Nicholaï. le mépris qu'il développe pour le commun des mortels finit par provoquer une moue teintée de scepticisme et de jalousie, notamment quand il s'auto congratule d'avoir atteint le stade ultime d'expert es sex. On frise la parodie de surhomme. Sorte de San Antonio joué par Steven Seagal ! D'autres qualités développées au contact de la civilisation orientale sont par contre plus inspirantes. Roman qui marque plus par son écriture que par son histoire... A cent pages de la fin, le héro, surdoué raciste, doté d'un superpouvoir de "sens de proximité" finit par agacer. On en vient a espérer qu'il déguste dans les dernières pages...
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une élégante surprise !
Trevanian a su m'emporter vers des contrées lointaines à travers des cultures diverses et profondément marquées de sentiments personnels. C'est finalement la plus humaine des représentations de la culture Japonaise, Basque et Américaine : taillée par le temps et aiguisée de réalisme.
Au-delà de cette dimension amenée par des personnages hauts en couleurs, la trame principale s'équilibre parfaitement entre modernité, originalité et sobriété terriblement efficace.

Une découverte qui me poussera certainement à ranger les oeuvres de Trevanian au premier rang de ma bibliothèque.
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Shibumi est un livre déroutant qui me laisse une drôle de sensation une fois achevé. Peut-être parce que je me rends compte seulement maintenant de son aspect dystopique ou du caractère fantastique du héros et fictif de la « Mother company ». J'ai l'impression de l'avoir pris un peu trop au sérieux, d'être passée à côté. C'est une des rares fois où j'aurais presque envie d'entreprendre une deuxième lecture plus éclairée.

Shibumi est vaste et riche. Il aborde le jeu de go, la Chine sous l'occupation japonaise, le Japon de l'après-guerre, les basques, la spéléologie, le savoir-être japonais, la mondialisation, la quête de sens, l'érotisme, la sérénité, le mystique… le tout à travers une écriture fluide et des digressions descriptives longues mais fascinantes.

Shibumi est un beau voyage, une quête de sens, une lutte de valeurs, une rencontre entre plusieurs sociétés.

Ne vous laissez pas méprendre par la quatrième de couverture qui vous égare vers un simple roman d'espionnage.
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Alors là... Chapeau l'artiste...
Un germano russo sino japonais qui vit dans le pays basque là t'as un héros qui sort de l'ordinaire. Un métissage des populations les plus tolérantes et ouvertes au monde.... Sacré coup de poker l'artiste.
Une sacré critique de la société américaine, d'ailleurs il n'y vas pas de main morte... le tout sur fond de spéléologie où découvrir un gouffre a tout d'un baroud d'honneur dans une vie tumultueuse.

A lire sans hésiter
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C'est roman que l'on a du mal à lâcher une fois commencé, même s'il est construit sur une trame assez classique. le roman peut se découper en deux parties, une première sur la construction du mythe de Nikko. On rentre dans la psychologie de ce personnage mystique et envoûtant, élevé dans la culture japonaise traditionnelle. Les pièces du puzzle de la vie de Nikko s'assemblent pour nous conduire vers la seconde partie. Celle-ci pose le face à face entre La Mother Company et Nikko. L'auteur dans cette seconde partie ne mise pas sur l'action à tout va, mais sur les confrontations psychologiques. Mais elles sont toutes aussi addictives. le final est à la hauteur du mythe de Nikko. le roman avance à un rythme effréné, mais sans pour autant mettre l'aspect psychologique de côté. Les personnages secondaires sont très colorés. J'ai un léger regret sur les "méchants" qui sont assez caricaturaux et manque un peu d'épaisseur psychologique. Mais c'est vraiment pour pinailler car le roman se lit avec un vrai grand plaisir.
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James Bond revu par Tarantino voilà ce qu'évoque ce roman d'aventure au meilleur sens du terme :des méchants très méchants ,des rapprochements surprenants ( Japon et Pays basque) , une narration savante et de remarquables ruptures de rythme en font un excellent moment de lecture , sans oublier un héros fascinant et des personnages secondaires bien campés .
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Un polar qui défie les lois du genre. Alors que l'auteur s'aventure à mélanger des aspects très technologiques avec d'autres très ancestraux voire philosophiques, alors que les cultures est et ouest s'entrechoquent, le fil narratif reste cohérent. Il est même parfaitement lisible pour le lecteur de 2018 quand bien même le roman date de 1979.
Le rythme, lui aussi, peut dérouter avec de longs passages qui frisent la contemplation mais qui reprennent les codes - et la lenteur - du jeu de GO.
Bref, ce livre ne ressemble à aucun autre et peut se déguster avec un bon thé vert.
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