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Faire un tour à la neige, visiter cette maison de berger dans la montagne, ça m'a plu. Isaïe, le berger montagnard plein de bonté m'a été très bénéfique. Et puis vous savez, je suis très à contre courant, je déteste l'été et la chaleur alors me retrouver un peu au milieu des paysages enneigés ça m'a fait le plus grand bien :)
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Guide de haute montagne, Isaïe a 52 ans. Il a dû abandonner son métier après la mort de plusieurs de ses clients et surtout après un accident qui l'a laissé diminué, depuis, on le traite d'idiot du village ! Il vit seul avec son jeune frère de 30 ans, Marcellin, qu'il considère un peu comme son fils. Celui-ci, pour quitter à tout prix son village perdu dans la montagne, voudra d'abord lui faire vendre sa ferme et ses moutons puis, sans scrupules, l'entraînera à monter à plus de 3000 mètres d'altitude pour retrouver les restes d'un avion écrasé, venu de Calcutta. Là où Isaïe voit une mission de sauvetage, son frère, lui, tente de saisir l'occasion de pillage facile et sans danger.
L'ascension est dure, l'ancien guide remporte une victoire sur lui-même et retrouve ses anciens gestes de montagnard.
Au-delà de la restitution magnifique de la montagne, en une langue superbe, c'est la lutte morale entre les deux frères qui intéresse. J'ai particulièrement aimé le moment de la découverte de l'Indienne quasi mourante, plein d'émotion et de douceur.
Un excellent roman.
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Cette première incursion dans l'oeuvre de Troyat est un succès, le genre de grande claque qu'on prend en pleine figure et que je ne suis pas prête d'oublier !

La neige en deuil, en plus d'être un récit tout simplement haletant, c'est avant tout l'histoire d'une mort annoncée, celle de la relation entre deux frères que tout sépare depuis qu'un terrible accident de montagne a privé l'aîné de sa raison et de son gagne-pain. Depuis, un fossé se creuse chaque jour un peu plus entre Isaïe, le simple d'esprit et ancien guide de montagne, et Marcellin le cadet, homme fourbe et envieux qui dépérit dans leur hameau de montagne.

La puissance évocatrice est telle que j'ai ressenti le froid glacial de la neige, l'emprise de la montagne, le danger dissimulé à chaque escarpement, bref, c'est une tragédie intense divinement rendue par Troyat. Il y campe des personnages forts où la honte et le remord le disputent à la haine, où la grandeur d'âme côtoie la cupidité. On s'attend à tout moment à voir Isaïe ouvrir les yeux sur le comportement de son cadet, et on frémit devant la confrontation inévitable. C'est une histoire que l'on met du temps à oublier et qui continue à vous hanter longtemps après avoir été terminée !

Un grand classique et surtout un grand moment de lecture. Je vais bientôt dépoussiérer mes vieux Troyat s'ils sont tous du même acabit !!
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Je connaissais Henri Troyat pour ses nombreuses biographies notamment sur des grands noms de l'histoire ou de la littérature russe (Henri Troyat est né en Russie), mais je ne connaissais pas l'Henri Troyat romancier et j'ai été très agréablement surpris.

Ce que j'aime dans les livres ce n'est pas forcément qu'ils fassent des pages et des pages, mais qu'ils me procurent des émotions telles qu'après avoir fermé la dernière page je ressente des émotions pour les personnages. Pousser un gros ouf. Ici cela n'a pas manqué.

Isaïe et Marcelin vivent ensemble, dans un hameau isolé d'un petit village de montagne dans la maison familiale. Isaïe et Marcelin vivent ensembles dans la maison familiale. Isaïe est quelqu'un d'austère, qui aime sa vallée tandis que Marcelin lui, ne rêve que de gagner vite gros pour filer vivre en ville.

Un jour un crash d'un avion en montagne va pousser les deux frères, que tout oppose, à grimper à la recherche de survivants.

Dans la suite tout est question d'énergie.
Qu'est-ce qui nous porte dans la vie ?
Qu'est-ce qui fait que l'on mette un pied devant l'autre ?
Quelle est cette flamme qui nous fait avancer ?

Un désir ? Un principe ? Une passion ? Un frère ? Un amour ?

Vous le saurez en lisant ce livre de toute beauté.

_des_histoires_et_des_hommes
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J'ai mis la main sur ce livre par hasard et l'ai lu en quelques jours. La vie à la montagne, sans emphase, crue, rude. Où le bucolique rivalise avec les exigences de la nature qui s'impose... toujours, belle, brutale, imprévisible, maîtresse absolue. Elle donne et reprend, elle frappe les esprits des hommes qui viennent s'y frotter. Elle façonne les hommes et les femmes qui y vivent. Ce livre m'a rappellé Paolo Cognetti "Les 8 montagnes". Même atmosphère, même saveur, même tourments.
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Le 3 novembre 1950, le « Malabar Princess », un Lockheed Constellation de la compagnie Air India, s'écrase dans le massif du Mont-Blanc, avec 48 personnes à bord, passagers et membres d'équipage. Il n'y a pas de survivants.
Cette tragédie, qui eut à l'époque beaucoup de retentissement, inspira plusieurs oeuvres, dont au moins deux majeures : « La Neige en deuil », le roman de Henri Troyat (1952), et « Tintin au Tibet », la bande dessinée mythique d'Hergé (1960) (pour cet ouvrage Hergé déplaça l'action des Alpes vers l'Himalaya), qui est pour moi le plus bel album, le plus riche et le plus humain des aventures de Tintin.
« La Neige en deuil », sans être un chef-d'oeuvre, est un grand roman d'Henri Troyat. Si cet auteur est passé justement à la postérité pour ses sagas en plusieurs volumes, ou par ses biographies vivantes et convaincantes, il faut souligner également l'importance et la qualité de ses romans isolés : « Faux jour » (1935), « L'Araigne » (1938), « La Neige en deuil » (1952), « Aliocha » (1991), parmi les plus importants, mais il y en a beaucoup d'autres.
Le roman raconte l'histoire de deux frères, Isaïe et Marcellin, aussi dissemblables que possible. Isaïe, une cinquantaine d'années est un robuste montagnard, mais diminué intellectuellement depuis un accident de montagne intervenu bien des années avant, quand il était guide. C'est un homme honnête et intègre bien qu'aigri par les circonstances. Son frère Marcellin, lui, a toute sa tête, pragmatique à l'excès, il cherche à faire fortune, veut vendre la ferme, abuse énormément de la faiblesse de son frère (et de l'amour infini que celui-ci lui porte). C'est un homme dur, insensible aux sentiments humains. La catastrophe d'un avion qui s'écrase dans la montagne, va servir de révélateur aux deux hommes. Marcellin y voit une occasion de s'enrichir, d'autant plus que la première cordée de secours a échoué, entraînant même la mort d'un guide, ami d'Isaïe. Les deux frères partent donc vers le lieu du crash, Isaïe pour sauver d'éventuels survivants, Marcellin pour piller l'épave. Arrivés sur place, ils trouvent une femme encore vivante, mais bien mal en point.
Ce qui va arriver, je ne le raconte pas, vous le devinez aisément : les deux frères vont s'affronter. Ce qui va en ressortir vous le saurez en lisant ce roman, fort et âpre, où l'auteur avec un réalisme saisissant vous insère littéralement dans son histoire, vous êtes sur vos skis, glissant sur la neige, dans le vent et le froid, avec devant vous la silhouette d'un montagnard, plus loin devant la forme imprécise de l'avion écrasé, à demi enfoui sous la neige-linceul.
Henri Troyat, on le sait, est un conteur-né : c'est un raconteur d'histoires, il n'a pas son pareil pour vous emmener dans son récit et littéralement vous y faire participer. le roman fait la part belle au décor de la montagne (et pourtant, Henri Troyat, comme Joseph Peyré, n'est pas un montagnard chevronné !) mais le principal centre d'intérêt est cet antagonisme entre les deux frères, d'autant plus émouvant que l'on sent le combat entre le coeur et la raison, entre l'amour et l'ambition, entre la pitié et l'égoïsme. le lecteur, encore une fois, est plongé de plein pied dans l'action, et encore plus émotionnellement.
De ce grand roman, Edward Dmytryk a tiré un grand film, qui s'il n'est pas un chef d'oeuvre, rend un bel hommage au livre qui l'a inspiré : « La Neige en deuil » (1956) avec Spencer Tracy et Robert Wagner dans les rôles principaux. Un très beau film pour un très beau roman.

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Voici pour moi la découverte de Troyat, et quelle découverte ! Je suis conquise par le style dès le début. le fait que l'histoire prenne place en haute montagne aide certainement la cause de l'auteur, mais malgré tout, on ne peut nier la poésie du texte. On navigue dans les hauteurs acérées et enneigées, on côtoie le danger impartial des sommets, la solitude et l'isolement de ce guide de montage, un peu simple, poussé dans ses retranchements par son frère trop insistant. le drame pèse tout au long de l'histoire, et prend de l'ampleur au fil des mots et des pages pour atteindre son paroxysme lors du dénouement de l'aventure.
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En ce début du mois de novembre, Isaïe va retrouver sa quinzaine de brebis, plus un bélier, ainsi que quelques agnelets dont un qui n'a pas plus de quelques jours. Tous les mois, il grimpe (Isaïe, pas l'agnelet !) jusqu'à l'alpage, puis redescend jusqu'au hameau des Vieux-garçons où il vit en compagnie de son frère Marcellin dans une vieille maison, héritage familial depuis de nombreuses générations.

Isaïe a cinquante-deux ans tandis que Marcellin n'en a que trente. Et la différence d'âge compte pour beaucoup dans leurs relations. D'autant qu'Isaïe a aidé sa mère lors de la délivrance et qu'il a élevé seul son frère. le problème réside dans le fait que Marcellin ne travaille pas, ou peu, multipliant les petits boulots. Isaïe s'occupe de ses brebis et de la maison. Auparavant il était guide de montagne, mais depuis les accidents, dont un plus particulièrement éprouvant au cours duquel un des touristes auquel il faisait visiter la montagne s'est tué en escaladant les rochers. Isaïe en a réchappé mais non sans dommage. La tête a été touchée et il en reste des séquelles.

Après avoir logé son petit cheptel dans la bergerie, il descend au village, rejoindre les autres et peut-être retrouver Marcellin. Tout le monde ne parle que de l'accident qui vient de se produire. Un avion, effectuant le vol Calcutta-Londres, s'est écrasé dans la montagne et selon les dernières informations il n'y aurait pas de survivants. Pourtant, des guides confirmés vont se rendre sur place, emportant le matériel, les provisions et médicaments nécessaires au cas où, et récupérer les sacs postaux.



Marcellin annonce à Isaïe qu'il va s'associer avec un ami qui possède une boutique d'articles de sport en ville. Mais pour cela il lui faut de l'argent et il a contacté le notaire afin de mettre la maison familiale en vente. Isaïe n'est pas d'accord, il essaie de raisonner son jeune frère avec ses mots, mais peine perdue.

Le guide responsable de la cordée de secours dévisse et ses compagnons se doivent de redescendre dans la vallée. Dans le même temps, Marcellin apprend que l'éventuel acheteur de la masure s'est désisté.

Il convainc son frère Isaïe de se rendre sur le lieu du crash avec en tête l'idée de récupérer les affaires des victimes, montres, portefeuilles, et autres. Isaïe est tout d'abord réticent, mais l'idée de reprendre du service et de grimper par une voie abrupte, plus dangereuse mais plus rapide le séduit. Ce serait une première en hiver !



Parfois la frontière entre littérature dite blanche et le roman noir est si mince qu'il est difficile d'en déterminer la frange. Placer ce roman dans telle ou telle collection, sous telle ou telle appellation, relève du bon vouloir de l'éditeur, et de l'impact qu'il pensera que ce livre produira auprès du lectorat.

La seconde partie de la neige en deuil s'inscrit résolument dans le roman noir dramatique sociologique et s'il me fallait trouver une ressemblance, je le mettrai en parallèle avec Des souris et des hommes de John Steinbeck. Deux hommes proches dont l'un est dans la force de l'âge et l'autre perturbé mentalement et qui s'entraident. Mais là s'arrête la comparaison.

En effet Isaïe est l'aîné de la fratrie et le plus souvent il est au service de son frère Marcellin, guère courageux mais qui pourrait s'élever socialement.

Isaïe est dépendant de son frère mais, parfois, il a des éclairs de lucidité qui l'obligent à contrarier les plans négatifs de Marcellin.

Pourtant dans la seconde partie, lorsque les deux frères partent à la recherche de l'avion, et dans l'idée d'Isaïe d'éventuels survivants, il s'agit d'une renaissance de l'ancien guide de montagne qui n'avait plus escaladé sa chère montagne depuis une décennie et les drames qu'il avait subi.

Le lecteur devient le troisième homme de cette équipée et il ne ménage pas ses encouragements mais n'est-ce pas en vain ?

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Très fort et court roman de Troyat dans l'univers de la montagne où il met en scène l'affrontement entre deux frères. C'est donc avant tout un roman psychologique auquel la montagne vient conférer une dimension grandiose avec des sommets d'émotion parfaitement écrits.
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En ouvrant ce livre qui patientait depuis plus de 20 ans dans ma bibliothèque, je ne m'attendais à lire un drame aussi fort.
L'écriture est belle, la description de l'ascension est incroyable de détails.
On se prend d'affection pour Isaie et on déteste Marcellin.
Et puis vient cette fin qui nous emporte dans la folie.
Glaçant jusqu'au bout.
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