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EAN : 9782881825989
207 pages
Editions Zoé (31/10/2007)
2.94/5   8 notes
Résumé :
Le jeune don Luis de Vargas s'apprête à prononcer les vœux majeurs de la prêtrise. Élevé au séminaire par un oncle doyen qui lui a insufflé sa foi, il croit sa vocation inébranlable jusqu'au jour où il retourne sur sa terre natale, l'Andalousie. Là, tout vacille avec douceur. Dans une correspondance quotidienne adressée à son oncle, le jeune séminariste évoque le dégoût que lui inspirent les mondanités, son père, cacique du village, bon vivant plus proche des femmes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Juan Valera, dont c'est le premier roman, nous plonge dans l'Andalousie rurale de la dernière moitié du 19ème siècle avec Pepita Jiménez, renouvelant le genre du roman-feuilleton à la mode dans l'Espagne d'alors.
En partie épistolaire, en partie relatée par un narrateur qui multiplie les descriptions costumbristas et les digressions, cette oeuvre au style érudit propose une analyse psychologique toute en délicatesse et une Andalousie largement idéalisée.
L'écriture lyrique, parfois emphatique jusqu'à être maniérée, narre les amours d'une jeune et énergique veuve, Pepita, sensuelle et un brin païenne, aimée à la fois d'un jeune séminariste, don Luis, et d'un homme plus âgé qui se trouve être le père de Luis. Ce dernier choisira finalement les délices charnels plutôt que divins, échappant au sacerdoce pour un mariage bourgeois.

L'intérêt principal de ce roman, outre la peinture de moeurs andalouse, réside dans le fait que Valera, s'il y introduit son habituelle perspective idéaliste et hédoniste à tendance voltairienne, teinte le tout d'un pessimisme ironique et d'une bienveillance très plaisants.
Juan Valera signe une oeuvre agréable, parfois longuette, autour du thème du conflit entre amour profane et amour divin, thème qui traverse toute la littérature de l'époque, à commencer par Zola.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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"Pepita Jiménez" est la pseudo transcription d'une liasse de documents laissée par le doyen de la cathédrale de ***, comprenant pour l'essentiel des lettres de son neveu, dont le contenu est ensuite éclairé par le témoignage anonyme du doyen sur les faits qui y sont relatés.

Le neveu, dont l'éducation a été confiée depuis ses 10 ans à son oncle, séminariste, maintenant âgé d'une vingtaine d'années, va bientôt être, selon son plus cher désir, ordonné prêtre. Auparavant, il rend visite à son père, cacique d'un village andalou. C'est donc depuis sa région natale qu'il écrit à son oncle -le fameux doyen-, notamment pour évoquer sa rencontre puis les relations qui vont l'unir à Pepita Jiménez, jeune femme à qui son père fait la cour.

Issue d'un milieu modeste, cette dernière est devenue riche à la mort de son époux octogénaire. Propriétaire de vergers et d'élevages, la jolie Pepita, coquette sans ostentation, pieuse, affiche un caractère paisible, sincère et bienveillant, qui lui vaut le respect et l'affection de tous. Sa demeure, entourée d'un magnifique jardin et peuplée de domestiques plus belles les unes que les autres, est un havre de paix, et le lieu de rencontres régulières entre les notables du village.

C'est ainsi que le fils du cacique fait sa connaissance. Très rapidement il tombe sous le charme de cette hôtesse aussi charmante qu'intéressante, dédaignant les mises en garde épistolaires de son oncle. Sûr de lui, parce que sa méconnaissance du monde et de lui-même le rendent un peu naïf -respecter le voeu de chasteté est facile en l'absence de tentation-, le futur prêtre rétorque dans un premier temps que son attirance pour Pepita n'est pas charnelle, mais liée à l'idée d'une certaine forme de beauté décorrélée de tout attirance physique. Il se construit à partir des qualités de la jeune femme -intelligence, douceur- l'image d'un idéal, d'une pureté immatérielle... et puis, il est hors de question de se poser en rival de son père, qu'il aime profondément malgré leurs différences (le cacique est un joyeux gaillard qui aime profiter de l'instant présent), et qui voit en Pepita sa future épouse.

Puis, peu à peu, l'attraction se fait de plus en plus prégnante, implique davantage ses sens. Il décèle chez la jeune femme les indices de sentiments réciproques... l'assurance quant à la solidité de sa vocation fait place à une douloureuse incertitude...

Je pensais avoir affaire à un récit dans la veine de "Paulina 1880", décrivant la torture psychologique d'un homme en proie à ces aspirations contradictoires que sont la vocation religieuse et la passion amoureuse... Las, les affres dans lesquelles le plonge ce qu'il nomme "son mal" ne font pas long feu face aux délices qu'il découvre dans les bras de la belle andalouse... "Pepita Jiménez" se révèle ainsi être surtout un hommage à la jeunesse, à l'amour, à la vie, que l'auteur oppose à l'ennui des conventions sociales et à l'irréaliste rigueur religieuse, au point que l'on pourrait trouver son propos, bien que fort sympathique, parfois un peu mièvre.

Par ailleurs, son style travaillé, parfois même ampoulé, a amoindri le plaisir de ma lecture.

Malgré tout, "Pepita Jiménez", écrit en 1874, reste un intéressant témoignage des usages sociaux en cours dans l'Andalousie du XIXème siècle.
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Je me suis dépaysé avec ce roman pas vraiment loin dans l'espace, le sud espagnol, mais issu du 19ème siècle, période dans laquelle je ne plongeais plus, profonde et presque oubliée de mes neurones rivés au moderne, un 19ème siècle qui m'est apparu comme un pays reculé. Retour vers les classiques donc mais à travers une oeuvre désertée, toujours guidé par une incurable nature exploratrice. (...).
(Suite sur le blog)

Lu en format PDF sur Sony T1

Je tiens à remercier les éditions Zoé et le club des lecteur numériques de m'avoir permis cette découverte.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Lettres de mon neveu

Le 22 mars

Cher oncle et vénérable maître, me voici bien arrivé depuis quatre jours dans ce village où je suis né, et j’y ai retrouvé tout le monde en bonne santé, mon père, mon­sieur le vicaire et les amis et les parents. Le plaisir de les voir et de leur parler, après tant d’années d’absence, m’a retenu tout entier et m’a pris tout mon temps, de sorte que je n’ai pu jusqu’à maintenant vous écrire.
Vous me pardonnerez.
Comme j’ai quitté ces lieux tout petit et que j’y reviens en homme, l’impression que me font tous ces objets que je gardais en mémoire est singulière. Tout me paraît plus petit, beaucoup plus petit, mais en même temps plus beau que dans mon souvenir. La maison de mon père, qui dans mon imagination était immense, est sans doute la grande maison d’un riche cultivateur, mais elle est bien plus petite que le séminaire. En revanche, ce que je comprends mieux et que j’apprécie davantage maintenant, c’est cette campagne. Les vergers, surtout, sont délicieux. Il y passe des sentiers si charmants ! Une eau cristalline court ici et là avec un gentil murmure. La berge des petits canaux est couverte d’herbes odorantes et de fleurs de mille espèces. On peut en un instant cueillir un grand bouquet de vio­lettes. Pour donner de l’ombre à ces sentiers, il y a des noyers gigantesques et pompeux, des figuiers et d’autres arbres, et les palissades sont faites de ronces, de rosiers, de grenadiers et de chèvrefeuilles.
Une multitude prodigieuse de petits oiseaux égaient la
campagne et les allées.
Les vergers m’enchantent, et tous les après-midi, je vais
m’y promener quelques heures.
Mon père veut m’emmener voir ses oliviers, ses vignobles, ses fermes ; mais nous n’avons encore rien vu. Je ne suis pas sorti du village et du doux verger qui l’entoure.
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