Il aurait pu s'agir de mon premier roman policier néerlandais si j'avais été capable d'aller au bout de celui-ci mais si il est une chose qu'on apprend avec l'âge c'est que le temps est compté, que beaucoup de bons livres nous attendent. Aussi , et même si c'est toujours un arrachement pour moi, je parviens désormais à abandonner un bouquin.
J'aurai dû me méfier en lisant l'évocation en quatrième de couverture d'un "roman zen et toujours plein d'humour dans lequel les héros tendent vers le zéro".
Le récit est cahotique, et très probablement la traduction aussi. L'auteur multiplie les digressions sans intérêt. La faute à une intrigue trop mince ?
Allez je cesse de tourner les pages de ce livre et en tourne La page.
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Étrange, en vérité, songeait Grijpstra, quand on se met à voyager, le racisme ne fonctionne plus si bien. Là-bas, la minorité est une majorité. L’objet devient sujet. La relativité balaie la vision raciste. Par bonheur, il ne se considérait pas comme un raciste. Il ignorait ce que signifiait cette disposition.
L’Iran, ce sont des cheikhs qui font sauter des maternelles… Castro non plus ne vaut rien à la bonne santé américaine… les États-Unis font le blocus de l’itinéraire de ravitaillement de Cuba… seuls des petits gars comme nous pouvons nous faufiler dans… les eaux internationales… Papa et moi ne sommes partisans d’aucune cause… l’anonymat, voilà notre devise… Autrefois c’était l’Afrique du Sud qu’on privait de pétrole… Ambagt & Fils lui vendait du pétrole russe… l’Afrique du Sud est aux nègres maintenant, des nègres pauvres comme Job on peut rien en tirer…
Je n’ai plus foi dans la pensée positive. Les choses ne s’améliorent pas de jour en jour, les choses sont ainsi, et on peut toujours s’en accommoder d’une façon ou d’une autre. Les choses arrivent, j’arrive par hasard.
Amsterdam tolère Rotterdam, pourvu que cette parvenue garde ses distances. Certains travaillent, pas de problème, le travail n’a rien de honteux, si quelqu’un a besoin de l’accomplir, c’est parfait – bonne chance au petit peuple besogneux de Rotterdam. Mais qu’il reste chez lui, qu’il ne vienne pas importuner ses supérieurs et lui ressasser des informations inutiles qui finissent sur une note mélodieuse.
L’anglo-américain goddamnit était l’imprécation de la dénégation, la tentative de rejeter la responsabilité des souffrances de l’existence sur un tiers innommé. L’allemand Gottverdammt démontrait encore plus d’ignorance, augmentée par la peur. Les Allemands ne mentionnaient même pas la source de leur souffrance, dont, en entonnant le mantra destructeur, ils tentaient de se débarrasser.