Me voici en présence d'une bien jolie bd avec
Jean Luc Istin aux commandes, un scénariste que l'apprécie par ailleurs pour certaines de ses autres oeuvres ( Elfes, les druides, le sang du dragon...). Une bien jolie bd car en feuilletant les quelques premières pages, l'ambiance glauque me plaît d'emblée et finit de me persuader de l'emprunter, ainsi que le second volume.
A première vue il s'agit d'une énième histoire de zombies, avec son lot de cadavres ambulants, de morts revenants à la vie, d'interrogations de spécialistes sur la question et d'interventions de l'armée. Rien de bien nouveau au regard de toute la production existante sur le sujet, tous supports confondus. Il faut avouer qu'il est devenu laborieux de renouveler le genre tant il a été traité. Donc m'est avis que l'intérêt n'est pas dans le zombie mais bien dans le personnage principal, Alice Matheson, une infirmière intéressante qui joue littéralement avec la mort, avec les morts. Tout l'intérêt de cette bd résidera, j'en suis pratiquement certain, dans le développement de ce personnage, dans un décor zombiesque. Un décor qui se veut profondément mortifère à l'image des graphismes et du choix de couleurs des illustrateurs, qui savent parfaitement capter l'atmosphère propre à ce genre de fiction. Les tons froids et sombres contribuent parfaitement à créer cet ambiance quasi post apocalyptique. Cela est renforcé par la fait que l'histoire débute dans les couloirs lugubres d'un hôpital, et même à la morgue. de fait on ne pas se méprendre sur le sujet, on va bien nous parler de mort.
Je trouve donc très intéressant et accrocheur l'idée de ce personnage féminin, cette infirmière, en apparence froide, sans émotions, qui côtoie la morts et les cadavres depuis 6 ans, et qui mène une sorte d'expérience personnelle. En apparence car au fil des pages, l'infirmière en question se révèle peut être plus humaine qu'elle n'y paraît, la contradiction étant renforcée par la propre définition qu'elle se fait d'elle même ( je pensais être le seul monstre qui hante cet hôpital), et par le fait qu'elle est complètement consciente de ses actes atroces.
Enfin en arrière plan se pose la question de l'euthanasie, du libre arbitre des patients en phase terminale ou dont le cas est désespéré, du choix face à leur propre mort.