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EAN : 9791040110484
144 pages
Editions de la Martinière (07/10/2022)
3.56/5   9 notes
Résumé :
Que peut la plume de l’écrivain face aux pires atrocités de notre époque ? C’est habité par cette question que Mario Vargas Llosa s’est rendu en Irak en juin 2003, au tout début d’une guerre qui durera huit ans. Pendant douze jours, il confrontera ses convictions à la réalité du conflit.

Interroger les civils à cette époque-là et dans ce lieu-là, c’est interroger tous les civils de toutes les guerres – c’est rendre leur parole aux femmes et aux hommes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'été 2003, suite à l'occupation de l'Irak par les Alliés, pour être plus précis par les États Unis, Mario Vargas Llosa part 12 jours en Irak accompagner sa fille Morgana , photographe de guerre . de ses propres mots il ne représente personne et n'est qu'un écrivain sud‑américain venu voir ce qui se passe en Irak. Il cherche à comprendre si ce pays complexe fracturé par de multiples antagonismes et rivalités internes, origine de la plus ancienne civilisation du monde pourrait être sauvé et accéder un jour à une vie digne et libre ? Dans un pays dans l'anarchie totale, sans État, sans services, sans police, ni autorité, avec une ribambelle d'Ali Baba, il erre et observe pour avoir des réponses à mon avis qui n'existent pas vu que la question qu'il se pose n'en est déjà pas la bonne et que ce n'est pas avec une guerre suscité par des forces extérieures qu'un pays accède à sa liberté.

Llosa raconte divers anecdotes dont dans certaines à mon avis il dérape. Comme celle de Jamal N.Hussein, à qui on a tout volé ou brûlé, mais pour qui n'importe que les restes mortels de sa Fiât qui était la prunelle de ses yeux. le ton est condescendant presque ironique. Comment peut-on se permettre de transmettre en ces termes le malheur d'une personne dans un désarroi total. Et ce n'est pas à Llosa de juger qui tient à quoi dans la vie…. du peu qu'il entrevoit Paul Bremer « le gouverneur américain » chargé à l'époque de gérer l'occupation et sa suite il a l'impression que ce dernier semble se mouvoir comme un poisson dans ces eaux troubles des différends, des inimitiés , des fractions,….il doit être un bien fin psychologue ou devin pour en juger si vite.
Il rapporte aussi les paroles insignifiantes de l'archevêque Fernando Filoni, représentant du Vatican durant l'occupation comme si ce dernier nous apprenait quelque chose d'important et de nouveau ,« le Saint‑Père était contre cette guerre parce qu'il savait ce qui allait arriver, me dit‑il de sa bouche sans lèvres avec une grimace de regret ; guerre très facile à gagner, mais paix très difficile ensuite à gérer. ». Des paroles pour ne rien dire, n'importe qui connaissant la zone et la politique mondiale pouvait prévoir ce désastre. Mais bien sûr les Alliés dont les États Unis s'en fichait complètement , Après moi le déluge ! Quand on pense que Bush Junior ne connaissait même pas où se trouvait l'Irak avant la décision de l'occupation, de là à prévoir les conséquences de leur intervention soit disant pour sauver l'Irak de 35 ans de dictature….Saddam était le même Saddam quand ils l'ont soutenu et aidé durant la guerre contre l'Iran…..Les atrocités de Saddam étaient connus depuis des lustres, pourquoi être intervenu que quand cela a convenu à leur intérêt ???
Je me demande pourquoi publier aujourd'hui ce journal de guerre qui rassemble des articles écrit par Llosa en 2003 ? Déjà toutes les atrocités que raconte Llosa étaient révélés à travers la presse et les témoignages , donc rien de nouveau ni d'intéressant. Dix neuf années ont passé, et L'Irak (sans un mouvement national fédérateur comme les talibans en Afghanistan)reste toujours dans un chaos total, territorialement divisée, socialement fracturée, politiquement fragmentée, y compris dans ses alliances géopolitiques, avec un gouvernement de coalition impuissant. Les Américains ont dépensé des milliards pour former une armée irakienne qui n'a jamais pris forme, parce que composée à la base de miliciens et de mercenaires, ont mis en place des élites dirigeantes totalement déconnectées de la réalité sociale dans le pays, et comme toujours ont déguerpi sans rien résoudre laissant un pays en ruines.

Llosa a la fin de son bref séjour semble‑t‑il dire au terme de ce tableau halluciné, ce fut une guerre juste, même si ce terme est un oxymore. de la part de Llosa qui vient d'un pays d'Amérique du Sud où les États Unis ont quasi soutenu toutes les dictatures , ont régi des coups d'états et autres durant le XX iéme siècle ses propos semblent insensés ,(« L'Amérique latine qui figure parmi les victimes de l'hégémonie de l'Oncle Sam, porte les marques de ses interventions. Washington est intervenu avec succès pour opérer des changements de gouvernement en Amérique latine au moins 41 fois entre 1898 et 1994 », John Coatsworth, ancien administrateur de l'Université de Columbia et historien spécialiste de l'Amérique latine).

Pour conclure un ensemble d'anecdotes qui se lisent vite et non totalement dénuées d'intérêt même si parfois il dérape.


« La déraison n'est‑elle pas une constante de l'aventure humaine ? »

Un grand merci pour l'envoie de ce livre aux Éditions De La Martiniére et NetGalleyFrance.
#JournaldeGuerre #NetGalleyFrance
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J'ai lu quelques-uns des romans de Mario Vargas Llosa, pas toujours les plus connus, mais ce sont des lectures que j'avais appréciées. J'étais donc contente de lire cette série de reportages de cet écrivain qui a aussi été journaliste. Bien sûr, je sais que ses idées politiques récentes sont plutôt éloignées des miennes, j'ai bien vu aussi que les portraits contenus dans ce livre sont le fruit d'un voyage de seulement 12 jours en Irak, je sais qu'il s'agit d'une guerre qui a duré et qu'à l'époque où il a écrit ces lignes, Mario Vargas Llosa ne savait pas ce que cette guerre allait donner. Beaucoup de précautions à prendre avant de lire ce livre, donc.
Et pourtant, malgré cela, je me retrouve avec un livre qui m'a plutôt déçue. le livre est assez plat, il n'y a pas d'analyse originale ou profonde, Mario Vargas Llosa se contente de décrire les gens qu'il rencontre et de rapporter leurs dires, sans beaucoup de distance ou de mise en perspective. Et puis, ses constantes plaintes concernant la chaleur, ou la nourriture, sont des plus irritantes. Je suis certaine qu'il a voyagé dans des conditions tout à fait acceptables pour ce qui reste un voyage de presse dans un pays en guerre, et si je comprends l'inconfort, j'aurais aimé qu'il garde ses réflexions pour lui, car au bout d'un moment, j'ai fini par les trouver plutôt indécentes vis-à-vis du pays dans lequel il était.
Pas besoin que j'en dise beaucoup plus sur ce livre, dont je ressors avec un profond sentiment d'irritation. Je suis bien embêtée car les éditions De La Martinière m'ont gracieusement permis de lire ce livre et je leur en suis reconnaissante, mais l'honnêteté m'oblige à dire que je suis loin d'être convaincue par ce livre. Maintenant, je sais que je continuerai à lire les romans de Mario Vargas Llosa, mais j'éviterai ses essais, en particulier les plus récents.

Merci aux éditions de la Martinière de m'avoir permis de lire ce livre, via netgalley.
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Bonsoir,
Je vous parle ce soir de « Journal de guerre » de Mario Vargas Llosa aux Éditions de la Martinière Littérature. Il s'agit d'une série d'articles écrits lors d'un voyage en Irak en 2003, voyage où il accompagne sa fille photographe de guerre. Il nous raconte les différents entretiens qu'il a pu avoir avec des personnalités soit politiques, soit religieuses, soit juste habitant le pays en pleine guerre suite aux années de dictature établies par Saddam Hussein. Un ouvrage passionnant qui met en exergue ce que les gens pouvaient penser et l'optimisme qui régnait à l'idée de devenir un pays démocratique.

Or depuis cette date, l'Irak reste dans le conflit et la situation toute prometteuse qu'elle fut ne s'est pas vraiment arrangée. Un regard intéressant sur le début de cette nouvelle ère.

Quatrième de couv. Que peut la plume de l'écrivain face aux pires atrocités de notre époque ? C'est habité par cette question que Mario Vargas Llosa s'est rendu en Irak en juin 2003, au tout début d'une guerre qui durera huit ans. Pendant douze jours, il confrontera ses convictions à la réalité du conflit.
Interroger les civils à cette époque-là et dans ce lieu-là, c'est interroger tous les civils de toutes les guerres – c'est rendre leur parole aux femmes et aux hommes que les intérêts géopolitiques étouffent.
À partir des témoignages recueillis, Mario Vargas Llosa a rédigé une magnifique série de reportages, réunis aujourd'hui intégralement dans ce livre. Il interroge la difficulté à penser la guerre au moment où elle se produit et confronte la réalité vécue par les populations à l'idéal démocratique occidental qui commande certains conflits.
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J'apprécie Mario Vargas Llosa depuis « La guerre de la fin du monde », lu dans les années 80, j'ai suivi le romancier et même l'homme politique comme récemment dans « L'appel de la tribu », même si je n'adhère guère à sa philosophie économique.

J'attendais un vrai travail journalistique et j'ai été plutôt déçu par ce livre court, issu d'une visite d'une douzaine de jour en Irak en juin 2003 pour faire un constat de l'intervention américaine en mars 2003. Et aussi pour accompagner sa fille Morgana, photographe de guerre en Irak.

Le livre est organisé autour de 8 chapitres de rencontres et/ou d'impressions essentiellement à Bagdad et en territoire kurde. « Bookycooky » (voir sa critique du 12/10/22) en a fait une belle recension tant des personnages que des anecdotes et sur le plan formel je n'aurais pas grand-chose à y ajouter.

« Les Kurdes » est le seul article qui m'ait intéressé car on y sent les non-dits du chaos des années futures et l'insoluble problème de la mise en place d'un Kurdistan. de même dans le chapitre assez anecdotique de l'entrevue avec Paul Brenner, la langue de bois (ou méthode Coué ?) du représentant des Etats-Unis, masque assez mal la volonté de donner une apparence de légalité au départ d'un pays livré aux guerres de clans ou de factions religieuses.
Et si vous doutiez qu'en Irak fin juin il fait chaud, vous n'aurez plus d'excuse.

Mais il est bon de se rappeler un histoire vieille maintenant de bientôt 20 ans dans un pays qui, depuis 2005, cherche toujours une voie vers la démocratie. Malgré le côté anecdotique, le livre permet d'entrer dans le quotidien d'un pays dévasté par une vision manichéenne de l'histoire et une « ignorance » assez désastreuse du contexte culturel régional.
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En Juin 2003 le célèbre écrivain Péruvien accompagnait sa fille photographe de guerre en Irak pour un périple de 12 jours dans un pays en plein chaos après la chute du sanglant dictateur Saddam Hussein .
Il en a tiré une série de reportages regroupés dans ce petit livre sorti en France en Octobre 2022 .
A travers plusieurs rencontres de personnages assez divers on ressent bien, , me semble- t- il, l' état général du pays à l époque .
De toute façon moi j 'aime beaucoup Vargas Llosa ainsi que son pays d'origine.
Si il lui venait l'idée saugrenue de publier, par exemple, sa liste de courses je trouverai ça encore intéressant (Encore que je ne suis pas bien sur que ça lui arrive fréquemment d'en faire une !)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le 15 octobre 2002, pour fêter sa réélection comme président avec cent pour cent des voix, Saddam Hussein ouvrit les prisons du pays, libéra tous les détenus de droit commun et fit tuer la majorité des prisonniers politiques. Combien en relâcha‑t‑il ? On me donne des chiffres farfelus qui vont de trente mille à cent mille. Cela n’explique pas toutes les exactions, mais tout de même une bonne partie d’entre elles, m’assure l’archevêque Fernando Filoni, nonce de Sa Sainteté. Spécialiste des catastrophes, il a commencé sa carrière diplomatique au Sri Lanka lorsque les Tamouls décapitaient ou égorgeaient ; puis il a représenté le Vatican à Téhéran sous les bombardements de la guerre avec l’Irak, « lesquels ne nous laissaient pas dormir ».« Le manque de pratique de la liberté produit, au début, des catastrophes. C’est pourquoi le pape, qui sait beaucoup de choses, s’est opposé à cette guerre. Les États‑ Unis qui ont voulu aller trop vite se sont soudain retrouvés face à quelque chose qu’ils n’avaient pas prévu : le vandalisme généralisé. »
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« Le mot clé pour la pacification de l’Irak est le travail », affirme le ministre Askari. Il est plein de fougue, optimiste, très mince, et parle avec les mains, comme un Italien. « Le fanatisme islamiste, par exemple, serait réduit de façon drastique si tous ces chômeurs commençaient une bonne fois pour toutes à travailler et à gagner un salaire. Quand on n’a rien à faire, on peut aller cinq fois par jour à la mosquée et vivre mentalement prisonnier de ce qu’on y prêche. Si on travaille huit heures, plus les allées et venues, plus le temps consacré à la famille, la religion ne peut plus être la seule occupation dans la vie. Il y a d’autres choses tout aussi importantes qui surgissent. Alors certaines toiles d’araignée dans la tête se défont et on adopte des idées plus modernes. »
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L’Irak est le pays le plus libre du monde, mais comme la liberté sans ordre et sans lois n’est que chaos, c’est aussi le plus dangereux.
(p. 14, Chapitre 1, “La liberté sauvage”).
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L’imagination engendre des réalités, les romanciers le savent très bien.
(p. 21, Chapitre 1, “La liberté sauvage”).
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