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EAN : 9782234071780
224 pages
Stock (21/08/2013)
3.47/5   82 notes
Résumé :
Rebecca est laide. Extrêmement laide. Elle vit, avec prudence et en silence, dans une magnifique maison au bord d’un fleuve, aux côtés d’un père, médecin trop absent, et d’une mère qui « a pris le deuil à sa naissance ». Rebecca se tient elle aussi hors du monde, enfermée pour ne pas être blessée, élevée par la sainte et tragique servante Maddalena qui la protège. C’est sans compter sur l’impétueuse tante Erminia, qui décide de l’initier au piano, et qui cache pourt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
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Lecture faite en septembre 2013... que je relis en diagonale, qui m'avait touchée de par son sujet délicat, assez peu traité...La laideur d'une petite fille,Rebecca, qui se sent "exilée", "tolérée" dans sa propre famille, sa propre mère a "pris le deuil à sa naissance" !

Heureusement un père plus affectueux,même si il est souvent absent, et surtout une tante qui la sauve littéralement en l'initiant au piano... et la Musique sera son réconfort, son langage, un autre langage, "Une vie à côté"...

"Une petite fille laide vit avec prudence, fait en sorte de ne pas causer plus de dérangement qu'elle n'en cause déjà par son apparence. Une petite fille laide ne fait pas de caprices, elle apprend vite à manger sans faire de miettes avec le pain, elle joue en silence en ne déplaçant que le nécessaire...(p.50)
Une petite fille laide se montre reconnaissante envers tous de l'affection qu'on lui témoigne malgré la déception de sa naissance, elle sait rester à sa place..".(p.51)

Je relis les très nombreux passages que j'avais soulignés... Une analyse, des observations très affinées sur la solitude extrême de cette petite fille dont la laideur induit une solitude et une mise à l'écart impitoyable...
Pour sa survie, heureusement sa tante, en la familiarisant à la pratique de la musique....lui offrira une respiration, un autre monde qui l'aideront à supporter cet isolement de naissance, d'une injustice sans nom.
Heureusement, le papa, une servante bienveillante, Maddalena, ainsi que cette pétulante tante Erminia, iront au-delà de ces fatidiques apparences, véritable corset impitoyable pour les Femmes...

Un premier roman plein de sensibilité et de lumière (grâce à ce refuge parallèle de la musique), en dépit de la gravité douloureuse du sujet. Un texte qui parle fort bien du rejet des personnes différentes...n'obéissant pas aux "canons physiques habituels" !!

Cette lecture me fait songer à une autre lecture passionnante sur ce thème, d'un auteur hongrois , "Alouettte" de Dezsö Kosztolanyi
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Quel livre singulier!

Qu'est ce que la laideur d'un individu, la laideur physique, celle en cruel miroir dans le regard des autres ?

"Je suis laide, vraiment laide. Je ne suis pas handicapée. du coup, je ne fais même pas pitié."

Pour les parents de Rebecca, ce coup du sort est une telle souffrance que sa mère, dépressive, s'est cloitrée et murée dans l'indifférence depuis la naissance, et que son père, entre honte et culpabilité, a tout fait pour retarder la sociabilisation de sa fille, au prétexte de la protéger des regards extérieurs.

Enfant en recherche de reconnaissance et d'amour, c'est une fillette sage, transparente, qui sait rester à sa place pour faire oublier qu'elle est une calamité. Les parcelles de sérénité sont devant le piano où elle excelle ou cachée derrière le combiné téléphonique où elle n'est qu'une voix.

La famille est un creuset de non-dits et de secrets et la société un moulin à ragots et médisances.
Dans cet univers de désamour, des pépites d'humanité apparaissent par quelques adultes lumineux et par un alter ego en amitié, une petite fille très grosse et donc pas mieux lotie. Un petit "tout" pour peu de bonheur, face aux maltraitantes de l'adolescence et à l'isolement.

L'ensemble est un conte cruel, sans avenir où sectarisme, superstition, lâcheté et hypocrisie font bon ménage. L'auteure a su créer une atmosphère malsaine, collante et glauque, à la frontière de l'onirisme, le tout assaisonné d'un brin de fantaisie pour dire l'innommable.

Parfois inégal et caricatural, c'est un premier roman au ton original, à l'imaginaire très personnel.
Une petite fille très laide qui me restera en mémoire...

Merci à la masse critique de Babelio et aux éditions Stock.
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Avec la vie à coté, Mariapia Veladiano vous emmène dans un monde où les apparences et les mauvaises langues font la loi. Nous suivons le récit d'une petite fille devenue adulte qui a la particularité d'être très laide, elle se qualifie même de monstre velu. Comble de l'ironie, elle se prénomme Rebecca, qui en hébreu veut dire « jeune et belle ». En effet, rien ne la destinait à ce physique ingrat car ses parents sont tous deux des archétypes de la beauté.

Rebecca vit dans un monde de silence, elle est isolée dans une jolie maison entre deux fleuves car on la cache du monde extérieur.  Elle partage sa vie avec les habitants de cette maison.

Tout d'abord, sa mère qui porte le deuil depuis sa naissance ; complètement muette et démissionnaire, seules 3 à 4 phrases par an sortent de sa bouche et ne sont adressées à personne.

Ensuite, son père, il est totalement absent que ce soit physiquement ou affectivement.

Il y a aussi sa tante Erminia soeur jumelle de son père, autoritaire et directive, c'est elle qui dirige la vie dans cette maison. Pianiste très connue en Italie, elle découvrira que Rebecca a des mains parfaites et un don pour la musique et l'initiera donc au piano.

Et enfin, Maddalena, sa gouvernante, femme délicate et sensible qui guidera ou pas Rebecca en la mettant devant les réalités de ce monde qui les entoure. Je n'ai pas compris cette manie de Maddalena d'avoir toujours la larme à l'oeil.

Mariapia Veladiano fait de chacun de ses personnages, des êtres pleins de mystère, on ne sait pas grand chose sur eux que ce qu'il est indispensable pour comprendre l'histoire. Ca m'a beaucoup intrigué. Elle nous peint ainsi l'existence austère de Rebecca qui va trouver comme échappatoire à cet enfer tout d'abord le piano mais aussi Lucilla, une camarade d'école, vive et bavarde,  elle acceptera Rebecca sans souligner sa différence. Il y a aussi maitresse Albertina et la signora de Lellis, cette dernière la guidera vers son secret de famille.

L'écriture de Mariapia Veladiano est pudique, simple, elle fait de Rebecca une fille lucide et mature qui ne s'apitoie jamais sur son sort. On ressent rapidement cet univers pesant. La montée du suspens jusqu'à la révélation du secret est très bien faite, pendant une cinquantaine de pages, il est impossible d'abandonner la lecture mais quelle déception lors de cette découverte… la montagne qui accouche d'une souris. Je comprends cependant que pour Rebecca cette révélation influence sa perception de sa famille et même du monde. Mais je m'attendais vraiment à quelque chose de grandiose tellement l'approche de la découverte du secret est bien menée.

Un roman simple et difficile, un ton original, une écriture arachnéenne mis au service d'un thème peu fréquent dans la littérature celui du « non amour maternel », rien que pour ca ce roman mérite d'être découvert
 
J'ai lu ce livre dans le cadre de la Masse Critique, je remercie babelio et les éditions stock pour cette découverte.
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Mariapia Veladiano n'a pas choisi une histoire légère et optimiste pour son premier roman. A travers l'histoire de Rebecca, elle nous plonge dans un monde sans pitié pour ceux qui sont différents. Elle dénonce une société de l'apparence où ce qui n'est pas beau ou ce qui sort de la norme n'a pas droit de citer. Dans son récit, les adultes sont faibles, incapables de réagir et d'agir pour protéger l'enfant, coincés par des secrets de famille et des non-dits ou simplement révulsés par son physique.

Rebecca aurait pu devenir folle, être aigrie, méchante, assoiffée de vengeance. Elle restera au-dessus de la mêlée, digne et forte, intelligente et douée, vivant sa vie de recluse puis de laissée pour compte comme un véritable chemin de croix. Elle s'ouvrira au monde grâce à la musique et à Lucilla, une petite fille ronde, elle aussi mise à l'écart, mais pétulante et optimiste, qui l'accueillera comme elle est.
Exutoire et raison de vivre, la musique sera son oxygène.

Naïf et cruel à la fois, ce roman écrit sans fioriture se lit comme une fable. L'auteur sait capter puis maintenir notre attention jusqu'au bout, avec un réel sens de la narration et du coup de théâtre. On peut lui reprocher quelques traits caricaturaux, l'une ou l'autre maladresse mais l'ensemble est assez homogène et convaincant. Un premier roman prometteur.

Ce n'est pas un coup de coeur mais un récit touchant que j'ai pris plaisir à lire.

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Pour son premier roman, Mariapia Veladiano nous plonge dans la peau de Rebecca, une fille se trouvant être très laide. Nous allons suivre au cours des quelque 200 pages son évolution dans un monde assez cruel pour ceux qui sont différents.

Plusieurs personnages vont graviter autour de l'héroïne. Sa mère, qui depuis sa la naissance de sa fille ne sort plus, ne parle plus, erre dans la maison comme un fantôme. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi agit-elle ainsi ?
Il y a aussi le père de jeune Rebecca, médecin réputé qui semble ne pas vouloir faire quelque chose pour aider son enfant. Pire il semble ne pas comprendre les malheurs de sa femme et de sa fille.

Et pour finir, nous avons la tante de Rebecca, qui lui fera découvrir le piano, qui l'aidera à entrer au conservatoire, sans oublier la servante Maddalena qui après avoir vécu tellement de choses tragiques dans sa vie, couvera la petite Rebecca comme s'il s'agissait de sa propre fille.

L'histoire se déroule sur plusieurs années, de déception en désillusions, avec ici et là quelques secrets de familles dévoilés, des personnages bien construits et un récit assez fluide. Petit reproche cependant, j'ai trouvé que par moment, il y avait certaines longueurs lors des descriptions sur certains lieux.

Je pourrai continuer à détailler les personnages, l'histoire ou même les lieux, mais je serai obligé de dévoiler certaines intrigues assez bien trouvées. En bref, si vous aimez les lectures assez évasives, avec un autre regard sur le monde qui nous entoure et que vous aimez la musique et les jolies choses ce livre est fait pour vous. En le lisant, j'ai eu le sentiment de contempler une série de tableaux d'aquarelle. Des tons légers, une histoire prenante et des personnages très travaillés. Un bon moment de lecture.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Une petite fille laide vit avec prudence, fait en sorte de ne pas causer plus de dérangement qu'elle n'en cause déjà par son apparence. Une petite fille laide ne fait pas de caprices, elle apprend vite à manger sans faire de miettes avec le pain, elle joue en silence en ne déplaçant que le nécessaire...(p.50)
Une petite fille laide se montre reconnaissante envers tous de l'affection qu'on lui témoigne malgré la déception de sa naissance, elle sait rester à sa place...(p.51)
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Naître laide, c’est comme naître avec une maladie chronique qui ne peut qu’empirer avec l’âge. A aucun moment de votre vie, l’avenir promet d’être meilleur que le présent, vous n’avez aucun joli souvenir dans lequel puiser du réconfort, vous laisser aller à rêver ne revient qu’à vous faire un peu plus mal.
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J'aimais beaucoup ce rôle de grande personne. Il me permettait d'exister sans m'exposer à la surprise, au dégoût, aux réactions de superstition, à la pitié du monde extérieur. Je prenais pour la première fois une dimension normale que la musique elle-même ne m'avait pas donnée, car au piano aussi mon corps blessait le regard de mon auditoire.
Etre une voix me rendait intacte toute une gamme de possibilités: être douce ou professionnelle, expéditive ou loquace, sûre de moi ou hésitante. Je me sentais libre de poser des questions, de répondre, de prendre mon temps. J'essayais toutes les variations, cherchant mon style dans ma voix puisque je ne pouvais l'avoir dans ma vie. (p.89)
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Une petite fille laide n'a pas de projets pour son avenir. Elle le craint et ne le désire pas car elle ne peur l'imaginer meilleur que le présent. Elle écoute les projets des autres petites filles et sait depuis toujours qu'ils ne la concernent pas.Ce monde là est celui des autres. Les aspirations de celles qui veulent devenir mannequins,chanteuses,avocates, médecins, fonctionnaires,enseignantes,Ce monde là est celui des autres,Il existe peut être un métier qu'elle pourrait faire en restant cachée dans le noir,à la maison,mais elle ne le connaît pas et a peur de demander.
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La haine est un sentiment que j'ignore. La haine est pour ceux qui ne comprennent pas. Il me semble que je le comprend. Il est seulement sfumato, comme on dirait d'un morceau de musique trop doux qui doit finir en s'évanouissant.
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