Dean Venetza
Dean Venetza (Directeur de publication)/5 1 notes
Dean Venetza (Directeur de publication)/5 1 notes
Résumé :
Depuis des temps immémoriaux, la musique a toujours accompagné les récits de l'imaginaire. Pour une fois, inversons la donne et laissons les dix-neuf auteurs de cette anthologie nous narrer la musique et les faiseurs de son - ou de silence. De passés étranges en futurs intersidéraux, il sera question dans ces pages de manipulations de masse, de fantômes, de pactes. Au gré des plumes, la musique deviendra énergie, arme, souvenir, privilège ou mystère à résoudre. Ferm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Otherlands Soundtracks est une anthologie de nouvelles mêlant musique et imaginaire. Sur les 19 auteurs je n'en connaissais qu'un seul : Olivier Boile. La jolie couverture est de Nicholas Bréard.
« Otherlands est une association Loi 1901 servant à promouvoir les nouveaux auteurs francophones (belges, suisses, français, canadiens) autour du fantastique, de la science-fiction et des récits de l'imaginaire. »
Dans l'ensemble, ce recueil est une belle surprise et donc j'ai passé un bon moment de lecture. Évidemment, je n'ai pas aimé toutes les nouvelles…
Challenge multi-auteures SFFF oblige, les dames d'abord !
J'ai donc découvert 5 nouvelles auteures. J'ai préféré la nouvelle de Mathilde Chau (Berceau d'immondices) avec un homme qui ne s'est jamais remis de son enfance. Sa contrebasse sera l'instrument de sa vengeance.
L'histoire d'Ange Beuque (Car nos secrets sont traversés de silence) est intéressante. Tom a le don de percevoir la musique qui émane des gens. Il va s'en servir pour retrouver un assassin. Ce n'était pas mal du tout.
Isabelle Bruffaert reviste le mythe de la dame blanche (La dame blanche) tandis que Léa Silva nous entraîne dans un univers dystopique (Par les soirs bleus d'automne). C'était bien mais sans plus.
J'ai beaucoup moins aimé le texte d'Elodie Beaussart (Bestial). Une humaine et un bestial (un E.T.) sont poursuivis dans l'espace au son d'une chanson du groupe Type O Negative, Love you to death.
Passons aux messieurs… enfin j'imagine que Ze Blatte est un homme ? Dans sa nouvelle (Rock‘n'quoi déjà?) un homme a une expérience sexuelle terrifiante avec une alien. Cela m'a fait rire un peu : « Une langue, habituellement, c'est pas là. Les dents non plus. » Pauvre de lui.
Olivier Boile fait descendre Mozart du Paradis pour reprendre une vie terrestre mais la Vienne de ses souvenirs n'a pas grand-chose à voir avec celle de 1945 (Il menait le choeur des cieux).
Il y a 5 nouvelles qui m'ont énormément plu.
Ma préférée est « Le chant du vent dans les orgues de basalte » de Marco Skoff. Cassandre est en fauteuil roulant et bosse dans l'espace pour se payer une nouvelle vie. La planète sur laquelle l'équipage arrive pour extraire des minerais ne va pas être très coopérative…
En deuxième place, il y a « La symphonie hybride » de Wilfried Renaut avec Can-10 la cosmocelliste. J'imagine que c'est le nom donné aux androïdes violoncellistes. Une belle histoire.
En troisième place, « Le bonheur dans le calme » d'Eric Lysoe. Une histoire d'amour entre deux adolescents qui aiment écouter de la musique en faisant du skateboard. Une histoire qui vous retourne les tripes. J'en ai versé quelques larmes.
Les deux autres sont également très bonnes, il y a seulement la fin que je n'ai pas bien compris… dans « Trouble silence », Guillaume Biéron propose une société où la musique est hors-la-loi. Nicolas Sick lui, explore les Gnossiennes d'Erik Satie dans « Histoire à faire fuir ». Cette dernière était vraiment chouette mais je n'ai absolument pas compris la fin.
A ce stade, il reste encore 7 nouvelles mais je vais faire l'impasse (que les auteurs me pardonnent) car c'est déjà un bien long billet. Je vais quand même citer leur nom comme ce n'est pas indiqué dans la fiche Babelio : Kéot, Sylvain Lamur, Cédric Zampini, Antoine Lencou, Alain Delbe, Philippe Deniel & Romain Jolly.
Un recueil que je vous recommande…
Challenge multi-auteures 2020
Challenge mauvais genres 2020
« Otherlands est une association Loi 1901 servant à promouvoir les nouveaux auteurs francophones (belges, suisses, français, canadiens) autour du fantastique, de la science-fiction et des récits de l'imaginaire. »
Dans l'ensemble, ce recueil est une belle surprise et donc j'ai passé un bon moment de lecture. Évidemment, je n'ai pas aimé toutes les nouvelles…
Challenge multi-auteures SFFF oblige, les dames d'abord !
J'ai donc découvert 5 nouvelles auteures. J'ai préféré la nouvelle de Mathilde Chau (Berceau d'immondices) avec un homme qui ne s'est jamais remis de son enfance. Sa contrebasse sera l'instrument de sa vengeance.
L'histoire d'Ange Beuque (Car nos secrets sont traversés de silence) est intéressante. Tom a le don de percevoir la musique qui émane des gens. Il va s'en servir pour retrouver un assassin. Ce n'était pas mal du tout.
Isabelle Bruffaert reviste le mythe de la dame blanche (La dame blanche) tandis que Léa Silva nous entraîne dans un univers dystopique (Par les soirs bleus d'automne). C'était bien mais sans plus.
J'ai beaucoup moins aimé le texte d'Elodie Beaussart (Bestial). Une humaine et un bestial (un E.T.) sont poursuivis dans l'espace au son d'une chanson du groupe Type O Negative, Love you to death.
Passons aux messieurs… enfin j'imagine que Ze Blatte est un homme ? Dans sa nouvelle (Rock‘n'quoi déjà?) un homme a une expérience sexuelle terrifiante avec une alien. Cela m'a fait rire un peu : « Une langue, habituellement, c'est pas là. Les dents non plus. » Pauvre de lui.
Olivier Boile fait descendre Mozart du Paradis pour reprendre une vie terrestre mais la Vienne de ses souvenirs n'a pas grand-chose à voir avec celle de 1945 (Il menait le choeur des cieux).
Il y a 5 nouvelles qui m'ont énormément plu.
Ma préférée est « Le chant du vent dans les orgues de basalte » de Marco Skoff. Cassandre est en fauteuil roulant et bosse dans l'espace pour se payer une nouvelle vie. La planète sur laquelle l'équipage arrive pour extraire des minerais ne va pas être très coopérative…
En deuxième place, il y a « La symphonie hybride » de Wilfried Renaut avec Can-10 la cosmocelliste. J'imagine que c'est le nom donné aux androïdes violoncellistes. Une belle histoire.
En troisième place, « Le bonheur dans le calme » d'Eric Lysoe. Une histoire d'amour entre deux adolescents qui aiment écouter de la musique en faisant du skateboard. Une histoire qui vous retourne les tripes. J'en ai versé quelques larmes.
Les deux autres sont également très bonnes, il y a seulement la fin que je n'ai pas bien compris… dans « Trouble silence », Guillaume Biéron propose une société où la musique est hors-la-loi. Nicolas Sick lui, explore les Gnossiennes d'Erik Satie dans « Histoire à faire fuir ». Cette dernière était vraiment chouette mais je n'ai absolument pas compris la fin.
A ce stade, il reste encore 7 nouvelles mais je vais faire l'impasse (que les auteurs me pardonnent) car c'est déjà un bien long billet. Je vais quand même citer leur nom comme ce n'est pas indiqué dans la fiche Babelio : Kéot, Sylvain Lamur, Cédric Zampini, Antoine Lencou, Alain Delbe, Philippe Deniel & Romain Jolly.
Un recueil que je vous recommande…
Challenge multi-auteures 2020
Challenge mauvais genres 2020
Citations et extraits (7)
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- C'est vous qui lui avez fourré ces idées en tête. Il était si jeune, si influençable. Vous l'avez tué.
- Allons, Amos, vous savez bien que non. Avec votre influence, Costa ne risquait pas grand chose, pas pour avoir enregistré une chanson. Les gardes dévoués l'auraient juste un peu secoué pour l'effrayer, lui passer le goût de la rébellion.
Amos se sentit épuisé d'un coup.
- Pourquoi alors? Pourquoi a-t-il résisté aux gardes? Il n'aurait jamais dû mourir, pas pour une chanson.
- Parce que sa vie lui était devenue insupportable. Parce qu'il préférait une mort qui ait un sens à une vie de compromissions.
- Mais la mort n'a aucun sens, ce n'est que la fin de tout...
- La mort a le sens qu'on lui donne, Amos. Donnez-en un à celle de votre fils. Faites en sorte que Costa n'ait pas été tué en vain.
(Guillaume Biéron, Trouble silence)
- Allons, Amos, vous savez bien que non. Avec votre influence, Costa ne risquait pas grand chose, pas pour avoir enregistré une chanson. Les gardes dévoués l'auraient juste un peu secoué pour l'effrayer, lui passer le goût de la rébellion.
Amos se sentit épuisé d'un coup.
- Pourquoi alors? Pourquoi a-t-il résisté aux gardes? Il n'aurait jamais dû mourir, pas pour une chanson.
- Parce que sa vie lui était devenue insupportable. Parce qu'il préférait une mort qui ait un sens à une vie de compromissions.
- Mais la mort n'a aucun sens, ce n'est que la fin de tout...
- La mort a le sens qu'on lui donne, Amos. Donnez-en un à celle de votre fils. Faites en sorte que Costa n'ait pas été tué en vain.
(Guillaume Biéron, Trouble silence)
A la maison, nous avions un piano. Un très vieux piano. Désaccordé, inaccordable, mais qui résonnait comme nul autre. Il ressemblait à un vieux mammouth prostré dans le salon. Lorsque ses cordes vibraient, le sol tremblait, les vitres frisaient l'implosion. Il m'impressionnait, je crois même que j'en avais peur. Pourtant, j'adorais m'asseoir au clavier pour frapper les touches au hasard, invoquant des orages de fausses notes. Bien sûr ce n'était que du bruit, mais moi, je m'imaginais virtuose.
(Nicolas Sick, Histoire à faire fuir)
(Nicolas Sick, Histoire à faire fuir)
- Hmm, Candice...
- Non, Can-10, monsieur.
- Pardon? Vous êtes...
Sur un geste sec, Germain réclame la désactivation de la colonne d'impesanteur. Une fois sur pied, il laisse son corps s'habituer quelques secondes à sa masse puis se rue vers la cosmocelliste. Il l'analyse de pied en cap.
- Alors comme ça l'opéra préfère investir dans un androïde plutôt que de rémunérer un honnête musicien? braille-t-il.
Son timbre tournoie rageusement dans la sphère puis se délite à chaque morceau happé par une alcôve.
- Bien sûr, c'est moins onéreux à long terme. Bien sûr, cette chose saura jouer par coeur les montagnes de partitions que je lui mettrai devant le scanner. Eradiquons par là même le pouvoir de l'apprentissage et le savoir-faire!
(Wilfried Renaut, La symphonie hybride)
- Non, Can-10, monsieur.
- Pardon? Vous êtes...
Sur un geste sec, Germain réclame la désactivation de la colonne d'impesanteur. Une fois sur pied, il laisse son corps s'habituer quelques secondes à sa masse puis se rue vers la cosmocelliste. Il l'analyse de pied en cap.
- Alors comme ça l'opéra préfère investir dans un androïde plutôt que de rémunérer un honnête musicien? braille-t-il.
Son timbre tournoie rageusement dans la sphère puis se délite à chaque morceau happé par une alcôve.
- Bien sûr, c'est moins onéreux à long terme. Bien sûr, cette chose saura jouer par coeur les montagnes de partitions que je lui mettrai devant le scanner. Eradiquons par là même le pouvoir de l'apprentissage et le savoir-faire!
(Wilfried Renaut, La symphonie hybride)
La musique fut frappée d'interdit, tout comme l'alcool, les drogues, les médicaments et même la caféine, toutes les substances suspectées d'altérer le comportement. L'âme humaine doit se préserver des émotions artificielles martelaient les tenants de l'ordre. Ils se méfiaient de cette force capable d'apaiser les coeurs comme de les enchaîner à la passion.
(Guillaume Biéron, Trouble silence)
(Guillaume Biéron, Trouble silence)
Lorsque la main du Tout-Puissant déposa Amadeus parmi les hommes afin qu'il connaisse une seconde existence, nous n'étions plus au mois de décembre ; d'ailleurs nous n'étions même plus au dix-huitième siècle. Le temps est une contingence humaine et son passage, aussi cruel qu'inéluctable, demeure étranger aux bienheureux peuplant la Jérusalem Céleste. Tandis qu'Amadeus était occupé à mener le Choeur des Cieux, il aurait pu s'écouler sur Terre une heure ou un millénaire, cela n'aurait fait aucune différence... La différence n'apparaîtrait qu'à la minute précise où Amadeus, redevenu homme, se devrait de renouer le fil du temps.
(Olivier Boile, Il menait le choeur des cieux)
(Olivier Boile, Il menait le choeur des cieux)
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