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EAN : 9782756006413
125 pages
Delcourt (30/11/-1)
4/5   95 notes
Résumé :
Martin, jeune remplaçant, découvre à peine son nouveau métier de professeur que le voici catapulté en I.R : Institut de Redressement pour élèves ultraviolents. Sa seule consigne : laissez tomber le scolaire, essayez juste d’installer une ambiance de classe. Il succède à deux professeurs qui ont craqué…
Rien ne lui sera épargné à lui non plus !
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Martin Vidberg raconte dans cette bande dessinée autobiographique ses débuts dans l'enseignement à un poste peu convoité : celui de remplaçant et, encore moins convoité, dans un Institut de Redressement pour élèves difficiles, voire même violents. Entre amour et vocation pour le professorat et désemparement face à un système parfois inadapté et déconnecté des réalités, il témoigne avec son expérience de toute la complexité de ce noble métier.

C'est bientôt la rentrée des classes : entre la nostalgie de ceux qui reprennent le chemin du travail et la joie de ceux qui y retournent avec plaisir après avoir rechargé leurs batteries, prêts à affronter la bourrasque, parents épuisés par les inscriptions et les achats de rentrée (je me rappelle avec délice de ces doux moments) et enfants excités par le mix fin des vacances-retrouvailles avec les copains, le mois de septembre est en général un des plus fébriles et l'un de mes préférés (j'adorais l'école).

Alors, me suis-je dit, comment pourrais-je finir le mois d'août sur le blog ? Et ce petit ouvrage est apparu comme une évidence.

Tout en noir et blanc, cette bande dessinée est d'abord marquante par l'usage de personnages en forme de patates, typiques de l'auteur, ce qui surprend et amuse. On s'y habitue étrangement vite et chacun avec leurs traits se distingue du voisin. J'ai aimé ce style que je n'avais jamais vu avant (sauf avec Monsieur Patate dans Toy Story entendons-nous) et j'y ai trouvé beaucoup de douceur et d'humour pour décrire un environnement de travail qui l'est malheureusement beaucoup moins.

Intelligent et passionné, Martin Vidberg se dévoile avec authenticité et relate une année entière au sein de l'Éducation Nationale : après quelques courts remplacements en début d'année – qui permettent à l'auteur de parler de cette angoisse du remplaçant qui ne sait pas quand et où sera sa prochaine affectation et doit sans cesse jongler, ne pouvant pas s'investir réellement dans une classe – il est envoyé en Institut de Redressement, où il est censé tenir toute l'année, après deux collègues qui ont craqué. Commence alors un long chemin de croix où il doit passer plus de temps à empêcher la guerre d'éclater en classe et gérer les conflits qu'enseigner. Une confrontation à laquelle aucune formation ne prépare et des instituts qui sont mis de côté, laissant les enseignants sans aide et dépourvus, à devoir composer avec les moyens du bord. Martin Vidberg n'épargne rien ni personne et dévoile les coulisses pas très joyeux d'un système parfois régi par des théoriciens coupés de la réalité du terrain et bénéficiant de moyens bien en-dessous de ce qui serait nécessaire.

On suit son parcours et les montagnes russes émotionnelles qu'il traverse, passant de la joie du progrès inattendu d'un élève à un découragement profond le lendemain. J'ai été sensible à ce qu'il vit et je me suis prise au jeu, ai été émue de voir l'évolution (ou son manque) des durs à cuire qu'ils côtoient au quotidien et qui bien souvent sont là en raison d'un climat familial peu propice à leur stabilité. Loin de tout masque, l'auteur ne cherche pas à se placer en sauveur qui rétablirait la situation de par la simple force de son travail et de sa volonté. Bien au contraire, il offre un témoignage sincère et troublant sur la difficulté des professeurs qui sont parfois isolés et doivent patauger pour garder la tête hors de l'eau. Un récit qui n'est donc pas un conte de fées, même s'il est parsemé çà et là d'une envie de rester optimiste et de garder espoir, et qui rappelle que l'ordre et la discipline ne suffisent à faire de tous les enfants de bons élèves de la République.

Drôle parfois, poignant et touchant, Journal d'un remplaçant est un témoignage efficace et pertinent de la réalité d'une partie de l'enseignement qu'on évoque que trop peu. C'est une lecture que je vous recommande chaudement et qui m'a personnellement donné envie de découvrir davantage cet auteur.

Lien : http://wp.me/p12Kl4-BX
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Une bande dessinée pleine d'émotion et d'humour sur le délicat métier d'instituteur remplaçant. L'angoisse de la prochaine affectation, l'intégration dans un projet, les aberrations du système... Tout y passe mais aussi le bonheur de voir progresser un élève, les reflexions inoubliables de certains, les moments de confiance et de respect des autres....
On suit ce jeune enseignant tout au long d'une année scolaire et ses réflexions sont très justes sur une organisation pas très au point pour les élèves qui ne sont pas "dans la norme".
Une lecture drôle et pédagogique....
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Le journal d'un remplaçant relate le témoignage d'un professeur remplaçant au fil des jours.

C'est authentique, y compris les doutes et les moments de joie. J'ai lu quelques commentaires qui disaient que l'aspect journal n'offrait pas assez de dynamisme. Il existe forcément une certaine routine en tant qu'enseignant, il ne s'agit pas là de super héros tirés d'une série ou d'un livre mais d'un témoignage réel, je n'ai pas eu le sentiment de lenteur, au contraire, j'avais envie de connaître la suite.

C'est une BD en noir et blanc mettant en scène des personnages-patates. Je ne suis pas fan du style de dessin mais le contenu est trop intéressant pour s'arrêter à ce détail, même dans une BD !

J'ai aussi lu que certains se plaignaient que la majeure partie de la BD soit axée sur un remplacement long (presque à l'année) et bien cela arrive tout simplement et ça fait aussi partie du remplacement.

J'aurais aimé avoir d'autres tomes sur d'autres années car j'ai beaucoup apprécié la BD. Elle est à lire par tous ceux qui ne connaissent pas le monde de l'éducation pour comprendre que c'est un univers de difficultés, d'épuisement et de mépris de la part de l'institution, des parents et de monsieur/madame tout le monde. D'ailleurs un commentaire babélio indique que la situation économique du pays ne permet pas de les augmenter et qu'ils sont bien lotis car il y a pire ailleurs. Pas sûre que la BD ait atteint son objectif parce que personnellement, je trouve plutôt inadmissible que l'on envoie des enseignants non formés dans des structures ultra spécialisées. Heureusement qu'on envoie pas des aide-soignants faire des opérations à coeur ouvert seul, on aurait des surprises !

Cet ouvrage interroge sur le plan politique : que faire des enfants en ultra difficulté ? La gestion des moyens alloués est-elle efficace ? (je pense par ex à la sortie poney), le jour de solidarité est-il utile lorsque l'on est payés au mois ? Les conseillers fournissent-ils une aide suffisante ? Mettre tous ensemble des enfants qui ont des difficultés immenses mais différents, est-ce vraiment une bonne idée ?

Bref, une lecture agréable qui interroge.
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Le journal d'un remplaçant peut apparaitre comme un plaidoyer en faveur de la profession d'enseignant. On voit leurs difficultés quotidiennes avec les enfants qui sont de plus en plus difficiles à éduquer. On aura même droit au cas extrême de ce remplaçant dans un institut spécialisé.

Il est clair qu'on a envie de les plaindre et de les inciter à faire grève afin qu'ils gagnent encore plus de rémunération. Sauf que la situation économique du pays ne le permet pas ou plus et qu'ils sont quand même bien lotis. D'autres professions sont tout aussi difficiles avec des gens rémunérés au plus bas.

Ceci dit, c'est toujours intéressant d'avoir un point de vue subjectif d'un enseignant qui va partager son expérience professionnelle au gré de ce documentaire. le dessin est enfantin avec ces personnages qui ressemblent à Monsieur Patate. Visiblement, cela serait la marque de fabrique de cet auteur comme d'autres choisissent d'humaniser des volatiles ou des cochons.
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Dans cet album de la collection Shampooing, Martin Vidberg nous raconte son quotidien en tant que remplaçant durant une année scolaire. Une année passée au sein d'une maison de redressement et durant laquelle il va tenter d'éduquer six jeunes écartés du système traditionnel.

Sous forme d'un journal, l'auteur nous fait partager son quotidien d'instituteur. En marge des idées reçues sur cette profession, Vidberg livre son point de vue sur le travail de terrain et partage les nombreux sentiments qui l'ont traversé durant cette période. En toile de fond, l'instituteur va inévitablement aborder les dysfonctionnements de l'Education Nationale, mais sans verser dans la caricature. de ce fait, le résultat est un récit honnête et crédible au sein même du système de l'Education Nationale, l'auteur n'hésitant jamais à partager ses doutes, ses échecs, ses désillusions et son incapacité à gérer ses jeunes qui rejettent toute forme d'autorité. L'histoire est celle d'un jeune prof qui doit improviser au quotidien, face à une classe qui ne fait rien pour l'aider et au sein d'une Education Nationale défaillante. Un quotidien pas toujours évident, partagé ici avec humour et honnêteté.

Le dessin simpliste et les personnages façon "pommes de terre" servent parfaitement le récit et collent bien à ce monde de l'enfance. Les protagonistes ne sont pas toujours faciles à différentier, mais cela est compensé par des caractères bien trempés et facilement identifiables.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Aucune école ne se ressemble puisqu'elles dépendent des communes : l'éducation n'est pas nationale financièrement.

Depuis la fin des emplois-jeunes pourtant indispensables, c'est la première fois que je retrouve une aide dans une classe. Ça ouvre plein de possibilités d'un point de vue pédagogique. Sur ce plan-là aussi l'égalité des chances est surtout un beau principe.

[p14]
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- Allo ?
- Allo, je vous téléphone à propos de l'I.R...
- Le truc hyper violent ?
- Voilà, finalement l'inspecteur a choisi un volontaire.
Vous commencez jeudi !
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La vie est une guerre où il n'y a pas de remplaçants.
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Instituteur était peut être le "plus beau métier du monde" mais celui de professeur des écoles souffre à mon sens de bien des maux.
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Vidéo de Martin Vidberg
Martin Vidberg en interview pour Planetebd.com .
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