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EAN : 9782072688829
496 pages
Gallimard (12/01/2017)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Un communard libéré des bagnes de Nouvelle-Calédonie, une intrépide féministe passionnée par Jules Verne, des aventuriers italiens, des gardes hindous, des officiers anglais : on croisait forcément des gens hardis à la pointe de l'Arabie, à l'Hôtel de l'Univers, dans la cité d'Aden. Arthur Rimbaud, devenu un autre, y fit escale.
En ce point du globe s'attardèrent le philosophe Paul Nizan et le poète Philippe Soupault. Selon un géographe, le mot Eden a la mêm... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le titre dit beaucoup mais peut-être ne vous dit-il encore pas ce qui fait la trame de ce livre. Les saisons comme Rimbaud, l'Hôtel de l'univers, grand hôtel d'Aden où le monde entier se donne rendez-vous.
C'est l'Orient mais aussi l'Occident et ses écrivains, ses baroudeurs et ses poètes plus ou moins déchus qui se croisent en ce point bien réel du monde. Un livre formidable qui vous emporte dans mille et mille histoires (des histoires de l'Histoire en quelque sorte). J'ai lu la critique de Gérard Guégan dans Sud Ouest et je vous en dis quelques phrases :
"Videlier agit en
âme sensible, non en comptable. Si bien que,
dans sa manière de nous faire pénétrer dans
la féerie de ce bout d'Arabie, il nous fait penser
à Thésée s'aidant du seul fil d'Ariane pour
ressortir du Labyrinthe, une fois le Minotaure
vaincu. Et, de fait, sous sa plume tout
s'enchaîne. Un mot en suggère un autre, et
les images se répondent sans que nous saisissions
par quel moyen leur charme agit sur
nous. C'est cela qu'on appelle le talent. Et qui
nous captive dès l'entrée du roman : « De
tous ceux qui ont compté, parmi les maîtres,
il ne s'en trouve qu'un qui ait, sérieusement,
placé sur une carte et dans son environnement
le port d'Aden. Cela simplement parce
qu'il s'ennuyait ferme dans la cellule fruste
où il purgeait sa condamnation à vingt ans,
quatre mois et cinq jours de prison. » N'avez-vous
pas envie de connaître la suite ? Foncez,
alors. Vous ne le regretterez pas."
Il dit mieux que je ne saurais le faire ...
Un style si foisonnant et habile, c'est un artiste ou un acrobate qui a écrit cela et parfois ses pirouettes nous font bien rire (même si tout le tragique de notre univers est présent)
Voilà je vous conseille sa lecture et je pense que vous ne la regretterez pas une seconde.



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Je suis sorti de ce livre par fainéantise. Trop d'évènements, trop de personnages réels, le foisonnement historique donne le tournis et le souci du détail de l'auteur m'épate. Je reviendrai vers le port d'Aden, aimant d'aventures exotiques, passage obligé d'écrivains errants à la recherche, non de l'inspiration, mais de frissons orientaux à peu de frais. Les Anglais, comme souvent, ont saisi l'opportunité de ce fort facile à prendre, escale évidente sur la route des Indes, s'arrangeant avec l'habitant du cru, l'achetant si besoin est. Tout un pan de l'histoire contemporaine y passe et la galerie de personnages, de Rimbaud à Lawrence d'Arabie, laisse pantois d'admiration le lecteur que je suis. A aucun moment, il n'est question d'intrigue romanesque, tout est vrai, la réalité est ici plus captivante qu'une histoire inventée.
Je conseille très fortement cette lecture à ceux que L Histoire passionne, celle de chair et de sang, de déserts brûlants et de destins incroyables.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il fallait certainement du désespoir ou de l'âpreté pour demeurer plus de deux semaines dans la colonie isolée du sud de l'Arabie quand on n'y était tenu par le service de la reine Victoria et de la Compagnie des Indes. Sous les arcades de l'hôtel de l'univers d'Aden, transformées par extension en Grand Hôtel de l'univers, s'attarda, à ce qu'on sait, un citoyen mélancolique de Charleville, vêtu de clair. Il n'était pas heureux alors si tant est qu'il le fût jamais. (...) Etant muni d'une recommandation acquise dans un port de la mer Rouge, Rimbaud fut embauché chez un négociant lecteur de Jules Verne, fils de soyeux lyonnais. Son contrat définitif porte la date du 10 novembre 1880. Aden, noir. "Les mouches éclatantes qui bombinent autour des puanteurs cruelles." Il était jeune encore, Arthur Rimbaud quand, perdu pour la poésie il vint exercer là une activité de contremaître dans cette entreprise de tri du moka, déployant son autorité sur un atelier de femmes colorées que les Blancs appelaient " le Harem". La poésie n'a qu'un temps, c'est vrai, le reste est pour l'argent.
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