AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782268106755
144 pages
Les Editions du Rocher (02/02/2022)
3.77/5   22 notes
Résumé :
Pierre, un moine chartreux vient de mourir. Le supérieur de Pierre a remis une lettre de Pierre ainsi qu’un cahier, une sorte de journal qu’il a tenu au cours des neuf derniers mois de sa vie, alors qu’il se savait condamné par une tumeur au cerveau inopérable, à son frère.

La lecture de ce journal permet de suivre le cheminement du religieux à l'approche de la mort et de saisir toute son histoire personnelle.
Que lire après Mort d'un chartreuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 22 notes
5
7 avis
4
1 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

« Je cède à une faiblesse en écrivant ce journal. Mais c'est faible et démuni que je me présenterai bientôt devant le Mystérieux. Mais je n'oublie pas que le Maître, lui, n'a rien écrit. Celui qui n'écrit pas est le moyeu des Ecritures. »

Pierre, un Chartreux de cinquante-six ans condamné à brève échéance, note dans un journal ses réflexions au jour le jour. A vingt-six ans il décida de rejoindre cet ordre et de vivre dans le silence, la prière et la méditation. L'avancée de sa maladie se lit en filigrane, mais plus que tout il nous fait part de sa foi et de son apaisement à l'approche de la mort.

Ce texte très court est émaillé de références théologiques qui n'entravent en rien la compréhension de ses pensées. Témoignage très personnel d'un homme qui vit ses derniers jours, il m'a touchée par sa sincérité et sa sérénité.


Commenter  J’apprécie          375
Un ami, ancien moine (pour de vrai), m'a prêté ce livre me demandant mon avis. Lecture particulière mais pas inintéressante. D'abord sur la forme, c'est bluffant : le journal est si bien fait qu'en milieu de parcours j'ai dû re-vérifier qu'il s'agissait d'un roman, d'une fiction. Sur le fond, de la religion bien-sûr (notre auteur est-il croyant ? Pratiquant ? Ou alors c'est un beau travail de précision), de belles phrases emplies d'évidence quand ce n'est pas de la sagesse, indépendamment du thème principal : un moine qui écrit son journal sur les derniers mois de sa vie, un cancer le grignotant peu à peu. J'en ressors avec ces trois idées, pas nouvelles mais qu'on met de côté dans l'urgence de nos sociétés. 1/ la Beauté du monde, beaucoup passent à côté ; on nous apprend à ne plus regarder cette belle Terre au profit du superficiel et de l'artificiel. Il le rappelle : où existe-t-il dans tout l'Univers si beau chef d'oeuvre de vies (qu'on bafoue pourtant) ? 2/ Ensuite, tout le mal que l'on fait à notre "Je", qu'on maltraite, mal nourri et qu'on abandonne à la solitude moderne. 3/ Enfin, évidemment, il rappelle que Dieu n'est pas institutionnel, il est en chacun, il n'est pas là pour gérer le collectif : pourquoi l'attendre là où il 'n'est pas. Chacun sa contribution (on voit où ça mène !), comme des résonances très contemporaines. S'engager dans ce genre de vie pour éviter : crispation et dissolution.
Commenter  J’apprécie          340
Récit émouvant , assez poétique d'un moine chartreux , Pierre qui nous a laissé un témoignage écrit des neufs derniers mois de sa vie , cet homme de 59 ans savait qu'il souffrait d'un cancer du cerveau incurable . Il passera vingt cinq ans de sa vie au monastère .
J'ai beaucoup aimé l'histoire de cet homme qui au fil des pages raconte comment il est devenu moine chartreux , la vie qu'il mène dans cette communauté contemplative où il arrive malgré tout à être en contact par des relations épistolaires avec des êtres meurtris qu'il essaye d'aider .
Cette fin de vie est racontée avec un grande dignité , jusqu'à son dernier souffle , Pierre pensera toujours aux autres avant lui , il trouvera un grand réconfort parmi ses ' frères ' , beaucoup plus âgés que lui , une fin prématurée et toujours difficile à admettre , il faut un courage inouï pour accepter de mourir dans la force de l'âge , sa fin sera adoucie par la présence des autres moines chartreux .
Un beau livre plein d'espoir et d'esprit .
Commenter  J’apprécie          240
"Devenir Chartreux, c'est aller au désert avec Dieu."
Voilà la grande idée.

Ce sacerdoce ultime, cet acte de foi absolu, c'est celui qu'a posé Pierre Dambleteuse, il y a vingt-six ans, en choisissant la voie cartusienne*.
Rejoindre une communauté recluse pour s'approcher au plus près du Divin, ne vivre que de lecture et de méditation, de prière et de contemplation.
Faire silence et écouter, ainsi que le préconisa jadis Bruno le Chartreux, fondateur de l'Ordre ("Qui n'est pas solitaire ne peut être silencieux, qui ne fait pas le silence ne peut entendre celui qui parle.")

Vingt-six ans plus tard hélas, une tumeur maligne condamne Pierre à très brève échéance. Alors tant qu'il le peut, le moine écrit. Il note ses pensées et le fruit de ses méditations, consigne dans un journal ses quelques angoisses à l'approche de la mort mais surtout les grandes joies de son existence, réveillant quelques souvenirs ou célébrant la beauté du monde, des mots et de la poésie. Il fait ainsi "de [s]on souffle qui vacille une forme de prière" et délivre un témoignage très émouvant, mais à mon sens trop bref et trop "décousu" pour que le lecteur lambda puisse véritablement s'en imprégner. Chaque entrée du journal fait en effet l'objet d'un nouveau paragraphe très court, sans lien avec les précédents et rédigé au gré des fulgurances de Pierre : j'ai dû me contenter d'attraper au vol l'une ou l'autre de ces réflexions éparses - souvent très inspirantes ! - sans pour autant réussir à apprécier pleinement l'unité de l'ensemble.

Bien que le texte soit très beau et que la foi qui l'éclaire soit particulièrement vive, il m'est aussi apparu très (trop ?) profond, un peu confus, presque inaccessible au commun des mortels (dans un genre un peu similaire, l'excellent "Mourir au monde" de Claire Conruyt m'avait semblé plus abordable).
Les références bibliques et religieuses sont évidemment nombreuses et pointues, et j'ai plus d'une fois eu l'impression que cet ouvrage s'adressait en priorité à des théologiens de haute volée.

Il n'en demeure pas moins que le testament de cet homme qui voit venir son agonie et l'accepte en confiance, avec "gratitude et tendresse pour ce corps qui chavire", reste particulièrement poignant.
À l'heure où la maladie, la décrépitude et même la mort semblent niées, invisibilisées, on ne peut que s'émouvoir quand Pierre nous dit à l'occasion d'une nouvelle crise de douleur :
"Peut-on donner du sens à la souffrance physique ? Je le crois. Il faut laisser venir en soi le manque, la peine, le doute, l'effroi, le deuil, la solitude, pour qu'advienne - dans le grand creux du consentement et de l'abandon - la possibilité d'une inversion de signe.
Celle-ci n'est pas certaine. Mais elle peut advenir. Et c'est alors la joie d'aube et de rosée."

Puissions-nous tous, quand viendra l'heure, nous efforcer de ce suivre ce bel exemple de spiritualité accomplie et de sérénité heureuse...

---------
*cartusien : qui relève de l'Ordre des chartreux.
Commenter  J’apprécie          166
"Mort d'un chartreux" est de ces livres qui, lorsque vous les ouvrez, dès les premières lignes, les premières pages, résonnent en vous.
Parce que le style vous parle, que vous vous glissez entre les mots comme dans un écrin naturel, protecteur.
Bien sûr, ce sentiment ne se partage pas, ne s'explique peut-être même pas, tant il est lié à l'histoire personnelle de chacun de nous.
Dans ce roman, Gérard Vincent se met à la place d'un moine chartreux, condamné à brève échéance par une tumeur inopérable. Il va alors, durant ses derniers mois de vie, et avec l'accord de son supérieur, tenir un journal. Mélange de relecture d'une vie passée, de réflexions philosophiques ou théologiques, moments de doutes, d'interrogations, de souffrance jusque dans la chair, instants d'extase, d'émerveillement, d'action de grâce aussi. Tant et si bien qu'on se demande si ce livre est bien un roman. Sur la forme comme sur le fond, puisque ce journal intime sonne profondément juste, sonne vrai.
L'ouvrage pourra déplaire, dérouter. Il m'a profondément touché. Parce qu'il peut rejoindre parfois nombre de mes interrogations. Parce que j'y associe les images de la Grande Chartreuse, lieu ô combien paisible, isolé, à l'écart du tumulte des hommes et pourtant au coeur de ce monde. Parce que des amis proches y ont des attaches. Parce que le parcours et la fin de vie du "héros" font aussi écho en moi.
Me voilà donc comme apaisé à la sortie de ces quelques 150 pages, serein, empli d'un regard confiant. Conclusion un peu "grandiloquente" mais reflet d'une belle rencontre littéraire.
Commenter  J’apprécie          200


critiques presse (2)
LaCroix
17 février 2022
Ce roman de Gérard Vincent trace les derniers mois d’un moine de 56 ans qui, se sachant mourant, consigne ses émotions, pensées et souvenirs.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
20 janvier 2022
L’auteur d’essais et de récits se penche sur la vie d’un moine atteint d’une tumeur et prête sans doute une part de sa propre expérience intérieure à son personnage.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
L'Occident est le tiers-monde de la spiritualité disait Sullivan. Et celle-ci ne reviendra pas par des modes ou des greffes (le bouddhisme qui semble si bien s'adapter à l'air matérialiste) mais par l'éveil une à une des consciences qui s'embrasent et se reconnaissent. Il est passé le triste temps des gourous? Si vous éprouvez le besoin dévorant d'un gourou, d'un guide, d'un Maître, dites-vous que c'est la foi qui vous manque et demandez la foi. Demandez-la sans cesse. Je vous dis cela car le Menteur, le Séparateur dispose en réserve de beaucoup de gourous, il a délégué ses pouvoirs - qui sont extraordinaires - à bien des "maîtres", mais ce ne sont pas des fils de l'Esprit Saint mais bien ses fils à lui, le dissociateur, le fauteur de troubles, le menteur.
Il y a de par le monde des êtres de pureté, des saints, des justes mais - sachez-le - eux ne séduisent pas. Non, ils sont ce qu'ils sont, ils respirent déjà l'air nouveau, dans le secret et l'incognito, ils font de leur corps le temple de l'Esprit Saint et ils avancent vers le Royaume.
Commenter  J’apprécie          31
La plénitude d'un paysage de montagne vient peut-être de la magnifique évidence de l'harmonie des trois règnes : le minéral, altier et incontournable, le végétal qui entoure et adoucit les formidables masses rocheuses et enfin le règne animal qui introduit le mouvement et le chant.
Beauté et plénitude.
Commenter  J’apprécie          80
Le silence du dedans. Au bout de quelques années ici, il vient. Sans crier gare. Et il se met à rayonner comme un pauvre coquelicot, petite robe rouge du fond du jardin. Pure présence fragile, radieuse et inexpugnable.
Commenter  J’apprécie          110
Nous montions en voiture vers le couvent et, quand celui-ci apparut avec son immense toit d'ardoises et ses pierres claires qui réfractaient la douce lumière des hauteurs, alors je sus, je compris, je touchai, j'étreignis presque physiquement ce qu'était la liberté.
Commenter  J’apprécie          50
Mourir, oui ! L'impensable ! Même pour nous. On se vide l'esprit de tout ce que l'on est, l'avenir est soudain aboli ce qui permet de s'approcher en tremblant de ce qu'on a finalement trop négligé toute sa vie : le Présent.
Commenter  J’apprécie          51

autres livres classés : fin de vieVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..