Ce livre est à mi-chemin entre un témoignage et un manifeste pour la tolérance.
Camilla vit seule avec ses trois enfants: Anna, sa grande fille garçon manqué, Federico, qui se comporte comme une fille et Giorgio qui dit souvent "Heureusement que je suis là."
Elle raconte son quotidien depuis la toute petite enfance de son fils, son envie de s'habiller en fille avec des robes, des jupes, des T shirts à paillettes et à strass et ses jeux de fille. Pensant au départ qu'il ne s'agit que d'une "passade", elle le laisse faire, puis, les mois puis les années passant, elle se rend compte que son fils n'accepte pas son genre biologique. Il se sent garçon, mais se veut fille, s'identifie aux héroïnes et préfère les jeux "de fille" (si tant est que cela existe).
Dans une Italie encore très empreinte de conventions sociales difficiles à assumer dans cette situation inhabituelle, l'auteure cherche autour d'elle des familles vivant la même situation, se posant sans cesse la même question "Ai-je raison de laisser mon fils être ce qu'il est?". En mère attentive et bienveillante, elle va l'aider à faire son chemin, à s'accepter tel qu'il est, allant de psy en associations. Petit à petit, elle apprend beaucoup de choses sur la disphorie de genre. Elle fait part aux lecteurs de toutes ses découvertes, sans donner de leçons, sans jamais se montrer en exemple, sans régler ses comptes ni se poser en victime.
J'ai appris beaucoup de choses sur ce phénomène et j'ai vraiment apprécié la jolie écriture de l'auteure, ses remises en questions, son humanité, son ouverture d'esprit aussi. Même moi qui ne suis pas directement concernée par la disphorie de genre, j'ai aimé suivre l'évolution de cette famille et je suis sûre que cette lecture aura réussi à me rendre plus tolérante, plus attentive, en laissant chacun.e être simplement ce qu'il est, ce qu'il.elle souhaite être. Merci
Camilla Vivian.
Merci à Babelio et aux éditions la Contre allée pour cet envoi dans le cadre de Masse Critique.