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EAN : 9782358722544
180 pages
La Fabrique éditions (21/04/2023)
3.59/5   17 notes
Résumé :
Cet essai entend jeter un regard contemporain sur un phénomène de plus en plus profus et sauvage : les prix littéraires. A priori, l'idée même de ces prix offusque la raison. Elle rappelle les mauvais souvenirs normatifs de sélection à l'école ; elle établit une compétition de tous contre tous ; elle financiarise et hiérarchise ce qui devrait être la liberté criarde de créer en sautant hors du rang.
Pourtant, l'invention des frères Goncourt d'un prix non-acad... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une tonique incision critique, actuelle et historique, dans la mécanique infernale des prix littéraires.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/05/15/note-de-lecture-station-goncourt-arnaud-viviant/

Deux ans après son superbe « Cantique de la critique », Arnaud Viviant nous offre en avril 2023, toujours à La Fabrique, une nouvelle exploration de certains versants parfois bien mal ombragés du monde littéraire : ceux que recouvrent, au sens large, les prix littéraires. Ne négligeant ni documentation historique ni exploitation minutieuse des jugements et confidences, de la part des actrices et acteurs de ce barnum si central de l'édition (avec ses bienfaits plus nombreux qu'on ne le suppose souvent, et avec ses travers qui ne se limitent pas, l'auteur nous le montre, à ceux déjà maintes fois dénoncés), dénichées au tamis des journaux d'époque, il croise, en finesse, cette approche savante avec sa propre expérience toute contemporaine de membre de plusieurs jurys de prix – comme il rapportait précédemment, avec humilité et intelligence, sa vision multicellulaire de la critique littéraire à son propre travail, sous ses différents aspects.

Le résultat de cette quête, les 150 pages de ce « Station Goncourt », est passionnant. Évitant l'obstacle du sensationnalisme, mais ne cherchant à préserver nul intérêt et nulle vache sacrée de la confrontation à leurs propres manquements, hésitations, palinodies ou contradictions, il nous livre ainsi en creux – et d'une toute autre manière que « L'édition sans éditeurs » d'André Schiffrin ou « le luxe de l'indépendance » de Julien Lefort-Favreau – une vision authentique, ancrée et subtilement cohérente de ce que porte aujourd'hui la sphère éditoriale marchande, pour le pire comme pour le meilleur – en y semant ses quelques précieuses graines d'une forme – mais oui ! – d'éthique de la distinction -, vision qui constitue une lecture particulièrement salutaire en ces temps où la multiplication des pains ouvrages reproduisant à satiété du même et l'engourdissement du jugement face à certaines exigences économiques se font un peut trop souvent sentir à notre goût. Et l'habile recours à Claro – comme il y eut ailleurs des recours aux forêts – apporte qui plus est ici bien davantage qu'un bonus bienvenu.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Les prix littéraires sont polarisants. Certains y voient un moyen de financer le métier et d'améliorer la qualité de vie des écrivain.e.s, d'autres y critiquent plutôt un copinage institutionnalisé aux intérêts multiples. Qui dit «prix» dit «mépris» : le prix Fémina a vu le jour en réaction au machisme du Goncourt, lequel a pris racine contre le monarchisme comateux de l'Académie Française. Et on apprend que le Médicis émerge avec le mandat de «corriger le mauvais choix des autres»! Aujourd'hui, on compte des centaines et des centaines de prix littéraires en France et seuls quelques-uns sont significatifs pour le public. Arnaud Viviant, après avoir écrit son «Cantique de la critique», revient à La Fabrique avec un réjouissant petit essai sur la génétique des prix qui fabriquent (ou non..!) de la «valeur littéraire» depuis maintenant 120 ans.
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critiques presse (1)
LeDevoir
12 juillet 2023
Dans Station Goncourt. 120 ans de prix littéraires, l’écrivain, journaliste, critique et psychanalyste français Arnaud Viviant (Cantique de la critique) commente et dissèque, parfois sur un ton très personnel, cette institution devenue aujourd’hui centrale dans le paysage éditorial de l’Hexagone, au point de structurer « notre connaissance de la littérature au XXe siècle ».
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si les livres sur les prix littéraires ne sont jamais très longs, c’est aussi parce qu’ils sont gênés aux entournures. Assez jésuites. Cette part de spectacle, de luxe et de plaisir dont s’entourent les remises de prix qui se déroulent le plus souvent dans des restaurants étoilés, de belles brasseries, suivies de fêtes dans des night-clubs où l’on boit et où l’on reste très longtemps aux toilettes – ce que l’on appellera la part des anges des prix littéraires -, les quelques livres sérieux consacrés à ces couronnements doivent-ils la raconter ou bien la glisser sous le tapis pour ne se concentrer que sur leurs effets concrets, gris, sérieux, sur la fabrique littéraire ? Comme un magistrat hésite à prénommer sa fille Clémence, ces ouvrages demeurent souvent réticents à décrire le plaisir social, lequel ne coûte rien en apparence, de remettre un prix à un écrivain qui s’en réjouit fortement. S’idéalisant en modérée, l’époque n’aime pas trop à se vanter de ses néronismes.
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Les livres sur les prix littéraires ne sont jamais très longs. Lorsqu’on choisit ce sujet, il y a la crainte d’embêter son monde avec une problématique aussi futile et douteuse à tout point de vue (moral, financier, politique) que cette foire nationale aux vanités littéraires.
mais qu’est-ce que la vanité ?
Et tant qu’à faire, qu’est-ce que la littérature ?
Les prix littéraires paraissent avoir été inventés pour nous empêcher de répondre raisonnablement à ces deux questions. Pour jeter durablement le trouble, ou le voile comme dirait le Printemps républicain, sur ce que nous savons de toute évidence et qui de source sûre n’a plus à être questionné.
Nous savons très bien ce qu’est la vanité ; nous savons reconnaître un être vaniteux lorsque nous en croisons un. De même que nous savons très bien – à la manière dont nous savons ce qu’est la peinture ou ce qu’est la musique, du fond de ce qui est devenu par sédimentation, par voie d’éducation aussi, une évidence totalement culturelle – ce qu’est la littérature, même et surtout lorsque nous ne parvenons pas à la lire. Quand par sondage on demande aux auditeurs de France Culture quels livres ils ne sont pas arrivés à terminer, ils classent en tête Ulysse de Joyce, loin devant Les Bienveillantes de Jonathan Littell, prix Goncourt 2007, et Proust, prix Goncourt 1919. Ils savent bien qu’il s’agit là de littérature, ils n’en doutent pas une seule seconde. Ils ont intuitivement compris le sens de la question. Ils n’ont pas répondu : les romans de Marc Lévy parce qu’ils sont trop nuls.Et tout auditeurs de France Culture qu’ils soient, ils n’ont pas répondu non plus Finnegans Wake comme s’ils en ignoraient sciemment l’existence. Les auditeurs de France Culture sont assez cultivés pour connaître par les deux bouts – Marc Lévy et James Joyce – ce qu’ils considèrent être, à tort ou à raison, les limites de la littérature.
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