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Brigitte Wagneur (Éditeur scientifique)Jean-Claude Aubailly (Traducteur)
EAN : 9782011679550
128 pages
Hachette Education (30/11/-1)
3.19/5   8 notes
Résumé :

Le Moyen Age, ses seigneurs et ses vilains, ses bourgeois et ses prêtres, ses mendiants et ses brigands... Le Moyen Age où troubadours et trouvères divertissent châtelains et bourgeois avec des histoires truculentes dans lesquelles coupables et victimes rivalisent de ruse, de roublardise... et de bêtise. Découvrez à votre tour ces histoires " du temps jadis ", dont la morale n'est pas toujours sauve.- Le texte intég... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce livre est un recueil de fabliaux du Moyen-âge, principalement du XIIIe siècle, ce qui en fait sa qualité car il s'agit des sources du genre, certains textes étant connus et d'autres plus oubliés.
A travers ces douze fabliaux, on découvre la vie quotidienne de cette époque, le rôle qu'avait l'église, les paysans, les clercs et les changements de la société française. Les prêtres sont omniprésents, comme les bourgeois, et ils sont critiqués pour leur convoitise. La femme a un rôle particulier, c'est par elle que vient la ruse, la perfidie et elle ne sort pas souvent grandie des textes.
Enfin l'humour est très présent et on est surpris de découvrir comment les histoires ont été reprises plus tard, notamment par Molière dans le Médecin malgré lui.
L'ensemble est sympathique, peut-être un peut trop répétitif, au bout de cinq histoires, on connait déjà le schéma mais l'appareil critique, simple pour des adolescents, permet de mieux comprendre les textes et de voir qu'ils ont été adaptés jusqu'au 20e siècle.
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Ce recueil de fabliaux expliquera bien le rapport entre fables et fabliaux. À la manière des fables, on trouve un conteur qui anime ou présente une histoire et en donne une morale. La principale différence avec les fables est que les anecdotes racontées prennent place dans le monde réel, et ici en tout cas, dans le monde des campagnes du Moyen-Âge. Ce monde est à rapprocher de celui décrit par le Roman de Renart : vilains, marchands, curés, clercs, voleurs, comique tournant autour du corps mangeant, travaillant, battu… autour de jeux de mots (« Estula » qu'on pourrait rapprocher du « Personne » de l'Ulysse d'Homère face au cyclope). Les morales tournent autour du trompeur trompé (comme dans « Le tailleur et son apprenti »), l'avare qui accumule bêtement, l'imbécile ou naïf trompé… Certaines morales sont tout à fait discutables comme la condamnation de la ruse féminine dans « Les Perdrix » (ruse féminine qui permet d'assouvir la gourmandise, qu'on retrouve dans « Le paysan devenu médecin », intrigue ayant inspiré « Le médecin malgré lui » de Molière) ; lien avec le péché primordial de Ève ou de Pandore, misogynie du Moyen-Âge, de la littérature, de la culture ?) ou difficiles à comprendre (« La vieille qui graissa la main »), et permettent donc une discussion, rectification (quelle autre morale attendrait-on, pourrait-on proposer ?)
Certains personnages comme le curé, le moine, le bourgeois ou encore le prévôt sont d'office moqués et victimes, comme s'il était question pour les conteurs de se venger de ces personnages dont on sentirait qu'ils s'enrichissent injustement. La critique a déjà un contenu politique clair concernant le parasitisme réel de la société féodale : la moquerie envers les aveugles, ou envers le commis du pêcheur se déporte sur le prêtre, qui est sommé de rembourser, de payer à la place des pauvres. le bourgeois n'est plus un artisan ou un marchand honnête, il accumule, c'est pourquoi il est battu, volé sans honte, roulé – le vol ou la méchanceté envers lui ne sera pas punie. le prévôt, homme de l'État, du roi ou seigneur, chargé de faire respecter les lois du seigneur, donc de les faire primer sur celles de la communauté villageoise ou citadine, de prélever les impôts, qui doublent ceux de la collectivité et ne servent qu'à enrichir le seigneur. Si le chevalier a de l'honneur, il n'en reste pas moins un parasite qui ne sert qu'à faire la guerre, s'appauvrissant autrement, prêt à vendre sa fille pour retrouver de l'aisance. le seigneur positif du « pauvre mercier », rendant justice comme un chef de village, est annoncé comme punissant sévèrement les voleurs, et pourtant, il ne punit pas le mercier qui a volé le vêtement du moine, mais bien le moine qui est au service d'un seigneur-dieu injuste, qui prélève et s'enrichit sans rien faire de ses mains.
Un autre intérêt de ces fabliaux est de renouer avec l'oralité, avec ce qui fait la base de la littérature, du récit en public. le jongleur-ménestrel laisse voir les ficelles de l'art du storytelling (ou l'art de conter) : annoncer le début du récit (fonction régie), établir et maintenir le contact avec le public (fonction phatique), commenter la véracité et la portée morale de ce qui est raconté (fonction évaluative)… Bien-sûr, tout cela est artifice (le jongleur annonçant souvent un but de divertissement alors qu'il est question de morale), exercice de style de la tradition, mais cela permet tout de même de se représenter cette situation de la narration poétique médiévale. Il manquerait encore la magie de la poésie-prosodie de l'ancien français versifié, et l'accompagnement musical.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Par cet exemple, je veux vous montrer que celui qui donne tout ce qu'il possède à son fils, est loin d'être sage mais commet plutôt une folie. Nul ne peut plus agir à son gré si son avoir est confondu avec celui d'un autre car alors il devient dépendant de lui. Utilisez vous-même ce que vous possédez, à votre gré et sans en référer à personne.
La Couverture partagée
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p. 57 :
J’ai raconté cette anecdote pour montrer l’attitude de ceux qui sont puissants et fortunés et qui sont souvent fourbes et déloyaux ; ils vendent leur parole et leur conscience et se moquent de la justice. Chacun ne songe qu’à amasser : le pauvre n’a gain de cause que s’il paie.
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p. 74 :
On tient pour sage un ménestrel qui met tout son art à imaginer les beaux récits et les belles histoires que l’on raconte devant les comtes et les ducs. C’est une bonne chose que d’écouter des fabliaux car ils font oublier maints chagrins, maintes douleurs et maints ennuis. C’est Courtebarbe qui fit ce fabliau et je crois qu’il s’en souvient encore.
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Pauvreté était leur seule amie car bien souvent elle leur tenait compagnie et c'est là une amie qui fait souffrir plus qu'à leur tour ceux avec lesquels elle se trouve.
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Mon mari a-t-il jamais été battu? Certainement pas; il ne sait pas ce que sont les coups; s'il le savait, pour rien au monde il ne m'en aurait donné autant!
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