Imaginez vous face au grand large finistérien. La chaussée de Sein s'étend devant vos yeux ! Nous sommes dans un petit bourg côtier, y vit celui que nous appellerons Milan. Avec ses yeux gris clair, presque blancs, et son nez en forme de sabre turc, il ressemblait à un milan aveugle. Aussi tant qu'aucun autre nom ne semble mieux lui convenir, nous l'appellerons Milan.
Isolé, seul, sans emploi, il erre comme une âme en peine sur le môle au bout duquel se dresse le phare.
C'est alors que, telle une fée surgie de nulle part, une femme portant sur sa tête « une couronne de reine byzantine », s'approche de lui ou plutôt rapproche ses lèvres des siennes et s'en va sans un mot comme elle était venue.
Qui est-elle ? Que lui veut-elle ? Pourquoi lui ? Toutes ces questions tourbillonnent dans sa tête. Un autre signe lui parviendra un matin, dans sa boîte aux lettres une très belle enveloppe et juste un nom et une adresse…
Comment lui immobile depuis tout ce temps, planté là par hasard, prendra-t-il la décision de bouger ou non, de répondre à l'appel de celle que le narrateur appelle Lynx ?
Max Jacob ce sublime poète breton, déporté mais mort à Drancy avant de monter dans ces funestes wagons, lui donnera la clef du Départ.
Adieu aussi mon fleuve clair ovale,
Adieu montagne ! Adieu arbres chéris !
C'est vous qui tous êtes ma capitale
Et non Paris.
Un texte d'une émouvante beauté, où l'écriture magique ne peut laisser indifférent.
Mêlant harmonieusement le plausible et l'imaginaire, la réalité et le rêve (ou cauchemar ! ), l‘amour et l‘Amour,
Anne Weber accessoirement traductrice de
Pierre Michon et
Marguerite Duras en allemand, écrivant 2 versions de chacun de ses livres - l'une en allemand, l'autre en français - m'a conquise par le force de ses mots, par la tournure de ses phrases et leur musicalité.
Une lecture qui s'achève par une descente aux enfers revisitée ma foi fort brillamment mais je ne vous en dis pas plus car ce serait déflorer cette histoire à multiples rebondissements .