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Claire du Parc (Traducteur)Aude de Mézerac (Traducteur)
EAN : 9782707143464
210 pages
La Découverte (10/06/2004)
3.85/5   24 notes
Résumé :
Témoin attentif d'un monde de luxe et de futilité, Edith Wharton recrée dans ces huit nouvelles l'atmosphère savoureuse de ses grands romans.
Emaillant ses histoires de souvenirs personnels, elle dépeint avec lucidité les ridicules et les excès de l'Amérique de la Belle Epoque, celle où les cabs côtoyaient encore les voitures à moteur. Elle nous conduit sur la 5e Avenue, dans les jardins de Newport et jusqu'en Europe, pour nous faire partager les interrogatio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Edith Wharton est une auteure que j'aime beaucoup et j'ai pris grand plaisir a lire ce recueil de nouvelles. L'écriture est comme toujours très fluide et très belle.

Mes deux nouvelles favorites sont "Giboulées de mars", ou une jeune fille écrit son premier roman en cachette et l'envoie a une maison d'édition. L'attente est longue pour elle quand enfin, elle reçoit une lettre lui disant que son manuscrit est accepté. Mais malheureusement tout ne se passe pas comme prévue. C'est une histoire un peu triste et mélancolique mais la chute de cette nouvelle est vraiment réussite.
Et puis "La mission de Jane", nous présente un couple sans enfant, la femme s'ennuie et il décide d'adopter une petite fille. Elle se révèle en grandissant d'une grande intelligence et très rusée.

La nouvelle "Les entremetteurs", qui donne son nom au recueil, est très réussite mais peut-être un peu longue. En tout cas, j'ai beaucoup apprécié l'humour très fin de l'auteure face a ces deux personnages, qui essaie de caser leur entourage.

C'est donc un très bon recueil, toutes les nouvelles sont excellentes et si vous ne connaissez pas encore Edith Wharton, pour ne pas commencer avec cette ouvrage, car rien que pour le style, il vaut le détour.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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D'Edith Wharton, je connaissais quelques romans mais je n'avais pas encore eu l'occasion de découvrir sa plume à travers des nouvelles.
Avec ce recueil en contenant huit, c'est chose faite.
Une chose est indéniable : Edith Wharton maîtrise à merveille l'art de la nouvelle et réussit dans de courts récits à ne pas se départir de sa plume habituelle, à en garder toute l'ironie mordante et son côté incisif.
Ici, il est question de jeunes filles ingénues, sur le point ou non de se marier, de réaliser ou non leur rêve en publiant un roman d'amour à la mode, genre décrié par l'entourage : "Il n'est pas bon que la jeunesse se repaisse de cette camelote sentimentale, c'est comme le gaz d'égout; ça n'a pas d'odeur mais ça contamine l'organisme sans qu'on s'en rende compte."; mais aussi de femmes d'âge mûr engluées dans leur vie quotidienne et cherchant à empêcher les plus jeunes de commettre les mêmes erreurs qu'elle, de couples séparés par la routine quotidienne, de mères profondément attachées à leur progéniture : "Tout ce que j'avais à faire était de le regarder de profil pour ne voir de lui que ce qui m'appartenait vraiment.".
Il est bien aussi souvent question d'aveuglement, de personnages incapables de voir ce qui leur crève les yeux, à l'image des deux entremetteurs de la première nouvelle qui donne son nom au recueil. Tout à leurs manigances et bercés par l'illusion qu'ils n'ont pas de destin en commun : "Oh, mais vous et moi n'avons pas été faits pour danser le cotillon ensemble, ou faire quoi que ce soit ensemble, si ce n'est conspirer au lever du soleil pour l'avancement matériel de chacun.", ils en arrivent à passer à côté de quelque chose mais il est difficile d'en saisir véritablement la raison : la pression sociale ou bien la peur de la pauvreté ?
Les femmes sont sans nul doute les grandes héroïnes de ces nouvelles d'Edith Wharton, toujours au coeur des récits elles sont parfois bien malmenées, à l'image de cette infirmière aspirante écrivain qui finit par n'être la coqueluche des soldats blessés que grâce à sa photo en tenue d'infirmière et non de son texte : "Vous étiez fâchée à l'instant parce que je n'admirais pas votre récit; et vous êtes, à présent, plus fâchée encore parce que j'admire votre portrait. etes-vous étonnée que la femme soit, pour nous autres romanciers, un sujet aussi inépuisable ?".
A travers cette phrase prononcée par un homme, j'ai retrouvé toute l'ironie de l'auteur et surtout son regard extrêmement juste sur la société de son époque, réussissant par la même occasion à faire dire par un autre la raison de cette ultra présence féminine dans ces nouvelles : les femmes sont un sujet inépuisable pour tout écrivain, mais elles ne sont jamais mieux transcrites que par une plume féminine.
Mais Edith Wharton s'est aussi beaucoup inspirée de son époque et du regard qu'elle portait sur ses contemporains, n'hésitant pas à critiquer la bourgeoisie et décrivant avec précision les excès de l'Amérique de la Belle Epoque, particulièrement à travers l'utilisation de la ville de New York comme cadre de ses récits.
Au passage, elle égratigne aussi sévèrement le style littéraire en vogue à cette époque et évoque également la Première Guerre Mondiale en Europe.
La note de présentation est intéressante à plus titre car elle permet d'offrir un autre angle de lecture de ces nouvelles, indiquant notamment tous les aspects biographiques qu'Edith Wharton a distillé dans ce recueil ainsi que des allusions à la littérature.

"Les entremetteurs et autres nouvelles" est un recueil fort intéressant de la talentueuse Edith Wharton dans lequel elle excelle dans son art du maniement d'une plume ironique et incisive qui croque avec justesse toute une galerie de personnages aussi divers qu'attachants.
Une vision à vif de l'Amérique des années 20 et un témoignage littéraire qui traverse les générations.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Ce recueil comporte huit nouvelles parues d'abord entre 1900 et 1919 et qui se déroulent dans le cadre de la bonne société américaine du début du 20° siècle.

Dans Les entremetteurs un jeune homme et une jeune femme de bonne famille mais désargentés sont employés comme secrétaires par des nouveaux riches. Leur fonction est en fait plutôt celle de coaches qui doivent apprendre à leurs patrons à bien se comporter dans la société qu'ils fréquentent maintenant. On attend aussi d'eux qu'ils offrent des opportunités de bon mariage. Frederick Tilney et Belle Grantham, les deux jeunes entremetteurs, apparaissent comme tiraillés entre le désir d'assoir une position qui leur permette d'être à l'abri du besoin et leur aspiration à une vie plus désintéressée. le problème c'est que manifestement il n'est pas question de travailler vraiment.

On retrouve ce conflit entre l'argent et les valeurs dans Sables mouvants. Une jeune femme est amoureuse d'un jeune homme qui est le propriétaire et le directeur d'un journal de ragots à scandale, sorte de tabloïd de l'époque. Elle hésite à accepter sa demande en mariage car elle réprouve son métier. C'est finalement la mère du jeune homme qui lui permettra, de façon un peu surprenante, de trancher.

"Bien que n'étant pas du genre fantasque, Mrs Quentin se rendait parfois compte qu'elle possédait un sixième sens la rendant capable de détecter jusqu'au moindre mouvement instinctif de son fils. Elle était trop fine pour s'abandonner à l'idée qu'elle était la seule mère en possession de cette faculté, mais elle s'autorisait à penser que peu d'entre elles étaient capables de l'exercer aussi discrètement. Si elle ne pouvait s'empêcher d'entendre malgré elle les pensées d'Alan, elle avait le courage de garder ses découvertes pour elle-même, et le tact de ne jamais tenir pour certain ce qu'elle devinait sous la surface de leur conversation; elle savait que la plupart des gens préfèreraient qu'on lise leur courrier plutôt que leurs pensées."

De même, dans La descendance de l'homme le professeur Linyard qui a longtemps tiré le diable par la queue découvre le confort d'une vie sans souci d'argent après avoir écrit un livre à succès.

"Le professeur, durant les cinquante ans d'une vie vertueuse, n'avait eu connaissance que de deux types de femmes: les femmes tendres et stupides que l'on épousait, et les femmes sérieuses et intellectuelles que l'on n'épousait pas. Des deux, il préférait de loin les premières, y compris pour les plaisirs de la conversation."

L'autre thème qui revient à plusieurs reprises est celui des aspirants artistes ou artistes convaincus de leur génie. Dans Giboulées de mars une jeune fille attend avec impatience la publication du roman qu'elle a envoyé à une revue littéraire en vue et qui sera, à n'en pas douter, un succès. La fin est touchante.

Dans L'art d'écrire un roman de guerre Miss Ivy Spang, infirmière de guerre, décide de coucher par écrit les récits de combat que lui ont fait les soldats qu'elle soigne. Plus facile à dire qu'à faire.
Dans La guérison Edith Wharton montre comment, en se convaincant de la qualité d'un peintre médiocre, le public le renforce dans son sentiment d'autosatisfaction -et vice-versa.

L'autrice pointe avec humour les contradictions de ses personnages en même temps qu'elle les analyse et en montre les motivations. C'est excellemment écrit et j'ai trouvé très plaisante la lecture de cet ouvrage.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Dans ce recueil, sur les conseils d'henry James, l'auteure dépeint la société américaine de la belle époque. Chaque nouvelle est un tableau, l'écriture est fine, la critique d'une société insouciante un brin ironique. La diversité des sujets évoqués est un témoin des codes et usages, du mariage, mariage arrangé dans Les entremetteurs, compromissions entre rêve de jeune fille, réalité dans Sables mouvants, et illusion dans Guérison. Cette bonne société se devait aussi d'ouvrir des centres d'accueil en France afin de soutenir les combattants, source de philanthropie dans Les Réfugiés. L'art d'écrire un récit de guerre et giboulées de mars traitent de la difficulté et de l'intérêt d'écrire un roman, La descendance de l'homme d'un scientifique qui publie son premier ouvrage. La mission de Jane relate les questionnement de cette bonne société en matière de maternité, adoption et autres théories sur l'éducation.
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Dans ce recueil, huit nouvelles d'Edth Wharton sont compilées : Les entremetteurs – la nouvelle la plus longue et celle qui donne le titre –, Giboulées de mars, Sables mouvants, L'art d'écrire un récit de guerre, La guérison, La mission de Jane, La descendance de l'homme, Les réfugiés.
Les histoires sont d'une grande diversité et toutes sont destinées à nous montrer l'hypocrisie et l'absurdité de la société de la Belle Epoque dans laquelle elle évoluait. Les nouvelles sont courtes et le style est direct et incisif.
A titre personnel, je n'aime pas vraiment le style de la nouvelle car c'est trop court pour que je puisse vraiment m'imprégner de l'ambiance et faire connaissance avec les personnages. Mais je reconnais à Edith Wharton un talent incontestable de conteuse.
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critiques presse (1)
LeFigaro
15 mai 2012
Il est vrai que les thèmes se répètent et que certaines nouvelles se distinguent plus que d'autres. Néanmoins, l'écriture à la fois accessible et intelligente d'Édith Wharton reste un vrai plaisir pour l'esprit.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dans la brume mordorée de l'automne, Londres lui apparut, plus majestueuse et plus prospère que dans ses rêves les plus somptueux.
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Tout ce que j'avais à faire était de le regarder de profil pour ne voir de lui que ce qui m'appartenait vraiment.
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Il n'est pas bon que la jeunesse se repaisse de cette camelote sentimentale, c'est comme le gaz d'égout; ça n'a pas d'odeur mais ça contamine l'organisme sans qu'on s'en rende compte.
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Vous étiez fâchée à l'instant parce que je n'admirais pas votre récit; et vous êtes, à présent, plus fâchée encore parce que j'admire votre portrait. Etes-vous étonnée que la femme soit, pour nous autres romanciers, un sujet aussi inépuisable ?
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Oh, mais vous et moi n'avons pas été faits pour danser le cotillon ensemble, ou faire quoi que ce soit ensemble, si ce n'est conspirer au lever du soleil pour l'avancement matériel de chacun.
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Videos de Edith Wharton (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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