Le père Ananda, tout auréolé d'une récente célébrité gagnée en démasquant le coupable des meurtres qui ont endeuillé son monastère de Bangkok, est chargé par de hautes autorités bouddhistes d'une visite dans celui de Wat Yai à quelques heures de la capitale. Il faut rappeler qu'il fut policier avant de se consacrer à une vie de méditation monastique, un passé qui lui colle encore un peu lorsqu'il s'agit d'enquêter à la place d'une police déficiente, souvent corrompue.
Ananda, accompagné du fidèle Jak devenu novice depuis l'opus précédent, doit faire toute la lumière sur la mort d'une religieuse rapidement classée comme suicide par la police locale, pour qui la jeune femme aurait délibérément sauté dans la fosse aux crocodiles du parc d'attractions situé dans l'enceinte du monastère - les lecteurs souffrant de phobie des sauriens sont prévenus.
Ce deuxième volet des enquêtes du père Ananda est un peu moins fourni en détails sur la société thaïlandaise et sur le quotidien des moines bouddhistes, l'essentiel ayant été décrit dans «
Meurtre et méditation » ; seule la condition des femmes, peu considérées semble-t-il par cette religion, vient compléter nos connaissances. le récit se recentre donc plus sur une intrigue que j'ai trouvée malheureusement moins convaincante que dans le premier roman,
Nick Wilgus réutilisant un peu les mêmes ingrédients, principalement la facilité de certains membres d'un monastère, attirés par la voix de l'argent, à oublier les préceptes dictés par Bouddha.
J'avoue avoir trouvé ce « jardin de l'enfer » nettement en demi-teinte par rapport au précédent opus de l'auteur. L'aspect exotique qui m'avait séduit ne surprend plus, ce manque n'étant pas vraiment compensé au niveau de l'histoire elle-même.