Meurtre et méditation

Le père Ananda est un ancien policier qui a décidé huit ans auparavant de quitter son métier pour se retirer dans le monastère bouddhiste de Wat Mahanat à Bangkok, et se consacrer à la méditation.
C'est l'occasion de découvrir le quotidien de ces moines, leurs habitudes, leurs occupations, les préceptes de la doctrine de Bouddha qui dictent leur conduite, mais également leur place particulière dans la société thaïlandaise et leurs relations avec les laïcs.

Un meurtre vient perturber la sérénité du lieu, avec la découverte du corps d'un adolescent dans une des salles de bains.
Ce garçon, Noi, faisait partie des nombreux jeunes miséreux, la plupart du temps orphelins, souvent à cause du sida, dont s'occupe le monastère.
La disparition d'un moine contribue encore à noircir le tableau.

Le passé rattrape le père Ananda chargé par le Supérieur d'enquêter sur ce drame, alors que la police, particulièrement corrompue et adepte d'une justice à plusieurs vitesses, ne semble pas décidée à mettre beaucoup de moyens en oeuvre et faire grand cas de la malheureuse victime.
Aidé de Jak, jeune garçon handicapé qui lui est très dévoué, Ananda, retrouvant ses réflexes d'une vie antérieure, tient à faire toute la lumière sur la mort de Noi.

Ses investigations débouchent rapidement sur la certitude que tout n'est pas serein dans son établissement et que celui-ci n'est pas épargné par certaines dérives constatées dans d'autres monastères, où des moines se livrent à des activités loin des enseignements du bouddhisme.
Il s'interroge évidemment sur le rôle joué par le moine manquant, coupable ou victime, mais également sur quelques personnages au comportement étrange l'amenant à se demander s'il y a toujours un vrai bonze sous la tunique orange.

J'ai bien aimé le duo formé par Ananda et Jak et trouvé ce roman très agréable à lire, riche en informations sur Bangkok et sur les congrégations bouddhistes.
En revanche, je n'ai pas été convaincu par un mode opératoire utilisé par le meurtrier qui m'a laissé quelque peu dubitatif quant à son efficacité - là, c'est le puriste du polar qui chipote.

Ne vous attendez pas à retrouver ici noirceur, violence et perversion qui caractérisent les bouquins de John Burdett... par exemple.

Nick Wilgus use d'une approche plus soft pour nous parler de la Thaïlande et plus particulièrement de sa capitale.
En situant son intrigue dans l'enceinte d'un temple il nous donne un aperçu du quotidien de ces hommes d'oranges vêtus et, incidemment, nous initie à quelques préceptes bouddhistes.

L'enquête proprement dite ne casse pas des briques mais suffit à guider l'attention du lecteur vers ce que l'auteur veut lui révéler, l'influence capitale de la religion sur la mentalité et le comportements souvent déconcertants des Thaïlandais.

Agréable lecture.

Dur réveil pour le frère Ananda ! Alors que sa vie s'écoule paisiblement depuis huit ans dans le temple bouddhiste de Wat Mahanat entre prières, méditations et tournées d'aumône au coeur de Bangkok, le frère Ananda, ancien policier, se voit confier l'enquête sur la mort du jeune Noï, un drogué notoire, retrouvé sauvagement assassiné dans une des salles d'eau du temple. Qui peut bien avoir mutilé à ce point ce jeune garçon ? Pas évident ! Aidé du petit Jak, Ananda découvre bien vite que certains membres du monastère sont liés à un trafic de drogue de grande envergure et que ses confrères ont tous, comme lui, un passé...

Voici un petit polar très sympathique, facile à lire, dont on tourne les pages avec plaisir et qui, surtout, ne manque pas d'intérêt ! Certes, le scénario manque un tantinet d'originalité, on est loin des thrillers en vogue actuellement donnant la part belle aux retournements de situation et plongeant le lecteur dans les affres de l'incertitude ! Mais l'intrigue tient bien la route et on se laisse facilement prendre au jeu des devinettes.

Ceci étant dit, de mon point de vue, le principal intérêt de ce policier réside dans l'univers dans lequel évoluent les protagonistes. En effet, ce roman constitue un excellent prélude à la découverte de la vie monastique d'un temple bouddhiste thaï dont les journées sont rythmées par les prières, les tournées d'aumône et les méditations quotidiennes, tout cela dans le respect des préceptes bouddhistes.
De plus, en prime de toutes ces informations intéressantes sur le quotidien des moines, Nick Wilgus ne manque pas d'évoquer brièvement l'immense ville qu'est Bangkok ainsi que d'aborder les dysfonctionnements de son système policier et judiciaire gouverné par la corruption et pour lequel la recherche de la vérité sur la mort d'un orphelin sans le sou n'a aucun intérêt ! Certes, le portrait que dresse l'auteur de la ville et de son fonctionnement n'est qu'esquissé mais il n'en demeure pas moins passionnant et, dans tous les cas, m'a bien donné envie de découvrir un peu plus la Thaïlande...

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L'univers de Nick Wilgus est intéressant. C'est un monastère bouddhiste et le personnage central est un moine, auparavant policier qui se retrouve à élucider un meurtre qui s'est déroulé dans le monastère. Au fil des pages, on découvre comment se passe la vie dans ce type d'établissement et aussi le côté sombre de ces hommes au dessus de tout soupçon... théoriquement.