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EAN : 9782246831693
448 pages
Grasset (18/01/2023)
4.43/5   15 notes
Résumé :
Février 33, un livre d’histoire pas comme les autres, revient sur les événements qui se sont déroulés pendant le mois de février 1933 en Allemagne. Hitler a été nommé à la chancellerie le 30 janvier, et les jours qui suivent vont décider du destin de l’Allemagne et de l’Europe tout entière. Nous savons aujourd’hui de quelle manière ces quelques jours ont changé la face du monde, mais Uwe Wittstock a choisi de les évoquer en se plaçant à la hauteur des personnes qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Extrait du résumé :

“Le prisme choisi est celui des écrivains, journalistes et intellectuels et les protagonistes du livre de Wittstock s'appellent donc Thomas, Heinrich, Klaus et Erika Mann, Bertolt Brecht, Erich Maria Remarque, Alfred Döblin. Ou encore Carl Zuckmayer, Else Lasker-Schüler ou Gottfried Benn. Chacun des protagonistes est introduit avec concision, par un rappel de son rôle public et de sa situation personnelle. Et Wittstock nous raconte comment chacun d'entre eux, dès le 1er février, se demande s'il est sur une liste, en tant que juif, communiste, homosexuel ou intellectuel engagé.”

Entre essai et roman historique l'auteur raconte la prise de pouvoir d'Hitler en moins d'un mois et toutes les décisions prises pour éliminer la Culture, l'Art et leurs auteurs. Faire disparaître la liberté de pensée, de vivre et d'être différent est le but ultime !

Les doutes ressentis par certains poètes, auteurs et journalistes sur le fait que tout se déroule aussi aisément que le veut Hitler et son aryanisation forcenée est totalement compréhensible ! Tout s'est déroulé tellement rapidement et violemment que c'était inimaginable pour ceux qui ne s'étaient pas posé de question sur cette personnalité haineuse et émergente !

Mais les dissensions et les atermoiements au sein de la gouvernance de la République de Weimar ont offert un boulevard au nazisme. L'incendie du Reichstag et les autodafés ont sonné le glas de la culture et l'arrêt de mort pour beaucoup de ses personnalités. Les gauchistes ou communistes ne sont pas uniquement les ennemis du nazisme mais aussi de l'Académie des Arts qui désire s'en débarrasser, ce qui ne les protègera pas pour autant !

A hauteur d'hommes et de femmes, Uwe Wittstock raconte les histoires personnelles de ceux qui ont choisi de s'exiler pour survivre et de ceux, pas vraiment armés pour le faire, de rester pour résister ! C'est vraiment très bien écrit et même si pour nous le “dénouement” est connu, son approche est très intéressante et montre l'impuissance et le doute face au ravage de la haine !

#Février33 #NetGalleyFrance

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Journaliste, critique littéraire et éditeur, Uwe Wittstock publie son premier essai sur la façon dont le pouvoir nazi a muselé les arts en quelques jours, En reprenant le fil chronologique de ce mois si particulier, où la grippe espagnole sévit encore, Février 33 détaille comment le milieu littéraire fut contraint soit de se taire, soit d'émigrer. Et pour ceux, qui malgré tout, n'ont fait ni l'un ni l'autre, fin février 33, la prison et la déportation étaient leur destinée.

Février 33 devait être le mois de la campagne électorale, les élections étaient programmées le dimanche 5 mars. Seulement, Hitler est chancelier et Goering, chef de la police intérieure. Comme le démontre Uwe Wittstock, il a suffi de trente jours, seulement, pour casser ce que l'esprit artistique riche et inventif avait créé, à partir notamment du courant expressionnisme.

À partir d'un déroulé chronologique, Uwe Wittstock présente une galerie de romanciers, scénaristes et auteurs de pièces de théâtre qui ont fait la richesse du milieu artistique du Berlin des années 30.

On suit notamment la famille élargie de Thomas Mann, après avoir reçu le Prix Nobel en 1929. Ses publications sur le danger des régimes fascistes l'obligeront à l'exil. Son frère Heinrich était président de la section Poésie de l'Académie des Arts de Prusse. Contraint de démissionner, il est expulsé rapidement d'Allemagne. Ses deux enfants aînés, Klauss et Katia, déjà bien implanté dans le milieu artistique, devront eux aussi s'exiler.

Ce sont de nombreux artistes que Uwe Wittstaock présente en décrivant des instants de leur vie : Leonhard Franck, écrivain, Berthold Brecht, dramaturge, Käthe Kollwitz, sculptrice, Wilhem Herzog, historien de la littérature allemande, Erich Maria Remarque, écrivain, Vicki Baum, même si son film Grand hôtel triomphe à Berlin, elle ne reviendra jamais, Ödön von Horàth, dont les oeuvres furent brûlées, Egon Erwin Kisch, journaliste tchécoslovaque, tant d'autres encore ! le destin de Carl von Ossietzky, journaliste, éditeur, éditeur du magazine La Scène mondiale est symptomatique. Il voulait rester pour témoigner. Dès le 28 février, il est arrêté. En 1936, il obtient le Prix Nobel pour ses écrits de 1933.

Chaque jour, Uwe Wittstock redonne vie à ce milieu.. Il décrit l'évolution de la mainmise du pouvoir nazi, l'effacement des droits fondamentaux et la puissance de la répression. Il raconte les bassesses, les petits renoncements, les humiliations mal digérées, les espoirs trop longtemps contrecarrés qui vont porter certains artistes vers l'adhésion ou le consentement passif au pouvoir nazi.

Cet essai est passionnant. Non seulement, il décrit ce qu'était ce milieu intellectuel mais le rapide changement à l'oeuvre. Ce sont des faits, des situations, des événements qui sont racontés avec une précision documentaire remarquable.

Le plus pesant est ce décompte fait en fin de chapitre pour clore la journée racontée. Au fil des jours, les violences deviennent de plus en plus nombreuses, de plus en plus meurtrières.

L'essai romancé Février 33, l'hiver de la littérature de Uwe Wittstock n'est pas uniquement réservé aux amateurs d'histoire. Il met en relief le milieu littéraire du siècle dernier. Des hommes et des femmes vont nourrir leurs oeuvres de l'exil, de l'enfermement et du silence imposé. Toute la littérature du XXè siècle sera influencée par ce mois terrible où la liberté s'est enfuie de l'Allemagne.

La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2023/02/10/uwe-wittstock/
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Voulez vous apprendre comment, y compris quand on est très minoritaire au sein du gouvernement d'une République, en l'occurrence celle de Weimar, on peut parvenir à ses fins dictatoriales pour peu qu'on ait à sa disposition des centaines de milliers de miliciens prêts à user de la violence pour intimider les opposants éventuels, voire les autres membres du gouvernement, ou même un président de la République pourtant très populaire ?
Souhaitez vous ressentir, jour après jour, la montée de la terreur telle qu'elle a été vécue par l'intelligentsia littéraire, du monde du théâtre et de la presse, du moins celle qui ne partageait pas les idées des nationaux socialistes, ou qui s'en étaient fait haïr par le contenu de leurs oeuvres, découvrir comment ont réagi ceux qui ont compris d'emblée que le vent devenait mauvais, et ceux qui, pensant qu'il ne s'agissait que d'un épisode politique bientôt surmonté par la défaite de ces pantins hurlants, ne prennent conscience qu'après plusieurs semaines, et alors qu'il devient plus difficile de quitter l'Allemagne pour se soustraire au danger, de la vraie tournure que prennent les évènements pour eux ?
Alors précipitez vous sur ce livre passionnant, qui tenaille le lecteur, qui le tient en haleine presque comme un roman policier, précipitez vous car, même si vous croyez tout savoir sur les conditions de la prise du pouvoir par Hitler, vous en apprendrez, j'en suis certain, bien des aspects peu connus, et vous n'écouterez plus sans réagir ces personnes qui pérorent sur le fait que les nazis auraient assumé un pouvoir totalitaire en gagnant des élections, ce qui est une ineptie historique, et contribue à détourner l'attention des vraies menaces, qui trouvent toujours leur origine dans l'intimidation par la violence, et non par la dissimulation des extrémistes sur leurs intentions.
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Ce livre est un excellent documentaire sur la prise du pouvoir par Hitler et ses sbires, il est très fouillé. L'auteur a choisi d'explorer cette période par le prisme des auteurs célèbres. Il commence par le dernier week end de janvier où s'est tenu un bal important qui est en quelque sorte la dernière fête de la République de Weimar et se termine sans doute au dimanche des élections le 5 mars. Je ne suis pas allée si loin, j'ai abandonné à 80% du texte.

Ce livre est excellent mais je ne corresponds pas au public visé. Il faut bien connaître la littérature et le monde culturel de cette période ce qui n'est pas mon cas, en dehors de Thomas Mann et Brecht, tous les autres n'étaient que des noms pour moi. le fait que je n'ai pas aimé ce livre n'enlève rien à son mérite, c'est juste un ressenti personnel.

L'auteur raconte la période de manière très détaillée, beaucoup trop à mon goût. Je me suis sentie emportée par un torrent de faits et d'informations, j'aurais préféré moins de faits et plus d'analyses car finalement ce flot m'a coulé dessus comme de l'eau sur les plumes d'un canard. J'y ai passé une semaine à m'ennuyer ferme dans cette lecture. Je déteste abandonner un livre en cours de route, je ne le fais qu'exceptionnellement, et ce d'autant plus qu'il s'agissait d'un SP. Je pense qu'il faut une bonne connaissance de ce milieu pour apprécier pleinement ce livre.

Je ne dénigre surtout pas le travail admirable de l'auteur. Hitler a pris le pouvoir a une vitesse stupéfiante. En un mois on est passé d'une démocratie à l'agonie à la dictature, le premier souci du tyran est d'éliminer toute résistance politique et surtout culturelle, les deux étant liées pour lui. La violence devient de plus en plus grave. Certains écrivains voient le danger venir et s'enfuient, mais d'autres sont persuadés que l'orage ne saurait durer, ils se feront arrêter ou tuer avant la fin du mois de février.

Je regrette vraiment d'être passée complètement à côté de ce livre dont j'attendais beaucoup.

#Février33 #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar.com/
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Que faire quand Hitler et la machine nazie rebattent les cartes de la vie culturelle ? Comment vivre dans un pays où "rien n'échappe à l'idéologie" ? (p.122) Peut-on vraiment résister ? Comment ? Cette impressionnante reconstitution dresse le calendrier fidèle des événements survenus à Berlin en février 1933. Elle retrace les comportements des uns et des autres, partagés entre la tentation du renoncement ( Max von Shilling, Gottfried Benn ), la lutte de l'intérieur ( Klaus et Erika Mann ), l'indécision ( Oskar Maria Graf, "Je m'en vais, je reste", p.197 ), l'exil - à condition de "rester ensemble" comme le souhaitait Brecht ( "La pire chose qui nous menace dans l'émigration, c'est d'être séparés", p.151 ) voire, même, la tentation du suicide. Narrant les faits de façon quasi-cinématographique, le critique littéraire Uwe Wittstock nous offre un panorama aussi saisissant qu'empathique. Partant d'un point d'orgue, le bal de la Presse du 28 janvier 1933, il explique comment l'élite littéraire allemande fut peu à peu contrainte de prendre la direction du petit village de Sanary-sur-Mer. Quatre vingt dix ans après les faits, le lecteur est interpellé par cette terrible tentative de destruction de la pensée. A l'heure d'un possible retour de la "bête immonde", cette chronique saisissante révèle des personnages forts, emportés dans le naufrage de la démocratie. Uwe Wittstock met en scène un livre ultra-poignant et vraiment difficile à quitter.
Lien : https://livrescritique.blog4..
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critiques presse (1)
LeMonde
20 mars 2023
Février 33 ne se veut pas un énième ­récit de cette prise de pouvoir. En un éblouissant récit choral, l’éditeur et journaliste littéraire Uwe Wittstock mêle, jour par jour, du 28 janvier au 15 mars, les vies d’écrivains, d’artistes ou de critiques, mais aussi de militants ou d’anonymes, qui furent broyés par la mécanique nazie sans, pour la plupart d’entre eux, avoir pris la mesure des événements.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Pour détruire la démocratie, il n’aura pas fallu plus de temps à ses ennemis que l’équivalent de bons congés annuels. Ceux qui avaient quitté un État de droit fin janvier revinrent quatre semaines plus tard dans une dictature.

page 301
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Manifestement, le policier n'est pas un nazi, il semble avoir de bonnes intentions à son égard. Il l'avertit : dès le lendemain, les autorités doivent lui retirer son passeport et une fois que ce sera fait, il ne pourra pas quitter l'Allemagne. Manifestement, les nouveaux maîtres du ministère de l'Intérieur ne veulent en aucun cas le laisser filer, ils veulent être sûrs qu'ils pourront l'arrêter à tout moment lorsqu'ils le jugeront nécessaire.
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Pour certaines des personnes présentes, cette réception chez Bernhard sera jusqu'à nouvel ordre leur dernière fête à Berlin. Ils ont fait leurs bagages et ont pris leur billet de train. Ils supposent qu'ils ne devront passer qu'une brève période à l'étranger : il ne devrait quand même pas s'écouler beaucoup de temps avant qu'Hitler ait fait le sien. Mais la situation actuelle offre trop peu de visibilité : mieux vaut aller voir ailleurs.
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Trente jours seulement après avoir prêté serment comme chancelier du Reich, Hitler a donc créé le socle légal de son pouvoir illimité. Il n'aura plus besoin que de la loi des pleins pouvoirs, promulguer quelques petites semaines plus tard, pour rendre le parlement définitivement superflu.
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Le populisme qu'est Hitler brosse à l'intention de son auditoire le tableau fantasmatique d'une " communauté du peuple " organique dans laquelle toutes les nuances et toutes les individualités se dissolvent au sein de collectifs monolithiques comme "le" paysan allemand et "le" travailleur allemand, ou en concepts indéfinissables, comme " la" culture allemande et "les" grands hommes de l'histoire allemande.
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Video de Uwe Wittstock (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Uwe Wittstock
Diffusée en direct le 8 mars 2022 Es ging rasend schnell. Der Februar 1933 war der Monat, in dem sich auch für die Schriftsteller in Deutschland alles entschied. Uwe Wittstock erzählt die Chronik eines angekündigten und doch nicht für möglich gehaltenen Todes. Von Tag zu Tag verfolgt er, wie das glanzvolle literarische Leben der Weimarer Zeit in wenigen Wochen einem langen Winter wich und sich das Netz für Thomas Mann und Bertolt Brecht, für Else Lasker-Schüler, Alfred Döblin und viele andere immer fester zuzog.
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