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3,83

sur 2311 notes
Le démarrage de cette lecture n'a pas été simple. J'étais paumée, je ne comprenais pas qui était qui, j'avais le sentiment qu'il me manquait des pages 😅

Et puis peu à peu, l'histoire s'installe et Clarissa Dalloway, l'héroïne, se révèle.

L'autrice a une façon unique de nous montrer l'envers du décor.
Cette femme de la haute société londonienne qui nous paraît, depuis notre regard extérieur, superficielle, nous offre une longue réflexion intime, une sorte d'introspection qui dénote d'une richesse intérieure à laquelle on ne s'attend pas.

Virginia Woolf nous démontre que l'apparence austère d'une femme condamnée à n'être qu'un "faire-valoir", une organisatrice de dîners mondains, une femme d'intérieur accomplie, n'est qu'une façade. Elle rend sa dignité à cette femme.

Ce roman dénonce aussi les horreurs de la guerre, comment les hommes en sont revenus détruits.

C'est un roman qui m'a sortie de ma zone de confort et a éveillé un intérêt croissant. Une plume magnifique, un récit très intéressant.
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Un livre exigeant.
L'écriture est particulière. Construit comme un long monologue de la pensée de Mrs. Dalloway, ainsi que d'une myriade d'autres personnages.
Sans chapitre. On change se personnage d'un paragraphe à l'autre, comme si on changeait de chaîne. C'est très déstabilisant au début, franchement pas facile à suivre, mais passé un certain point on se laisse porter et on découvre un roman magnifique !

Nous sommes en complète immersion dans le Londres de l'après guerre en 1922, à Westminster, dans l'environnement des grandes familles victoriennes. le témoignage est direct puisque Virginia Woolf vient elle même de ce milieu et écrit réellement le roman entre 1922 et 1924, ce qui lui donne un véritable intérêt historique.

L'histoire se déroule sur une journée. Elle commence de façon anodine et légère "Mrs Dalloway dit qu'elle se chargerait d'acheter les fleurs", pour gagner progressivement en intensité et en gravité.
On commence par l'écorce des personnages, par leurs apparences et leurs visages de façades, et l'on va creuser de plus en plus dans leurs histoires et leurs sentiments.
Le parallèle avec le personnage de Septimus va amener une réflexion sur la raison et la folie et sur le rapport à la mort qui va résonner avec le personnage de Clarissa Dalloway.

On imagine bien que ce duo est issu du propre vécu et des réflexions de son auteur, marquée elle aussi par plusieurs deuils, des internements, et plusieurs tentatives de suicide (elle aurait été diagnostiquée bipolaire).

Un grand classique que je suis ravie d'avoir découvert !
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Que c'est beau ! Chaque mot est à sa juste place et les phrases créent une mélodie évidente. Mrs Dalloway est un tableau, auquel un étrange génie aurait accordé le souhait de devenir roman, un roman d'une rare poésie. Que c'est triste aussi ! Il y a dans cette prose une langueur bourgeoise, qui m'a laissé englué dans une sorte de brouillard dense où l'on se croise sans se rencontrer, où rien n'a plus vraiment de sens. Ce n'est pas une lecture facile. La plume est exigeante, et il ne se passe rien, ou pas grand chose. Pourtant j'ai apprécié cette journée passée dans l'esprit de Clarissa, et des personnages qui gravitent autour d'elle. Une lecture qui mérite que l'on s'accroche pour accéder à ses qualités, si inaccessibles soient elles.
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Dans la préface à l'édition française de 1929 (l'ouvrage est écrit en 1925), André Maurois explique comment Virginia Woolf s'efforce dans cet ouvrage de reproduire « l'impression de la vie ». « La vie est un halo lumineux, explique Mrs Woolf elle-même,  une enveloppe à demi transparente qui nous enveloppe depuis la naissance de notre conscience ». Aussi « la tâche du romancier » est-elle de « saisir l'esprit changeant, inconnu, mal délimité, [avec] les aberrations ou les complexités qu'il peut présenter », la « myriade d'impressions banales, fantasques, évanescentes » et d' « images glissantes » qui apparentent davantage notre vie à un processus onirique qu'à un phénomène logique et objectif.
Forte de sa thèse, l'auteur se met dans cet ouvrage dans la tête de ses personnages pour nous faire apparaître que le monde que l'on croit objectif est une représentation mentale, que chacun est claquemuré en lui-même, y compris dans ses relations avec autrui, toute communication étant illusoire. Dans une ambiance étrange mais prégnante de désenchantement, de désabusement, je risquerai même de dire de dépression, Mrs Woolf met en forme avec maniérisme toutes les divagations censées retraduire la complexité et l'extravagance de la psyché humaine.
Il est certain que cette « esthétique impressionniste du roman » (Maurois) a dû apparaître en 1925 dans le milieu littéraire comme une bombe, à une époque (comme le rappelle justement Peloignon en 2012 sur la plateforme) où les femmes devaient souvent « se cacher pour leurs publications derrière le nom d'un homme quelconque [comme Colette] ou prendre un pseudonyme ». Et il a donc fallu à l'auteur un sacré cran pour imposer sa réalisation.
Ceci dit, on est aussi en droit de se demander, en lisant aujourd'hui cet insolite ouvrage, si l'auteur n'est pas un peu mentalement dérangée, d'autant qu'on sait qu'elle s'est noyée à la fin de sa vie en se mettant des cailloux dans les poches. Alors oui, je sais, en France on aime ce qui est tarabiscoté, de sorte que Mrs Woolf bénéficie dans le milieu littéraire en France d'une aura grandement liée au fait qu'il est particulièrement ardu de la lire, comme si l'intelligence se mesurait au manque de clarté. Mais, pour ma part, je reste circonspect.
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Who's afraid of Virginia Woolf ? s'interroge-t-on en 1962 dans une pièce de théâtre d'Edward Albee puis de nouveau en 1966 lors de son adaptation au cinéma par Ralph Nichols avec à l'affiche le couple mythique Elizabeth Taylor / Richard Burton… Et si à cette question aucune réponse n'est apportée au théâtre comme au cinéma (il s'agirait en réalité d'un jeu de mots avec la chanson des trois petits cochons – who's afraid of the big bad wolf? – sans rapport direct avec notre auteure du jour), nous y répondrions volontiers : nous ! Car, oui, elle a quelque chose d'intimidant chez Virginia Woolf, figure majeure de la littérature britannique dont la seule évocation emporte avec elle tout un mythe… mais pas question de se laisser impressionner car la vie nous prouve chaque jour que c'est dans la difficulté qu'on rencontre les plus belles victoires... La suite sur le blog !
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J'ai été déçu de cette lecture depuis que j'avais envie de découvrir les écrits de Virginia Woolf. Je trouve le style difficile à suivre et il n'y a aucune intrigue. Pour être honnête, j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser à l'histoire et aux personnages. Ce roman a été pour moi une lecture fastidieuse et compliquée. le côté positif est que l'objet livre est magnifique et le graphisme de Nathalie Novi superbe. Il faudrait que j'essaye de relire un autre livre de cette auteure
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Publié en 1925, ce roman est, à n'en pas douter, un chef-d'oeuvre de la littérature et une prouesse technique. Dépourvu de chapitres et changeant régulièrement de narrateur, il nous emmène à la découverte des pensées des différents personnages en illustrant de manière frappante ce qu'on appelle le « flux de conscience« . le procédé est fascinant, la technique éblouissante. Pour autant, est-ce que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Mrs Dalloway ?

Euh, joker ?

Bon, d'accord, disons-le franchement, c'était déroutant, ardu et un peu pénible. Autrement dit, ce n'est pas ma tasse de thé. Je suis certes capable d'admirer l'écriture et la manière dont l'autrice nous balade dans Londres en passant d'un personnage à un autre. J'ai même relevé des réflexions d'une incroyable modernité pour un livre qui a près de 100 ans.

Mais est-ce que cela ne vous retourne pas le sang, de voir des petites filles de cinq ou six ans traverser Piccadilly toutes seules ? La police devrait arrêter les voitures tout de suite. Il n'avait pas d'illusions sur la police de Londres et il réunissait même des témoignages contre elle. Ces marchands des quatre-saisons à qui on ne permet pas d'arrêter leur voiture dans la rue, et ces prostituées, bon Dieu, ce n'est pas à elles ni aux jeunes gens qu'il faut s'en prendre, mais à notre détestable système social, etc.

[A propos du fait de vieillir] Mais souvent ce corps qu'elle habitait […], ce corps avec toutes ses facultés, semblait n'être rien, rien du tout. Drôle d'impression ; elle se sentait invisible, inaperçue, ignorée ; plus de mariage à présent, plus de maternités, rien que cette promenade étonnante, un peu solennelle, avec la foule, dans Bond Street, et c'est là Mrs Dalloway, non plus même Clarissa, c'est là Mrs Richard Dalloway.

Mais je n'ai jamais vraiment réussi à m'intéresser aux personnages et à leurs tourments. Je suis restée détachée face à un texte finalement trop technique pour provoquer en moi la moindre émotion. Je me suis félicitée de n'avoir jamais eu à étudier ce roman à la fac et je suis persuadée que j'aurais détesté le traduire. Je tiens d'ailleurs à exprimer tout mon respect envers la traductrice Simone David et à saluer la beauté de ce livre illustré par Nathalie Navi pour les éditions Tibert. Même quand je peinais parfois sur ma lecture, j'ai apprécié de tenir ce très bel objet entre les mains !

Vous l'aurez compris, je vous recommande ce livre uniquement si vous aimez les exercices de style ou si vous avez envie de vous frotter à un grand classique de la littérature anglaise. Si ce n'est pas le cas, Mrs Dalloway, malgré ses indéniables qualités, risque fort de vous tomber des mains.
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On m'avait prévenu que Mrs Dalloway était une lecture difficile. On m'avait alarmé sur le fait qu'il y ait peu d'intrigue… Alors verdict ?

Ce qui est difficile chez Mrs Dalloway ce n'est pas la langue, le discours est fluide et sans fioritures, mais ce qui est exigeant, c'est la forme. Il n'y a pas de pause, pas de chapitres, un flux de pensées continus entre plusieurs personnages qui gravitent autour de la fameuse lady.

La journée commence avec elle et se rythme sous les coups d'horloge de Big Ben. Il est effectivement difficile de résumer simplement l'intrigue de ce roman que j'ai, au contraire, trouvé riche. Une soirée se prépare chez Clarissa Dalloway, un événement important pour cette bourgeoise de la haute société. Des retrouvailles avec un ami d'enfance les amènent tous les deux à se replonger dans leurs souvenirs de jeunesse. Que reste-t-il de ces folles années, de leurs rêves, leurs ambitions ? Les choix qui ont fait qui ils sont aujourd'hui. Il y a peu de dialogues dans ce roman, mais beaucoup d'introspections, d'analyses de la société anglaise de l'époque. Nous sommes au lendemain de la première guerre mondiale et le monde en a bien entendu été chamboulé. Plusieurs passages évoquent les changements dans la société anglaise et un personnage en particulier permet de parler des conséquences dramatiques de la guerre. Tout aussi important dans ce récit que Mrs Dalloway, Septimus Warren Smith est un vétéran de guerre qui subit encore des stress post-traumatiques quotidiens. Son histoire, à l'opposée de Clarissa, va pourtant avoir un écho dans sa vie à la toute fin du roman.

J'ai aimé me plonger dans cette époque d'entre deux guerres. À travers sa description de Mrs Dalloway, Virginia Woolf nous offre également son analyse contemporaine sur les conditions des hommes et des femmes des années 20. Je suis d'accord que le style du roman est parfois compliqué à suivre, mais je crois que le mieux est de se laisser porter. C'est certainement un livre qui demande une analyse plus approfondie pour en saisir toute son intensité. Pour ma part, écouter la version audio du livre m'a beaucoup aidé à rentrer dans l'histoire et apprécier son rythme.
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Je ne connaissais rien de Virginia Woolf lorsque j'ai entrepris de lire ce livre.
Ma première impression a été qu'il fallait s'accrocher pour suivre le récit, que celui-ci partait un peu dans tous les sens. Cela m'a fait penser à Proust et ses phrases longues.
Ensuite, l'impression que les idées de la narratrice papillonnent, comme si nous suivions le fil de ses pensées, comme un courant d'air qui visiterait les branches des arbres alentours et où chaque branche effleurée serait la description d'un nouveau personnage.
Nous passons des pensées de l'un aux pensées de l'autre, le style change et nous tissons peu à peu une toile qui révèle non seulement les doutes de Mrs Dalloway sur sa vie amoureuse, mais peint également un décor typique de l'Angleterre des années 30.
J'ai aimé la poésie de cette oeuvre, perdre le fil et me laisser porter par les mots jusqu'à y retrouver du sens. C'est une expérience plaisante.
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e trouve qu'il est difficile d'écrire des chroniques sur les grandes oeuvres de la littérature. On a a déjà tant parlé d'elles… Et pourtant je vais tenter de vous donner mon ressenti - c'est bien de cela qu'il est question ici et pas d'une critique - sur Mrs Dalloway paru en 1925.

Je vous le dis tout de suite, j'ai adoré ce roman, la plus grande oeuvre de Virginia Woolf! Sans doute l'ai-je lu à un moment où j'étais particulièrement disponible mais je me suis sentie entraînée dès les premières lignes. Parce que la langue est superbe et poétique. Et que j'ai trouvé fascinant ce long monologue, cette incursion dans l'intériorité de différents personnages.

On pourrait dire qu'il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Clarissa Dalloway, une Londonienne très chic, se prépare pour la fête qu'elle va donner, et puis la fête a lieu. Mais au contraire, en se plaçant littéralement dans la pensée des uns et des autres, en passant indifféremment du passé au présent, en suivant le fil des images qui leur viennent à l'esprit, Virginia Woolf rend parfaitement compte de la densité de chaque personnage et ce ce qui les lie les uns aux autres. C'est l'intériorité qui est ici une aventure et non de multiples péripéties.

Le roman est scandé par les heures qui s'égrènent sur Big Ben, et quand on sait combien Virginia Woolf était une fervente lectrice de Proust on y voit plus qu'un clin d'oeil. Pensons aussi au titre du roman Les heures justement de Michaël Cunningham.

Il y a bien sûr aussi l'incursion dans la folie et le suicide par le biais d'un ancien soldat revenu des tranchées et qu'on dirait aujourd'hui atteint d'un syndrome post-traumatique. En évoquant ce thème, l'auteur pense sans doute à sa propre folie, celle qui la guette, et qui la conduira à sa perte.

J'ai lu beaucoup de romans classiques à l'école et pendant mes études de littérature. Et je ne les ai jamais autant appréciés qu'aujourd'hui, la maturité enrichissant à la fois le ressenti et la réflexion.
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