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EAN : 9782021440263
528 pages
Seuil (12/03/2020)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le héros du romancier M. Vazquez Montalban, auteur de la série Une enquête de Pepe Carvalho, revient dans une Barcelone envahie par les touristes et en proie au mouvement indépendantiste. Il doit résoudre le double assassinat d'une fillette et de sa grand-mère, massacrées dans un appartement du quartier de l'Eixample, alors qu'un tueur en série rôde en ville, ciblant les prostituées.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Pas du tout réussi à entrer dans ce polar aux références très nombreuses d'autant que je n'ai pas lu les aventures antérieures du détective Pépé Carvalho.
Tout le temps l'impression d'un décalage au coeur de cette Barcelone submergée de touristes , déchirée , fracturée , au coeur de la campagne des indépendantistes Catalans .

Qui a assassiné une vieille femme et sa petite fille?
Qui s'attaque aux prostituées de la colline de Montjuïc? Tueur en série?

Même s'il ne croit plus en rien, Pépé Carvalho vaille que vaille reprend ses enquêtes ...
Les digressions cinématographiques sont très nombreuses, littéraires aussi , les monologues interminables , pléthore de réflexions ....
Un roman noir très bien écrit par contre mais pas pour moi,...

«  La transition démocratique est un mensonge qui ne nous sert plus à rien. Ça nous aurait fait du bien , de couper la tête à un roi » ....
«  Il y aura toute la propagande inimaginable , dans les deux tranchées , des pourquoi tu ne hisses pas le drapeau , pourquoi tu ne votes pas, il y aura les uns et les autres , les bons Catalans et les mauvais Espagnols » ....
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Merci aux éditions Seuil et à Babelio pour ce partenariat.
Reprendre un héros bien connu semble être devenu fréquent, surtout s'il est détective. Sherlock Holmes, Hercule Poirot y ont eu droit. Aujourd'hui, c'est au tour de Pepe Carvalho, sous la plume de Carlos Zenon, après avoir eu les honneurs d'une adaptation récente en bande dessinée. J'ai lu moi-même une demi-douzaine d'enquêtes originales de Pepe – parce qu'elles ne sont pas faciles à trouver, et parce que l'impulsion m'avait été donnée à la lecture, voici plus de vingt ans, d'une interview de Manuel Vasquez Montalban dans Point de vue – à quoi tient une découverte littéraire.
Verdict ? J'ai aimé, tout d'abord, le point de vue adopté par Carlos Zanon : faire de Pepe Carvalho un véritable détective, devenu héros de papier par la grâce d'un Ecrivain qu'il a rencontré, et qui aujourd'hui n'est plus. Cela ne l'empêche pas d'évoquer les enquêtes dont il a parlé avec lui, de se souvenir de certains personnages, puisqu'il a engagé la petite-fille de l'un d'entre eux. Biscuter est là, lui aussi, pas tout le temps, suffisamment pour se faire rabrouer régulièrement par Pepe.
Il faut dire que tout fout le camp, comme l'indique le titre. le corps, d'abord. Pepe souffre, et fuit le médecin, même s'il ne digère plus rien, même s'il ne parvient guère à garder un peu de nourriture solide dans son corps. Il ne veut surtout pas savoir. le coeur, ensuite. Charo n'est plus là, et Pepe ne fait rien pour renouer – non, pas leur histoire d'amour, renouer le contact, tout simplement. Il vit une histoire d'amour et de souffrance avec une femme mariée à un homme puissant, une femme qui souffre, dit-elle, par son mari, et ne fait rien pour mettre fin à cette histoire, une femme qui joue aussi avec Pepe, le fait attendre, promet, et lui seul sait qu'elle ne tiendra pas ses promesses. L'esprit aussi : la Catalogne est en ébullition, veut son indépendance, et Pepe, qui en a vu plus que tout autre, ne croit plus en rien, et surtout pas en cette séparation avec l'Espagne. Même si le catalan est la langue commune de bien des personnages, la langue des poésies lues aussi, la langue que l'on croise au détour d'une page, le castillan reste la langue principale du récit – comme une impossible séparation. Pepe, Biscuter, restent bien ancrés dans notre temps, leur temps, au point que Biscuter a postulé et a été retenu pour un concours de cuisine télévisé, un de ceux où l'on cherche des profils atypiques et où l'on humilie les candidats jusqu'à les amener – ou pas – jusqu'en finale.
Je vous rassure : Pepe est toujours détective. Il enquête toujours, et nous en voyons passer, des enquêtes, quotidiennement. Il a aussi des enquêtes au long cours, comme celles qui forment le noeud du récit. Nous avons des prostituées qui ont disparu. Banal, courant. Des prostituées qui font des passes à 6 € dans un lieu bien connu. Des prostituées dont on retrouve les cadavres enterrés dans la montagne, corps retrouvés et pas forcément identifiés à la suite d'un glissement de terrains. Il faut arrêter le tueur, que tout le monde semble connaître, mais contre lequel personne n'a suffisamment de preuves pour le mettre hors d'état de nuire. Il est celle, aussi, qui croit encore, comme la mère de Ninata, qui se raccroche au moindre espoir, qui ne veut surtout pas croire, et tant pis pour les vêtements et l'Adn, et tant pis pour l'espoir qui lui a été instillé – pas par Pepe, il n'est pas cruel.
Il est aussi un vendeur à la sauvette qui a été jeté, balancé, par des policiers municipaux, lui qui croyait trouver la liberté n'a trouvé que la mort. le responsable est en prison, et cela tombe presque bien, parce qu'il pourrait, sinon, être impliqué dans un double meurtre, celui d'une grand-mère et de la plus jeune de ses petites filles. Peut-être l'est-il quand même, après tout, tant la situation semble complexe, tant certains préfèrent se taire, alors que d'autres jettent de l'huile sur le feu. Pour quelle raison ? Pourquoi accabler la soeur survivante, Amélia ? Débrouiller les fils d'une intrigue complexe n'est pas pour effrayer Pepe, il craint simplement, et constamment, de ne pouvoir sauver ce qui ne peut être sauvé. Ce n'est pas vraiment de l'espoir, c'est plutôt de la lucidité.
Et pourtant, de l'espoir, il y en aura, à la fin du récit. Pepe est toujours là, heureusement.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Sans l'engagement d'avoir à rédiger une critique dans le cadre d'une Masse critique, je ne serais sans doute pas aller au bout de ce polar.
Un style flamboyant, très travaillé mais aussi très dense, beaucoup de références à la culture espagnole, une description des rues de Barcelone - qui est par ailleurs une ville dont je garde un excellent souvenir - et de ses commerces qui ne semble s'adresser qu'à ses habitants... Bref beaucoup de mal à entrer dans le roman d'autant que l'auteur semble oublier que ses lecteurs n'ont pas lu toutes les aventures de Pepe.
Bon, il faut dire aussi que notre détective est mal en point et que l'atmosphère est plutôt sombre : dans une Barcelone qui se déchire autour de son indépendance, Pepe est amaigri, ne peut plus rien avaler (à part de l'alcool), est anéanti par un amour impossible, plus cynique et misanthrope que jamais. Alors qu'il n'a plus vraiment de goût pour l'aventure, voilà qu'il est interpellé à la fois par une mère désespérée par la disparition de sa fille - junkie et prostituée - et une de ses amies qui héberge une jeune femme dont la famille a été assassinée.
Un peu à contre coeur, Pepe va enquêter - pas vraiment soutenu par Biscúter son assistant qui a décidé de céder aux sirènes de la télé-réalité en se présentant à Masterchef, ni par Estefanía, lassée de la rudesse de son patron.
Mis à mal par les gardes du corps du mari de sa maîtresse, trahi par son propre corps, Pepe avance dans l'enquête grâce à son flair et sa connaissance de la nature humaine.
Soulagée d'être arrivée au bout, je suis finalement plutôt séduite par la plume de l'auteur et l'épaisseur du personnage – dont les problèmes existentiels sont assez universels.
Je remercie les Editions du Seuil et Babelio de m'avoir fait découvrir cet emblématique personnage qu'est Pepe !
Challenge PAVES 2020

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Fallait-il ressusciter Pepe Carvalho?

Pepe Carvalho avait disparu à la mort de son créateur, l'auteur Manuel Vazquez Montalban et je ne sais plus comment j'avais découvert l'univers désabusé de ce détective du XXème siècle, militant communiste, anti-franquistes dans sa jeunesse. Toujours est-il que je gardais un souvenir amusé de ces polars noir.

Voilà Pepe Carvalho ressuscité, rajeuni mais usé, dans une Barcelone envahie de touristes en pleine campagne des indépendantistes catalans.
On retrouve son vieux bureau, son fidèle acolyte Biscuter qui ne pense qu'à cuisiner et une assistante qu'il ne contrôle plus guère.

Pepe Carvalho n'est pas en grande forme mais il refuse de se soigner. Pas très en phase avec son époque, il ne brûle plus les livres mais refuse les portables qui lui seraient pourtant bien utiles, mange mal, boit beaucoup et traine sa mélancolie dans les bars de nuit. Côté affaires, il ne roule pas sur l'or et côté coeur il a pour maîtresse (affublé du surnom "Ma bien-aimée Zombie") la femme d'un politicien influent de Madrid (du parti populaire de droite qui plus est) qui n'entend pas laisser les tourtereaux tranquilles ... bref, le revoilà assez décalé avec le monde moderne.

Quand une amie vient le trouver pour lui demander de l'aider à trouver qui a bien pu assassiner une vieille femme et sa petite fille, quand un tueur en série semble s'attaquer aux prostituées de la colline de Montjuic, Pepe Carvalho tente de retrouver le goût à la vie et aux enquêtes ...

Côté décalage, c'est très réussi et prétexte à une habile satire sociale de notre époque. L'enquêteur est toujours aussi farfelu avec des répliques caustiques mais c'est terriblement confus et je me demande si le lecteur qui n'a jamais lu les livres de Montalban y trouvera le plaisir attendu.

Avec de nombreuses digressions cinématographiques ou littéraires, des monologues sans fin, un voisin écrivain qui s'est mis en tête de raconter la vie de Pepe ... tout ça se mélange et Carlos Zanon aurait peut-être fait mieux de lui foutre la paix à Pepe Carvalho.

C'est noir, très noir même et j'étais souvent perdue dans cette obscurité ! Seul le fil des enquêtes m'a tenue jusqu'au bout du livre (528 pages quand même). L'analyse socio-politique est fine, certains passages permettent de retrouver l'ambiance cynique que j'aimais chez Montalban et pour qui connait Barcelone, se balader dans les quartier de Montjuic, au marché de la Boqueria, sur les Ramblas ou dans le vieux quartier de Barceloneta reste un plaisir mais cela fait bien peu sur la longueur ...

Le célèbre enquêteur catalan, connu pour son cynisme et ses talents culinaires, aurait peut-être voulu qu'on le laisse profiter d'un repos bien mérité !

Merci quand même à Babelio et aux Editions du Seuil pour ce livre lu dans le cadre de la Masse Critiques "Mauvais genre".
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Le héros du romancier M. Vazquez Montalban, auteur de la série Une enquête de Pepe Carvalho, revient dans une Barcelone envahie par les touristes et en proie au mouvement indépendantiste. Il doit résoudre le double assassinat d'une fillette et de sa grand-mère, massacrées dans un appartement du quartier de l'Eixample, alors qu'un tueur en série rôde en ville, ciblant les prostituées.
Auteur de romans noirs né à Barcelone en 1966, Carlos Zanón a été choisi par la famille, la maison d'édition et les agents de Vázquez Montalbán pour redonner vie à Pepe Carvalho. Pepe Carvalho, ce détective gourmet, ancien du PCE et de la CIA, qui ici est bien mal en point. Mais ici Pepe est vieillissant, malade il n'arrive même plus à avaler quoi ce soit lui qui a toujours adoré les plaisirs de la bonne chair. Mais heureusement, comme toujours, Pepe Carvalho, le désabusé, l'ironique, mène son enquête avec charme, élégance et désinvolture. Et sous la plume acérée et poétique de Zanón, il nous propose une réflexion acérée sur l'Espagne d'aujourd'hui à travers un récit complexe, inventif et surtout remarquablement écrit.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
On est ici à attendre le meurtrier d'un malheureux qui a traversé tout le continent africain pour vendre des couvertures et envoyer du blé à sa satanée tribu. On a une meuf qui a ses admirateurs - je n'en fais pas partie, mais dont la grand-mère et la sœur ont été tuées à mains nues, et qui est menacée de mort. Hier on a trouvé deux cadavres enterrés à Montjuïc. Deux filles. Deux prostituées que des citoyens décents de cette ville baisaient dans les fourrées pour six euros. L'une des deux n'a même pas été identifiée et ne le sera peut-être jamais. Quelque part sur cette terre, une ou plusieurs personnes attendront toute leur vie de ses nouvelles, en vain, et toi tu me demandes de quelle façon tu peux surmonter la grande douleur que te cause ta fiancée uruguayenne parce que si ça se trouve elle a une liaison avec un autre type. C'est bien ça ? J'ai bien compris ?
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«  Des femmes qui disparaissent pour ne pas être tuées par nous, les hommes, qui sont assassinées parce que nous ne supportons pas la vie sans elles, parce que nous ne voulons pas qu’elles appartiennent à quelqu’un d’autre , personne n’appartient à qui que ce soit, personne n’a de maître et lui est ton patron et il décide de ce que tu fais et comment et voir comment d’autres te baisent lui procure une jouissance , et ensuite tu rentreras main dans la main à la maison tu retrouveras la clémence et l’indifférence de l’assassin dans sa vie sociale » .page 498.
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Et maintenant, dans ce salon de thé de la rue Bailén, presque à l’angle de la rue Aragón, ils sirotent, lui, un Indian Tonic avec de la glace et du citron, et elle, une infusion aux fruits des bois. Le sachet d’infusion est joli, on dirait du tissu, et la tasse toute douce, couleur terracotta. Cela devrait générer chez Amèlia une harmonie que le bavardage de Max effiloche. Mais elle reconnaît que ce n’est pas entièrement sa faute. Amèlia dispose de son propre arsenal de nerfs activé par un simple WhatsApp qui n’arrive pas.
Amèlia et Max.
Max, Amèlia et Manel.
Le WhatsApp devrait être envoyé depuis l’un des portables de Manel, sa liaison du moment, un policier municipal aux manières expéditives, virilité brute sous-groupe caractère de chien. Le flic municipal se plaît à la faire souffrir en promettant des appels ou des rencontres qui ensuite ne se produisent pas
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J’allume la télé. Au programme, bien entendu, la Catalogne.
Un troupeau en débandade de bisons, matrones décidées et élèves perfides du Lycée français sera précipité dans l’abîme à la fin de l’été, en espérant que le chant marial de Montserrat et l’Union européenne les retiennent au bord du gouffre. Mais ça ne sera pas le cas, je le crains.
Les couleurs catalanes aux balcons et sur les revers de veste.
Les voleurs de bestiaux espagnols, de leur côté, sont effrayés, excités, dépassés : ils n’arrivent pas à y croire tellement c’est terrible et alléchant.
Et, au milieu, les bonnes gens immaculés, les pantins qui montrent la gauche d’un doigt, le réchauffement climatique de l’autre et, d’un froncement du nez, les tennis Nike fabriquées en Inde.
Bannières patriotes, bannières idiotes.
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Oh ! Carvalho, ne sois pas idiot et reconnais qu’il est également possible que ta Bien-aimée Zombie ne soit pas venue parce qu’elle ne veut pas poursuivre cette histoire, parce qu’elle a fait ses comptes et opté pour une future maternité, un bon niveau de vie et un tiroir débordant de cachets plutôt que pour un travailleur indépendant, homme à femmes féministe, amant en dessous du niveau de survie, avec un salaire minimaliste, un tiroir de chaussettes noires et deux de chaussettes de sport lavées et pliées depuis les triomphales années quatre-vingt-dix, date de la dernière facture réglée au gymnase Colomb.
Reconnais-le, tu n’es en rien un bon investissement. Et dire que tout allait si bien pour toi quand tu étais à peine vraisemblable.
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Vidéo de Carlos Zanon
Carlos Zanon - J'ai été Johnny Thunders .A l'occasion du festival Quai du Polar à Lyon, Carlos Zanon vous présente son ouvrage "J'ai été Johnny Thunders" aux éditions Asphalte. Traduit de l'espagnol par Olivier Hamilton. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/zan%C3%B3n-carlos-ete-johnny-thunders-9782918767589.html Note de musique : "Polar Stratospheric Clouds" - Project 5am Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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