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EAN : 9782359494501
204 pages
Don Quichotte éditions (20/08/2015)
3.84/5   25 notes
Résumé :
« Je suis Prob et je ne compte plus le nombre d’enveloppes que j’ai investies. Des centaines, voire des milliers. Un temps dans le corps d’un empereur, j’ai soumis, massacré et violé des peuples. C’était il y a un siècle ou deux, peut-être même mille ans ou deux.
J’ai embrassé des enveloppes faibles, à l’image de celle que je ronge en ce moment, et des enveloppes saines, plus délicieuses. J’ai connu des corps d’hommes, de femmes, d’enfants, des corps de sages... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Jeff est un expat français qui a suivi le chemin classique de pas mal d'entre eux : la fête , la rencontre amoureuse avec une lady bar , le mariage et l'installation en Issan dans la famille d'adoption pour une vie monotone entre les rizières et les bitures à l'alcool de riz local.. …..jusqu'à la prise en pleine face du côté surnaturel et mystique de la Thaïlande .
Un phi ( fantôme/esprit ) redoutable s'empare de lui et petit à petit tout en le dévorant de l'intérieur prend le contrôles de ses gestes et de ses pensées . Pourchassé par le fantôme de sa femme et son enfant mort-né victime précédente du Phi il retourne à Bangkok et débute alors pour lui une lente descende aux enfers pleinement consciente .
On suit pas à pas la déchéance progressive d'un homme qui littéralement se fait dévorer vivant et que seule une violence de plus en plus forte fait vivre .
Un périple urbain et mystique dans un Bangkok nocturne rythmé par les potes, la gnôle, les néons et les BJbars
Johann Zarca décrit parfaitement les croyances et convictions des Thaïlandais que l'occident qui a depuis longtemps perdu le sens du surnaturel et du fantastique appelle superstition ainsi que la vie de ces expatriés revenus de tout et ne croyant plus en rien , mal intégrés , ne parlant pas ou peu la langue malgré souvent de nombreuses années de présence sur place et ne connaissant au final du pays que les bars , les amours tarifiés et la face clinquante et factice du pays du sourire . Il égratigne également au passage les touristes avec leur comportement de conquérant parce que possédant l'argent roi et pouvant tout se permettre au nom de leur richesse .
Ce livre est une plongée dans les bas fonds de Sukhumvit et de l'âme humaine nous dressant un tableau vivace d'un monde rongé par la solitude et la vacuité .
Un texte violent et cru décrivant une Thaïlande glauque et malsaine qui ne plaira pas aux amoureux du pays qui s'efforcent de ne pas la voir quand ils ne la nient pas mais qui pourtant est bien réelle .
Bref un roman chaud, féroce et sanguinolent.
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Phi Prob est un virus thaïlandais. Il se déplace de corps en corps pour bouffer littéralement ses hôtes de l'intérieur, les ronger petit à petit, les rendant de plus en plus versatiles, violents et, pour ceux qui en étaient dotés précédemment, de plus en plus dénués de morale.

Après avoir pris possession jusqu'à sa mort en couche du corps d'une thaïlandaise, ancienne prostituée de Bangkok reconvertie en épouse d'un frenchy expatrié, elle s'empare de celui du mari qui quitte la campagne thaïlandaise où il végétait pour retourner à Bangkok et retrouver la vie dissolue qu'il menait avant, puissance dix.

Nous suivons Phi Prob et son hôte de striptease en débauches diverses et variées allant de la simple fellation au sexe de groupe, sado-maso ou avec une mineure vierge.

La déchéance de l'hôte, toute intérieure et masquée jusqu'à la dernière limite à ses potes, n'est que le revers de la médaille de la déchéance d'un monde tourné vers le sexe où le seul sésame est l'argent, où l'apparence ne compte plus, où seule la mort reste finalement un tabou, une source de rejet et de bannissement.

La déliquescence de cet expatrié français (qui aurait pu être allemand ou d'une quelconque autre nationalité) sonne comme un avertissement : un monde sans morale (qu'elle concerne l'économie, la société, la pensée, le politique, responsable de ce qui se déroule sous nos yeux) est un monde perdu, sans droit, sans espoir. Virus, folie, démence, Johann Zarca pose aussi la question de l'origine du mal, de la responsabilité et/ou de la culpabilité d'un être qui a été privé de son libre-arbitre par une source externe : la part d'humanité de l'hôte qui tente vaille que vaille de rejeter, à tout le moins d'atténuer les effets du virus (la réflexion) est-elle à même d'exonérer l'hôte (l'action) des méfaits commis ? la gratuité des actes et leur sempiternel recommencement sont-ils un visage de la fatalité qui semble régir les sociétés modernes ?

A travers un texte percutant, Johann Zarca choque avec une volonté et une férocité crues qui ne plaira pas à tout le monde. Au-delà de ce ton direct et cru, se pose aussi la question de l'influence de la forme sur le fond et inversement et surtout de savoir si l'auteur a voulu en privilégier une sur l'autre et laquelle. le débat est ouvert.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-uy
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Un roman surprenant et très sombre à ne pas lire en période de déprime. J'ai été tour à tour écoeurée, interpellée et dubitative face à cette prose nerveuse et décadente. On pourrait croire que l'auteur a voulu choquer à tout prix, qu'il a voulu surenchérir mais ça serait bien réducteur. Je pense qu'il a voulu donner à réfléchir sur la société comme elle serait sans règle, sans loi.

Il y a beaucoup de rythme dans le récit de cette déchéance thaïlandaise. L'auteur nous fait partager ce qu'il y a de plus sombre, de plus morbide, de plus immoral et il y a vraiment des moments où l'on se sent oppressé et mal à l'aise. Je trouve que ça colle avec l'actualité où l'on voit de plus en plus d'horreur se produire, où la violence et l'horreur sont instrumentalisées par les politiques, la société et le désir de toujours avoir plus, la société de consommation qui engendre la misère et de ce fait les dérives qui en découlent.

C'est un livre qui ne plaira pas à tous et qui n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il ne laisse pas indifférent.

VERDICT

Si vous aimez les histoires proprettes et linéaires ce livre n'est pas pour vous. Convient tout à fait à des fans de romans subversifs et les ambiances déjantées.
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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Je suis toujours interrogative sur l'avis que je peux avoir sur les livres de cet auteur...
peut être que je n'assume pas de lire les côtés cash...😬
mais ces vies qu'il décrit sont réelles, bien retranscrites et la critique des occidentaux est bien pinçante
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Etre jury pour un prix littéraire, c'est avoir parfois des bonnes surprises. Ou alors des très mauvaises. Comme avec ce roman. J'ai pour principe de toujours essayer de finir mes romans, pour laisser une chance au livre. Mais il m'arrive très rarement d'abandonner. Et c'est ce qui est arrivé avec ce roman.

J'ai trouvé le style vulgaire et trop familier. J'ai eu l'impression que l'auteur faisait dans la surenchère et dans l'ordurier. J'ai abandonné au bout de 70 pages…

Si quelqu'un l'a lu et a aimé, je suis curieuse d'avoir son avis…
Lien : http://mondedemara.canalblog..
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