Pour des enfants, le sujet de la bombe atomique doit être abordé avec sensibilité.
Alain Serres se place à leur hauteur pour raconter cette période tragique où deux bombes nucléaires sont tombées sur Hiroshima et Nagasaki.
Yoko est une petite fille japonaise qui va rendre visite à sa grand-tante Tsukiyo. Elle lui offre une tasse de thé avec un coq dessiné pour compléter la collection de la vielle dame. Témoin de ce cataclysme, Tsukiyo se réfugie dans le fantasme pour évoquer la chute de la bombe d'Hiroshima.
Le récit de la grand- tante se transforme en un conte poétique où les cerisiers sont en fleurs, les grues emportant le monstre vers la mer. Un poisson-lune gobera la bombe pour la déposer dans une huître perlière.
C'est donc Yoko qui narre la réalité surtout la
terrible journée du 6 Aout 1945, l'année du coq dans l'horoscope asiatique.
Le conte étant un échappatoire à l'horreur et aux traumatismes, le dialogue de Yoko est appuyé par des images de la guerre donnant un aspect documentaire précis sur l'entrée nucléaire de l'humanité.
La course folle des pays vers plus d'armes puissantes est lancée.
Les illustrations de Zaü calquent les deux aspects du récit.
Le monde poétique de Tsukiyo est peint dans des bleus couleurs d'espoir tandis que la réalité vécues par les deux femmes sont dans des ocres sombres portant un constat affligeant de vies sacrifiées qui jamais ne se remettront de cet apocalypse.
Avec émotions et intelligence,
Alain Serres a su dévoiler le coté sombre du Japon où plusieurs générations ont encore les stigmates de cette deuxième guerre mondiale.