Hot Dog : Chroniques dystopiques du grand déraillement

Merci à babelio pour l'envoi de ce petit bouquin sympathique. Nique les invincibles !
Une intro très incisive et courte de Rokhaya Diallo ouvre le bal des dystopies totalitaires sur le thème à la mode du grand remplacement.
Pas de celui des retraités heureux par des vieux travailleurs paupérisés, ça, c'est plié, notre monarque s'en est félicité, et ses commanditaires aussi.
Non, le classique, celui dont on parle beaucoup tous les cinq ans lorsqu'on doit reconduire un émissaire des commanditaires cités plus haut aux plus hautes fonctions : celles de décider en notre nom quelle recul social devra être qualifié de réforme dans leur novlangue.
Des petits textes souvent drôles, quelquefois amers, toujours un peu (trop?) moralisateurs nous plongent dans des dystopies faisant penser à la série "Black Mirror".
Comme toujours dans cet exercice multi-auteurs, l'ensemble est inégal et chacun trouvera que tel apport est meilleur que tel autre...
Le petit remplacement d'Alice Zeniter a suscité mon intérêt le plus net, peut être parce que plus ironique, moins démonstratif (Et parce que j'ai un faible pour elle mais chuuut...) . le moins bon? Celui qui se moque de l'invention du terme "grand remplacement" en utilisant un de ses petits frères apparu dans le même espace politique sans même s'en rendre compte, ce qui est impardonnable pour moi...
Un Code QR en fin d'ouvrage permet de retrouver certains textes en audio, c'est très agréable.
Un petit bouquin à refiler aux membres de votre famille après un repas arrosé ayant tourné au vinaigre au moment de parler politique. Histoire de couper définitivement les ponts.

Et si pour éviter le grand remplacement dont on entend tant parler, on instaurait l'apartheid en France. On pourrait aussi décider que les personnes non racialement pures soient parquées derrière de grands murs ou dans des zoos...
Non, ce n'est pas le nouveau programme d'un parti politique, ce sont des sujets présents dans ce recueil de nouvelles.
Les textes courts sont très bien écrit et c'est un vrai plaisir que de se plonger dans ce petit opus.
En tournant les pages, on est pris par le texte, on rit, mais surtout on réfléchit à l'absurdité de ces idées nauséabondes qui se répandent parfois dans les médias et dans la société.

Un grand merci à mon libraire de L'invité à lire (10e, Paris), d'avoir mis ce livre sur son comptoir.

Hot dog est à l'origine une mini-série audio, diffusée sur le podcast du même nom au printemps de cette année. J'avais pu y écouter la chronique qui reste ma préférée "Alerte tam-tam" et n'ai donc pas voulu manquer la parution de cette rencension écrite.

8 nouvelles signées: Alice Zeniter, @faiza.guene @karim.madani.official @isabellesorente @francomannarax @leonie_de_rudder   @benjamin_georjon @christophe.payet . La grande @rokhayadiallo préface le tout avec des mots pesés qui nous mettent dans l'ambiance.

Et cette ambiance est vraiment particulière. On ouvre le livre en s'immergeant dans les récits comme dans des fictions, décalées, qui font sourire, donc on perçoit bien l'ironie servie par des styles très différents mais tous très très bons. On y parle d'affaiblissement culturel d'avant la reconquête, de concours du bon petit français, ou encore d'une devise nationale devenue Tradition, Mérite et Patrie. Dystopie, quoi.

Et puis en le refermant, le goût amer que l'on garde en bouche nous fait bien sentir que quelque chose cloche. 68 pages mais j'ai mis 4 jours à digérer.
Parce que je me demande bien ce qui est le plus flippant: ce que racontent ces nouvelles d'un monde dans lequel on n'a surtout pas envie de vivre, d'une société qui ne nous ressemble pas... ou la réalité politique réelle de notre pays qui finalement n'est pas si loin de ces projections?

Ces chroniques d'une époque dans laquelle on baigne finalement depuis très (trop) longtemps sont d'utilité publique. Il faut les lire, les diffuser, puis se mobiliser. Parce que nous n'avons pas envie que nos vies et nos identités ne soient détruites, ni même remises en cause. Et parce qu'ensemble nous sommes forts ❤

Découvrez 8 nouvelles autour de dérives liberticides, là où l'Homme est hyper contrôlé et loin d'un monde où l'Humain peut exister sous toutes ses formes et sous toutes ses couleurs.
Le côté absurde fait sourire, même parfois rire. Mais l'absurde frôle parfois le réalisme, tous nos sens sont alors en éveil et nos valeurs bousculées. Ça a fait écho à certains moments à une très bonne lecture : "Max" de Sarah Cohen-Scali.
J'ai vraiment apprécié la lecture de ce recueil qui propose des approches variées du grand déraillement. L'écriture est simple mais efficace pour un contenu percutant. Vous tenez entre les mains une soixantaine de pages qui font réfléchir sur la société d'aujourd'hui et de demain, dans son aspect social et politique.
Ce livre, reçu dans le cadre d'une masse critique Babelio, est à lire, à relire et surtout à partager !

Un tout petit livre pour une grande cause ! Oups on pourrait mal le comprendre... J'ai retrouvé dans ces mini nouvelles le parfum de Matin Brun. Cela fait frissonner. On y parle de, du grand remplacement tel qu'on l'entend dans nos années 2020. Les auteurs en jouent, non pour nous mettre en garde (qui a ouvert ce livre ne l'a pas fait par hasard, même si comme dans mon cas il m'a été offert grâce à Masse critique la bien nommée), mais bien pour montrer le demain tout proche qui pourrait arriver. Et comme le remplacement prend plusieurs formes, il y a matière à vraiment s'inquiéter. Puisse ce livre et d'autres semblables, être diffusés, et lus.
Merci Babelio