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EAN : 9782378801670
L' Iconoclaste (07/10/2020)
4.08/5   157 notes
Résumé :
« Te faire douter.
Te faire avoir peur.
Te faire avoir honte
De ta couleur.
Qui oubliera ?
Qu’à un noir,
On disait tu… »

Antiracistes, féministes, politiques, les mots de Lisette Lombé font battre le pavé et le cœur. Le poing levé, à coups de mots et de collages, elle dénonce les injustices et poursuit le combat de ses aînées, d’Angela Davis à Toni Morrison.
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 157 notes
Brûler, brûler, brûler
Brûler mes lectures, les enchaîner les unes après les autres, comme un mort de faim ; comme un mort de livres ; comme un mort de mots. Penser à la suivante sitôt la précédente entamée. Brûler mes lectures, pour réchauffer la vie.

Explorer, explorer, explorer
Explorer ce monde inconnu de la poésie : angoisse, faiblesse et fragilité assumée devant ce que l'on ne maîtrise pas, ce que l'on ne comprend pas, ce que l'on « n'entend » pas. Et s'inscrire à un Vleel. Pour Cécile, qui rend accessible ce monde qui l'est si peu.

Percuté, percuté, percuté
Percuté par la voix de Lisette Lombé qui s'élève soudain à l'invitation d'un renard. Elle lit, elle déclame ; non elle crie, elle hurle, elle vit, elle exulte son texte. Silence. Plus un mot. Juste de l'émotion. Impression d'avoir enfin « entendu » quelque chose ; de grand, de fort.

Envouté, envouté, envouté
Envouté par ce livre qu'il me faut. Vite. Absolument. Tiens, dans des effluves de tapioca, le voilà qui voyage. Je prends ! le lis, le relis, et le relis une 3e fois. Et je prends mon temps. C'est toujours aussi fort, toujours aussi grand. Et tellement puissant.

Chroniquer, chroniquer, chroniquer
Chroniquer ce livre mieux qu'un autre. Chercher les mots. Ne pas les trouver. Existent-ils ? S'en sortir par une pirouette en forme d'hommage. Pas mieux. Et juste témoigner, Lisette, que vous m'avez touché.

Lisez, lisez, lisez
Lisez Brûler, brûler, brûler de Lisette Lombé, d'une insoutenable actualité ces jours-ci, d'une absolue nécessité ces jours-ci. Et faites-le circuler, faites-le voyager, faites-le résonner partout où les obscurantismes tentent de s'imposer. Et merci Lisette, Cécile et Alexandre…
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J'imagine que le slam peut être beau, poignant, efficace, quand il est dit, et écouté.

Mais en ce qui me concerne, quand il est écrit, et lu, ça ne fonctionne pas autant. En tout cas « Brûler brûler brûler » ne m'a pas touchée.

Bien sûr, on sent toute la hargne et la combativité de Lisette Lombé, militante jusqu'au bout des mots. Racisme, homophobie, sexisme, patriarcat, capitalisme, féminisme, sororité, l'auteure est de toutes les luttes contre toutes les injustices. Mais il me semble que les textes de ce recueil (issus d'autres recueils peut-être plus thématiques, je n'ai pas vérifié) embrassent (embrasent) trop large, et donc s'éparpillent en effleurant leurs sujets et parfois en se perdant dans trop d'ellipses. Les collages qui émaillent le recueil ne m'ont pas beaucoup parlé non plus, et je n'ai pas compris s'ils étaient censés illustrés les textes ou pas. C'est incandescent, c'est politique, mais avec un goût de trop peu et de trop cru pour que je trouve cela poétique et véritablement puissant.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Ce n'est pas encore une chronique

En fait, j'ai demandé au précipice

Comment on fait pour Être.

Le décor est planté entre matière

Lignes, sensualité et combats

🔥Brûler Brûler Brûler🔥

J'invoque J'invoque J'invoque

Par trois fois, pour laisser une trace

Des crépitements, un peu de bruit

Espérons qu'on agrippe quelques coeurs

➖Et tout presse➖

Je leur ai fait des confidences

Dans le noir. Dans le noir. Dans le noir.

A la poésie, au slam, aux pages blanches

Je les ai déjà entendu ces injures

J'ai aussi entendu tous les Tu, les Tues!

Et j'ai cogné contre ces mots

J'ai cogné à une contre une

En robe rouge et pieds déchaussés

Une. Une. Une.

Une femme. Une féminité. Une sororité.

🔥Et j'ai brûlé. Brûler. Brûler.🔥

Ce n'est pas encore un poème

Mais ça brûle de tellement fort

De tellement loin, loin, loin

Que ça s'accroche aux corps

Aux langues, à nos mains fatiguées

C'est forcing et caresses

C'est Noir et Blanc, blancs et noirs

C'est rage et urgence

➖Tout presse➖

Et à une contre une, ça cogne sur moi

Parce que Vous êtes exceptionnelle

Lisette Lombé

Vous Vous Vous

Honorable Vous Lisette

Et je me joins à vous

🔥Pour brûler brûler brûler🔥

Je ne veux plus les miettes

Je ne veux pas la fatigue

Je veux, voeux , veux

Brûler brûler brûler

Je veux nos deux coeurs libres

L'une contre l'une

Nos sourires complices

À regarder les oiseaux s'envoler.

Ce n'est pas vraiment une chronique

Ce n'est pas tout à fait un poème

C'est juste un cri d'amour enflammé

Allez viens, on se casse maintenant

On va faire nos prières au bord du précipice

Lancer des sorts, des rimes, des mots

Vous en dites quoi si on allait

Balancer dans le feu

Leurs injures, leurs Tu et leurs bêtises?

➖Tout presse au-dehors➖

Et en-dedans, forcément

Ça brûle, brûle, brûle…

🔥🔥🔥

.

✨Stelphique✨
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Les textes de cette auteure
sont autant de coup de poings dans le ventre !
autant de pavés dans la mare !

Ses mots , sont durs, sont crus parfois, mais sont tous
empreints d'une vérité dérangeante et cependant si
présente dans notre Société.

"Antiracistes, féministes, politiques, les mots de
Lisette Lombé font battre le pavé et le coeur,
Le poing levé, à coups de mots et de collages,
elle dénonce les injustices et poursuit le combat
de ses aînées, d'Angela Davis à Toni Morrison."

Lisette Lombé née en 1978 est Belgo-Congolaise
grande figure de la scène Slam en Belgique
elle défend avec rage toutes les minorités,
elle a été nommée citoyenne d'honneur de la
Ville de Liège pour son activisme.
Elle est l'autrice de Black Words et Venus Poetica
(l'arbre à paroles).

Ouvrir cette fenêtre et y voir ce qui est !
Très dur !

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Brûler Brûler Brûler...
Ceci est le titre.
Le texte veut témoigner, je crois, de l'incandescence des nerfs quand ils sont à vif. le recueil est composé de plusieurs poèmes enragés, dénonçant les abus sur les femmes, la radicalisation, le rejet des femmes-migrants, les difficultés d'être artiste femme etc etc.... Un maelström de thèmes dont nos bibliothèques se garnissent et dont on aime plus ou moins le résultat. Une fois de plus, les propos crus contenus dans ce livre ne m'ont pas ralliée à la cause ni convaincue. Je préfère, par exemple sur le thème de la migration, les vers de Mahmud Nasimi sinon, un classique poignant d'Eluard, liberté, qui dans le contexte extrêmement violent de la 2nde guerre mondiale, prônait la liberté de toutes et tous, l'espoir.... Prévert a aussi fait sien l'engagement contre l'injustice mais avec tant de beauté (La grasse matinée)! Notre société est tout aussi violente, les artistes ont aussi la possibilité de dénoncer celle-ci avec des mots d'amour, d'espoir, du langage courant ou soutenu. C'est une affaire de choix.
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critiques presse (2)
FocusLeVif
12 janvier 2021
Une déflagration poétique.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
LaLibreBelgique
08 janvier 2021
Lisette Lombé, poétesse, slameuse, performeuse, remporte le Prix littéraire des Grenades, premier du nom, pour son recueil "Brûler, brûler, brûler".
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Mon fils est gay

Mon fils est gay.
Ce matin, il portait une raie de côté, un pull cintré, un jean serré.
Coquet, guindé, endimanché.
Imaginez sa toute dernière nouveauté, après le tatoo, le piercing dans le nez : une cravate pailletée.

Mon fils est gai.
Il aime les posters de pompiers, les sauces sucrées salées, son moniteur d'athlé.
La vie. La poésie.
De celle qui fait vibrer, de celle qui fait trembler nos arrière-cours d'humanité.
Et notre routine désaxée en une danse opiacée.
Et le Grevisse contorsionné en petits avions de papier.
La vie. La poésie.

Mon fils est gay.
Il a appris que, dès le collège et au lycée,
le meneurs d'ombres, les suiveurs nombres adorent
traquer le petit gibier.
Les roux qui puent, les pauvres qui schlinguent, les grosses qui suintent et les baltringues.
Les fiottes sucées, les folles tentées, les p'tits pédés coquets, guidés, endimanchés.
C'est le swing des charniers :
Etre tabassé, être humilié, être harcelé, sans se confier !
Jamais, jamais, jamais, jamais !
Etre tabassé, être humilié, être harcelé, sans balancer !
Jamais, jamais, jamais, jamais !

Mon fils est gay.
Et ce matin, exténué,
malgré, malgré, malgré, malgré,
il n'a plus pu y retourner.
Et ce matin, dans le grenier,
perdu, pendu,
mon fils portait une raie de côté, une veste cintrée, un jean serré.
Coquet, guindé, endimanché,
Imaginez sa toute dernière nouveauté, après le tatoo, le piercing dans le nez,
comme une ultime volonté :
une cravate pailletée.
Une cravate pailletée qui je crois bien m'appartenait.

Une cravate pailletée très bien nouée, trop bien serrée,
autour du cou, entortillée.
Une cravate pailletée,
de celle qui fait vibrer,
de celle qui fait trembler
nos arrière-cours d'humanité.
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MON FILS EST GAY

Mon fils est gay.
Ce matin, il portait une raie de côté, un pull cintré,
un jean serré,
Coquet, guindé, endimanché.
Imaginez sa toute dernière nouveauté, après le tatoo,
le piercing dans le nez :
une cravate pailletée.

Mon fils est gai.
Il aime les posters de pompiers, les sauces sucrées salées,
son moniteur d'athlé.
La vie. La poésie.
De celle qui fait vibrer, de celle qui fait trembler nos
arrière-cours d'humanité.
Et notre routine désyntaxée en une danse opiacée.
Et le Grevisse contorsionné en petits avions de papier
La vie. La poésie.

Mon fils est gay.
Il a appris que, dès le collège et au lycée,
les meneurs d'ombres, les suiveurs nombres adorent
traquer le petit gibier.
Les roux qui puent, les pauvres qui schlinguent, les grosses
qui suintent et les baltringues.
Les fiottes sucées, les folles tentées, les p'tits pédés coquets, guindés, endimanchés.
C'est le swing des charniers !
Etre tabassé, être humilié, être harcelé, sans se confier !
Jamais, jamais, jamais, jamais !
Etre tabassé, être humilié, être harcelé, sans balancer !
Jamais, jamais, jamais, jamais !
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QUI OUBLIERA ?

Qui oubliera
Qu'à un Noir, on disait tu ...
Non certes, comme un ami
mais parce que le vous, honorable, était réservé aux seuls
Blancs.
Qui oubliera ?

Ils m'ont dit
Tu es une bamboula ! Une grosse guenon ! Un cancrelat!
Ils m'ont dit
Tu es sale ! Sale bougnoule !
Ta mère a couché avec un Nègre ! Tu es une bâtarde !
Ils m'ont dit
Tu devrais retourner dans ton pays ! Dans ta brousse !
Dans ta hutte !
Tu devrais remonter dans ton arbre ! Ta liane ! Tes bananes !
Tu devrais remercier la Belgique de t'avoir accueillie !
Même si tu es née ici ...

Qui oubliera ?
Qu'à un Noir, on disait tu ...

Tu devrais apprendre à passer ton chemin ...
C'est déjà loué ! C'est déjà pourvu ! C'est déjà complet !
Tu devras apprendre à te justifier ...

Je suis Belge ! Je suis diplômée ! Je suis qualifiée !
Tu devras apprendre une autre histoire aussi ...
Afrique ! Sauvages ! Sous-développé !
T'intégrer. T'assimiler.
T'encager- Te corseter.
Te faire douter. Te faire avoir peur.
Te faire avoir honte de ta couleur.
Te faire oublier tes frères et tes soeurs.
Toi, le petit oiseau exotique, la Joséphine Baker,
Gazelle-tigresse, le cul, les fesses !

Qui oubliera ?
Qu'à un Noir, on disait tu ...
Qu'à un Arable, on disait tu ...
Qu'à un Rom, on disait tu ...
Qu'à toi, mon père, on disait tu ...
Non certes, comme à un ami
mais parce que le vous, honorable était réservé aux seuls
Blancs.

Qui oubliera ?
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Alors on relit nos anciens textes, on relit nos anciens poèmes, on relit on relit on les relit, pour ne pas se décomposer, pour ne pas capituler, pour tenir, tenir debout, tenir fierté, tenir justice, tenir.
On relit nos anciens textes, on relit nos anciens poèmes, nos premiers, nos naïfs, nos sans artifices, textes des débuts, testes des aurores, car eux seuls peuvent nous crier que nous ne sommes pas zinzins, pas ouin ouin, que nous ne sommes pas paranos, pas hystériques, que nous ne sommes pas folles

Tenir
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Petit personnel

Ils disent qu’un jour le monde s’arrêtera de courir aussi brutalement que vous vous êtes effondrés.
Ils disent qu’ils vous comprennent, que vous n’avez plus besoin de faire semblant.

Ils connaissent les boîtes qui se déguisent en famille parce qu’il est plus pratique de laver son linge sale en famille que dans une boîte.

Ils connaissent la loyauté du petit personnel envers les maîtres de maison.

Ils connaissent les haltes entre les lignes, les pauses entre les pages, les plages dans les histoires de neige et de carnage.

Ils connaissent les trous, les tranchées dans les curriculum vitae, les papelards tendus devant les visages creusés, les tentatives de découper le ciel en morceaux neufs, les ruses pour habiller le train-train, les mehins, le cahin-caha,
de cuir et de satin.

Ils connaissent les cadastres informels,
les champs de coton urbains,
la combustion des corps dans les champs de coton urbains
et le défilé ininterrompu des civières invisibles
et le début, pour qui s’écroule, gueule en terre, des justifications, des justificatifs, de la paperasserie, du charabia administratif et de la balle crevée qui ricoche entre les services.
Ils connaissent les réponses à assener pour vous protéger.

Aussi longtemps que
votre peau donnera
au plus insignifiant des tocards
le droit de vous balancer une injure à la gueule
quand bon lui chante !
Aussi longtemps que
vous habiterez un corps
que l’on peut siffler dans la rue
comme un vieux clébard !
Aussi longtemps que
des camarades termineront leurs mois,
termineront leurs jours,
en caviar
pour les cochons.

Ils répètent qu’un jour le monde s’arrêtera de courir aussi brutalement que vous vous êtes effondrés.

Ils répètent qu’un jour on aura à nouveau besoin de vous.
Pour faire de bruit.
Pour que les regards restent complexes.
Pour que les mômes de demain grandissent en un seul morceau,
ne se pendent plus,
ne se flinguent plus,
de tristesse ou de honte.

Ils parlent de silence, de spasmes, de derniers soubresauts.
Ils parlent d’ombres, de fantômes, de déposer
draps et masques.
Ils parlent du retour de l’été.
De savates d’or et de poussière noble.
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Vidéo de Lisette Lombé
Aujourd'hui nous sommes heureux d'accueillir deux poétesses, qui font battre le coeur et les tripes de la poésie contemporaine, Rim Battal et Lisette Lombé. Leur écriture est un chant poétique, souvent un cri sensible qui perce la nuit des fantasmes et des non-dits, où les textes se conjuguent au féminin, plus que parfait faut dire, tant le réalisme des sensations, des situations, tranchent avec la pudeur et les réserves d'autrefois.
Elles ont décidé de conquérir le monde, ses forces et ses faiblesses, en envoyant valser les rapports de force, pour que les rimes et la langue délient les secrets de vies cachées, et nous offrir ainsi des poèmes sulfureux, sorte de nectars poétiques qui saoulent l'âme et la conscience d'un liquide de français espiègle à la beauté lexicale inattendue et radicale.
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