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EAN : 9791040500667
549 pages
Librinova (20/01/2022)
4.84/5   16 notes
Résumé :
Le Monde vers 2450…

Après une période de guerres et de catastrophes menant à l’effondrement, la vie renaît peu à peu ; les sociétés humaines se reconstituent.

Un matin, dans la cité de Mons, un corps est sorti de terre. C’est celui de Jan, Grand-Maître de l’Ordre initiatique Paradosis. Assassiné…

S’ensuivent soupçons, enquête, expéditions, autres morts inquiétantes… La peur emplit la cité.

C’est alors que r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Chronique littéraire du roman d'anticipation de Bertrand Zuindeau, Paradosis, par Florian Mazé.

Il y a eu la collapsologie scientifique, celle qu'on ne présente plus, où les ingénieurs de formation sont légions, celle des Pablo Servigne, des Jean-Marc Jancovici, des Arthur Keller, des Vincent Mignerot, pour ne citer que les plus connus, et pardon à tous ceux que j'oublie ! La collapsologie scientifique a droit à tout notre respect ; j'avoue qu'elle m'a beaucoup inspiré en tant qu'auteur de romans d'anticipation ; je ne suis d'ailleurs pas le seul et loin s'en faut.
Ainsi, il m'a été donné de lire une belle oeuvre de Bertrand Zuindeau, Paradosis, un vaste roman d'anticipation qui n'a pas peu contribué a nourrir la petite soeur encore fragile de la collapsologie scientifique, à savoir la collapsologie littéraire, ou plus généralement culturelle. Une fois de plus, des écrivains contribuent à l'imagination d'un monde post-collapsus, faiblement technologique, rompant avec la science-fiction du XXe siècle obsédée par les vaisseaux spatiaux et le high-tech ultrasophistiqué.
Foin du cyberpunk et du space opera ! Bertrand Zuindeau apporte sa pierre à l'émergence du low-tech punk, un genre de science-fiction dévoilant des scénarios vraisemblables, décrivant un monde post-apocalyptique partiellement ou totalement reconstitué, également plus ou moins apaisé, mais vivant sur des technologies préindustrielles après disparition des énergies fossiles et raréfaction des matières premières. Paradosis, de ce point de vue, c'est sans doute l'un des romans low-tech punk (ou « lowtechpunk ») qu'il faut lire en priorité, tant la collapsologie qui s'y exprime est à la fois radicale et sereine, tant elle déploie un scenario âpre, parfois très dur, mais viable et conservant une haute idée de l'humain (sans angélisme et sans illusions toutefois).

Le thriller de Bertrand Zuindeau commence par le meurtre d'un architecte, Jan le Sage (par ailleurs grand-maître de la confrérie initiatique « Paradosis », terme grec signifiant la tradition), lequel détient le pouvoir spirituel sur la ville fortifiée de Mons. Mons est une cité post-apocalyptique néo-médiévale, gouvernée, en ce qui concerne le pouvoir temporel, par un seigneur local un peu lourdaud dénommé Régis.
Mons elle-même est d'ailleurs le recyclage d'une petite ville des temps révolus, qu'on a pourvue de murs d'enceinte. du reste, les initiés de Paradosis se réunissent dans les locaux, en partie préservés, d'une vieille église, où ils suivent un rituel initiatique proche du cérémonial des anciens francs-maçons. Il est à noter que les vieux monothéismes d'autrefois n'existent plus, engloutis par le Grand Chaos des XXIe et XXIIe siècles auquel ils ont contribué. La fraternité ésotérique Paradosis cohabite cependant avec une vague religion, celle du petit peuple, un polythéisme assez banal et presque sans culte, dont les divinités renvoient aux forces de la nature.

La société « secrète » Paradosis est aussi dépositaire d'un gros carnet manuscrit appelé Chroniques de la fin des temps anciens. Rédigé juste après le Grand Chaos (au XXIIe, au XXIIIe siècle ?), ce manuscrit contient le peu de mémoire collective dont peuvent encore se prévaloir des hommes du XXVe siècle, dans un monde où même les archives papier (sans compter le numérique, qui n'est plus qu'un vague souvenir) ont été, en très grande partie, détruites. Ce carnet est le seul ouvrage qui conserve la datation traditionnelle fondée sur l'ère chrétienne. Il est parfois recopié à la main et il peut être, le cas échéant, transmis à des peuples voisins avec lesquels Mons n'a point de contentieux.
Le lecture du carnet est un véritable plaisir. le lecteur se retrouve dans la peau d'un rédacteur post-apocalytique, qui conserve à peine assez de la mémoire des temps anciens pour en faire une peinture critique, saisissante par sa beauté âpre et criante de vérité. le texte du rédacteur, derrière lequel se cache notre auteur Bertrand Zuindeau, est remarquable de lucidité, d'impartialité, d'humour et riche de connaissances en collapsologie. C'est, à mon avis, dans ce carnet que résident les meilleurs passages du roman. On sort de cette lecture lessivé, frappé, heureux, sans aucune illusion. Bertrand Zuindeau fustige allègrement les fanatismes de tout poil, religieux, civils, technicistes, obscurantistes, rationalistes, irrationalistes, qui ont mené le monde à sa perte. Les gens qui passent leur temps sur internet à la recherche de gourous et de pseudo-solutions de droite, de gauche, du milieu ou du très haut, devraient dare-dare se mettre à la lecture de Paradosis. Ils en ressortiront beaucoup plus clairvoyants !

Paradosis est aussi un thriller. Qui a bien pu tuer Jan le Sage, ce grand architecte, dignitaire important de Mons, patriarche spirituel incontesté, partageant son pouvoir avec le seigneur Régis ? Je ne dévoilerai pas le dénouement de l'histoire. Mais, de toute manière, le dénouement compte moins que la réflexion philosophique qui irrigue cette intrigue à rebondissements inattendus.
Ainsi : presque tous les digitaires de Mons – et même le roitelet Régis – sont suspectés du meurtre. Ce crime est officiellement attribué à des « hirsutes », humains rabougris et crasseux, néo-préhistoriques, qui survivent dans les forêts avoisinantes, puis à des « nomades », gangs de voyous itinérants, ultra-violents, dont quelques traits nous rappellent les personnages maléfiques de Mad Max. On apprend aux dernières pages qui a fait le coup, comme dans un roman policier classique.
Mais le véritable intérêt est ailleurs : Bertrand Zuindeau déroule toute une galerie de portraits humains trop humains, où les sages ne sont pas tout à fait sages et les vertueux plus vicieux qu'on ne le pense, alors même que Mons est une civilisation très évoluée, très brillante par rapport aux horreurs qui l'entourent. En d'autres termes, il y toujours une part de dystopie dans l'utopie, et inversement : Bertrand Zuindeau, comme tous les bons romanciers, montre que les traits saillants du caractère humain ne changent jamais – technologiste ou pas, civilisé ou pas, l'homme vit et vivra toujours des mêmes qualités et des mêmes défauts, des mêmes archétypes positifs ou négatifs, la sagesse donnant le bras à la bêtise et la bienveillance s'accommodant de la cruauté, souvent dans la même personne.

Paradosis est ainsi, au-delà même du roman dystopique ou collapsologique, une leçon de clairvoyance et d'impartialité. C'est, en définitive, un authentique conte philosophique, mais dont l'intrigue reste sur le terrain du vraisemblable, une oeuvre d'un grand réalisme aux accents désabusés, voltairiens même, sans toutefois l'esprit persifleur.

Chronique établie par Florian Mazé, auteur, profil Babelio "Dystopie2193"
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09.02.2022 14eme livre
Tout d'abord merci à Librinova pour cette sélection de livre de Bertrand Zuandeau « Paradosis » que je n'aurais pas forcément choisi de moi-même, car nous sommes un peu dans la fiction, mais qui au final est très intéressant.
Imaginez-vous projeté dans le futur, vers l'an 2450, après le « chaos » ! C'est un grand pas en avant, mais cela ressemble également à quelques siècles en arrière du temps du Moyen Âge.
Nous nous retrouvons dans la cité de Mons régi par le seigneur Régis le Vaillant dans une forteresse à mi chemin entre le village gaulois d'Asterix entouré d'une grande palissade en bois mais qui pourrait être aussi bien le Royaume de The walking Dead.
Ici on vit en paix depuis déjà quelques décennies, on se nourrit des récoltes issues de la terre, il y a quelques troupeaux, on troque un peu ce que l'on ne produit pas avec d'autres autochtones des alentours, tout cela sous le contrôle des Maîtres qui se réunissent régulièrement en conseil pour gérer les affaires courantes de cette petite ville miniature. Il existe bien une petite armée de soldats qui veille dans les miradors car par le passé des batailles ont eu lieu contre des clans ennemis ou pour se protéger des « hirsutes » peuple qui vit dans la forêt proche, un peu réduit à l'état préhistorique.
Or un beau matin on découvre le cadavre du grand maître Jan, visiblement assassiné, et c'est non seulement l'émoi qui s'empare des villageois mais aussi la peur. Qui a pu le tuer et pourquoi ?
Le livre est bien équilibré avec des chapitres relatant le témoignage de plusieurs personnages. Il y a Anders, élève de Jan, entré au conseil et architectes tous deux. Belek le secrétaire archiviste. Regis, actuel souverain et fils de Pol le rétif à qui il a succédé. Artos, soldat proche de Regis, quoique illettré ses rapports écrits par le secrétaire Richa sont agréables a lire car sans fioriture avec un vocabulaire très moyennageux (surprenant ! que l'on m'explique comment le langage actuel a pu évoluer vers le passé ?…). Et sont insérés les chapitres d'un manuscrit précieux transmis de génération en génération, depuis la création de Paradosis, par Aman il y a 100 ans, censé nous expliquer comment et pourquoi a eu lieu le « chaos » et intitulé « chronique de la fin des temps anciens en 10 chapitres ». Ces partis sont un peu lourdes à digérer, on sent bien le professeur d'économie (j'ai l'impression d'entendre les conférenciers de ma fac sciences éco il y a quelques années…), avec bien évidemment les causes actuelles pour lesquelles on se bat, dérèglements climatiques, surpopulation, pandémie…
C'est intéressant de retrouver géographiquement les villes et lieux où se passe cette histoire, confirmé par l'origine de l'auteur, nord de la France…
C'est tout à la fois une enquête policière, il y a aussi du social, L'importance de l'héritage de l'histoire des anciens, l'ambition du pouvoir…
L'un des derniers chapitres donnant réponse à tout le questionnement du livre est particulièrement surprenant et très habilement raconté.
L'explication du chaos n'est pas donné, c'est un roman de fiction, mais espérons que les générations futures n'arriveront pas à ce point de non retour…
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« Paradosis » est le troisième livre de Bertrand Zuindeau que je prends (grand) plaisir à lire – les deux premiers avaient été publiés sous pseudonyme.
Même très belle langue, même sens de la construction : les prémices conduisent implacablement à la fin, le lecteur est emmené dans un enchaînement d'événements au caractère inévitable. Cette « main de fer » qui conduit la narration est d'autant plus précieuse (tout comme le style vif) que celle-ci est lente : une sorte de giration autour d'un fait conté par différents personnages, se resserrant progressivement, jusqu'au dénouement... inattendu !
Livre multiple : roman d'un monde d'après une catastrophe ayant conduit un monde précédent à sa perte. Chronique de la vie d'une société initiatique, des buts généreux qui l'élèvent aux failles qui la plombent. Réflexion sur la quête d'une sagesse pour conjurer le chaos, remise en cause par les éternels travers de l'homme (ignorance, fanatisme, ambition – titres de trois des cinq parties).
La catastrophe en question, nous en distinguons peu à peu les causes au travers des chapitres relevant des « Chroniques des temps anciens », regards extrêmement documentés et fouillés sur les travers du « monde d'avant », qui le conduisent à sa perte, « monde d'avant » qui est bien le nôtre, et cela fait plus d'une fois froid dans le dos !
L'humour n'en est surtout pas absent. Et l'on se promène dans une géographie pas tout à fait imaginaire (voir pas du tout pour les lecteurs de même origine que l'auteur). Les personnages font un vaste éventail de caractères, du plus admirable et noble au plus pitoyable et détestable, tous humains à leur manière, leurs portraits par petites touches au fil des pages révélant les ressorts qui les animent...
Un très bon livre que l'on dévore avidement... Vivement le suivant !
J.M. G.
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C'est dans un futur très lointain, dans un monde de régression post-crises, post-apocalypse que nous entraine l'auteur Bertrand ZUINDEAU. Un monde où la nature a repris ses droits où les hommes paraissent égarés dans leur milieu de vie mais un monde qui ne nous est pas totalement étranger, à nous lecteurs, par les pauvres vestiges de nos temps fastes que nous reconnaissons dans les paysages remaniés. (Clin d'oeil pour les résidents des Hauts de France et d'outre-Quiévrain)
C'est en ces lieux, dans une communauté régie par de lointaines traditions initiatiques qu'un meurtre est commis.
Cet événement dramatique provoque un séisme qui vient déstabiliser l'ordonnancement d'un quotidien à l'abri dans ses murs du monde extérieur hostile.
La première réaction de la communauté est un réflexe de défense qui met en cause des tributs extérieures et belliqueuses de la mort du maître respecté de tous.
C'est le point de départ de ce thriller captivant qui nous tient en haleine dès les premières pages.
La construction bien tenue de ce roman contribue à maintenir l'intrigue sous tension et permet tout à la fois de tracer des portraits ciselés des protagonistes et donne des indices sur les temps mystérieux d'avant les catastrophes.
Sans dévoiler plus l'histoire au risque de gâcher le plaisir de découvrir l'univers où nous entraine l'auteur on peut dire qu'il y a également dans ce livre matière à réflexion sur la complexité de notre époque et son devenir.
En résumé ce roman est un vrai régal de lecture. Chaque page apporte sa pépite : style, vocabulaire bien choisi, historique etc.
La dernière page tournée on est pris à la fois par la frustration d'un plaisir de lecture qui s'éteint et la rémanence de questions bien actuelles suscitées par cette dystopie.
Bref un roman que je recommande vivement.
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Paradosis est une oeuvre d'une grande densité sans pour autant être un pavé ennuyeux.
D'abord de par son contenu car il aborde de nombreuses thématiques et il développe une histoire complexe et bien articulée. Au cours de de nombreux appendices, le futur de la civilisation industrielle y est décrit en partant d'hypothèses qui, malheureusement, semblent de plus en plus crédibles au fur et à mesure que la planète se réchauffe et que la perspective de guerres futures se précise. Ce roman a été écrit avant que la guerre en Ukraine ne commence mais la probabilité de l''émergence de conflits globaux y était déjà évoquée en creux.
L'auteur à commis la gageure de mélanger une vision apocalyptique de notre avenir avec des considérations très philosophiques sur l'homme, ses motivations, ses contradictions et la tentation permanente de basculer du côté obscur de la force.
Au-delà de ces aspects liés au contenu, ce qui m'a particulièrement plu en lisant cet ouvrage c'est le gros travail formel de recherche de vocabulaire (j'ai appris ou redécouvert de jolis mots peu usités de nos jours), d'expressions et de construction du récit.
Lire Paradosis nécessite un relatif investissement personnel car il faut bien appréhender les différents personnages, sauter d'une époque à une autre et positionner l'action dans un univers géographique complétement recréé, même si le nom des localités fait référence à celles que nous connaissons, (c'est un Dwesien qui vous le dit). le lecteur sera cependant récompensé de ses efforts en découvrant le final qui donne envie de relire l'ouvrage avec un regard différent.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
C’est à cet effort, cette patience, cette persévérance, que le lecteur à venir est exhorté. Et si celui-ci ne trouve pas intérêt à notre écrit, s’il l’estime marqué du sceau de la fantaisie, pire, de la folie, un engagement minimal sera requis de sa part : qu’au moins il ne détruise pas le fameux carnet, qu’il ne le jette pas aux flammes pour s’assurer d’un peu de chaleur supplémentaire, ni ne le convertisse en palimpseste pour y écrire quelque chose, des chansons ou un fabliau.
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C’est à cet instant que survient l’importun, celui auquel on ne pensait pas cinq secondes auparavant, qu’on croyait éviter trois secondes plus tôt, qui explose d’autant plus fort qu’on espérait le contenir : l’éternuement.
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Mais justement, c’est là peut-être le propre de la peine. Elle est juste de ce qu’elle ne sert à rien. Souffrir pour rien. Si c’est pour se mettre en avant, ce n’est plus une peine. Si c’est pour se rengorger, c’est même une incitation à la faute. Une peine qui ajoute l’inanité à la douleur est une vraie peine.
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Avant, c’est une sensation. Une sensation plus ou moins forte. Mais pas qu’une sensation. Une sensation est intérieure, alors que la sensation, dont j’essaye de parler, déborde de moi. Elle est propre à moi, mais aussi extérieure à moi. Comme si elle émanait des autres et du lieu où nous nous trouvons. Faute de pouvoir la retranscrire fidèlement, je ne vois pas mieux que d’utiliser la banale formule : « il s’est passé quelque chose », mais en conférant à ce « il » une importance première, un « il » qui désigne un sujet vrai et non impersonnel, un sujet qui me dépasse et m’intègre à la fois.
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Pour lui, la Vérité n’était pas à retrouver, elle était à construire. La Vérité, selon lui, était la réponse, sur toute une vie, au « pour quoi ? ». Non le « pourquoi » qui plonge l’investigateur dans un flot incessant de vaines ruminations, mais le « pour quel dessein » la vie vaut d’être vécue.
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