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EAN : 9782200933470
240 pages
Armand Colin (15/09/2021)
4/5   2 notes
Résumé :
Vivre la révolution (1792-1795).

Le monde qu’on se fait de la révolution : Vivre 1792. Côme Simien

Vivre la révolution en modéré. Esprit-Conrad Mouren face à la radicalisation des luttes politiques méridionales. Nicolas Soulas

Passions et ruptures dans la correspondance de Rosalie Jullien (1792-1795). Annie Duprat

Une expérience nantaise de la terreur. Un patriote ordinaire et ses proches, de l’emprisonneme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La Révolution comme si vous y étiez !

Des petites histoires pour mieux appréhender la grande...


Avec un titre comme "Vivre la Révolution ( 1792-1795 )", ce numéro des Annales Historiques de la Révolution Française avait tout pour me séduire. Il nous propose de nous projeter, à travers le témoignage et, donc, le vécu de contemporains de cette période, dans la Grande Histoire.


Pour cela, les historiens utilisent les journaux et la correspondance de personnes issues de tous les milieux sociaux : aristocrates, commerçants, militaires ou simplement élus locaux et à travers toute la France.
Cela permet de connaître le ressenti de la population de ces moments très "durs" de la Révolution qui comprend la période dite de la "Terreur" et la chute de Robespierre.

Comme dans la correspondance de Madame Rosalie Jullien, citoyenne acquise aux Montagnards, qui après le 9 thermidor, tremble pour son fils, ce dernier étant souvent surnommé "l'ombre de Robespierre".

Comme ce patriote, Dobrée, qui sera un élu engagé dans la ville de Nantes et dont le seul défaut est d'être anglais…

Comme ces aristocrates qui ont émigré et qui vivent tous les évènements avec retard et surtout impuissance et injustice à leur égard…

Comme ce mercier, Toussaint Bonvoisin, monarchiste, qui a tellement peur d'être arrêté qu'il écrit lui-même une pétition pour sa libération, pour le cas où…


Tous ces écrits, et bien d'autres, nous permettent de vivre, au jour le jour, les évènements, de découvrir ce que fut la vie quotidienne au milieu des espoirs déçus, des trahisons, des peurs, des lâchetés, des revirements et de vivre un petit peu de cette Révolution à travers les sentiments, tout simplement, des protagonistes de cette époque trouble.



Encore un grand et remarquable numéro des AHRF, donc
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Vivre la Révolution !

J'attendais beaucoup de ce numéro des AHRF...
Restituer les existences de 1792 à 1795, à travers les manuscrits, journaux, courriers, n'est pas aisé.
Mais la recherche de ces écrits privés et de ces sources se sont développées ces dernières années.
Même si la vie ordinaire a continué dans ces quatre années de "radicalité", la Révolution s'est immiscée dans les pratiques quotidiennes et a affecté le rapport aux autres, au temps, à l'espace et aux choses.
Avec leurs rythmes heurtés, les écritures intimes mettent également en lumière l'existence d'une crise du temps vécu et perçu par les différents rédacteurs.

Côme Simien signe un brillant billet sur "Vivre en 1792" (mon année préférée !) : où il décrypte et retranscrit 24 journaux et livres domestiques. le but est bien d'écrire la mémoire de leurs familles à des fins de transmission.
L'auteur a choisi l'année 1792 car, pour lui, cette année est propice à l'observation du ressenti de chacun face à la Révolution : les débuts de la guerre, les défaites, les fêtes, mais aussi les violences, les émeutes de subsistances... Mais aussi, les visites de Versailles, les théâtres, les guinguettes, l'arrivée des Assignats, les divisions politiques, les ventes des biens des émigrés, un baptême civique…
Les évènements politiques sont ainsi abordés pour la première fois, car ils ne sont plus restreints comme sous l'Ancien Régime.

L'article suivant relate des écrits d'un greffier municipal : qui traduit une vie de modéré en Révolution qui le fascine autant qu'elle l'angoisse…

Ma chère Annie Duprat étudie les passions et les ruptures à l'appui du journal de Rosalie Jullien : un article un peu complexe à lire car centré sur les luttes politiques et l'avis de Rosalie sur les hommes de pouvoir (Marat, Barère, les Brissotins…) ; j'aurais préféré une étude sur les différentes fêtes de 1792 si bien décrites dans le journal de Rosalie.

Samuel Guicheteau s'attaque quant à lui au fonds Dobrée des Archives municipales de Nantes et les lettres de Pierre Dobrée, négociant et patriote engagé dans le combat révolutionnaire, membre de la municipalité et arrêté en août 1793 qui relate les procès de Carrier et des négociants nantais. Un article, lui aussi, complexe, qui touche plus les années après 1792 mais qui démontre que les notables ont profité de la Révolution , en acquérant les biens nationaux, et ont inventé "le système de terreur" accablant Robespierre et Carrier. Une étude qui aurait gagné à être approfondie ! (peut être dans un numéro spécial des Annales ?!)

Un article sur l'étude du réseau épistolaire du marquis et de la marquise de Bombelles : dans le cadre des travaux sur les émotions en politique, on voit que ces monarchistes appellent à la violence pour détruire le jacobinisme vécu comme un châtiment divin ! On voit ainsi certains acteurs préférer la destruction de leur pays que la Révolution !

J'ai aimé l'article sur Sant-Cyr Nugues, secrétaire de Marc Antoine Jullien ; ce jeune homme a été directeur des bureaux du Comité de Salut Public de novembre 1793 à octobre 1794. Même si ce journal très centré sur les émotions, s'arrête au "9 thermidor... 3 ans"

J'ai regretté dans ce numéro des Annales beaucoup d'articles sur des modérés et des monarchistes au détriment de ceux sur les révolutionnaires... Même si ces derniers ne savaient pas tous écrire et ne prenaient pas le temps d'écrire sur la Révolution qu'ils vivaient.
Je n'ai pas apprécié l'article sur la guerre civile de Vendée qui, écrit par une universitaire de l'Université catholique à Angers, aurait gagné à être plus neutre car il est à charge pour "les Bleus" (violents et alcooliques !) !

La section des "comptes-rendus" de lecture est toujours aussi intéressante et j'ai particulièrement aimé la critique de la biographie de Saint-Just d'Antoine Boulant (que je n'avais pas appréciée !) par Marisa Linton qui conclue que "la biographie prudente de Boulant ne surpasse ni ne remplace pas celle de Vinot" !
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
A la question du statut des élus, Robespierre voit d'abord en eux des "commis" du peuple et non des représentants auxquels il souhaiterait ne voir confier que des mandats courts, articulés au principe de la non-réélection des sortants.
Ces considérations, qui font du peuple souverain la seule instance apte à juger du bien-fondé de l'exercice du pouvoir, conduiront à l'affirmation du droit de résistance à l'oppression d'abord, du droit à l'insurrection ensuite.
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Rapports entre "Liberté" "Egalité" "Fraternité".

L'égalité est la réciproque de la liberté : être libre consiste à n'être soumis au pouvoir d'aucun autre homme et à ne soumettre aucun autre homme à son pouvoir.
La fraternité, intrinsèquement liée à la liberté et l'égalité, serait l'acte par lequel les hommes s'organisent en société.
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L'échec de la Révolution, le crime de Robespierre, est de ne pas avoir su consacrer l'égalité sociale :
" Une révolution qui n'a pas bouleversé les rangs, les intérêts, les fortunes, est ou incomplète ou nulle".
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Marat a dit : " Je n'ai d'amis que ceux de la Patrie et d'ennemis que les siens".

Cet homme est le plus exalté des patriotes, il est l'amant de la liberté de la Révolution.

Extrait d'une lettre de Rosalie Jullien à son fils
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Les amis des rois ont conçu la frivole espérance de détruire nos forces morales et physiques en calomniant telle ou telle portion du peuple pour l'avilir.
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