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EAN : 9781092499279
Editions du Long Bec (10/06/2016)
3.59/5   22 notes
Résumé :
Ce récit du destin croisé de trois femmes (Fé, Esperanza et Caridad) est constitué de trois chapitres relatant les événements dramatiques majeurs survenus successivement en Espagne et en France, tels que successivement perçus par les trois héroïnes: la révolte des Asturies (1934), la fin de la Guerre civile espagnole (1938) et un raccourci de la défaite, de l’occupation et de la libération de la France (1939- 1945). Les principaux faits historiques sont fidèlement r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Cette histoire retrace le récit de trois femmes au fort tempérament pendant la guerre d'Espagne et après, comme une saga historique. C'est mouvementé, émouvant, le graphisme est dynamique, avec un travail efficace sur la bichromie, comme quand la lumière vient surexposer une partie du décors, le jaune qui jusqu'alors se contentant de marquer les reliefs prend alors la place du trait, le coup de crayon est assez classique. Il y a beaucoup de bonnes choses, mais je reste assez dubitatif après coup.

L'histoire veut englober beaucoup trop d'éléments, il est question de guerre civile, de fascisme, d'homosexualité féminine, de féminisme, de collavoration, d'avortement, d'érotisme, d'adoption... beaucoup de choses m'ont gêné :
- Pourquoi, quand on veut parler d'homosexualité féminine faut-il montrer des scènes toride avec des femmes super excitantes, ne tombe-t-on pas dans la caricature du fantasme pour hommes.
- La présentation des idées politiques est très manichéenne et sans la moindre finesse.
- L'histoire d'adoption vient rajouter une couche sur les émotions éclipsant lourdement les autres thèmes, alors que là aussi, on tombe sur les clichés éculés.
- Les visions de l'homosexualité féminine et du féminisme semblent totalement décalées avec le contexte et présentées d'une façon anachronique. Tout ces ingrédients sont pensés à la manière d'aujourd'hui, cet anachronisme rend cette histoire très artificielle.
- On parle de féminisme et d'homosexualité féminine et pourtant c'est c'est un récit du genre héroïsme viril et testostéronné, c'est les pétroleuses, mais sans second degré.
- Les émotions, très présentes, sont très appuyées et empêchent toute lecture au second degré, la caricature ne semble pas volontaire et on ne rit jamais.

Au final, j'ai trouvé cette bande dessinée très caricaturale et tarte à la crème, il y beaucoup de surenchère et les problèmes évoqués ne sont au final qu'effleurés avec beaucoup de lourdeur, de poncifs et l'émotion n'est provoquée que par des effets déjà vus. Cette lecture fait de l'effet au premier abord, mais après coup, le soufflet se dégonfle vite.
-Très artificiel et finalement superficiel.
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Insoumises - Javier Cosnava - Ruben del Rincon

L'histoire de trois femmes "Insoumises" qui se rencontrent pendant la révolution des Asturies, en Espagne, en 1934 et que l'on va suivre jusqu'en mai 68 en France.

C'est une très belle histoire, où l'on voit trois jeunes femmes se battre pour leur liberté, leurs idéaux et les droits des femmes. Elles se battent comme des hommes, avec et contre des hommes mais à aucun moment elles n'oublient qu'elles sont des femmes et en sont fières. Elles traversent des moments terribles du Xx ème siècle (guerre d'Espagne, Seconde guerre mondiale) avec courage et obstination. Et tout cela avec un Albert Camus plus ou moins imaginaire à leurs côtés. Et malgré le coté tragique du sujet de cette BD l'humour n'en est pas absent.

J'ai beaucoup aimé le graphisme du noir et blanc et un marron très clair, je trouve que ces trois couleurs vont très bien avec la révolte et la révolution. Les émotions sont bien rendus sur les visages des personnages, il n'y a pas trop de détails ce sont surtout les personnages et leurs émotions qui sont mis en valeur.

Une Bd à lire et à relire pour nous les femmes et un petit peu pour les hommes.

Je remercie beaucoup Babelio masse critique et les éditions du Long bec pour cette superbe découverte.
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Tout d'abord merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux jeunes éditions alsaciennes du Long Bec pour l'envoi du livre.
Cette BD - qui a obtenu le prix « BD 2012 » de la ville de Palma de Majorque – a été réalisée par 2 auteurs espagnols.
Elle relate la vie de 3 femmes : Fé, Caridad et Esperanza, dont les destins sont liés. Malgré un ancrage historique fort (des faits réels sont racontés), les auteurs se sont permis une certaine liberté narrative en faisant intervenir par moments Albert Camus, qui n'était pas en Espagne pendant la révolution des Asturies, même s'il a un lien fort avec ce pays, puisqu'il a notamment lutté contre le franquisme.
Voici le découpage du livre : un prologue qui se situe en 1934, à Oviedo, en pleine révolution des Asturies ; puis un chapitre sur le point de vue et la vie de Fé, un deuxième sur la vie de Caridad et un dernier sur la vie d'Esperanza. Un épilogue clôt le récit en se centrant sur les événements français de mai 1968.
Chaque chapitre nous éclaire sur les liens d'amitié qui se sont tissés entre les 3 femmes tout au long de leur vie, et on comprend l'intégralité de leurs relations après le dernier chapitre, puisque les différents points de vue permettent des recoupements. Elles ont toutes lutté avec des hommes en Asturies, puis pendant la Guerre d'Espagne et ont résisté ensuite en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Elles ont toutes trois un fort caractère et un esprit combatif à toute épreuve : elles ne renoncent pas face à l'hégémonie des hommes. Elles cherchent à s'imposer, font jeu égal et luttent pour leurs droits. Un passage sur l'interdiction de parler des menstruations est assez évocateur…
Des femmes fortes, dont la détermination est renforcée par l'usage de 3 couleurs uniques : noir, blanc et une couleur encore le marron/jaune/miel qui donnent le ton. le récit est bien rythmé, entre la lutte armée et la lutte des droits, en Espagne comme en France, ces 3 femmes ont fort à faire ! Un bel exemple pour toutes, et une dénonciation de l'invisibilité des femmes dans l'Histoire (décrit notamment dans le discours de Caridad aux étudiants).
Un hymne à la révolution, qui rappelle qu'il faut combattre chaque jour pour ses idéaux. ¡ A las barricadas !
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De la guerre d'Espagne à mai 68 (mais c'est surtout la guerre d'Espagne qui est traitée), Javier Cosnava (au scénario) et Ruben del Rincon (au dessin) nous proposent de suivre trois femmes fortes, aux caractères différents mais liées par les épreuves et luttes qu'elles partagent. Après un prologue les faisant surgir telles trois déesses guerrières au milieu des explosions d'une bataille, chaque chapitre propose le point de vue de l'une d'entre elles sur les évènements qui les rapprochent, les éloignent puis les font se retrouver à nouveau. La réussite des auteurs est d'aller au-delà d'un simple jeu de point de vue et de faire avancer le récit grâce à cette narration croisée, chaque partie reprenant peu ou prou là où la précédente s'arrête. C'est par un jeu de flash-back bien dosé que l'on redécouvre certaines scènes, mais sans s'y attarder outre mesure. Il s'agit juste de souligner un aspect qui complète un peu plus le tableau des relations entre les trois femmes. Ainsi se mêlent engagement politique, amour et déception, regrets et espoir, choix exaltants ou douloureux, mais au final c'est bien une soif de vie qui l'emporte. Les dessins sont très vivants justement, dynamiques, avec une teinte à mi-chemin entre sépia et noir et blanc. Ils rendent très agréable à suivre les destins de ces trois jeunes femmes insoumises, ou plutôt libres et engagées.
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Nous ne sommes pas dans un roman à l'eau de rose à propos de femmes insoumises mais plutôt autour de la Guerre d'Espagne et ses prémices. Elles veulent exprimer leur féminité à travers la guerre et en faisant la Révolution. L'accent est mis sur leur révolte armée afin de faire bouger les lignes pour plus de libertés.

J'avoue aisément que je ne suis pas trop fan de cette idéologie. C'est vrai qu'au nom de l'égalité entre les sexes, je ne devrais pas dire que les femmes ne doivent pas faire la guerre avec la mitrailleuse à la main. En même temps, la guerre est une horreur sans nom. Je préfère leur épargner cela et garder ainsi une autre image de la femme. Ceci n'engage que moi bien entendu.

J'ai compris que cette oeuvre se veut comme un hymne à la résistance à l'oppression. D'ailleurs, il y a un pont direct avec les événements de Mai 68 en France. A noter l'intervention d'Albert Camus dans un rôle de spectateur plutôt imaginaire.

Au final, je n'ai pas adhéré à ce récit révolutionnaire et un brin anarchiste au nom d'une certaine indépendance.
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critiques presse (1)
BDZoom
28 décembre 2018
Le trait de Rubén Del Rincon y est dynamique et magistral et le scénario, loin de se limiter à un récit historique, est d’abord une histoire féminine, sur l’amitié, l’homosexualité, la liberté, le combat, le courage
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les filles, sachez qu'il n'y a pas honte à être une femme, ni de parler de "règles" ou de "menstruations" ou encore d'utiliser toutes les inventions qui permettent d'améliorer notre qualité de vie. La société s'obstine à ignorer ces sujets comme si elle avait peur de nous.
[...] En réalité, être femme n'est pas un problème. Le problème est notre place dans la société et ce sujet en est bien le reflet.
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"Les femmes... Elles sont notre seul espoir ! elles apportent un peu d'humanité et de solidarité dans cette boucherie meurtrière...
"...A l'horreur de la guerre dans l'air frais du petit matin..."
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L'histoire est un éternel recommencement et je crains qu'elle ne finisse mal pour les républicains socialistes asturiens.
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En les prenant par la main, j'ai compris que nos vies étaient unies, que c'était une course contre la mort et que c'était la plus belle chose que je ferais de toute ma vie.
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Je ne peux quitter ces trois femmes des yeux, elles me fascinent. Je me demande qui elles sont...

Et soudain, je comprends...

...Il s'agit des insoumises.
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