Très belle découverte (par hasard) d'un pan de la littérature brésilienne. On dirait un récit tout à fait innocent avec trois personnages principaux presque caricaturaux. Mais la simplicité de la plume de l'auteur et les situations tragi-comiques du récit contrastent avec la profondeur du message : l'entrée dans le 20 ème siècle capitaliste et la fin d'un monde au travers de la description des tensions hommes/femmes, esclaves/colons, pauves/riches, réalité/folie, République naissante/Empire déclinant, etc. En somme, ce récit est bien plus édifiant qu'un essai socio-politique portant sur le Nordeste brésilien de la fin du 20 ème siècle.
Commenter  J’apprécie         10
Il s'appelait Vitorino Carneiro da Cunha. Il pouvait tout faire, il ne craignait rien. Un jour, il gagnerait la municipalité. Et il ferait tout pour que ce trou perdu devînt quelque chose. Vitorino imagina alors le jour de son triomphe. Une grande fête, de la musique, un discours du juge Samuel, un bal dans la Chambre municipale. Tous les gros bonnets de Pilar viendraient discuter avec lui. Il était le chef, il était l'homme le plus macho de cette terre. (p.358)