« Miroir, mon beau miroir, dit-moi : qui dit la vérité? »
Depuis que l'humanité a été maudite, les êtres humains sont devenus gris, ternes et tristes. Pour palier à ces défauts, la déesse de la beauté à envoyée les Belles, des jeunes femmes bénies par la Beauté elle-même, elles sont des magiciennes, capables de changer votre apparence, de vous métamorphoser en un être sublime. le peuple d'Orléans est devenu dépendant des soins des Belles; étant incapables de supporter leur condition de « gris ». Les êtres humains sont devenus frivoles, futiles, accro aux dernières modes. Car si la population est prête à payer pour devenir belle/beau, certains veulent rajeunir ou encore modifier leur structure osseuse. Des modifications dangereuses et interdites. Pourtant le peuple d'Orléans se précipite pour passer entre les mains des Belles, entretenant cette société des apparences où la beauté est plus importante que tout.
Dans ce monde, nous allons suivre Camélia Beauregard, une jeune Belle souhaitant devenir la favorite de la famille royale d'Orléans.
Les Belles est un roman qui offre un décor « royal » , un monde auquel j'accroche assez facilement en général. La spécificité des Belles est ce décor très « à la Française » avec des noms de lieux évoquant la France et des noms propres qui font penser aux favoris de la royauté Française à travers l'Histoire.
Le palais royal est très coloré, très bling-bling, très
Louis XIV. Je me suis sentie dans un univers rappelant le film
Marie-Antoinette de
Sofia Coppola avec ses couleurs, l'abondance de mets raffinés, l'ambiance survoltée et bling bling du palais d'Orléans (Versailles) et j'ai apprécié. J'ai été fasciné par la mode, à la pointe de la nouveauté, qui change en un battement de cil. Les talents des Belles pour créer toutes les extravagances physiques possibles.
Mais franchement, j'ai été très perturbée de découvrir certains noms de personnages dans ce roman comme « du Barry » par exemple, tout en connaissant plus ou moins les figures historiques derrière ces noms (« la du Barry » était la maîtresse de Louis XV). J'ai toujours eu une certaine admiration pour la royauté, les familles royales, et j'aime énormément l'Histoire de France, alors je ne dirais pas que j'ai été totalement convaincue par cette inspiration Versaillaise.
A côté de ce décor,
Dhonielle Clayton révèle une mythologie très intéressante, originale. En évoquant les dieux et déesses étant à l'origine d'une malédiction sur les êtres humains, l'auteure nous captive. Rapidement c'est le pouvoir des Belles qui a retenue mon attention. Les Belles sont admirées, aimées, idolâtrées pour leurs talents. Ce sont des semi-déesses. Fascinant? Pas si sûr.
Le constat de ma lecture au départ n'était brillant. J'ai mis un temps fou à éprouver un intérêt pour ce roman. Je me suis même demandé où était passée l'intrigue principale, tellement l'auteure nous assomme d'explications, de blabla et de descriptions. Je me disais « tout ce battage pour rien ». L'histoire met trop de temps à s'installer, l'auteure traîne en longueur et ça se voit… Je pense que le roman aurait pu largement être raccourci, aux vues de certains passages pas vraiment utiles. Je pointe du doigts, entre autre, la romance entre Camélia et un des personnages (qui était assez évidente) pas forcément convaincante. Et aussi, personnellement je n'ai pas accroché à ces petites rivalités entre Belles, à ces passages inutiles où Camélia pense trop, se languit, se pose des questions évidentes.
Je trouvais ce roman à l'image de son univers : beau à l'extérieur mais creux à l'intérieur. Jusqu'aux 100 et quelques dernières pages où j'ai eu une révélation. L'intrigue s'est intensifiée, avec de l'action, je n'ai pas vu les dernières pages défiler.
Concernant l'intrigue justement, j'avais vu la plupart des rebondissements venir de loin, le fait est que seul Camélia semble être trop aveugle ou trop immature pour se rendre compte du monde qui l'entoure. Malgré tous complots qui se préparent, pas si discrètement. Certains points m'ont un peu plus surprise comme le fait que l'auteure ait choisie de montrer la face sombre, presque gore de son univers. Oui, ça m'a donnée des sueurs froides. Oui, j'ai aimé ça. le jeu de dupes orchestré dans le roman était pas mal, les trahisons qui se dévoilent, c'est pourquoi le retournement de situation finale était bon mais (il y a toujours un mais) facile. Et prévisible.
En résumé, je dirais que
Dhonielle Clayton arrive à nous faire réfléchir sur notre société qui est gouvernée par les apparences, les médias et la dictature extrême de la beauté, à travers son univers accrocheur. Un univers où la couleur de la peau de l'héroïne est juste une carnation et non un problème idéologique. Seul la beauté compte, qu'importe sa couleur.
Derrière sa belle couverture, le roman cache une narration en dents de scie, qui est clairement mal calibré entre moments « plats et inintéressants » et « action et rebondissements ». C'est beau, prometteur, mais j'attends de lire le second tome pour voir si les promesses à la fin de livre vont être tenues. Alors, oui, je suis un peu déçu de ce roman et je ne mettrais pas une note plus élevée que ça.
~∴~
Les points positifs :
– Un univers beau et cruel.
– Une mythologie originale.
Les points négatifs :
– Une première partie trop plate.
Bilan : Les Belles est un roman qui nous fait rêver par sa belle couverture. Sous ce papier se cache un roman qui tire son épingle du jeu par une mythologie originale, un univers très inspiré par la France et une intrigue qui arrive à faire mouche au moment final. Malheureusement l'écriture ne suit pas les belles idées de l'auteure. La narration plate du début laisse place à une successions d'actions prévisibles, jusqu'au final qui lui laisse place à un peu de suspens
Note : 13 / 20
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