Le Corralito, vous connaissez? En Argentine le 1er décembre 2001, le ministre de l'économie décide de mettre fin à la fuite des capitaux avec
le corralito, qui limite les retraits d'argent à 250 pesos par semaine et interdit l'envoi de fonds à l'extérieur du pays. Panique générale. Tout le monde veut retirer son argent. le gouvernement chute. La mesure perdure pendant une année.
Dans un village perdu de la province de Buenos Aires, huit voisins décident de retrouver leur dignité en rachetant une usine sous forme de coopérative. A la surprise générale, le corralito leur tombe dessus. C'est la ruine. Quelques mois plus tard, ils réalisent qu'ils ont été victime d'une gigantesque escroquerie menée par un banquier véreux de mèche avec un homme d'affaires.
Au lieu de se résigner, les voisins décident de mener l'offensive pour récupérer leurs avoirs.
Tremblez puissants! La bande hétéroclite de ruraux guidée par leur leader Perlassi va monter une incroyable opération pour assouvir leur vengeance.
Impossible d'être déçue avec un roman d'
Eduardo Sacheri.
La Nuit de l'usine est une lecture réjouissante qui atteint son acmé au cours d'une nuit mémorable. « Entre nos ennemis les plus à craindre sont souvent les plus petits. », c'est
La Fontaine qui l'a dit, et Sacheri aussi! Si le roman diffère des autres oeuvres de l'Argentin par le grand nombre de personnages, on y retrouve ses intrigues taillées au cordeau, des protagonistes toujours aussi touchants qui oscillent entre désespoir et soif de justice dans un pays en pleine déliquescence , une langue savoureuse, de formidables trouvailles (Comment voler un million de dollars de Wyler avec
Audrey Hepburn, comme source d'inspiration !) et beaucoup beaucoup d'humour.
L'adaptation cinématographique de
la Nuit de l'usine , La odisea de los giles (Heroic losers) signée Sebastián Borensztein avec Ricardo Darín est formidable, comme l'est l'autre adaptation d'un roman de Sacheri,
Dans ses yeux. ❤️❤️❤️