AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B08H7DF61L
176 pages
Plon (14/01/2021)
3.76/5   42 notes
Résumé :
Un admirateur de Nicolas Hulot qui rêve d’être un peu connu, un ancien espoir du basket français désormais accro au jeu, une mère de famille digne, malgré les vicissitudes d’une vie qui ne l’a pas épargnée. Des bourgeois sans complexes. Et puis Laura.
Pour Antonin, l’automne 2002 est bien plus qu’une découverte : c’est une émancipation. Nécessaire. Vitale. Pour forcer le destin. Pour gagner ou pour perdre.

Un roman puissant qui met en scène de... >Voir plus
Que lire après Les voies parallèlesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 42 notes
5
4 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Loin des dorures et des richesses des grandes villes, dans une petite ville sans attrait, et tentant de comprendre le fonctionnement du monde qui l'entoure, Antonin est bien seul. Des parents au mieux silencieux, qui n'ouvrent la bouche que pour le rabrouer ou émettre des commentaires basiques devant le flux des images du petit écran allumé en permanence, des copains qui semblent, eux, être insérés correctement dans l'ordre du monde, une petite amie potentielle qu'il n'ose aborder : le quotidien est une suite d'heures mornes. Même le foot ne servira pas à l'intégrer dans un groupe, après un but contre son camp !

Alors Antonin ose braver l'interdit et sèche les cours pour se rendre aux obsèques d'un camarade de classe, dans la voiture de la mère de cette fille dont il rêve …

Chronique d'une jeunesse qui se cherche, d'une solitude adolescente, d'une pauvreté autant matérielle que culturelle, que l'auteur expose avec beaucoup de tendresse et d'empathie pour les personnages, quels qu'ils soient, sans s'acharner sur ces victimes d'un passé lui-même vide et de désillusions depuis longtemps oubliées, pour laisser la place à un quotidien routinier et stérile.

Les mots manquent et le vide qu'ils ne comblent pas est remplacé par des subterfuges, alcool, jeux, qui font oublier quelques heures l'ennui ou les regrets, en cautionnant l'immuabilité.

C'est un tendre état des lieux de la France des invisibles, embarqués dans le train de la vie, mais sans place assise. Sans jugement, sans ironie, j'ai beaucoup apprécié.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          630
Un roman bien écrit, une atmosphère et un environnement bien retranscrit entre la bourgeoisie et les familles plus populaires.
Roman choral où l'on suit principalement Antonin, jeune lycéen, fils unique, introvertie et qui va s'ouvrir et oser lorsqu'il rencontre l'amour.
Des images sont marquantes et je retiendrais certains passages. L'adolescence, le questionnement du monde qui nous entoure, les destins tracés, les regrets sont autant de thème abordés et parlant à tous lecteurs.
La scène de la fin est percutante et forte.
#Lesvoiesparallèles #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          180
Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Début des années 2000, dans le Poitou. A quinze ans, Antonin a la vie ordinaire d'un adolescent sans histoires, sans relief non plus. Fils unique d'une famille qui n'en a que le nom, Antonin connaît, dans son année scolaire, deux événements particulièrement marquants pour lui, l'un permettant l'autre : le décès brutal d'un copain de classe, et ses premiers émois amoureux avec Lisa. A travers ce premier roman à la narration linéaire, Alexis le Rossignol conte l'intimité d'un garçon ordinaire sur fond de France rurale. Les voies parallèles, ou le roman d'apprentissage de la génération Y.

Le parcours d'Antonin est, d'une certaine manière, une photographie littéraire d'une France rurale. À ce titre, Alexis le Rossignol n'hésite pas à digresser et à tirer le fil des vies de certains de ses personnages. Derrière la façade sociale qui doit tenir à tout prix apparaissent les failles profondes que tel ou tel événement a creusées. Ainsi Johann, ancien espoir du basket local dont la carrière avorta, à la suite de la mort du frère aîné à laquelle a succédé une grave blessure. Ainsi Véronique, qui regarde avec mélancolie les photos heureuses de son mariage et de sa vie de famille ; son bonheur est là, imprimé sur papier glacé, disparu avec les soirées bistrots du père de ses enfants. Ainsi Gilles, tenancier d'un bar de village, anonyme parmi les anonymes, qui souffre de voir ses clients réguliers déserter son zinc pour tel bowling, telle discothèque. Les pages du roman se font kaléidoscope mais, au lieu des couleurs vives, ce sont de sombres destinées qui apparaissent.

La France du début des années 2000 est celle de la télévision toute puissante, des téléphones portables qu'une partie des lycéens regardent encore avec envie, des magazines pseudo érotiques qui ne sont pas encore concurrencés par la déferlante porno. Pour s'amuser, pour voir des copains, Antonin consent à faire des dizaines de kilomètres en mobylette ; dans cet archipel rural de toits et de clochers, la campagne est un océan qu'il faut souvent traverser pour apprendre, pour se divertir et pour aimer.

Antonin n'a rien d'un héros. Dans son lycée, c'est un élève anonyme ou presque. Observateur, il n'est pas pour autant marginal : ce qu'il veut est tout à fait banal : exister aux yeux des autres pour ce qu'il est, tout en sachant pertinemment que, sans le bagout des uns, la beauté physique des autres ou encore le charisme d'autres encore, sa volonté n'a aucune chance d'être exaucée. Ce que voudrait Antonin, aussi, ce serait d'être remarqué par Lisa, dont il est secrètement amoureux. Mais l'amour, à cet âge, n'est pas quelque chose qui se claironne. Il faut ajouter à cela une forme de honte sociale qui frappe ceux qui, comme Antonin, sont issus des basses classes moyennes, celles dont les parents touchent à peine plus que le SMIC et qui ne partent pas à chaque vacances. Antonin voudrait aimer, mais il n'en a pas les moyens : ni physiques, ni sociaux, ni économiques. La mort accidentelle de son copain, Maxime, lui offre la chance de se montrer à Lisa. Malgré ses appréhensions, malgré ses soucis familiaux, malgré un capital social que Bourdieu qualifierait de pauvre (la soirée chez Lisa est fortement révélatrice), Antonin fonce.

Si son style paraît simple voire, peut-être, convenu, il faut souligner qu'Alexis le Rossignol vise particulièrement juste pour décrire une époque et des milieux géographiques et sociaux donnés. Pas tant roman à thème que roman témoignage, Les voies parallèles dessine avec justesse le portrait d'une jeunesse ordinaire et contemporaine.
Commenter  J’apprécie          30
En automne 2002, Antonin a quinze ans. C'est l'âge des découvertes, celui des premiers émois et celui d'envie de liberté. L'adolescence est aussi la période pendant laquelle on se cherche et pendant laquelle on ne veut pas être différent des autres. Or, cela ne dépend pas que de lui, il doit tenir compte de ses parents. Antonin fait partie de ceux qui n'ont pas le droit de sortir. Il vit les virées en boîte, par procuration : il écoute les autres en parler et il s'invente une vie. C'est risqué, car si ses mensonges sont révélés, il deviendra la risée du lycée. Il est prêt à des sacrifices pour être comme ses camarades. En effet, l'apparence compte beaucoup et les différences de milieux sociaux sont identifiées dans le fait de porter des marques ou non. Quinze ans, c'est aussi l'âge de rupture avec les parents : le jeune garçon est incompris par sa mère. Quant à son père, il est souvent absent et s'en remet à son épouse.


Antonin évolue dans plusieurs milieux. Aussi, il livre ses observations sur les personnes qu'il rencontre. Avec ses coéquipiers de foot, après les matchs, il se rend dans le café tenu par Gilles. le patron du Bar des sports qui est un grand admirateur de Nicolas Hulot, a la sensation d'être passé à côté de sa vie ; il recueille les confidences de ceux qui ont connu un accident de la vie et qui regrettent de ne pas avoir vécu le destin qui les attendait. Antonin s'émeut, s'étonne et il donne son ressenti. Il apprend à se forger sa propre opinion. Il est, particulièrement, touché par Véronique, une mère isolée.


Et il y a la belle Lisa. Pour lui plaire, Antonin se rebelle. Les actes d'émancipation sont discrets, il ne s'oppose pas frontalement à l'autorité parentale, il tente de ruser, mais peu habitué à désobéir, ses plans sont souvent imparfaits. Un soir, pris dans un engrenage, il s'embourbe et va plus loin…


La suite sur mon blog...


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          90
Les voies parallèles se sont celles qu'Antonin croise dans son petit village de la France profonde. C'est celle de Maxime, mort trop tôt, de Johan, qui aurait pu devenir quelqu'un, de Véronique, qui aurait pu être heureuse, de Michel, qui aurait pu quitter sa femme. C'est ça ce livre, des gens qui, faute à pas de chance, ont raté le coche, n'ont pas réussi à s'en sortir et sont condamnés. Condamnés à quoi? À n'être jamais célèbres, jamais riches, jamais cultivés. À errer dans ce village où personne n'a envie de rester. Lisa s'en sort bien, elle, et c'est peut-être cela qui plaît tant à Antonin. La liberté, la réussite, la possibilité d'un avenir.
Antonin est un total anti-héro, qui tente de se trouver une place et une personnalité dans cet univers où règnent précarité et misère culturelle. Il n'a pas vraiment d'ambition, juste celle d'arriver au lendemain.
D'Alexis le Rossignol, je connaissais l'humour décalé et les sketchs et, heureusement, je ne m'attendais à rien de tel ici. Il y a une réelle rudesse dans ce livre dont la fin m'a coupée le souffle. J'ai tourné la page le plus vite possible avant de me rendre compte que ça ne servait à rien, qu'Antonin serait à tout jamais bloqué dans cette dernière page inconfortable, qu'il ne s'échapperait jamais de cette ultime honte.
Pour avoir une petite idée du style de l'auteur, je vous conseille d'aller écouter les extraits sur la page youtube d'Alexis le Rossignol lu par de grandes voix. Ça donne une petite idée du texte et c'est agréable à écouter.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Surtout, le moral en avait pris un coup, parce que l’usine, c’était quelque chose. L’usine, c’étaient des vrais métiers, avec des gars qui portaient le bleu de travail comme le maillot d’une équipe, avec du bruit, des coups de gueule, des crises et parfois même des catastrophes – un doigt coupé, une brûlure profonde, une chute mortelle – mais aussi une belle solidarité, de l’amitié et des rires.
Commenter  J’apprécie          20
A-t-on tendance à habiller plus chaudement les morts de l’hiver que ceux qui disparaissent en été ?
Commenter  J’apprécie          30
Ils portent tous les deux des chaussons blancs avec sur le dessus le nom d'un hôtel brodé en lettres dorées. Même comme ça ils sont élégants. Ils portent leur classe sociale dans leurs chevelures épaisses et dans leur négligence bourgeoise des dimanches matin.
Commenter  J’apprécie          00
Mais il ne dit rien, et ses frustrations alimentent un mal-être qu’il dissimule sous d’épaisses couches de silence et de retenue.
Commenter  J’apprécie          10
Elle est fière d’elle, et ce sentiment devenu étranger au fil du temps illumine son visage. Elle est fatiguée mais belle, comme il y a vingt-cinq ans.
Commenter  J’apprécie          00

Video de Alexis Le Rossignol (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexis Le Rossignol
Alexis Le Rossignol - La prison au Mexique
autres livres classés : classes populairesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (87) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5265 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..