Merci à Negalley et aux éditions du
Cherche Midi de m'avoir permis de découvrir cet auteur. À vrai dire, ce roman est loin d'être un coup de coeur, et il est rare que je m'étende sur les lectures qui ne m'ont pas plu. Je sais qu'il n'est pas facile d'écrire un roman, et, en général, je préfère ne pas porter préjudice aux auteurs. Toutefois, cela me désole de voir ce type de livre édité par une maison d'édition reconnue, alors que de nombreux auteurs français de talent peinent à trouver un éditeur.
Un petit tour sur internet m'a donc permis de découvrir que l'auteur,
Ernest Dempsey, un Américain vivant dans le Tennessee, est un auteur prolifique qui semble rencontrer un beau succès outre-Atlantique, vu les notes moyennes sur ces livres sur un site comme Amazon, ainsi que le nombre de ces notes. Par ailleurs, il a une production assez impressionnante, avec 2 à 9 sorties par an. Ce n'est donc pas mon petit commentaire qui va lui nuire.
La partie historique :
Comme l'indiquait la 4ème de couverture « Les passionnés d'histoire vont être ravis », je me suis attaquée à ce roman avec délice, pensant apprendre quelques petites choses de l'Histoire avec un grand H grâce à une histoire rondement menée. Déception ! L'amateur d'histoire apprendra effectivement que Napoléon a essuyé une défaite à Waterloo, qu'il a été exilé sur l'île d'Elbe puis sur l'île de Sainte Hélène, et qu'il avait quelques généraux, dont le père d'
Alexandre Dumas. Et puis quand même, parce que l'auteur n'est pas mesquin,… que les templiers ont mal fini. Bref, pour le côté historique, un livre d'histoire niveau collège vous fera vibrer davantage. Alors certes, pour un lecteur américain moyen apprendre cela, c'est déjà de la culture, mais pour la France, ça passe quand même moyen.
Le titre anglais « L'affaire Napoléon » aurait d'ailleurs été bien plus adapté à ce livre que « Conspiration Vatican ». Mais, comme chacun sait, en France, le mot « Vatican » est bien plus vendeur, surtout lorsqu'on y accole un mot de type « scandale, mensonge, secret… ».
Les personnages:
Bon, alors si la partie historique est ténue, voyons ce qui se passe du côté des personnages. D'un côté le méchant : Lucien Berger, chef d'un ordre chevalier que tout le monde croit disparu, qui, grâce à un anneau qu'il recherche activement, veut régner sur le monde. C'est un peu simpliste, mais c'est finalement le personnage le plus crédible.
De l'autre côté, les gentils : Tomy, Sean et Adriana, qui se connaissent de longue date et ont déjà vécu ensemble de nombreuses aventures. Des sortes d'Indiana Jones des temps modernes, qui passent leur temps à rechercher des trésors de l'Histoire. Historiens chevronnés et reconnus comme des sommités mondiales. Bien sûr, ils manient les armes et les arts martiaux depuis le berceau, rien ne les arrête et ils se sortent de toutes les situations difficiles avec à peine quelques écorchures.
Comme je le disais, avec ce titre, le premier traduit en français, ils ont déjà vécu plein d'histoires ensemble. de nombreuses références y sont faites tout au long de l'histoire. En pure perte pour le lecteur français qui découvre ces personnages. de même, nos héros aiment bien se chambrer entre eux, et se lancent à tout bout de champ des petites blagues sur leurs aventures passées auxquelles le lecteur ne comprend rien. Tout cela laisse une impression bizarre, et c'est bien la première fois que j'ai l'impression d'être de trop dans un livre.
Par ailleurs, ces pseudo-historiens ne sont pas vraiment crédibles dans leur rôle alors qu'ils confondent l'île d'Elbe et l'île de Sainte Hélène et que leurs connaissances viennent, au fil de l'histoire, de leur navigation sur Google.
Le style
Si on compte sur le style pour rattraper le reste, on est un peu déçu également. Alors petit bémol, peut-être qu'en anglais, cela passe mieux, et que la traduction a desservi l'histoire avec le fameux « Lost in translation ». Nous laisserons ce petit doute à l'auteur.
Toujours est-il qu'en français, ce n'est pas terrible. Entre les nombreuses allusions à des aventures antérieures, des répétitions et des détails inutiles, l'auteur aurait pu faire des coupes claires dans son texte, pour ne laisser que le nécessaire. Nous aurions eu alors une longue nouvelle bien plus percutante.
Est-il en effet nécessaire pour expliquer que le héros va faire des recherches sur son PC, de dire qu'il allume son ordinateur, qu'il y a d'abord un écran noir, puis que l'écran s'allume, qu'il entre son mot de passe qu'il va sur google, qu'il entre un mot dans la barre de recherche et qu'une page s'ouvre avec des liens en bleu (sic !).
Est-il indispensable que, de manière totalement incongrue, le héros se rappelle qu'il n'a pas téléphoné à sa mère depuis longtemps (1/2 page), ou qu'on apprenne qu'il n'aime pas les crevettes (1 page), ou que pour aller d'un point A à un point B, il passe devant une pharmacie, une boulangerie, une boucherie et un salon de thé (je cite de mémoire, ce n'est peut-être pas exactement ça).
Ce ne sont que quelques exemples, mais il y en a à foison.
Un peu de positif
Parce qu'il faut bien dire quelque chose de positif quand même, on a là une trame de roman historique assez classique qui, bien exploitée pourrait être sympa. Pas de faute d'orthographe ou de grammaire, la lecture est facile. Et puis du voyage, puisque vous irez (très vite à chaque fois, mais bon…) à Rome, à Paris en passant par le cimetière du Père-Lachaise, sur l'île de Sainte Hélène, à Malte et en Bavière.
Il s'agit là de mon retour de lecture et c'est mon avis que vous n'êtes pas obligé de partager. En ce qui me concerne, je ne vous conseille pas cette lecture.