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EAN : 9782221257999
208 pages
Robert Laffont (31/12/2099)
3.42/5   25 notes
Résumé :
A la suite d'une catastrophe planétaire, une femme est la seule survivante d'un monde en ruine. Déterminée à trouver un sens à sa vie, elle se lance dans un grand périple, marchant sans s'arrêter jusqu'à atteindre la mer. Un oiseau se joint bientôt à elle. Tandis que l'hiver approche, elle sent ses souvenirs disparaître, de même que les mots, tandis que ses jambes se font de plus en plus lourdes.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Séduit par la couverture d'Alice Peronnet (superbe travail!), il en a été tout autre de la plume de Rakel Haslund.

Par où commencer?
J'avais bien senti qu'il ne s'agissait pas d'un roman de SF conventionnel, aussi je m'étais ouvert à la possibilité d'une expérience un peu moins vertigineuse que ce vers quoi tend tout bon roman de SF… mais j'espérais surtout que ce ne serait pas un énième roman post-apo faussement science-fictif. Je voulais croire que cet « Après nous les oiseaux » pouvait me faire oublier la blague qu'avait été « Les Oiseaux du temps » publié chez Mnémos il y a quelques années. Eh non, à croire que le mot oiseau n'est pas un bon marqueur pour la SF - contrairement à la littérature blanche où l'on peut trouver des oeuvres magnifiques comme « Les Oiseaux » de Tarjei Vesaas, « Tous des oiseaux » de Wajdi Mouawad ou récemment « Oiseaux de passage » de Fernando Arumburu, mais je divague. Donc, pas d'oiseaux !

Ici, je n'ai pas décelé la « poésie » de la prose ni la « voix enchanteresse » annoncées par l'éditeur. Peut être une certaine naïveté touchante au début, oui : la façon dont la jeune femme reconstitue les mots oubliés : « obscurité-du-matin », « regard-de-mer », « oiseau-couteau » ou le très évocateur « paupières-de-pluie » pour ne citer qu'eux ; ou bien quelques passages réussis sur l'attachement et le soin qu'elle porte aux peu de choses qu'elle possède (à voir dans les ‘citations' un extrait très beau lu page 65), mais c'est maigre. La prose devient rapidement ennuyante, car elle n'épouse rien de tangible, ni ne permet à ces premiers chapitres contemplatifs de réellement capter l'attention ou de prendre de l'ampleur, de s'envoler.

J'ai pataugé dans ce roman et me suis traîné comme le chariot de la jeune femme. J'ai failli l'abandonner, comme le chariot, j'aurais sans doute du… l'ennui est une émotion que je considère comme fiable, j'aurais du m'y fier.

Il ne suffit pas d'invoquer la nature et d'écrire de façon épuré pour être poétique. Ni même de parler ethnologie. Il y a un certain ton qui m'avait paru intéressant et réjouissant au début de l'histoire, avec ce vent qui n'en fait qu'à sa tête. Mais rapidement il y a eu un appel d'air et tout est retombé, et tout est resté plat.

Jusqu'ici, ce sont des sensations purement subjectives et d'autres ne seront pas d'accord. Et je leur souhaite d'y débusquer une beauté qui m'a totalement échappée. Mais! le rapprochement avec La Route de Cormac McCarthy m'a quant à lui passablement énervé. Au minimum c'est une maladresse, au pire de la fainéantise intellectuelle - en tout cas cette comparaison est à mes yeux injustifiée, quand bien même ce seraient tous deux des « romans post-apocalyptique », ça ne tient pas (la route). Ils n'abordent ni les mêmes thèmes, et stylistiquement n'ont rien à voir! Aussi ce n'est pas rendre service à « Après nous les oiseaux » de le comparer à un monument de la littérature contemporaine.

Autre aspect hors-contenu : le prix est absurde : 18€ pour moins de 180 pages - et il faut voir la taille de la police…
____________

Si ce post paraît injustement et négativement critique, c'est parce que je me sens vraiment trompé par ce que la maison d'édition dit de ce roman. le trope post-apo (« un grand incendie », CI-MER!) est bancal comme un tabouret à deux pieds et pourtant on nous vend ça comme de la SF. Ce n'en est pas, et je trouve que chacun gagnerait à faire preuve d'une plus grande honnêteté envers les lecteur.rices.

Pour finir, je ne voudrais absolument pas laisser l'impression d'un lynchage. Ce livre n'est pas un mauvais roman. Il est je pense de bonne facture, mais il est présenté pour ce qu'il n'est pas, et fausse et trompe nos attentes. Et la surprise est amère.
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3.75✩
Une fiction post-apocalyptique d'une douceur tant troublante qu'envoûtante. Après nous les oiseaux est une réflexion sur l'errance et la redécouverte de soi dans un environnement dénué d'humains, de structures et de relations humaines.

Ce livre n'est pas porté à l'action ou à une quête d'aventure. Il jette plutôt un regard sur les mots et leurs significations avec le monde qui nous entoure. Des significations qui disparaissent et perdent presque tous leurs sens en l'absence d'humanité.

L'auteure se défait d'artifices pour chercher l'essence la plus pure de l'être dans une histoire lente, et poétique, quoique parfois répétitive — reflétant peut-être la routine des jours et du temps qui passe. Une lecture profonde et introspective qui me fait penser à Moi qui n'ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman, où une jeune fille se retrouve seule à explorer un monde en ruine, anéanti par les restes d'une apocalypse dont elle n'a que de très flous souvenirs et qui ne trouvera pas de réponses à ses questions.

*Critique partagée suite à un service de presse des éditions Robert Laffont.
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Une jeune fille est seule au bord de l'eau. Elle pêche, bêche. Parfois, elle vogue grâce à un bateau-bouteille entre les maisons, envahies par la marée ou les hautes herbes, et elle observe le vol des oiseaux. Elle essaie de se souvenir de leurs noms, comme Am le lui a appris, mais les mots s'échappent toujours un peu plus de son esprit. D'ailleurs à quoi cela sert-il de s'en souvenir, puisqu'elle n'a plus personne à qui les dire ?

Rien n'est dit clairement dans ce petit roman de moins de 200 pages, mais on se doute que des événements funestes ont eu lieu alors que la jeune fille était encore enfant, évènements dont elle garde seulement quelques souvenirs épars. D'ailleurs, elle n'évoque aucun être humain à part Am, celle qui lui a appris à survivre. Tout est dans l'instant, dans la sensation, dans l'observation. Entre Nature writing et poème en prose, la couverture me semble très représentative de l'histoire, un camaïeu de gris où apparaissent des oiseaux en plein vol. On est séduit ou pas, car c'est contemplatif à souhait. À sa sortie, j'avais tenté de le lire, mais je ne me sentais pas réceptive. Aujourd'hui, j'ai vraiment aimé. Question donc d'état d'esprit.
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Voilà un roman court, qui se lit d'une traite et qui est le premier d'une autrice danoise.
Tout d'abord, je tiens à préciser que l'on ne sait pas grand chose sur la narratrice, on ne connaît d'ailleurs pas son prénom. On peut juste déduire qu'elle est une adolescente, qu'elle a été longtemps en compagnie d'une personne se nommant Am qui n'est plus de ce monde. Quant à ce qui a rendu ce monde en ruine, il s'agirait d'un grand incendie.
Ce qui fait en fait la beauté de ce roman, c'est la plume de l'autrice, elle est poétique, touchante et en ce qui me concerne m'a ému à des moments.
J'ai notamment apprécié le lien que la narratrice a avec un oiseau, elle se met à le suivre au lieu de suivre une ligne goudronnée. Un certain lien s'est créé entre eux.
Tout au long de cette histoire en fait on ne fait qu'accompagner cette jeune fille dans cette marche où parfois elle s'arrête dans des habitations afin de subvenir à ses besoins mais, le plus souvent elle est au grand air. Elle oublie également les mots pour désigner certaines choses et essaye de se souvenir ce dont elle a appris auprès de Am afin de se donner force et courage.
Pour conclure, c'est une lecture dans laquelle il faut se laisser transporter par la beauté des mots de l'autrice car il n'y a pas d'action. Néanmoins, les phrases étant courtes, on n'a pas de longueur dans le récit. Bref, j'ai trouvé un certain attrait à ce roman qui sort également de l'ordinaire ce qui est donc pour moi une belle découverte.
Lien : https://meschroniquesdelectu..
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A quoi sert de parler, de nommer, même de s'attacher à penser lorsque l'on est seule ?
Comment se souvenir du nom des choses ? Comment ne penser qu'aux choses essentielles, pour éviter les mauvaises pensées ?
C'est toute l'histoire de ce livre, dans la rubrique post apocalyptique, puisqu'il fallait une catégorie mais qui s'en éloigne de beaucoup.
J'ai beaucoup aimé la structure et le fait de dévoiler l'histoire en laissant part belle à l'imagination du lecteur.
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critiques presse (2)
Actualitte
15 mai 2023
Comme un rite de passage, c’est un récit d’apprentissage bien particulier qui se dessine, au fur et à mesure que la narratrice avance, incertaine de la suite. Elle hésite, évolue à tâtons dans cet environnement aussi fascinant que dangereux.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
21 avril 2023
Entre ­McCarthy, Hitchcock et Saussure, Rakel Haslund invente avec ce premier roman une route originale, sombre et poétique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le vent s'insinue jusqu’à l’intérieur de la maison parce qu’il cherche un endroit où il serait chez lui. Il touche les choses. La plupart sont trop lourdes pour que le vent les soulève. Il touche au couteau et à la pelle, il touche aux tapis et aux chaussures, il touche aux seaux de maïs, mais il ne parvient à soulever que les feuilles, les feuilles brunes et sèches dans la pièce du devant. D’abord elles se soulèvent dans un coin, puis dans un autre. Le vent tourne dans la pièce et tape légèrement dans les feuilles comme pour dire : Me voici, j’emménage, puis-je habiter ici avec toi ? Puis tout à coup, le silence se fait. Le vent hésite, retient sa respiration comme s’il attendait une réponse, et alors d’un seul souffle violent, il détache le sac en plastique de son clou et détruit le sommeil.
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Avec l’obscurité, il est difficile de se souvenir des choses, parce que quand le soleil n’est pas là pour créer la différence entre le jour et la nuit, le temps n’est qu’une masse noire, infinie.
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Marcher est si facile quand on chante, un rythme chuchote derrière les mots de la chanson : avance, avance, avance et les pieds suivent.
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Plus la journée avance, plus il est difficile de chasser les pensées, et c’est avec les pensées que vient le doute.
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Vidéo de Rakel Haslund
Forfatterweb-stafet med Rakel Haslund-Gjerrild
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