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Emmanuelle Aronson (Traducteur)
EAN : 9782365697224
912 pages
Editions Les Escales (07/09/2023)
4.22/5   72 notes
Résumé :
Une fresque historique bouleversante. L’histoire puissante d’une famille africaine-américaine, de l’esclavage à aujourd’hui.

Depuis l’enfance, Ailey passe ses étés dans la petite ville de Chicasetta, en Géorgie, là où la famille de sa mère vit depuis l’arrivée de leurs ancêtres esclaves. Ailey s’est toujours battue pour son identité, combat compliqué par des traumatismes transgénérationnels, ainsi que par des murmures de femmes – ceux de sa mère, Bell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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°°° Rentrée littéraire 2023 # 40 °°°

« Nous sommes le sol, le territoire. La langue qui se délie et trébuche sur les noms des morts en osant raconter les histoires de la lignée d'une femme. Son peuple et ses souillures, ses arbres, son eau. Nous connaissions cette femme avant qu'elle ne devienne femme. Nous la connaissions avant sa naissance : nous avons chanté pour elle lorsqu'elle était encore dans le ventre de sa mère. Nous avons chanté alors et nous chantons encore. »

Ce sont les magnifiques premières phrases de cet ambitieux roman. Cette « femme » dont il est question, c'est Ailey dont on suivra la quête intime – dilemme : trouver comment se créer une vie belle et accomplie quand on est une femme, noire, qu'on vit en Georgie dans un ancien Etat sudiste, ancrée dans une terre familiale qui est une ancienne plantation, champ de mines de tragédies passées mais où il est possible de dénicher des trésors.

Ce « nous », c'est le choeur antique de Georgie qui va chanter l'histoire des ancêtres d'Ailey, remontant au XVIIIème siècle. L'ascendance est au coeur du roman d'Honorée Fanonne Jeffers. Elle ouvre son roman sur les arbres généalogiques de cette lignée, puis transforme son récit en oscillation entre le passé et le présent, les chants des ancêtres entrecoupant le parcours d'Ailey et des femmes qui l'entourent, sa mère, ses deux soeurs, ses grands-mères notamment.

Le roman est intimidant avec ses 900 pages. S'il y a bien des surplus de détails ou répétitions qui auraient pu être évités, la lecture emporte le lecteur par son énergie et son engagement. le récit offre une vision panoramique de l'histoire américaine à travers le prisme des minorités : arrivée forcée des premiers Africains, violences subies en parallèle par les Amérindiens, esclavage dans les plantations, ségrégation raciale, mouvements des droits civiques et changements culturels qui en découlent. le tout sous le patronage de l'historien sociologue W.E.B du Bois ( 1868-1963 ), dont les très pertinentes citations en tête de chapitre jouent leurs lignes de basses.

L'autrice inspecte les chaînes explicatives d'événements à différentes échelles ( nationale, sudiste, communautaire, individuelle ) à partir de la famille d'Ailey, issue d'une ascendance mêlée composée de Noirs libres, de Noirs asservis, d'Indiens Creeks et de planteurs blancs. Les thématiques sont nombreuses : les abus sexuels sur des femmes et enfants, la lutte des classes, le colorisme, la cupidité.

Et j'ai particulièrement apprécié leur traitement intersectionnel au plus près des nouveaux concepts sociologiques et psychologiques. Par exemple, il est question de la « misogynoire » ( double discrimination à la fois sexiste et raciste vécue uniquement par les femmes noires ) ou le syndrome post-traumatique de honte héréditaire ( l'épigénétique a démontré la transmission de séquelles subies par les descendants d'esclaves ). Honorée Fanonne Jeffers le fait avec une sensibilité superbe qui laisse voir toute la vie intérieure de ces Afro-américains afin d'illustrer comment ils ont traversé et survécu à une histoire douloureuses.

Ainsi nous voyons grandir Ailey - personnage peu sympathique pendant une grande partie du roman, de par son arrogance – et se développer en elle la double conscience d'être femme et noire lorsqu'elle se connecte à son arbre généalogique en se rendant en Georgie, sur les terres familiales de l'ancienne plantation. le personnage évolue énormément à mesure qu'Ailey découvre le passé familial et son cortège de secrets, mensonges, talents, trahisons, ambition, accomplissement dont elle est le creuset.

Honorée Fanonne Jeffers a créé un monde en mouvement qui continue à vivre une fois le livre refermé. Une lecture ambitieuse, riche et profondément humaine.

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Rentrée littéraire 2023.

Véritable pavé que le roman Les chants d'amour de Wood Place de Honorée Fanonne Jeffers ! Pas moins de 900 pages composent ce roman féministe noir dont l'histoire de l'esclavage constitue la colonne vertébrale.
S'il m'a paru un peu ardu au départ de me plonger dans sa lecture, bien vite, j'ai été happée par ce roman absolument bouleversant et combien instructif !
Ce sont les histoires de la lignée d'une femme que l'autrice nous conte de l'esclavage à nos jours. Par l'intermédiaire d'Ailey qui passe chaque été ses vacances dans la petite ville de Chicasetta en Géorgie, berceau de la famille de sa mère, terres où ses ancêtres esclaves venus d'Afrique se sont établis, des terres qui avaient été volées aux Amérindiens.
Pour conquérir sa propre identité, la brillante Ailey va se plonger dans le passé de sa famille, une histoire d'oppression et de résistance, de servitude et d'indépendance, de cruauté et de résilience, offrant au lecteur une fresque historique magistrale.
Honorée Fanonne Jeffers alterne les passages historiques retraçant la vie des ancêtres d'Ailey, à la manière d'une conteuse, avec la propre vie de cette dernière, dans un style s'apparentant cette fois, plus à un compte-rendu.
À noter que tous les chapitres du roman sont introduits par une citation de différents ouvrages de W. E. B. du Bois, cet homme qui a voué sa vie à ses congénères Afro-Américains.
Honorée Fanonne Jeffers relate l'intrusion de l'homme blanc chez les Creeks, la saisie de leurs terres, leur expulsion, l'arrivée sur des navires anglais de ces Africains réduits en esclavage, maltraités, humiliés, torturés et qui jamais ne retourneraient chez eux. Si ces esclaves étaient classés par catégories en fonction des tâches qu'ils savaient accomplir, il y avait également une autre sorte d'esclaves désignés comme « aptes au travail de maison ». Des femmes qui servaient aux besoins de la chambre à coucher tout comme leurs filles, même petites, utilisées également par les hommes blancs. Ces hommes assouvissaient ainsi leurs plus bas instincts en toute légalité !
Lorsqu'on lit de tels passages, il est nécessaire de s'accrocher et de serrer les dents, et l'on peine à croire que cela ait pu exister…
L'auteure rappelle qu'il faudra attendre l'arrêt Brown, en 1954 pour mettre un terme à la ségrégation dans les établissements scolaires mais pour autant tout ne changera pas aussitôt.
En 1960, les journaux parlèrent de Ruby Bridges, la première petite fille afro-américaine, à intégrer une école pour enfants blancs en Louisiane, escortée par la police fédérale, les ségrégationnistes se comportant comme si Ruby était un animal dangereux, elle avait six ans !
Sont évoquées également les émeutes et les mutations qui ont suivi l'assassinat du Dr King au printemps 1968.
Une multitude de sentiments m'ont envahie au cours de ma lecture. Tout d'abord, une profonde aversion et un dégoût immense pour ces êtres dont la seule ambition était la possession de territoires, de plantations, de résidences et, comme cela a été le cas d'autres êtres humains, ces derniers faisant partie de leur patrimoine, contribuant à l'enrichir. Quant à la souffrance, la détresse et les supplices qu'ont endurés ces Amérindiens-Africains, il est bien difficile pour ne pas dire impossible de se mettre à leur place, tant la cupidité, la cruauté et l'inhumanité à laquelle ils ont été confrontés dépassent toute imagination.
La trajectoire intellectuelle d'Ailey, cette jeune féministe noire m'a profondément intéressée et subjuguée. Son caractère affirmé, l'amour pour ses proches, le respect qu'elle a pour les anciens et surtout le courage et la force qui l'animent au cours de ses études sont remarquables. Être la première doctorante noire dans une université blanche est pour le moins une belle gageure et les doutes peuvent surgir. J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour la Dr Oludara et l'oncle Root, soutiens efficaces d'Ailey.
La discrimination basée sur le teint de la peau au sein même des communautés africaines-américaines, avec des bénéfices associés, entre autres, à un physique se rapprochant des blancs m'a assez étonnée.
Soixante ans après la marche de Washington pour les droits civiques des personnes noires, le 28 août 1963, le message du discours de Martin Luther King « I have a dream » résonne toujours à nos oreilles...
Pas étonnant que Les chants d'amour de Wood Place de Honorée Fanonne Jeffers ait été lauréat du National Book Critics car il est un premier roman d'une grande maîtrise, même si parfois l'entrelacement des lignées m'a un peu embrouillée.
Je remercie Les éditions Les Escales et Babelio pour m'avoir permis de découvrir cette fresque historique poignante et bouleversante qui pourrait bien faire référence désormais.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Après l'arrivée des Anglais et des Écossais sur le territoire du peuple Creeks, dès 1733 des traités sont signés qui sont tous rompus, les terres sont saisies et saisies encore. Ainsi récupérées ces terres vont servir à la culture du coton par des noirs ramenés d'Afrique et transformés en esclaves. Une histoire commune qui est un peu celle des ancêtres d'Ailey.

La jeune fille passe ses étés dans la petite ville de Chicasetta, en Géorgie, là où sa famille maternelle vit depuis l'arrivée de leurs ancêtres esclaves. L'occasion pour Ailey d'interroger les siens pour connaître quel sang mêlé coule dans leurs veines et les traumatismes qu'ils ont vécu, les femmes plus encore que les hommes, qui font qu'aujourd'hui elle n'est prête à aucune concession ; sur son identité de femme mais aussi de métisse descendante d'Indiens, d'Africains et d'Européens qui veut être et accomplir ce qui leur a toujours été refusé.

Parfois parfois cruel et émouvant, parfois trop bavard mais jamais ennuyeux et souvent prenant, un roman féministe noir, mais aussi une fresque intime sur l'oppression et la résistance des amérindiens et des afro-américains, indissociables de la construction et de l'identité même des États-Unis.
Merci à Babelio et aux Éditions Les Escales.
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Dans cette longue fresque qui court sur 400 ans de l'histoire américaine, Honorée Fanonne Jeffers retrace le parcours d'une famille dont les sangs mêlés font toute la richesse, pour le meilleur mais aussi le pire.

Avec le commerce d'êtres humains qui fit la fortune de fermiers devenus propriétaires en expulsant les indiens, on perçoit clairement les bases viciées de la naissance de la nation. Les multiples tentatives, politiques ou guerrières de redresser la barre, de l'abolition de l'esclavage (qui donnera les lois Jim Crow), à la discrimination positive, (qui laissera un doute perpétuel même pour les étudiants les plus doués), en passant par les innombrables crimes justifiés de foi ou de légitimité, il est difficile de se sortir de ce cercle diabolique.

Le récit alterne les périodes : de nos jours, on recueille les confidences d'Ailey, enfant curieuse puis étudiante brillante qui, malgré les injonctions familiales de poursuivre la lignée familiale en devenant médecin, préfère se passionner pour l'histoire de son pays, liée à celle de sa famille. L'étude de sa généalogie lui réservera de sacrées surprises.
Les chants d'amour qui s'interposent entre les chapitres contemporains, nous replongent au coeur des siècles qui ont vu la conquête de ces territoires convoités . Quel sera le chaînon manquant de cette histoire ?

Le roman est passionnant, chaque facette du récit offre d'excellentes raisons de s'émouvoir et de compatir avec le sort des opprimés. On admire aussi la combativité d'Ailey , et on frémit quand on découvre son histoire personnelle. Tout concourt dans cette fresque à captiver le lecteur. C'est malgré tout un peu long : on aurait éviter des redites en allégeant de deux cent pages, mais le récit vaut tout de même largement le temps passé.


912 pages Les Escales 7 septembre 2023
Traduction (Anglais) Emmanuelle Aronson
#LeschantsdamourdeWoodPlace #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'ai beaucoup appris dans ce roman féministe et historique. Ailey, la narratrice, nous raconte sa vie en famille. Petite dernière d'une fratrie, deux soeurs, un père médecin et une mère enseignante. La vie y est agréable même si un secret de famille va briser la belle harmonie quand la soeur aînée, Lydia, partira à la dérive. Coco, la deuxième fille, est brillante, discrète et fera des études de médecine. Ailey intégrera la même université que sa soeur aînée, en Géorgie, berceau de la famille maternelle. Si elle se consacre, pour épargner ses parents et par facilité financière, à des études de médecine, elle va être passionnée par la place de la femme noire dans la société et son histoire. Les apparences prennent souvent le dessus dans toutes les communautés. Ailey a la peau claire, sa mère, la peau très sombre et les deux ne sont pas jugées de la même façon.

En parallèle, l'histoire de la Géorgie, avec ses habitants originels les indiens Creeks chassés de leur territoires par des hommes blancs qui ramèneront des esclaves d'Afrique. Des siècles d'esclavage, de violence, de viols, de meurtres et malgré tout, la vie plus forte que tout, pas toujours désirée, avec ces enfants sangs-mêlés.

L'autrice nous fait passer par de multiples sentiments avec son écriture précise, détaillée, intime, parfois violente. de la révolte à la résilience ou le contraire, je ne sais trop. Quelles sont belles et fortes ces femmes !

C'est grandiose, violent, dense, passionnant. Attention pavé de plus de 900 pages.

Je remercie Babelio et les Éditions Les Escales pour cette découverte captivante.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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critiques presse (1)
LeMonde
27 octobre 2023
Il y a du conte et du feuilleton dans ce grand roman d’une incroyable fluidité, qui relate le quotidien d’une famille afro-américaine dans les années 1980.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
« Vous êtes ici sur une terre sacrée, déclara la Dr Oludara. Nos ancêtres ont été arrachés à leurs familles et amenés ici pour être vendus aux enchères comme esclaves. On les enfermait dans des enclos exigus, parfois seuls avec leur peine et parfois à plusieurs. On les classait par catégories en fonction des tâches qu’ils savaient accomplir. Ceux qui travaillaient aux champs pour ramasser le coton. Les artisans qui avaient des savoir-faire particuliers, comme les forgerons et les charpentiers. Les domestiques, comme les cuisinières et les bonnes. Mais on vendait ici une autre sorte d’esclaves aussi, qu’on désignait avec un euphémisme : les esclaves « aptes au travail de maison ». Et on entendait par là les femmes qui serviraient aux besoins de la chambre à coucher. Vous comprenez ce que je veux dire ? Elles seraient dépossédées de leurs corps et on les dégraderait. Leurs enfants resteraient avec elles, ou on les leur arracherait pour les vendre aussi. Et si c’étaient des filles, les hommes blancs les utiliseraient elles aussi, parfois même encore petites. »
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L’amour de notre terre fut une fièvre que rien ne put apaiser. Elle poussa les Blancs, les uns après les autres, à venir chez nous, ce qu’ils appelèrent la « conquête ». Aux yeux de ces hommes, même les animaux nous étaient supérieurs, dans la mesure où notre peuple ne pouvait assouvir leur faim ni les réchauffer avec nos peaux. Vivre dans les endroits que convoitaient ces hommes n’était pas chose aisée. Plus il y eut de traités signés par les chefs autodéclarés de notre peuple cédant nos terres, plus les Blancs affluèrent, nantis de droits qu’ils s’étaient arrogés ainsi que de ceux qu’ils avaient confisqués à autrui. Ils firent courir le bruit que notre territoire était disponible. Qu’il suffisait de venir et d’abattre le pin, le cèdre, le pacanier. De venir et de tirer sur le chevreuil. De venir avec ses cochons et son bétail qui piétinaient nos sols. Là, l’homme blanc pouvait s’adouber roi.
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Cet après-midi-là, M ; Maxwell ne cessa d’opiner du chef tandis que Miss McLendon expliquait ce que signifiait l’arrêt Brown : la ségrégation dans les établissements scolaires était désormais abolie et les enfants nègres pourraient s’asseoir avec les enfants blancs dans les mêmes salles de classe. Les enfants blancs ne pourraient plus cracher par les fenêtres de leurs autocars sur les enfants nègres qui devaient marcher à travers la campagne pour aller à l’école. En outre, il n’y aurait plus de manuels hors d’usage avec les couvertures et les pages abîmées, voire arrachées. Un jour, il y aurait même des Nègres qui enseigneraient à des enfants blancs – tout allait changer !
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Vingt ans s’étaient écoulés, et un nouveau siècle avait commencé. Depuis que Nila avait donné sa première vache à Micco, beaucoup de choses avaient changé dans le village et sur les terres du peuple près de la rivière Oconee. De plus en plus d’hommes blancs venant de l’Est – qui comptaient les jours sur le papier au lieu de se fier aux lunes – s’étaient installés avec femmes et enfants. Il y avait aussi de nombreuses altercations entre Creeks et Blancs, car les bœufs, vaches et cochons de ces derniers piétinaient les récoltes ; ils tuaient aussi trop de chevreuils.
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Nous ne pouvons nous intéresser aux hommes que si nous les connaissons – directement, entièrement, intimement – ; et cette connaissance nous mène à la plus grande des découvertes humaines, la reconnaissance de soi-même à travers son voisin ; la révélation soudaine et surprenante : « C’est un autre MOI, qui pense comme je pense, qui sent comme je sens, qui souffre même comme je souffre. » C’est ainsi que naît, et seulement ainsi, la conscience sociale (W. E. B. Du Bois « The Individual and Social Conscience »)
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