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Gilles Ortlieb (Traducteur)Pierre Leyris (Traducteur)
EAN : 9782232146961
304 pages
Editions Seghers (11/05/2023)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Les plus beaux poèmes du grand poète de la Grèce moderne réédités pour la première fois en bilingue.
« La plupart des poètes sont exclusivement poètes. Moi, je suis un historien poète », confessait Constantin Cavafis (1863-1933).
Né et mort à Alexandrie, il y demeura l’essentiel de son existence, mais ne cessa de voyager dans le temps, souvent celui du monde hellénistique, pour donner vie à des personnages tirés de l’ombre, et sauver de l’oubli les pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Où me mène ma curiosité, parfois ...
Dans ce recueil la première thématique forte qui émerge, est l'histoire et la mythologie grecque, on parle ici de la « Grande Grèce », ancienne et/ou rêvée, celle de Syrie, de Constantinople, la Grèce italique, celle d'Alexandrie où Cafavis vécu la plus grande partie de sa vie ... À travers des figures historiques ou mythiques, le poète montre, au plus près, l'humanité avec ses faiblesses, ses caractères, ses forces. Il y a aussi une forme de philosophie dans certains de ces textes ; p.231, dans Les Ennemis : « Nos ennemis d'à présent ne nous feront jamais de tort. C'est plus tard que viendront nos ennemis, les nouveaux sophistes ».
La seconde thématique se fait jour dans des poèmes plus intimes ; L'amour charnel, les désirs assouvis ou non, les émotions du temps de sa jeunesse. Cavafis était homosexuel mais la plupart de ses poèmes, qui ont quelque chose d'universelle, ne le laissent pas entendre. P. 103 « ... même s'il en est peu qui se laissent capturer, les visions de ton amour sensuel. Glisse-les à moitié cachées, dans tes phrases. Efforce-toi de les conserver, poète... »
Sans doute que dans la traduction, aussi belle et précise soit elle, certaines nuances, certaines clés nous échappent, à nous lecteurs franchouillards, il en reste néanmoins une lecture plaisante et qui satisfait ma curiosité ...
Parce que Cavafis l'alexandrin apparaît dans quelques pages d'Équatoria, le tome 14 des aventures de Corto Maltese ... Allez, salut.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les Murs
  
  
  
  
Sans égards, sans pudeur, sans pitié,
de hauts, de larges murs ils m’ont environné.

Et me voilà ici à me désespérer,
ne songeant qu’au destin qui dévore ma pensée.

Moi qui avais tant à faire au-dehors.
Ah, ces murs qu’on dressait, comment n’y ai-je pas pris garde.

Mais aucun bruit de bâtisseurs ne me parvenait, pas un son :
tout doucement, ils m’ont emmuré hors du monde.


/Traduction Gilles Ortlieb et Pierre Leyris
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Monotonie
  
  
  
  
Un jour monotone, puis un autre,
monotone, tout pareil.
Les mêmes choses viendront, viendront encore.
Pareils, les instants nous prennent, et nous laissent.

Un mois passe, en amène un autre.
On devine sans peine ce qui vient :
les choses d’hier, les choses routinières.
Et le lendemain n’a même plus l’air d’un lendemain.


/Traduction du grec de Gilles Ortlieb et Pierre Leyris
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Lorsqu’elles s’éveillent
  
  
  
  
Efforce-toi de les conserver, poète,
même s’il en est peu qui se laissent capturer,
les visions de ton amour sensuel.

Glisse-les, à moitié cachées, dans tes phrases.
Efforce-toi de les conserver, poète,
lorsqu’elles s’éveillent dans ton cerveau,
la nuit, ou dans l’éclat du midi.


/Traduction du grec de Gilles Ortlieb et Pierre Leyris
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À la toute fin
  
  
  
  
En proie aux craintes et aux doutes,
l’esprit troublé et les yeux apeurés,
nous n’avons de cesse de chercher à échapper
à la certitude du danger, à sa terrible menace.
Nous faisons erreur, pourtant, car ce n’est pas lui
qui est là devant nous ; les messages étaient erronés
(ou bien nous n’avons pas entendu, ou les avons mal compris).
Voici qu’une autre catastrophe, que nous n’aurions pu imaginer,
fond soudain sur nous, brutalement, sans prévenir
— il est trop tard, maintenant — et nous emporte.


/Traduction du grec de Gilles Ortlieb et Pierre Leyris
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Mer matinale
  
  
  
  
Qu’ici je m’arrête.
Et qu’à mon tour je regarde un peu la nature.
D’une mer matinale et d’un ciel sans nuages
les bleus resplendissants ; le jaune rivage.
Tout cela beau et baigné de lumière.

Qu’ici je m’arrête, pour me donner à croire
que je les vois, ces choses (ne les ai-je pas vues en arrivant ?),
elles, et non plus mes chimères,
mes souvenirs, les fantômes du plaisir.


/Traduction du grec de Gilles Ortlieb et Pierre Leyris
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Videos de Constantin Cavafis (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Constantin Cavafis
« […] l'oeuvre de C. P. Cavafy [1863-1933] reste encore dans l'obscurité voulue par son auteur. […] si Cavafy continue à être lu et étudié, il n'en reste pas moins dans la pénombre, dans « la faible lueur » de l'unique bougie qui sera « plus chaleureuse / Quand viendront […] les ombres de l'amour ». La pénombre, la faible lueur, les chambres obscures, la lumière comme un supplice sont autant de symboles que de messages d'une poétique que son créateur conçoit et tient à conserver loin de la lumière cruelle du temps. […] […] de son vivant, Cavafy [ou Cavafis] n'avait jamais édité aucun recueil de ses poèmes ; il les imprimait sur des sortes de feuilles volantes, il les distribuait à sa guise. […] » (Socrate C. Zervos)
De ce que j'ai fait, de ce que j'ai dit, Que l'on ne cherche pas à savoir qui je fus. Un obstacle était là, qui transformait Mes actes et ma manière de vivre. Un obstacle qui se dressait et m'arrêtait Souvent quand j'allais parler. À mes actes les moins remarqués, À mes écrits les plus voilés, À eux seuls, on me comprendra. Mais peut-être ne vaudra-t-il pas la peine De dépenser tant d'efforts et tant de soin pour me comprendre. Plus tard, dans un monde meilleur, Un autre viendra, c'est certain, Fait comme moi, qui agira librement. (Choses cachées)
0:04 - Cierges 0:56 - Les fenêtres 1:30 - Voix 2:05 - Monotonie 2:41 - La ville 3:53 - Fais de ton mieux
Poèmes inédits : 4:27 - Les quatre murs de ma chambre 5:14 - Impossibles
Poèmes désavoués : 5:45 - Bâtisseurs
Poèmes en prose : 6:42 - Les navires 8:43 - Générique
Référence bibliographique : Constantin Cavafy, Oeuvres poétiques, traduction de Socrate C. Zervos et Patricia Portier, Imprimerie nationale Éditions, 1992
Image d'illustration : https://www.grecehebdo.gr/culture/romans-poesie/721-le-poème-de-la-semaine-constantin-cavafy-autant-que-possible
Bande sonore originale : Carlos Viola - Song for a Lost Mind
Site : https://thegamekitchen.bandcamp.com/track/song-for-a-lost-mind
#ConstantinCavafis #OeuvresPoétiques #PoésieÉgyptienne
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