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EAN : 9782070346158
132 pages
Gallimard (20/04/2007)
4.05/5   20 notes
Résumé :
Assieds-toi, mon âme

Et puis un jour arrive et le bonheur est là
comme la mer au pied de la mer, on touche
la fenêtre, le bois, pour apaiser ce sang
qu'on croyait disparu

avec le vieux cheval qui ruminait l'azur,
et le cri vert de l'herbe sous l'étouffoir
glacé ; on touche à ce qui n'est pas encore,
ce qui viendra : la vie

promise, mais on a trop de jambes, trop
de bras et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Guy Goffette m'a enchantée par ses romans, pour sa douce poésie, dans ce recueil je retrouve la mélancolie, la douceur. Cependant, je suis moins subjuguée, peut être une relecture s'impose afin de mieux m'imprégner de la musicalité des textes.
Le titre m'a attirée dans son filet, je me suis laissée bercer par le clapotis de ses mots, et au fil des flots, j'ai pêché quelques beaux textes mais je ne suis pas tombée en extase.
Toutefois ça reste une très belle lecture et ça ne retire rien de mon goût pour cet auteur qui a su toujours m'émerveiller par sa plume.
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Poète imprégné de l'écriture verlainienne, Guy Goffette rend hommage à l'auteur des Fêtes Galantes à travers un recueil qui reprend les atmosphères mélancoliques et la "musique bien douce" de son aîné. Guy Goffette choisit ainsi de trouver, en déstructurant les vers de ses poèmes, un rythme surprenant comme celui de "Voilà" situé au début de Pêcheur d'eau.
C'est aussi un recueil où la mélancolie est omniprésente, thème de prédilection de Verlaine, qui s'exprime par le champ lexical du chagrin et du mal-être. Ce malaise est cependant estompé par une atmosphère plutôt champêtre, où l'eau est représentée sous différentes façons, que ce soit à travers les larmes, la pluie ou la mer : "Ne devait changer, malgré la pluie, le vent, la grêle et la détresse".
Tous ces éléments se mélangent et forment un recueil dans lequel le lecteur est transporté et ému par des images simples, évidentes et qui réinventent le quotidien.
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Un des plus grands poètes de notre époque....
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Printemps

Recommencer, naître à nouveau, voilà
ce que disait le Maître, ce que nous
n'avions pas compris. Nous regardions
le ventre de la terre, les nuages, le ciel

et demeurions aveugles, tandis que l'hirondelle
revenait à sa place exacte, reprenait
possession du vent. Et nous qui de si loin
désirions partir, nous restons sur le seuil

sans savoir où aller, comme prisonniers
d'une route invisible et de la peur de perdre,
en plongeant dans la lumière d'avril,
le goût de l'eau, le parfum des ombres

et le plaisir de toujours remettre à demain.

Mais demain est un mot qui n'a pas d'avenir
sur l'échelle du vent. Regarde ta chienne
alanguie dans l'herbe : elle va mourir
et dans ses yeux voilés la lumière

immobile frémit, caresse du présent
qui passe. Le temps pour elle est une maison
vide, qui flotte dans l'écuelle du chat.
Ouvre la porte : elle applaudit

de tout son corps difforme et laid.
Elle n'attend rien hors de ton ombre,
ne possédant rien, sauf cette image de toi
qui agrandit d'un coup l'espace

et fait rebondir la terre, à ton appel.
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L’OR BLEU


«  Non, les larmes n’arrêtent pas de couler
sur la Terre , ni les cris de retentir.
Collines et cloisons nous défendent seulement
des corps qui vont avec et se défont

et les fleuves larges et paisibles , et les nuées
entraînent la douleur au loin. Mais à peine
la maison comme un mouchoir refermée
sur son carré d’amertume .

comme la tasse de café brulant et le verre
de schnaps semblent soudain lourds !
Et si froide , inutile et petite la main
qui dilapidait la lumière sur ta peau


comme le ciel son or bleu sur la mer » …
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«  Dire que nous avons cru au bonheur
comme les gosses battant pavillon

sur un peu d’eau croupie dans l’arrière - cour
——-Ils savent qu’un rien suffirait

à renverser la mer sur sa quille ,
mais font comme si en attendant

qu’une vague plus haute et qui blesse
leur enlève le goût

de tutoyer l’éternité .Nous aussi ,
nous avons cru que la terre tournait

entre nos bras, et tournerait toujours
commme le soleil autour du pommier


———ô paisible torpeur, quand déjà
le ver était sous l’écorce ,


affûtés les outils dans la remise ardente
et le sang bouillonnant dans les muscles


des équarrisseurs des rêves » ….
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LES DERNIÈRES PIÈCES


«  Comme ceux qui crurent un jour dépasser l’horizon
et qui, le geste Las, ne parlent plus qu’avec leur chien ,


tu répètes que le bonheur est plein de vide
et qu’on a beau crier contre les murs sournois ,

l’herbe demeure le chemin le plus tendre
vers l’abattoir ——- et le boucher peut encore

caresser sa femme avec des mains de soie
Et tu cries , oui, tu cries , mais de plus en plus bas :


bonheur, bonheur , comme on jette,
couché sur la margelle du ciel ,

ses dernières pièces dans le bleu qui bouge :
ces yeux que rien ne comble plus

sinon dans la nuit des amants outragés
la sourde et lente montée des larmes » ….
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Faux Départ

«  Penser qu’on aurait pu devenir cela aussi :
des héros, le visage resplendissant
et le cours couturé de blessures ,
Alexandre aux portes d’Ecbatane , Colomb ou ——


Penser cela ici, dans l’herbe abandonnée
au piétinement des bœufs sombres ,
et piétiner comme eux, l’âme assourdie ,
mais l’œil prêt à ce qui doit venir


tôt ou tard, n’importe : qui viendra ,
étant donné le point d’origine , l’axe,
l’uniformité du mouvement et de la vitesse
avec laquelle comme un noyé


nous déglutissons nos échecs et nos ruines » .
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Videos de Guy Goffette (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Goffette
Avec douze écrivains de l'Anthologie Avec Anne le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle) Avec Anna Ayanoglou, Jean d'Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.
Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d'une diversité et d'une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D'amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…
Mesure du temps La fenêtre qui donne sur les quais n'arrête pas le cours de l'eau pas plus que la lumière n'arrête la main qui ferme les rideaux Tout juste si parfois du mur un peu de plâtre se détache un pétale touche le guéridon Il arrive aussi qu'un homme laisse tomber son corps sans réveiller personne Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d'aujourd'hui
Lumière par Iris Feix, son par Lenny Szpira
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