AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221106655
308 pages
Robert Laffont (08/10/2007)
3.19/5   74 notes
Résumé :
Aux confins du Canada, à la frontière des Etats-Unis, une jeune femme se rend, avec son compagnon et un couple d'amis, sur l'île où elle vécut enfant, pour retrouver son père qui a disparu. Leur séjour se prolonge en un huit clos étrange, tandis que la narratrice s'engage dans la recherche du père, jusqu'à s'engloutir sur les traces de l'absent. Au terme de cette plongée dans la quête des origines, l'héroïne pourra " faire surface ", s'éveiller à une nouvelle vie, l... >Voir plus
Que lire après Faire surfaceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,19

sur 74 notes
5
2 avis
4
2 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
1 avis
Une femme qui revient sur la terre - ou plutôt sur l'eau - de son enfance, sur l'île où elle a grandi. Elle débarque avec trois compagnons de route, eux pour tourner un film expérimental, elle pour comprendre ce qu'il est advenu de son père. Ses réflexes de survie, ses souvenirs enfouis, ses névroses aussi, tout va remonter à la surface...
D'abord la plume, magnétique, qui d'emblée m'a séduite. Je suis conquise en quelques pages en me demandant pourquoi j'ai attendu si longtemps pour découvrir cette autrice.
Une autrice qui entretient à merveille la tension et l'insécurité. La menace semble poindre de tout côté, de ces Américains belliqueux qui sillonnent le lac à la nature quasi-sauvage qui entoure la maison et qu'elle tente d'apprivoiser. A moins que ce ne soit d'elle-même et de ses amis que viennent le plus grand danger ?
C'est visqueux, putride, ça colle à la rétine. Certaines scènes me donnent la chair de poule. Et les thèmes me parlent furieusement : le retour à la nature ; la mort sociale ; la lutte contre la corruption de la ville, de la communauté humaine et de ses traditions funestes ; l'impossible communication et le sentiment d'être seul au milieu des autres.
Des questions qui agiteront toute l'oeuvre à venir de l'autrice dont je veux tout découvrir désormais.
Car sans cette fin décomposée qui m'a laissée interdite, c'était le coup de coeur assuré.
Commenter  J’apprécie          120
Dans un climat d'animosité contre le voisin américain, et de goguenardise des francophones envers ces visiteurs anglophones, transpirant dans les propos de la narratrice et de ses compagnons, deux couples font une virée aux confins du Canada sur une île que le père de la chroniqueuse a déserté, laissant les lieux dans une vacance qui pose question. On est toujours un peu dans le climat de la contre-culture, et le quatuor joue une resucée de Walden ou la Vie dans les bois. Une ironie légère relève cette ode nébuleuse à l'informulé. Difficile de cerner où Margaret Atwood veut nous mener dans cette oeuvre mineure, anecdotique. On cherche peut être à nous égarer dans les bois de Henry David Thoreau. En tout cas c'est une bien peu prometteuse entrée en matière dans le cycle de lecture d'oeuvres de la romancière canadienne que se propose d'entamer votre serviteur. Autant en emporte le vent.
Commenter  J’apprécie          30
Faire surface raconte à la première personne le retour d'une jeune femme sur les lieux de son enfance, au coeur de la forêt boréale, à la recherche de son père porté disparu. Elle est (très mal) accompagnée par son copain et un couple qu'elle connaît depuis peu. Pendant une semaine, ils vivront en autarcie sur l'île isolée où habitait toujours le père.

Après avoir lu son premier roman, La femme comestible, j'ai enchaîné (dans l'ordre) avec son deuxième. J'ai d'abord été frappée par le changement de registre. Autant La femme comestible est un roman drôle et vif, autant Faire surface est austère et contemplatif. Pourtant, la narratrice des deux romans pourrait être la même femme, « La femme gelée » pour reprendre le titre d'Annie Ernaux. Dans son deuxième roman, Atwood approfondit les thèmes des relations de couple, de la maternité et de l'aliénation des femmes. L'écrivaine fait preuve d'une virtuosité stylistique certaine, en entremêlant présent et réminiscences du passé. Plus que la narratrice, ce sont ses souvenirs qui (re)font surface et qui l'entraînent. Je ne dirais pas que ce roman m'a captivée; j'ai canoté trop longtemps dans le brouillard. Par contre, il m'a convaincue du talent d'Atwood et du point de vue précurseur de son oeuvre, avant même qu'elle aborde la dystopie, le genre qui consolidera sa renommée.
Commenter  J’apprécie          65
De quoi s'agit-il ? Une très jeune femme revient, avec des amis, sur les lieux de son enfance. Elle a grandi à la frontière Etats-Unis - Canada, dans une région très rurale, sur une île isolée. Son père, qui vivait encore là il y a peu, a subitement disparu. C'est alertée par d'autres villageois que la jeune femme accourt dans cette région sauvage et âpre. Peu à peu, on comprend que ce n'est pas vraiment son père qu'elle recherche, mais plutôt elle-même, tandis qu'elle s'éloigne de plus en plus de ses compagnons de voyage et suit les signes mystérieux qu'elle croit trouver dans les affaires de son père.

Bien sûr, il faut prendre le rythme du bouquin, qui n'est pas trépidant. Mais une fois "coulé" dans ces temporalités particulières, on s'y fait, et on se laisse porter par une narration qui est comme détachée. le huis clos proposé devient rapidement étrange et même oppressant et presque anxiogène à mesure que la narratrice parcourt son chemin intérieur au sein d'un Grand nord canadien en écho avec ses errements.

Mais c'est un beau roman sur la quête de soi, sur l'éveil à un nouveau contexte et à un nouveau soi-même.La relation au père imprègne ces réflexions et ces cheminements, on est dans un contexte quasi-oedipien. Un roman qui peut ne pas plaire, mais qui au moins, intrigue et interroge. Avec toujours ce ton si juste, et cette écriture dense et riche.

Surfacing - paru en 1972 - en poche chez Pavillons - 8.90 euros
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
Cette critique est rédigée près de deux ans après ma lecture. Je refais donc surface.

La lecture en elle-même ne m'avait pas procuré un plaisir frénétique, loin de là. Je me suis languis, trainé pour arriver au bout du livre malgré des passages très puissants, notamment dans ses souvenirs d'enfance ou dans sa redécouverte de l'île.
En effet, l'histoire raconte le retour d'une jeune femme sur l'île où vivait son père et où elle a grandi. Vie d'ermite, elle s'y replonge en compagnie de son "bien-aimé" et de deux autres amis pour retrouver son père dont elle est sans nouvelle et également pour réaliser un documentaire expérimental.
Il faut se rappeler que le livre est écrit dans la fin des années 1970, période de progressif reflux des idéaux "68" et d'un triste retour à une réalité où les grands soirs offrent de petits matins.
Finalement, et on s'en doutait depuis le début du livre, en partant à la recherche de son père, en redécouvrant une partie de son enfance, c'est elle-même qu'elle retrouve, ou un partie d'elle qui refait surface.

rétrospectivement, le livre m'a laissé une marque plus profonde que je n'avais escompté. Des images persistent, s'incrustent et font parfois aussi surface. C'est un récit qui mériterait une adaptation libre en bandes dessinées, avec des textes minimalistes et des grandes planches évoquant l'onde qui entoure l'île et ses ermites.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
«Tu te rends compte, interroge David, que ce pays [le Canada] est bâti sur des cadavres d'animaux? Des poissons morts, des phoques morts, et des castors historiquement morts. Le castor est à ce pays ce que le Noir est aux États-Unis. En plus, à New York, c'est devenu un mot obscène. Ça me paraît significatif.»
Commenter  J’apprécie          150
Me voici de nouveau, mais j’ai du mal à le croire, sur cette route sinueuse qui laisse derrière elle le lac où se meurent les bouleaux blancs, la maladie monte du sud, et ils louent maintenant des hydravions. Cependant, l’on est encore près des limites de la ville; nous ne l’avons pas traversée, elle a suffisamment grandi pour avoir sa déviation, c’est ça le succès. (p.9)
Commenter  J’apprécie          50
Je dois faire plus attention à mes souvenirs, je dois être sûre que ce sont bien les miens [...]. Quand le passé est là et que vous manque le présent, cela signifie le début de la sénilité.
Je refuse de m'affoler, je me force à ouvrir les yeux, la main, ma vie gravée dessus, en référence ; j'arque ma paume et les lignes se fragmentent, s'élargissent comme des rides à la surface de l'eau. [...] ma langue dans ma bouche articule mon nom, le répète comme une psalmodie...
Commenter  J’apprécie          30
Ceci par-dessus tout, refuser d’être une victime. Si je ne le peux, je ne peux rien faire; Il me faut revenir de mes erreurs, abandonner la vieille conviction que je suis dénuée de pouvoir et qu’à cause de cela rien de ce que je pourrai faire ne blessera jamais personne. Un mensonge qui fut toujours plus désastreux que la réalité aurait pu l’être. (p.301)
Commenter  J’apprécie          40
Si le héron est mort de son plein gré, s'il a consenti, si Jésus-Christ est mort de son plein gré, tout ce qui souffre et meurt à notre place est le Christ ; s'ils ne tuaient oiseaux et poissons, c'est nous qu'ils auraient tués. Les animaux meurent afin que nous vivions, ce sont des substituts ; en automne, les chasseurs qui tuent les cerfs, c'est aussi le Christ. Et nous les mangeons, en conserve ou de toute autre façon ; nous sommes des mangeurs de morts, chair-de-Christ morte qui ressuscite en nous, nous accordant la vie.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Margaret Atwood (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Margaret Atwood
Bernardine Evaristo nous parle de « Manifesto ».
Ne jamais abandonner: telle est la devise que n'a cessé de suivre Bernardine Evaristo tout au long de son extraordinaire trajectoire. Née d'un ouvrier nigérian et d'une institutrice anglaise, l'autrice de Fille, femme, autre – qui lui a valu le Booker Prize en 2019 aux côtés de Margaret Atwood – raconte ici son enfance dans la banlieue londonienne des année 1960, ses épreuves, le racisme, les injustices, mais aussi la foi inextinguible et joyeuse qui l'a guidée dans ses nombreuses aventures. Autoportrait de l'artiste en femme rebelle, passionnée et touche-à-tout, Manifesto nous entraîne dans les coulisses d'une vie trépidante, faite de voyages, d'amours, de poésie, de théâtre et d'engagements. Ce texte intime jette un regard neuf sur quelques-unes des questions essentielles de notre époque – le féminisme, la sexualité, le militantisme, le communautarisme.
Avec panache, humour et générosité, Bernardine Evaristo nous invite, chacune et chacun, à devenir ce que nous sommes, envers et contre toutes les formes d'oppression.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain
Actuellement en librairie
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature canadienneVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus



Lecteurs (183) Voir plus



Quiz Voir plus

Margaret Atwood est-elle Lady Oracle ?

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne suis pas :

La croqueuse d'hommes
La voleuse d'hommes

10 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Margaret AtwoodCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..