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EAN : 9782221189931
168 pages
Robert Laffont (07/04/2016)
3.9/5   63 notes
Résumé :
Ça ressemble à quoi la vie, à douze ans, quand le bonheur se fracasse ?
Élisabeth, Lou et la petite Laura forment avec leurs parents une famille unie et joyeuse. Jusqu'au jour ou Éli part passer le week-end chez une amie et ne revient pas. Bloquée par le silence des adultes, Lou n'ose pas poser de questions. Le corps pressent ce que l'esprit refuse d'accepter, mais admettre qu'Éli est morte serait plus terrible encore que ce mutisme qui, peu à peu, empoisonn... >Voir plus
Que lire après À demain, LouVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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" Notre chambre était une île où se mêlaient nos respirations , nos sommeils, nos soupirs, nos odeurs ......
Une île d'éternité qui avait recelé entre ses rivages des trésors de tendresse, de fous rires , de confidences et de désaccords que nous savions épuiser .... "

"Extrait" de ce court roman sur le deuil où l'auteur à l'aide d'une écriture épurée et délicate nous décrit avec subtilité et intelligence une famille confrontée brutalement à la perte d'Élizabeth, dite Eli ,seize ans , d'un accident de piscine ...

Lou,douze ans, Laura , petite soeur âgée de quatre mois et ses parents très unis muets de douleur voient leur vie joyeuse et sereine s'effondrer.....

Les parents taisent leur douleur, Lou ne sait quoi faire de l'espace et du vide laissé dans la chambre commune aux deux soeurs.Elle s'enferme dans le chagrin ....

Un déni total pour Elle qui n'ose pas poser de questions, solitaire, au sein de l'univers de son enfance dévastée. Elle a perdu sa boussole et ses repères ....
Comment faire face à l'insurmontable , à l'absence de musique pop- rock de la chaîne d'Eli ?
Á un ordinateur devenu muet ? À des camarades de classe qu'elle ne voit plus,? À des professeurs qu'elle n'entend plus?

Comment continuer à vivre sans cette grande amie , qu'elle chérissait tant ?
Comment se reconstruire ?
Quel cheminement poursuivre ?
Lorsque personne ne prononce le mot "Mort "?
Comment accepter ?
Comment réapprendre à en parler ?
Et surtout dépasser le manque et la douleur ? Ne plus s'enfermer dans le vide ? LE temps seul aidera peut -être ....
L'auteur se met dans la peau de Lou et nous sortons de cette lecture fine et sensible , lumineuse , d'une remarquable intensité , chaviré d'émotion , bouleversé ...touché au coeur .
Surtout que dans ma famille nous avons connu la même douleur intense et incommensurable ....
Il y a quelques années .....


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Je devais lire ce roman car nous recevions l'auteur pour notre fête du livre annuel. C'est mieux, quand même quand on reçoit quelqu'un, de connaître un peu son oeuvre pour en discuter. Eh bien, je n'ai pas été déçue. Le thème des non dits qui empoisonnent petit à petit la vie de Lou y est parfaitement illustré.
Elie, sa grande soeur, partie nager chez une copine, s'est noyée. Mais personne n'en parle et Lou n'a pas vu sa soeur morte... Alors Lou l'attend. Elle attend qu'elle passe la porte d'un jour à l'autre et sa souffrance et son mal de vivre augmente au fur et à mesure que les jours passent. Elle commence à prendre des tocs, ne travaille plus à l'école et s'enfonce dans une sorte de dépression insidieuse.
J'ai beaucoup aimé ce roman et pendant que je lisais, une petite voix intérieure me disait, "dommage que je ne puisse lui dire que sa soeur ne reviendra plus jamais", juste pour soulager sa souffrance car oui, les non-dits font mal et laisse imaginer un tas de mauvaises idées dans la tête.
J'ai adoré son roman "un Jules d'exception", à la fois, drôle, triste et touchant. Mais je n'en dirai pas plus au risque de dévoiler la fin.
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Certains livres me séduisent juste en lisant leur quatrième de couverture. Ce bouquin de Marie-Claude Vincent semblait m'être destiné, j'avais énormément envie de le découvrir tout en sachant parfaitement qu'il allait me retourner les tripes et me faire du mal. Mais je tenais absolument à découvrir l'histoire de Lou et de sa soeur Elisabeth ...

Élisabeth, Lou et la petite Laura forment avec leurs parents une famille unie et joyeuse. Jusqu'au jour où Éli part passer le week-end chez une amie et ne revient pas. Bloquée par le silence des adultes, Lou n'ose pas poser de questions. le corps pressent ce que l'esprit refuse d'accepter, mais admettre qu'Éli est morte serait plus terrible encore que ce mutisme qui, peu à peu, empoisonne tout.

C'est sur cet événement que Lou revient à la veille de ses seize ans, l'âge d'Éli à sa disparition. Comment continuer à vivre sans cette grande soeur qu'elle chérit tant ? Comment se résoudre à devenir plus vieille qu'elle ? Comment cesser d'être "la petite soeur d'Éli" ? Il va bien falloir, pourtant, passer ce cap …

Comme je m'y attendais, j'ai été très rémuée par ma lecture. Peut-être pas autant que je le pensais parce que je n'ai pas accroché à fond avec la plume de l'auteure. Je pense que c'est la raison pour laquelle je n'ai pas été touchée autant que je l'aurai imaginé. Mais quelque part, tant mieux car même si j'avais envie de lire ce livre, je redoutais aussi ma lecture. J'avais tellement peur qu'elle fasse ressortir des choses enfouies au fond de mon être ...

Alors, oui, certains souvenirs que j'avais mis en stand-by me sont revenus de plein fouet. du coup, je me suis attachée à Lou comme jamais. J'ai tellement ressenti d'empathie pour elle que j'avais envie de la protéger pour qu'elle cesse de souffrir. Je me suis retrouvée dans beaucoup de ses sentiments et réactions, elle me paraissait tellement proche. Comme si Lou était une fille que je connaissais bien.

J'ai vécu ce livre comme ça m'arrive rarement. L'auteure nous permet de nous interroger sur le deuil et sur comment l'appréhender et vivre avec l'absence d'un être cher. La réflexion est très intéressante et elle n'épargne rien à son personnage principal, ce que j'ai apprécié car telle est la réalité de la vie. Elle ne nous épargne rien.

Et puis reste le moment fatidique et difficile à vivre du " je vais avoir le même âge que celui qu'elle avait à son décès". Un cap à passer, une nouvelle épreuve ... Tellement bien décrit par Marie-Claude Vincent mais qui n'aura pas su me tirer des larmes, l'armure étant tellement épaisse depuis toutes ces années.

Une belle lecture, touchante.
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Ça ressemble à quoi la vie, à douze ans quand le bonheur se fracasse ?
Une famille confrontée à la mort subite et inattendu de son aînée.
Ce roman de Marie-Claude Vincent nous fait prendre conscience, que le deuil n'est pas aborder et vécu de la même façon selon le statut et l'âge des personnages.
Les parents, préfère taire leur douleur et continuent malgré tout de vivre, la cadette ne comprend pas et n'accepte pas ce départ subit « A demain, Lou ! ». Elle instaure de rituels qui la font souffrir psychologiquement afin de faire revenir sa soeur, Jusqu'au jour où enfin on posera des mots sur ses maux…
Des personnages attachant, ont souffre avec eux !
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« A demain, Lou », ce sont les dernier mots qu'Elisabeth « Eli » a lancé à sa petite soeur avant de partir chez une copine.
Quand j'ai lu le résumé, j'ai supposé qu'Eli allait faire une mauvaise rencontre, mais non, même pas. On apprend très vite qu'il n'en est rien, et que c'est encore plus « bête » que ça, même si les détails, on ne les découvrira que plus tard.
Après la disparition d'Eli, la famille plonge dans le silence : Laura qui, trop petite, ne réalise pas, les parents, bouleversés, les grands-parents et Lou. Lou qui ne comprend pas vraiment ce qu'implique ce « Eli est partie » qu'on lui a asséné. Quand quelqu'un part, il est supposé revenir, non ? Comme l'oncle Charles qui est parti vivre à l'autre bout du monde mais qui revient de temps en temps.
Alors Lou attend. Elle attend le retour de sa soeur. Sans poser de question, sans oser prononcer son nom, parce qu'au fond d'elle, elle sait bien ce que veut dire « Eli est partie ». Mais à douze ans, impossible de se confronter à cette réalité, impossible d'admettre, de se résigner.
L'écriture s'adapte aux pensées d'une adolescente de douze ans. C'est une écriture simple, les choses sont dites sans détour, avec beaucoup de douceurs, même quand Lou a envie de tout casser dans la maison.
C'est un roman bouleversant sur le deuil chez l'enfant et j'ai pleuré pendant la moitié du livre.
A plusieurs reprises, on se rend compte que les parents, en voulant protéger Lou, n'ont fait que la perturber davantage et on se demande comment ils vont vivre cela quand ils vont s'en rendre compte. Car tout ce qu'ils font, ils le font par amour et le fait de s'être « trompé » sur la manière d'agir envers Lou risque de les plonger un peu plus dans l'affliction. Heureusement, entre les parents de la mère et le frère du père, ils sont bien entourés.
C'est un roman sur le deuil, mais c'est aussi un roman sur l'attente. Nous lecteurs, attendons que Lou accepte la mort de sa soeur. Les parents, les professeurs, attendent que Lou se reprenne, fasse son deuil, sans vraiment réaliser que ce deuil elle ne peut pas le faire, puisque la mort d'Eli n'est pas une réalité pour elle. Enfin Lou est celle qui attend le plus, mais aussi celle qui n'a aucune chance de voir son attente récompensée : elle attend le retour de sa soeur.
En plus du deuil en lui-même, Lou va devoir accepter de devenir plus vieille qu'Eli, de devenir l'aînée de la famille. Elle sera toujours la grande soeur de Laura, mais elle va devoir accepter qu'elle ne sera plus la petite soeur d'Eli. Eli qui aura 16 ans pour toujours tandis que Lou va devoir avancer, vivre sa vie et par là même vivre tout ce que sa soeur ne vivra jamais. Et ce refus de devenir « plus grande » qu'Eli se ressent jusque dans son corps qui semble vouloir la maintenir « plus petite ».
Marie-Claude Vincent a vraiment su trouver non seulement les mots pour parler du deuil mais aussi le ryhtme. Lou ne s'en sort pas comme par magie du jour au lendemain. Elle avance, recule, avance de nouveau.
C'est un roman à lire, un roman qui a été un vrai coup de coeur
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
" On peut se souvenir très longtemps du regard, du satiné d'une peau, de l'emplacement d'un grain de beauté , de l'odeur d'une chevelure .
Mais la voix , le rire, les particularités d'un accent, tout cela s'évanouit .
On a beau essayer de se souvenir de toutes ses forces, le chant singulier d'une voix tombe en premier dans l'oubli ....Ses éclats de rire en cascade, ses chuchotis , ses OH, ses. AH ....."
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Etre parti ou perdu, ce n'est pas mourir, que je sache. Les gens partent à la mer ou à la montagne. Ils partent travailler ou juste faire un tour. Ils peuvent perdre leur travail ou perdre la vue. Perdre patience, perdre la face. Ils peuvent à la limite perdre un petit enfant entre les rayons d'un grand magasin pour le retrouver ensuite à la caisse centrale.
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"On peut dire, comme tu l'as fait tout à l'heure, qu'elle est partie, mais c'est plus juste de dire qu'elle est morte. Parce que, quelqu'un qui est parti, on s'attend à ce qu'il revienne".
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Comme les attentes, toutes les guerres ont une fin. La guerre de Cent Ans elle-même connut son armistice. Ma guerre à moi ne dura que huit mois. Mais huit mois, dans une vie qui n'en compte que cent cinquante-cinq, c'est une petite éternité.
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Ce qu'il y a, c'est qu'enfance et résignation ne sont pas compatibles. se résigner à la perte, lorsqu'on a douze ans, c'est faire entrer quelques millimètres, quelques milligrammes de mort dans le plus vivant du corps de l'enfance. ce n'est pas grand chose, mais tout de même. Je ne voulais pas me laisser entamer.
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Videos de Marie-Claude Vincent (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie-Claude Vincent
Deuxième partie de notre rencontre avec Marie-Claude Vincent pour la sortie de son livre "À demain, Lou" aux Éditions Robert Laffont.
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