C'est l'histoire d'une famille à Téhéran, racontée par deux voix :celle de la maman, et celle de Shahaab , 4 ans .
Cet enfant est "débile" , c'est ce que tout le monde dit parce qu'il ne parle pas . C'est violent et ça sera vécu violemment par ce merveilleux petit garçon ....
Et comme , il ne parle pas , son père ne lui adresse plus la parole, il est déçu par cet enfant , et se rabat sur son fils ainé pour faire rayonner le prestige de la famille . Du coup, pour Sahaab, il cessera d'être son père , il sera juste le père de son grand frère ...
C'est violent ...
De ses 4 ans à l'université , c'est un petit morceau de vie qui nous est raconté mais pas que ... L'auteur , sociologue et psychologue dénonce l'obscurantisme religieux , la police de la moralité qui traque les ados amoureux dans les parcs, le retard du monde médical et pleins d'autres choses . C'est riche , extrêmement bien écrit (savoureux lorsqu'on entend la voix de cet enfant de quatre ans) .
Pur , oserais-je dire ...
Et touchant... et poignant , amusant et violent , et bordélique comme toutes les grandes familles...
Je ne serais jamais partie pour ce voyage à Téhéran, sans Diablotin0 , qui m'a dit qu'elle avait adoré ce livre. MERCI à toi !
Je n'ai même pas senti le décalage horaire et repartirai avec cet auteur pour un autre voyage en terre iranienne avec plaisir ...
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Quelle belle histoire émouvante et dure à la fois.
Une sensibilité à fleur de peau et ce, jusqu'à la dernière phrase du livre !!!
Shahaab, petit garçon de 4 ans au début de l'histoire va vivre avec une très grande souffrance le rejet de son père. Celui-ci ne peut supporter le mutisme de son fils qui vient ternir l'apparence d'une famille parfaite devant son entourage et ses collègues de travail.
La construction identitaire de ce petit garçon va se faire sur ce manque d'amour, sur sa honte et l'intériorisation de sa différence et va donc croire ce qu'il entend à longueur de journée qu'il est "débile"
Cette histoire peut faire sourire par moment et on jubile devant certaines réactions de Shahaab , mais on a souvent le coeur gros face au rejet et à la violence psychologique que l'enfant ressent. Sa solitude est poignante.
C'est un très beau livre que l'on a envie de garder auprès de soi. La couverture est également touchante.
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Ce livre frôle drôlement le coup de coeur !!! Un livre émouvant, à fleur de peau, à fleur de corps... Un livre vibrant, dur, mais beau, tellement beau... Shahaab, jeune garçon de 4 ans, vivra le rejet de son père... C'est qu'il ne parle pas, muet, muré dans le silence. Son père ne l'accepte pas, préfère le mettre de côté, l'ignorer. Il ternit l'image de la famille, qu'il veut faire paraître parfaite auprès des autres. le jeune garçon se construit donc sur la mise de côté, sur l'ignorance, sur l'indifférence de son père. Heureusement que la mère est là pour substituer au père, et l'aimer gros comme le ciel et plus encore... Un très beau roman, lumineux et triste... Des personnages forts, qui marquent et dont on se prend d'affection, que l'on chérie et que l'on veut prendre dans nos bras... À lire !!!!!
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Un roman dont on s’empresse de crier deux choses sur tous les toits: en plus de se lire aussi facilement qu’un polar, c’est à ce jour l’une de nos plus belles découvertes de l’année 2017.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Tu ne sais pas comment les choses se passent au bureau. il y a quelque temps, Kermani ,le concierge qui est devenu membre de l'Association islamique et fourre son nez partout, a dit : " ceux qui ne croient pas en Dieu et son prophète Mahomet ont des enfants retardés."
Il fallait que l'oubli fasse son oeuvre pour que je réussisse à l'aimer comme il le méritait. j'ai donc entrepris d'effacer délibérément mes souvenirs d'enfance.
- Décidemment, les adultes sont trop bêtes. Pourquoi est-ce qu'elle a peur d'un enfant qui rit ?
Ce que les femmes gagnent ne compte pas vraiment ; elles dépensent tout chez l'esthéticienne et en nounou.
Notre unique arbre était un ami bienveillant qui se couvrait de fleurs chaque fois que nous rentrions de notre voyage de nouvel an. Je savais qu'il fleurissait parce qu'il était heureux de nous revoir. Au bout de quelques jours, ses fleurs tombaient, et il était transformé. Plus tard encore, il produisait de délicieuses cerises rouges. Donner des cerises était sa mission, mais s'il fleurissait, c'était seulement pour me souhaiter la bienvenue, car je l' aimais plus que quiconque.